Water Lily : la floraison.

By RosalineOscar

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- Maman, murmurai-je. - Bonjour ma chérie, sourit-elle en m'ouvrant ses bras. Je m'y ruais aussitôt, enfoui... More

J'ai retrouvée ma place.
J'ai retrouvée ma place - scène 2.
Rebondissement. Cela m'avait presque manquée.
Bianca. Gareth. Les présentations sont faite, au revoir ?
D'émotions en émotions. Dieux des céréales, soyez clément.
F.A.Q : Réponse a vos questions.
Allié. Enfin, on va essayer.
Un dernier soir
Ma famille. Où plutôt un puzzle de ma famille.
Tiens-toi prête.
On règle nos problèmes. Non, j'ai pas dit qu'on s'entre-tuait.
Retournons en enfance. Vingt ans ou cinq, c'est pareil après tout.
Catastrophe, bonjour. Tu m'avais presque manquée.
Entre souffrance et joie, il n'y a qu'un seul pas.
Pardon.
Avoir ou ne pas avoir la tête sur les épaules telle est la question.
Normal.
Je ne suis pas folle. Enfin si peut-être. Mais non. Bon d'accord.
Je vais péter un plomb.
Cacophonie, je vais devoir devenir chef d'orchestre.
Le nénuphar prend l'eau. Mais parviendra à fleurir.
Un, deux, trois nous irons tous au bois. Quatre, cinq, six avec des explosifs.
Telle fille, telle mère. Aussi gourde l'une que l'autre
Tout ira bien. Enfin. Normalement.
Premier round. Un, zéro.
F.A.Q : la chanson qui...
Je vous emmerde. Bien cordialement, Keyli.
Aucune pitié.
Pikachu ! A l'attaque ! Pardon. Je confonds.
Un dragon. Où comment botter les fesses d'un ennemi en quelques secondes.
Trahison. Un partout. La balle au centre.
Je t'aimais. Je t'aime. J'aurai voulus dire je t'aimerai.
Tu m'as sauvé.
Le début d'une fin. Ou le commencement d'un début.
Vers l'infini et l'au-delà. Buzz l'éclair, sors de ce corps.
Épilogue Kenan.
Épilogue Maël.
Bonus I : Ma reine de cœur.
Bonus II : de diapositive en diapositive.
Bonus III : Qui suis-je ? Entre mort et renaissance.

Le calme avant la tempête ? Non non, juste la bourrasque.

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By RosalineOscar


Petit mot de l'auteur qui n'est pas en retard pour une fois (bonjouuuur /o/ xD) : juste pour souhaiter un énorme MERDE a tous ceux qui passe le bac ! Où des examens diverses ! Le Dieu des céréales est avec vous ! 

PS : j'avais oubliée, étant une grande curieuse. Si vous passez le bac ou autre, dans qu'elle filière êtes-vous ? *o* 



« Changement de point de vue. Saurez-vous le reconnaître ? »

« - Elle n'est toujours pas revenu ?

- Non, pas encore, répondis-je vaguement, le regard alerte. Mais il y a de l'agitation. Son retour se prépare, j'en suis persuadé.

- N'as-tu rien pu tirer comme autres informations ? »

Je ne répondais pas aussi vite que je l'aurai dû. D'autres informations ? Si bien évidemment. A force de vivre dans cet endroit, j'en connaissais les moindres secrets, les moindres dédales, les moindres cachettes. Un avantage certain lors d'une bataille. Un ennemi connaissant le terrain de son opposant, devenait plus dangereux encore. Ils n'auraient plus aucun moyen de se cacher, plus aucun moyen de s'échapper. Condamner à faire front sans issue de secours.

« - Gareth ? »

La voix stridente de Geoffrey me tapait étrangement sur les nerfs. Son harcèlement quotidien devenait lourd et pesant. Je savais qu'elle était mon rôle, pas besoin de me le rabâcher sans cesse. Connard. Je me retenais de lui faire ce genre de commentaire, je tenais encore suffisamment à ma vie pour ne pas laisser aller mes sentiments à ce point malgré tout mon agacement.

« - Beaucoup de monde arrive, lâchai-je mollement. Des marqués puissants en font partis mais la majorité ne sont que des marqués insignifiants.

- As-tu reconnu des visages ?

- Quelques-uns, approuvai-je sans donner plus de détail.

- Ton comportement est plus qu'irritant, souffla-t-il plus menaçant. Donne-moi les informations que je désire ! »

Son ordre est sec, cassant. Je ne frémissais pour autant pas, habitué à ses crises de colère. Je vivais au côté de Geoffrey depuis de nombreuses années, l'un de ses rares sous-fifres qui n'étaient pas mort en court de route de sa propre main. Pourquoi étais-je encore en vie ? Tous simplement parce que j'étais plus malin et plus puissant que ceux qui l'entourait. Contrairement à beaucoup je ne lui étalais pas mon désire de puissance à la figure, ne me rendant pas menaçant pour cet homme qui ne souhaitait qu'une chose : être le roi du monde. Moi je voulais autre chose. Je me fichai du pouvoir. Je me fichai de savoir qu'on me craignait. Tout ce que je désirai était sentir ma domination s'exercer durant un combat. Sentir que j'étais plus puissant que ceux que j'affrontai. Et on ne pouvait pas être puissant en étant gentil. On devenait faible. Compatissant. Comment ressentir l'adrénaline d'avoir la vie de quelqu'un entre ses mains si nous éprouvions de la culpabilité à l'idée de tuer ? C'était impossible.

