Une minute pour te tuer

By MyssButterfly

35.8K 2.1K 636

Maygarah Witness, tueuse professionnelle. "Proie celui qui croyait chasser." Je suis une tueuse, je suis sur... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
ÉPILOGUE
de: SHIPMAN à: WITNESS
Remerciements
BONUS
TOME II

Chapitre 9

1.6K 92 44
By MyssButterfly




- Maygara !!! Lève-toi !!

La voix étouffée de Shipman par la porte de ma chambre me parvient du couloir.

Je grogne, ne voulant pas sortir de ma couette chaude.  Mon chat à mes cotés, en train de se frotter contre mes jambe.

- Pousse toi.

Je vire la boule de poils grise qui commençait à monter sur mon ventre.

- Witness ! Ne m'oblige pas à venir te chercher !

Je souffle.

- Tu n'as pas intérêt, je...J'hésite à finir ma phrase, oh puis zut ! JE DORS À POIL !

Je l'entends rire derrière la porte et des bruits de pas s'éloignent vers le salon.

Je me retire à contre cœur du cocon que je m'étais formé pour la nuit. Je tire mes draps, fais mon lit approximativement et récupère ma robe de chambre avant de sortir de la pièce.

Je salue mon coéquipier. Il fait chauffer des tartines, ses cheveux sont en bataille et il ne porte qu'un bas de jogging. L'absence d'un t-shirt me laisse voir un tatouage en dessous de sa clavicule gauche. Il y a écrit "Just Breathe".

Les lettres sont fines et penchées. Je me demande quelle est la signification de ces deux mots pour lui.

Sans m'en rendre compte, j'ai les yeux fixés sur sa peau. Il tousse et je reprends mes esprits avant de baisser la tête, honteuse qu'il puisse penser que j'étais en train de le mater.

Même si c'était un peu le cas, mais pas pour me rincer l'œil, juste intriguée par ce tatouage.

- Pourquoi...Non en fait, laisse tomber.

J'abandonne ma question car, à sa place, je n'aurais pas forcément apprécié qu'on me demande pourquoi je me suis fait tatouée ce qu'il y a encrés à jamais dans ma peau, mon âme.

Il lève la tête du pot de confiture et me regarde pendant je se sers les croquette de Marcel.

 - Non, vas-y. Il lève une main. À moins que ce soit une que ce soit une question portée sur quelque chose d'obscène.

Il dit cela avec tellement de sérieux que cela me fais rire.

- Je voulais savoir quelle était la signification de ton tatouage.

Il souffle et baisse la tête, j'ai l'impression qu'il s'est braqué.

- Je... C'était une connerie de me faire ce tatouage. Il ne signifie plus rien pour moi.

Je n'aurais peut-être pas dû poser de question en fin de compte.

C'est une question peut-être trop intime pour le stade de votre "relation". Si on peut appeler cela une relation.

À sa place, je sais que je n'aurais pas répondu. Je déteste que l'on me pose des questions sur ma vie. Non, en fait des questions tout court. Je ne supporte pas, comme beaucoup chose d'ailleurs. Je me rends compte que j'ai vraiment un caractère imbuvable.

Je sursaute quand Shipman se lève pour débarrasser ce qu'il avait sorti pour son petit déjeuner.

- Dépêches-toi, nous avons rendez-vous dans une heure.

J'hoche la tête et m'active à finir mon café.

Je me précipite dans la salle de bain où mon coéquipier est en train de se brosser les dents.

J'attrape ma palette de maquillage et me prépare.

- On n'y va chen chin minutes.

Cinq minutes !?

Je n'aurais jamais le temps de repasser mon chemisier !

Je passe une vitesse et me résigne à terminer de me maquiller dans la voiture. Je cours dans ma chambre et attrape un chemisier de rechange. Il est bleu mais il fera l'affaire, je crois que pour le blanc que je comptais porter c'est mort.

- SHIPMAN !

Il sort de sa chambre, propre et prêt à partir.

Comment a-t-il fait ? Il n'y a même pas deux minutes il était torse nu, les cheveux en bataille, la brosse à dent à la bouche et même pas rasé !

- Go !

Il ouvre la porte et me laisse passer.

Dans le parking, nous courons presque jusqu'à la voiture.

J'ouvre la portière rapidement et m'engouffre sur le siège passager. Les portes claquent dans un bruit bref et le véhicule noir démarre dans un crissement de freins.

- Conduis moins comme un bourrin ! Je n'ai pas envie avaler mon tube de rouge à lèvres !

J'essaye du mieux que je peux de me maquiller. Mon chauffeur rit sous mes remarques hystériques.

- Mais t'inquiète je conduis très bien !

Il s'arrête brusquement et je manque de me crever un œil avec mon mascara.