La véritable question était de savoir pourquoi je restai au côté de cet homme ? En réalité, je n'en savais rien. J'en ressentais le besoin. C'était comme un aimant, peut-être était-ce dû à son incroyable puissance ? Non. Je ne lui était pas égal, mais mes propres dons surpassaient la moyenne. C'était pour autre chose. Longtemps je m'étais leurré en me disant que c'était simplement parce qu'il allait au combat, car il poussait à la guerre quand tant d'autres marqués se voulaient pacifiste. Il aimait la mort, tout comme moi. Mais au fond, je prenais doucement conscience que ce n'était pas cette raison qui m'avait fait supporter ses ordres et son caractère plus que horrible même envers ses compagnons de longue date. Mais alors pourquoi ?

« - Gareth ! Aboya sa voix dans mon esprit.

- Daichi est présent ainsi que grand nombre de ses propres alliés, commençai-je platement. Tout comme le clan elfique où se trouvait Diana. Un homme du nom de James est aussi arrivé il y a quelque jour et pour le peu que j'en ai vu, je trépigne à l'idée de me retrouver face à lui.

- Qui d'autres ?

- Je ne connais pas leurs noms à tous, ils sont bien trop nombreux, rétorquai-je. Et la plus part se montre très prudent. L'ambiance n'est pas aussi idéale que le voudrait Andrew, les différents groupes restent très retranchés. Ils ne se font pas confiance.

- Parfait, souffla Geoffrey plus détendu. Intensifie l'animosité entre eux, créer des disputes si tu le peux. Dès qu'elle sera de retour, nous lancerons la première vague. Tu sais ce que tu auras à faire ?

- Tuer Bianca. »

Sans avoir besoin de le voir, je savais qu'un large rictus de satisfaction devait défigurer le visage de Geoffrey tandis que je restai d'une indifférence parfaite. Je n'éprouvai aucune satisfaction à l'idée de la tuer. Je plissai les yeux quelques secondes, déstabilisé. Mais je me rassurai rapidement. Il n'y avait aucun plaisir à tuer une enfant incapable de se défendre. Elle était faible. Bien plus que ses frères. Eux, j'éprouverais un plaisir sans fin de les voir mourir entre mes doigts. Mais elle, n'avait aucun attrait. C'était une perte de temps certaine et un gâchis de mes talents de tueur. Néanmoins, il fallait frapper fort. Ils avaient déjà souffert de la mort de ce gamin, un corps de plus à enterré les anéantirais juste avant que la guerre n'éclate.

Alors que j'écoutais distraitement les consignes de Geoffrey, une chevelure blonde apparut dans le fond du couloir. Je ne pris pas la peine d'avertir mon maître, coupant net le fil de mes pensées et éloignant son esprit du mien. Je me redressai légèrement, tâchant d'être le plus naturel possible alors que Bianca s'avançait vers moi, l'air suspicieuse. Cependant, elle me sourit chaleureusement dès qu'elle fut à ma hauteur. Tellement naïve. Tellement stupide.

Lorsqu'elle se plaça devant moi je laissai retomber mon dos contre le pan de mur où j'étais adossé précédemment, posant une main sur sa taille avec un naturelle qui me donnait presque envie de vomir tant cela était niais. Elle souriait, son visage étincelant d'une douceur que je ne comprenais pas. Ou peut-être que j'étais incapable de comprendre. Mon visage n'exprimait aucun sentiment, aucune réaction et pourtant elle souriait comme si je venais de lui déclarer l'amour le plus fou.

- Que faisais-tu ? Me questionna-t-elle, ses propres mains se posant sur mon torse. Ton esprit était si fermé que je ne l'ai pas ressenti avant de te voir.

Je tiquai. Avait-elle devinée ? Non. Elle ne sourirait pas ainsi si elle se doutait de quoi que ce soit. Je haussai donc les épaules, indifférent. Elle avait bien trop confiance en moi pour se douter de quoi que ce soit. Mes yeux se posèrent sur son visage. Elle était belle. Ses longs cheveux d'or cadraient extrêmement bien avec son air candide et ses joues rondes. Elle ressemblait à une enfant. Ses lèvres rosés, ses grands yeux vert qui me fixaient toujours avec espièglerie attiraient toujours mon propre regard. Elle avait une taille menue et un corps qui accentuait encore son allure d'enfant. Pas de poitrine. Pas de fesse. Pas de cuisse. Rien. Et pourtant j'étais attiré par ce corps d'enfant. Devais-je rajouter un autre vice aux nombreux que je possédai déjà ? Sans doute.

- J'étais dans mes pensés, finis-je par répondre devant son regard insistant.

- Et à quoi pensais-tu ? Enchaîna-t-elle.

- Je me disais que cela faisait un moment qu'on avait pas profité du lit dans notre chambre...

Ma main glissa dans ses cheveux, jouant avec une mèche blonde alors que mes yeux restaient intensément planté dans les siens. Ses joues rougir alors qu'elle m'offrait un large sourire. Son corps se colla au mien et je venais poser mes mains sur ses fesses. Plates. Mais désirable. Je les serrais brusquement, un léger gémissement s'échappant d'entre ses lèvres en m'excitant passablement. J'allais bientôt la tuer. Un léger pincement me fit grimacer. Était-ce moral de coucher encore avec elle alors que bientôt je lui ôterai la vie ? Putain. Depuis quand je me souciais de la morale ? D'un geste sec, je la retournai, dos contre le mur en remontant ses jambes autour de ma taille, l'écrasant de mon corps beaucoup plus large que le sien. J'allais baiser avec elle. Je ne me la tapais pas depuis plusieurs mois pour ne pas en profiter jusqu'au bout.

- Tout va bien ?

Je sursautai presque lorsque ses doigts froids caressèrent ma joue et mes yeux la contemplèrent plus hébété. Je m'écartai brusquement, la laissant reposer les pieds au sol et rejetant son contact. Je détournai le regard, ma main dans ma nuque. A quoi je jouais ? C'était quoi ce délire ?

- Gareth ?

Sa voix était douce et inquiète, ça me soûlai encore plus. Mais je retenais l'envie furieuse de lui dire d'aller se faire foutre et de me lâcher. Cela n'aurait aucun sens alors que c'était moi qui venait de lui sauter dessus. Sa main glissait à nouveau sur ma peau, caressant mon épaule avec tendresse. Malencontreusement, je tournai la tête dans sa direction et ses yeux me fixèrent avec inquiétude. Je me détournai à nouveau. Pourquoi devait-elle se soucier de moi ? Pourquoi devait-elle être aussi conne ? La était la vrai question qui me brûlait les lèvres.

Je l'avais déjà fait souffrir. Je l'avais déjà traitée comme une moins que rien. Je l'avais humiliée. J'avais ramené chez elle, dans son lit, une autre femme. Couchant avec elle alors que je savais pertinemment qu'elle allait nous découvrir. Je ne m'étais pas arrêté quand elle était entré dans la pièce. J'avais continuer ce que je faisais, me fichant passablement de ses sanglots. Elle était partit, claquant la porte de sa propre chambre pour me laisser finir ma partie de jambe en l'air. Et je n'avais pas pu finir. Pourquoi ? Parce que cette fille me rendait dingue. Pas parce que j'avais peur d'elle. Pas parce qu'elle pouvait me tuer. Pas parce qu'elle était puissante. Parce qu'elle me faisait changer. Parce qu'elle me faisait éprouver des sentiments que je refusai d'avoir. Beaucoup trop facilement.

- Je suis fatigué, soufflai-je froidement en écartant sa main de mon épaule. Je vais me reposer.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Me demanda-t-elle en conservant toute sa douceur malgré le ton d ma voix plus que blessant.

- Fatigué, répétai-je.

Elle n'insista pas, me laissant m'avancer dans le couloir en direction de notre chambre. Bien évidemment, je fus suivis par les deux loups qui ne me quittaient plus depuis le départ de Keylinda. Mais mon esprit était trop tourmenté pour en être exaspéré. Il fallait que je la tue. Il fallait qu'elle disparaisse de ma vie à nouveau. Rapidement. Et pour toujours. Mais jamais je n'aurais pensé que mon souhait se réaliserait aussi vite. Il faut croire que les Dieux étaient avec moi.

- Enfin à la maison !

Je souriais légèrement alors que Devon me passait devant, courant littéralement pour arriver dans la cours de Dacer. Pour ma part, j'étais bien trop épuisée pour ce genre de chose et je me contentai de laisser tomber mon sac au sol, m'avachissant dessus dans un soupir de plaisir. J'avais l'impression de ne pas avoir pu poser mes fesses quelque part depuis dix ans. Mes jambes étaient lourdes, mon dos courbaturé et la fatigue accumulée me tombait lourdement sur les épaules. Me fichant pas mal de l'allure que je devais avoir, je me tenais courbée en avant, mes coudes s'appuyant sur mes genoux tandis que des perles de sueur coulaient le long de mes tempes. Je soupirai une nouvelle fois alors que Kenan atterrissait à côté de moi, bien plus élégamment. Dire que mon petit ami était bien plus gracieux que moi. Je grimaçai.

- Je n'ai rien vu dans les environs, m'annonça-t-il.

- Ils sont plus au nord, approuvai-je vaguement, me crispant un peu. Ils sont encore suffisamment loin, ils n'attaqueront pas dans l'immédiat.

- Mais la forêt est trop calme, rétorqua Cyriel en me faisant relever la tête, perché sur une branche. Les animaux sont partis, ils ont sentis le danger.

- Il faut dire que Dacer est plus plein que jamais.

Maël s'avança à son tour, ayant préféré marché à pied tout comme moi. Il se laissa tomber au sol, son épaule presque contre la mienne. Andréa fermait la marche, traînant des pieds alors que son regard ne cessait d'aller et venir de droite à gauche. Il était nerveux. Comme nous tous. Dès que nous avions mis les pieds en bas du sentier qui nous mènerait à Dacer, nous avions sentis à qu'elle point tout allait éclater. Très rapidement. L'énergie de tellement de marqué s'accumulait que l'air en devenait presque électrique, redoubler par le silence de plomb qui régnait partout.

Mais j'étais rassurée. En un mois, il semblait que les choses ne se soient pas autant précipité que je ne l'avais craint. Dacer tenait encore debout et n'avait subit aucune attaque. Ils attendaient. Mais la vrai question était de savoir pourquoi. Je fixai le château, le regard perdu dans le vague. Un mois. Un mois que j'espérai ne pas avoir gaspillée. J'avais voyagé partout dans le monde, découvert des endroits aussi incroyable que merveilleux. Mais surtout j'avais rencontrée tellement de personne. Jamais je n'aurai cru que le monde marqué était si vaste, si riche. Et encore, je n'avais rencontrée que ceux qui avait voulu se montrer, que ceux qui n'avait pas caché leurs présences.

- Ils sont quasiment tous venue.

Je mordais la lèvre un peu brusquement, un intense sentiment de satisfaction me serrant la poitrine alors que Mikaël avait raison. Tous ceux que nous avions vu était là. Des centaines de marqué avait rejoins notre cause. Avait foi en moi. Enfin. Plus ou moins. Je savais que certains n'étaient là que par haine pour Geoffrey et que d'autres le craignaient trop pour le laisser agir à sa guise. Nous réunir représentait, pour tous, le meilleur espoir de le vaincre.

Je massai ma nuque, le regard perdu dans le vague. Le véritable problème était de savoir si tous allaient pouvoir devenir des alliés. Si nous n'en étions pas capable, nous réunir ne servirait à rien. Et selon Andrew, c'était mal parti. Beaucoup des groupes que j'avais rencontré vivaient reclus des autres marqués, refusant de se sentir rattacher à d'autres clan qui n'avaient pas les mêmes façons de penser. Le monde marqué était extrêmement divisé. J'aurai dû être rassurée de constater la présence d'un si grand nombre de marqué, prêt à se battre pour la même raison que nous, mais j'éprouvai encore une gêne, une inquiétude viscérale qui ne disparaîtrait qu'une fois que tous serait terminé. Je fermai les yeux et inspirai longuement.

- On a de la compagnie, souffla Maël en bousculant son épaule contre la mienne.

Je rouvrais les yeux, posant d'abord mon attention sur lui avant de sentir un esprit venir effleurer le mien. D'un bond je me redressai et avant même que je n'ai le temps de faire le moindre pas, deux bras féminin venait se serrer autour de moi. J'inspirai l'odeur de vanille qui m'était si familièrement, fermant les yeux aussitôt pour enfouir ma tête dans son cou. Mon cœur battait chaudement. Mon sourire ne semblait plus vouloir se retirer de mes lèvres. Maman. Elle me serra une longue minute, ses mains venant caresser mes cheveux alors qu'elle semblait à peine réussir à croire que j'étais belle et bien là. Mais cela ne dura pas.

Je grimaçai lourdement lorsqu'elle s'écarta, son regard se faisant dur et sévère. Je connaissais cette lueur sombre au fond de ses yeux émeraude. Je savais ce que cela signifiait. Je gémis légèrement, suppliante mais c'était mal connaître Éléonore Leilani que d'espérer échapper à son courroux.

- On va avoir une longue conversation, jeune fille !

- Maman, me plaignis-je aussitôt. Je suis plus une gamine !

- Tu es toujours ma fille à ce que je sache et tu aurais au moins pu prendre la peine de me prévenir en personne de ton départ !

- Je savais que tu allais vouloir venir, rétorquai-je dans un soupir.

- Je sais me montrer raisonnable contrairement à d'autre, rétorqua-t-elle à son tour, les poings sur les hanches. Si tu n'es plus une gamine, tu aurais eu une conversation avec moi pour m'expliquer je n'étais pas utile là-bas.

Je soupirai mais acquiesçai. Elle avait raison. J'avais fuis la discussion, préférant la mettre au pied du mur en laissant Andrew se charger de toutes les explications. Je m'excusai, promettant que je ne recommencerai plus et veillerai, désormais, à toujours la tenir au courant. Elle me lança un regard réprobateur mais m'attira à nouveau dans ses bras. Je me serrais plus vivement contre elle, le cœur lourd. Elle m'avait tellement manquée. Et depuis bien plus d'un mois. J'avais l'impression de ne pas avoir pu être avec elle depuis une décennie. J'avais tellement de chose à lui dire, tellement de chose à lui raconter. Et j'avais surtout peur. Peur des jours à venir. Elle était une cible facile. Une cible que Geoffrey allait viser. Mon corps se tendait un peu plus mais elle posait déjà la paume de sa main sur ma joue, me contemplant avec douceur.

- Tu dois être épuisée.

- Un peu, admis-je dans un maigre sourire.

- Tu devrais aller te reposer alors, m'affirma-t-elle en tirant sur mon bras.

- Je dois d'abord aller voir Andrew, rétorquai-je en la stoppant. Et après, j'aimerai beaucoup discuter un moment avec toi.

Elle me contempla, intriguée par ma demande mais acquiesça à son tour, promettant de m'attendre dans sa chambre. Kenan vint glisser sa main dans le bas de mon dos alors qu'elle me fixait toujours avec curiosité tandis que je détournai un peu le regard. J'étais nerveuse. Angoissée. Comment dire à ma mère que son père était toujours vivant ? Et qui plus est, avait tenté de faire disparaître le monde marqué, d'une certaine façon ? Je craignais sa réaction. Elle venait à peine de découvrir qui elle était réellement, alors comment encore rajouter à cela ? Je soupirai, remerciant Kenan d'un bref regard quand celui-ci poussa dans mon dos pour me faire avancer, annonçant à ma mère qu'il me ramenait bientôt.

En nous avançant je croisai le regard de mon père poser sur nous alors qu'il avait laissé à ma mère le droit d'être celle qui me hurlait dessus. Ou peut-être avait-elle réussis à le calmer car son regard noir ne semblait aucunement satisfait. Il me gratifia malgré tout d'un petit hochement de tête et je finissais par comprendre à quoi était dû sa froideur. La main de Kenan poser sur ma taille. Notre proximité. Il n'aimait pas ça du tout.

- Ton père peut pas me voir en peinture, souffla Kenan dans un murmure.

- Qu'est-ce que tu lui as fait ? Tentai-je dans un sourire.

- Défloré sa fille ?

Mon pied voulut atterrir violemment sur le sien mais il se recula d'un geste habile, m'adressant un léger clin d'œil en s'écartant suffisamment pour que je ne puisse plus l'atteindre. Je levai les yeux au ciel. Stupide démon. Notre relation était différente. Plus sereine. Ce mois-ci avait été compliqué. Maël se comportait à nouveau normalement, du moins la plus part du temps mais régulièrement ses yeux se faisaient plus sombre. Plus dur. Il se montrait souvent froid dans ses paroles. Compte à Andréa, il ne m'adressait toujours pratiquement pas la parole alors il était difficile de dire s'il était normal ou non. Autant dire que ce mois m'avait parut long. Atrocement long. Devon tentait de détendre l'atmosphère mais entre Cyriel qui avait dû mal à prononcer plus de six phrases par jour et Mikaël qui témoignait d'un grand talent pour jouer les rabat-joies, le pauvre avait vite abandonné ses tentatives de blagues. Sa joie de revenir à Dacer étant probablement dû en grande partie à l'idée de pouvoir retrouver un vrai publique.

Mais Kenan lui c'était montré fiable. Pas de dispute avec son frère. Pas de crise de jalousie. Pas de scène. Même pas un petit adjectif péjoratif lorsque j'avais exprimée l'idée que je devais parler seule à seul avec certains des marqués que nous étions aller voir. Un vrai miracle. Le Dieu des céréales avait frappé, je ne voyais que cette explication. Néanmoins je n'avais pas fait le moindre commentaire, je l'avais simplement laissé être un plutôt bon petit ami. J'imagine. Nous n'avions pas eu beaucoup d'occasion d'être proche, mais j'avais pourtant l'impression que nous l'étions plus que jamais.

Kenan se retourna légèrement, se stoppant alors qu'il avait déjà pris une petite avance sur moi quand je traînai clairement des pieds. Ses yeux vert me détaillèrent impassiblement et sa main se tendit dans ma direction. Je n'hésitai pas à glisser ma main dans la sienne, sa large paume se refermant sur la mienne. Ralentissant le pas, son épaule vint se coller à la mienne et je souriais malgré moi. J'étais heureuse à ses côtés. Ce sentiment plein enivrait de plus en plus mon cœur.

- Keyli !

Avant que je n'ai le temps de voir Tamara débouler dans le couloir que nous arpentions pour nous rendre dans le bureau d'Andrew, sa main claqua dans mon dos. Je gémissais aussitôt à la sensation brûlante alors qu'elle n'y était pas aller avec le dos de la cuillère. Kenan la fusilla du regard, mais je me contentai de sourire à la sublime rouquine. En tenue légère. J'arquais un sourcil et après un bref coup d'œil sur sa tenue, elle haussa les épaules avec un large sourire.

- On vous attendait un peu plus tard, lâcha-t-elle. On pensait avoir le temps.

- Je constate, ris-je naturellement.

- Et puis tu ne peux plus faire ta prude, mademoiselle n'est plus une vierge effarouchée.

- Qu'est-ce que vous avez tous avec ça, grognai-je en lui balançant mon poing dans l'épaule.

- J'espère que Andrew aura la décence de se montrer de façon plus présentable.

Tamara cessa nette de sourire, envoyant un regard noir à Kenan dont l'arrogance me faisait lever les yeux au ciel. On ne pouvait pas trop lui en demander non plus, il n'avait jamais pu apprécier réellement Tamara et elle le lui rendait extrêmement bien.

- Venant d'un type qui, pour le retour de Keyli, est venu à moitié nu avec à son bras une nana en soutif, je trouve ça déplacé, cracha la vampire.

- Arrêtez, sifflai-je en me plaçant entre les deux déjà prêt à en venir au main. On vient de rentrer, j'aimerai me reposer pas devoir gérer une première catastrophe.

- C'est ton petit-ami qui pose problème, rétorqua Tamara en se détournant, croisant ses bras sur sa poitrine pour témoigner son mécontentement.

- Il s'excuse, affirmai-je sobrement.

- Il quoi ? S'indigna aussitôt Kenan en vrillant des yeux furieux sur moi mais je lui balançai un coup de coude qui ne suffit apparemment pas puisqu'il enchaîna malgré tout. Je ne m'excuserai jamais auprès de cette sangsue.

Je soupirai excédée. Ils se comportaient comme deux gamins. Ma main tritura mon médaillon alors que je souriais malgré tout. Au fond, c'était leurs manières de se dire qu'ils s'étaient manqués. Et puis leurs disputes idiotes me faisait me sentir chez moi. J'étais à nouveau à Dacer et peu importait le danger qui pesait sur nous. Nous étions chez nous. Ensemble. Et pour rien au monde je ne partirai. Je défendrai ceux qui m'étaient chère.

- Vous ne pouvez donc pas vous tenir convenable tout les deux ? Soupira une voix masculine.

Mon sourire s'élargit plus sincèrement cette fois-ci tandis que Andrew s'avançait, ses cheveux bien plus en pagaille que d'habitude mais dans une tenue très correcte. Sa chemise blanche et son pantalon en toile noir trop moderne trahissant simplement qu'il s'était habillé dans la précipitation. Après un regard courroucé adresser aux deux autres, il s'avança vers moi, m'étreignant immédiatement.

- Je suis soulagé que tu sois enfin de retour, murmura-t-il à mon oreille. J'ai bien besoin d'aide ici avec tous nos invités.

- Tamara ne t'a pas aidée ? Souris-je espiègle.

- Elle m'a bien détendue à certain moment, souffla-t-il dans un sourire en coin avant de soupirer alors que la voix de la rouquine résonnait alors que la dispute entre elle et Kenan battait son plein. Mais la plus part du temps, elle a aggravé la situation.

- C'est pour ça que tu l'aimes, ris-je. Tu lui as demandé ?

- Pas encore, sourit-il à nouveau, tapotant sa poche pour m'indiquer la présence des alliances. J'aimerais faire ça bien et je pense qu'elle voudra venir t'en parler directement, alors j'ai préféré attendre ton retour.

L'impatience me fit me mordre la lèvre. Le bonheur avait un goût incroyable. Si doux. Si sucrée. J'avais l'impression que rien n'avait d'importance quand j'étais simplement avec eux. Andrew et Tamara allait se marier. Cette phrase suffisait à me faire sourire béatement. Il était évident que la jeune femme allait accepter, c'était plus que évident même. Et j'étais heureuse pour elle. Tellement. Ils représentaient pour moi le conte de fée dont la fin ne pouvait être que celle-ci : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfant. Quoique. Je voyais mal Tamara en mère. Ou alors en mère tyrannique. Pauvres enfants.

Le rire d'Andrew me fit bien comprendre qu'il épiait mes pensées et il m'adressa un sourire satisfait. Oui. Cette fin lui convenait parfaitement. Je crois qu'il aimerait sincèrement être père à nouveau et, contrairement à Tamara, je savais qu'il serait excellent dans ce rôle qui semblait presque fait pour lui. Calmement, Andrew s'avança vers sa futur fiancée, glissant sur ses épaules nue une veste que je n'avais pas remarquée. Couvrant la tenue légère de la vampire qui se fichait pas mal d'être en soutien-gorge et en jean.

- Calme-toi, souffla-t-il en posant ses mains sur ses épaules. Que dirais-tu d'aller t'habiller et d'ensuite me trouver Epona et Saphira ?

- Depuis quand je dois faire ce genre de truc ? Rétorqua-t-elle en lui lançant un regard en coin.

- Depuis que tu es ma fabuleuse, merveilleuse petite-amie, sourit Andrew en pinçant sa joue. Aller, te fais pas prier. Les autres seront aussi heureux de savoir qu'ils sont revenue.

- Bien, soupira-t-elle. Mais pas d'info croustillante sans moi !

J'eus l'audace de pouffer et elle me lança aussitôt un regard noir, imitant un geste que Devon faisait je levai les mains en l'air en signe de non culpabilité qui ne sembla pas la convaincre pour le moins du monde, néanmoins elle se détourna pour foncer dans la direction de la chambre d'Andrew où elle avait fait immigrer la globalité de ses affaires.

- Tu fais chercher Epona, mais tu ne parle pas des autres ? Souligna Kenan, bien moins enthousiasme.

- Jena, Uriel, Shayna et Bianca sont de garde, expliqua Andrew en perdant son sourire. Ils surveillent la forêt avec l'aide des loups.

- Bianca ? Répéta Kenan en fronçant les sourcils.

- Elle a demandée à en faire partie, affirma Andrew dans un bref hochement de tête. J'ai tentée de lui expliquer que tu ne serais pas d'accord, mais elle m'a littéralement harcelée.

- Et Gareth ? Enchaînai-je nerveuse dès que ce nom franchissait mes lèvres.

- Il n'a pas agit bizarrement depuis votre départ. Il n'a émit aucune plainte compte à sa surveillance et reste, la plus part du temps, dans sa chambre quand Bianca est occupée.

Cela me rassurait pas pour autant. Je n'aimais pas Gareth, définitivement. Le sentiment devenant de plus en plus fort, comme si je présentai une catastrophe. Je soupirai. Mais ce sentiment devenait si virulent sur tellement de sujet différent que je ne savais plus si c'était la nervosité ambiante ou une réelle intuition. Ou tout simplement la rancune que j'éprouvai encore envers lui. Néanmoins, il aurait pu profiter de notre absence pour semer le trouble et il ne l'avait pas fait. Peut-être que j'avais tord, peut-être que je pouvais désormais lui faire confiance. Non. Je n'en étais pas capable. Jamais. Quelque chose bloquait et bloquerait probablement toujours.

Coupant le fil de mes pensées, Andrew tendit un peu le bras pour nous inviter à avancer et mes jambes bougèrent sans que je n'ai besoin de réfléchir. Le regard dans le vague, j'écoutai à peine les paroles d'Andrew qui nous résumait brièvement la situation. J'avais un étrange pressentiment. Une sensation. Un poids dans le fond de l'estomac. Ma gorge se nouait de plus en plus sans que je ne parvienne à estimer d'où provenait le malaise. La simple évocation de Gareth provoquait une telle réaction ? C'était plus grave que je ne le pensais.

- Keyli ?

- Quoi ? Sifflai-je surprise quand la main d'Andrew tomba sur mon épaule.

- Tout va bien ? Tu sembles ailleurs ?

- Tu peux me dire combien de personnes sont dans l'enceinte du bâtiment ? Questionnai-je sans répondre, les sourcils froncés.

- C'est difficile de donner un chiffre exact, je dirais approximativement entre deux cent cinquante et trois cent. Beaucoup des marqués que vous êtes aller voir sont venu accompagné, affirma-t-il en fronçant ses fins sourcils brun. Pourquoi ?

Je ne répondais immédiatement, préférant ne pas lancer une alerte sans être certaine de ce que j'avançai. Il y avait beaucoup de monde. Beaucoup d'énergie que je connaissais pas. Mais il y avait quelque chose de froid. Dur. Sombre. Mon sang bouillait. Mon cœur palpitait. Mes sens en alerte me faisait bien comprendre que je n'allais pas encore pouvoir me reposer. Un esprit très précis vagabondait. Un esprit que je reconnaîtrai entre mile car il avait trop souvent été dans le mien. Dan. Ou plutôt Geoffrey. Un long frisson descendit le long de mon dos.

- Où est Gareth ? Murmurai-je, la mâchoire crispé.

- Probablement de sa chambre, répondit Andrew dont le regard se faisait inquiet.

- Vas-tu nous dire ce qu'il se passe ? Gronda Kenan bien moins patient.

- Il communique avec Geoffrey.

La colère de Kenan face à mon mutisme s'estompa nette, son visage devenant livide. Andrew me fixait, cherchant à savoir si j'étais sûr de moi et je hochai la tête. L'esprit de ce type était trop présent, trop puissant pour qu'il ne s'agisse que d'une tentative d'entrer dans les pensées de quelqu'un. Alors il n'y avait qu'une explication. Une seule et unique qui faisait bouillir mes veines, la colère montant trop vivement. Je fermai les yeux. Calme-toi. Calme-toi. Souviens toi, les merguez de démon tu y as renoncée. Pour celui-ci tu pourrais faire une exception. Ma raison perdait contre le besoin violent que j'éprouvai. Je voulais me venger. Enfin l'occasion se présentait, il était un traître, il se servait de Bianca. Au fond, elle n'avait été qu'un pion pour lui. Pion. Pion. Pion. Le mot passe en boucle. Et c'est comme si tout venait de s'imbriquer, comme si ce que je n'avais pas compris jusqu'alors me sautait à la figure. Mon visage se décomposa et je me tournai vivement vers Kenan :

- Où est ta sœur ?

- Pourquoi ? Se crispa-t-il immédiatement.

- Va la retrouver, ordonnai-je.

- Attend, toi où tu vas ? Me stoppa-t-il en me voyant déjà m'avancer dans le sens opposé.

- Je vais me faire ce type.

Kenan plissa les yeux, sa main se crispant sur mon bras mais je me dégageai d'un geste brusque. Cette fois il ne me retint pas, probablement conscient que rien ne me ferait changer d'avis. Pas cette fois. Je ne le laisserai plus blesser qui que ce soit, plus utiliser qui que ce soit. Il l'avait utilisé. Pire. Si j'avais raison, il avait probablement eu pour unique projet de faire d'elle son moyen de pression. Son atout. Il savait que Kenan et Maël tenaient à leur sœur plus encore qu'a leur propre yeux. Il savait qu'ils ne supporteraient pas de la perdre et qu'ils feraient tout pour la sauver. Tout. Mon cœur se crispait. Et s'il était trop tard ?

Je pressai le pas, accélérant alors que Andrew était sur mes talons. J'étais trop rapide pour lui et je n'avais aucune intention de ralentir. Je n'avais pas une seule seconde à perdre, j'avais déjà bien trop peur qu'il soit trop tard. Pourquoi ? Aucune idée. Une intuition. Et c'était pire encore. Mes mains étaient tellement serré que je sentais le bout de mes ongles pénétrer ma peau sans que la douleur ne m'alarme aucunement. Je m'en fichai. Tout ce qui m'importait était de ne pas perdre quelqu'un à nouveau. Pas encore. Hors de question.

- Qu'elle est ton plan ?

Sa voix rauque ne me fait pas sursauter, je lui lançai un simple regard en coin alors que Andréa venait se coller à moi, marchant à mon pas qui devenait si rapide que je me demandai réellement si on pouvait encore associer le verbe marcher à ce stade. Pour la première fois depuis très longtemps, Andréa me faisait face. M'approchait. Me regardait. Souhaitait clairement être à mes côtés. Il était aussi tendu que moi, mes sentiments envahissant les siens.

- Je n'en ai pas, admis-je. Mais je m'en fiche. Ce type n'a aucune chance.

- Tu ne te montre pas un peu trop sur de toi ? Rétorqua-t-il en tenant de me faire ralentir. Il ne se doute pas que nous sommes au courant de son manège, nous avo...

Nous n'avons pas le temps. Je fermai les yeux précipitamment alors que mon corps se stoppait nette. Mon nom venait de claquer d'en l'air. L'affolement de cette voix féminine faisait battre mon cœur à tout rompre. Pourvu que je me trompe. Pourvu que je me trompe. Pourvu que je me trompe.

- On a un problème, vociféra la voix de Jena alors que nous avancions dans les couloirs ouverts bordant le jardin. Gareth est sauté par la fenêtre ! Il tente de semer les loups qui le surveillait ! Un est déjà blessé !

Respire. Respire. Personne ne va mourir. Le visage de Nathan obnubilait mes pensées, me tétanisant sur place. Mais avant même que l'angoisse me brise l'estomac, une main ferme s'abattit sur ma joue. Je regardai, hébétée, Andréa dont le regard calme fit s'affaisser mes épaules. Ma joue me brûlait. Mais le calme reprenait ses droits sur mon esprit.

- Tout ira bien.

Je hochai la tête machinalement, presque inconsciente de ce geste. Andréa attrapa ma main, la serrant dans la sienne alors qu'elle venait tout juste de me gifler. J'inspirai profondément. Il avait raison. Peut-être que tout n'irait pas bien, mais ce n'était pas en paniquant que cela irait. Mais si je me calmai alors je pouvais gérer la situation. Je pouvais éviter que le pire n'arrive à nouveau. Je pris une longue seconde pour faire le vide dans mon esprit.

Lorsque je rouvrais les yeux, je fonçai dans la direction de Jena qui s'agitait, impatiente de se jeter dans la course poursuite qui se lançait déjà. Mais pas besoin de tenter de le suivre. Je savais où il allait. Je savais qui il viserait. Mon cœur battait à tout rompre mais je parvenais à garder les idées claires, sachant pertinemment ce qu'il me restait à faire. Je me tournai vers Andrew qui nous avait rattrapé, profitant de notre arrêt pour cela.

- Dit aux autres de ne pas s'approcher ! Lançai-je vivement.

- Nous pouvons aider ! Rétorqua Andrew.

- Je sais, approuvai-je plus douce mais gardant une voix ferme et claire. Mais cela risque d'être difficile à gérer. Ils vont exploser.

Andrew pâlit à son tour. Au fond, ce qui me faisait le plus peur actuellement était la réaction de Kenan et de Maël. Ils allaient devenir fou. Si leur sœur était réellement en danger, il ne fallait mieux pas que qui que ce soit se trouve autour d'eux. Ils ne pourraient pas se contrôler. Ils ne pourraient pas réagir autrement qu'en explosant. Alors il fallait que j'arrive avant eux, que je puisse empêcher une nouvelle catastrophe.

Le directeur de Dacer finit par hocher la tête, approuvant ma demande et bifurquant déjà vers un premier groupe de loup qui s'avançait. Je croisai le regard de Josh qui se stoppa au simple hochement négatif de ma tête. Même s'il n'aimait pas sa du tout. Mais je n'avais pas l'intention de prendre de risque. Je ne perdrai personne. Pas aujourd'hui. Pas encore.

- Ici, souffla Jena en s'enfonçant dans la forêt. Bianca ne doit pas être loin, je sens...

- L'odeur du sang, compléta Andréa alors que la jeune femme semblait incapable de terminer sa phrase. De son sang.

Merde. Mon corps se tendait plus violemment. Merde. Merde. Je vais le tuer. Je vais lui arracher la tête de mes propres mains. Cette fois-ci, je me mettais à courir. Andréa me suivant aussitôt dans mon changement de rythme, Jena resta plus en retrait, obéissant à son tour à l'ordre muet que je formulai. Je ne voulais personne autour de nous. Sauf une. Une seule et unique qui pourrait pencher dans la balance. Son regard grisâtre croisa le mien et il hocha la tête dans un comme un accord muet. Nous n'avions pas besoin de parler. Il savait ce que j'attendais de lui.

Ma respiration était longue. Rapide. Pas à cause de l'effort fournit. Mais bel et bien à cause des sentiments trop vif qui me compressaient la poitrine et la gorge. Peur. Colère. Anxiété. Et ils ne firent que s'intensifier quand je me retrouvai face à ce que je redoutai. J'avais vu juste. Beaucoup trop juste. Je me figeai, contemplant Geoffrey, assis sur la branche d'un arbre comme si de rien n'était. Son visage n'exprimait aucun sentiment. Juste de l'indifférence. Pourtant, il tenait dans ses bras le corps de Bianca. Son visage était livide. Ses yeux clos. Ses bras ballants dans le vide. Du sang coulait de sa nuque. Abondamment. Une nausée vive voulut franchir mes lèvres mais je restai droite, fixant cet homme qui tenait dans sa main un couteau en argent où le soleil se reflétait. Imbibé de sang. De son sang.

- Ce n'est qu'une égratignure, affirma Gareth dans un léger rictus. Pas de panique, Keyli.

- Repose là au sol, souffla Andréa en s'avançant devant moi. Si tu te rends, on ne te tuera pas.

- Car tu penses pouvoir me tuer ? Cracha-t-il aussitôt en le dévisageant. Pauvre petit loup. Ta marqué est une déesse, mais toi tu n'es qu'un loup comme les autres. Un loup aussi facilement tuable que ce garçon... comment s'appelait-il déjà ?

- Nathan.

Ma voix ne tressauta pas malgré la colère qui se propageait furieusement dans tous mon corps, faisant trembler mes doigts d'une envie terrible de le rouer de coup. De le frapper jusqu'à ce qu'il en crève. La violence de mes propres sentiments me surprenait mais, pour une fois, je n'en éprouvai aucun remord. Andréa me lança un regard en coin, cherchant à savoir ce que je prévoyais tandis que je m'avançais dans la direction de Gareth.

Mais je me stoppai vite alors que celui-ci venait reposer son couteau sur la gorge d'une Bianca, totalement inconsciente. Je tâchai de rester calme. Mes yeux restant fixer sur eux alors que je n'avais qu'une seule et unique chose à faire : détourner son attention suffisamment longtemps pour laisser à Cyriel l'occasion d'agir. Il pourrait se faufiler derrière Gareth sans qu'il ne le remarque et il pourrait le neutraliser. Le seul doute réel que j'avais était envers moi-même : parviendrai-je à ne pas exploser ? Au fond je craignais les réactions de Maël et de Kenan, mais la mienne était aussi possible. Je respirai calmement, expirant et expirant à un rythme régulier. Je me concentrai sur ma respiration en reprenant :

- Depuis le début tu avais tout prévu, n'est-ce pas ?

- Dès l'instant où j'ai su que je pourrais ramener à la vie cette imbécile, je savais qu'elle serait ma pierre à l'édifice que bâtit Geoffrey, approuva-t-il dans un nouveau sourire satisfait. Tu n'y as pratiquement vu que du feu. L'amour vous fait croire en des choses bien ridicule.

- Pourquoi tu ne l'as pas déjà tuée dans ce cas ? Rétorquai-je calmement.

- Pour avoir l'occasion de voir vos regards, souffla-t-il, ses yeux devenant sombre. Ton désespoir. Ce sera dur de perdre encore quelqu'un, de te sentir impuissante... comment vas-tu t'en remettre déesse inutile ?

- Uniquement pour ça ? Tu risque ta vie pour ce simple fait ? Sifflai-je en tâchant de contrôler les soubresaut de haine qui voulait m'envahir. As-tu conscience que dès qu'elle sera morte, je te réduirai en cendre ?

- Tu as raison, je tiens plus à la vie que ça, sourit-il. Non. Le vrai délice que je vais prendre, c'est de les voir sombrer dans la folie. Eux.

Son index se tendit vers un point de la forêt et je me mordais la lèvre en voyant Maël et Kenan déboulés. Côte à côte. Leurs regards se posèrent d'abord sur moi. Puis sur Gareth et Bianca. Leurs visages passa par toutes les expressions possible. Surprise. Inquiétude. Colère. Les yeux de Kenan devinrent plus noir que la nuit, aucune once de douceur ne traversant ses iris sans pupille. Ceux de Maël s'éclaircirent. Dangereusement. Ce que je craignais allait arriver. Brusquement, je me tournai dans la direction de Cyriel, ayant senti sa présence tout au long de cette brève conversation. Mon cœur loupa un battement. Il était trop loin. Il ne pourrait pas agir à temps.

Les yeux de Gareth s'illuminèrent un instant. Il allait le faire. Il allait la tuer. Maintenant. Le couteau se leva, le soleil se fracassant contre la lame qui m'éblouit une seconde. Je vis Kenan et Maël s'avancer dans un même mouvement. Mais ils seraient beaucoup trop lent. La seule qui pouvait agir, c'était moi. Mais y parviendrai-je ? Je voulais y croire. De tous mon cœur. Mes ailes se déployèrent dans mon dos et je me projetai en avant. 

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