- DAMON ! TU AS EU TON PERMIS DE CONDUIRE DANS UN OEUF KINDER OU QUOI !

Il rit de plus belle.

Je peste contre lui et il tape sur le volant de sa voiture, il rit à s'en faire mal au ventre.

- abrutis !

Il me fait un clin d'œil et redémarre de plus belle.

Quand il se gare enfin, nous sommes dans une ruelle sombre et je suis maquillée. Il coupe le contact et les ronflements du moteur s'endorment.

- Voilà votre majesté vous êtes arrivées à destination. J'espère que votre majesté aura apprécié le voyage en notre compagnie.

Sur cette moquerie, il descend de la voiture et se précipite de mon côté. Il ouvre la portière et me fait une révérence. Je me décide à prendre part à son jeu. Il veut jouer ? Il va perdre...

Je descends, la tête haute.

- Dépêchez-vous de prendre mes affaires, on ne fait pas attendre une princesse !

En me baissant pour ramasser la boîte de mes lunettes de soleil, je trébuche et manque de peu de m'écraser sur mon coéquipier. Il me rattrape de justesse par les épaules.

- Dites-moi un princesse qui ne sait pas marcher est-elle une vraie princesse ?

Je me retiens de rire à la vue du comique de la situation. Mais j'ai le rire facile avec les gens qui me sont familiers alors même en me mordant la lèvre inférieure, je n'arrive pas à empêcher des gloussements à franchir les barrières que je forme avec mes lèvres.

Nous partons dans un fou rire incontrôlé et incontrôlable. Les raclements d'un mafieux irlandais de gorges interrompent ce moment d'amusement.

Je me retourne pour faire face à mon interlocuteur.

Mon futur "patron".

J'ai mal au ventre à force de rire et les coups de coudes que je reçois de mon coéquipier pour me faire taire n'arrangent rien à mon fou rire. Shipman a réussi à se calmer à peu près mais moi je n'arrive pas à m'arrêter.

J'essaye de respirer plus lentement, ce qui me provoque des hochements.

- Quand vous aurez fini, nous vous donnerons de quoi vous occuper. Un test plus précisément...

Un test ? Je hais les tests. Car vous savez que vous êtes jugés sur un critère ou plusieurs très précis. Un faux pas et vous tombez.

C'est une des seules conditions où il m'arrive de stresser.

Je peux dire que cette annonce a freiné tout élan de joie en moi.

Je regarde mon coéquipier, il fronce les sourcils. Nous sommes tous les deux silencieux et l'état dans lequel se trouve Shipman m'inquiète, il est complètement stone. À ce moment-là, il me fait penser aux personnages du film de Shawn Levy avec Ben Stiller.

Je ne me souviens plus du titre...Il y a des personnages en cire qui prennent vie la nuit. Eh bien Shipman est dans le même état que ces figurines en pleine journée. Mais je ne compte pas attendre la nuit pour qu'il décoince.

- Bien. Un de mes employés à qui je confie le fonctionnement d'un de mes Night-clubs, il a piqué dans la caisse. Vous lui faites sa fête mais sans le tuer. Je veux juste qu'il retienne la leçon.

Il fait signe au sbire placé à sa droite. Celui-ci lui tend une arme.

À première vue, je vois que c'est un automatique, peut-être une charge de douze balles.

Il me l'apporte et retourne à sa place.

C'est un gloack. Une bonne arme. Il est léger pour sa taille. Il est neuf.

L'avoir en main est étrange, sa taille, son poids, les matériaux qui le composent, rien ne correspond à un modèle standard.

C'est sûr, c'est une arme qui vaut chère.

- Voici votre arme de service. Votre frère aura un autre flingue munit d'un silencieux. Vous irez à son lieu de travail ou à l'appartement de cet ordure avec une voiture non immatriculée, de sorte à ce qu'il sache que c'est moi qui vous envois et que vous ne soyez pas repérés. Dans la voiture, il y aura une enveloppe avec une photo du mec à qui vous devez faire la morale et des instructions plus précises sur ce que vous devez lui faire.

Shipman à l'air encore plus tendus à la découverte de ces nouvelles instructions. Quelque chose le tracasse.

Sur ces mots, l'irlandais lance un jeu de clefs que mon coéquipier attrape en vol.

Je le regarde, impressionnée par sa rapidité de réaction. Il me fait un clin d'œil et me chuchote à l'oreille.

- Je jouais au basket entre deux services.

Je comprends que c'était pendant ses années à l'armée quand il me parle de service.

Je ris et suis les deux armoires à glace du Requin.

Shipman rattrape le mafieux en un rien de temps, pourtant il n'a pas couru. Je l'entends parler. Mon coéquipier n'a pas l'air content, on dirai qu'il le menace. Je ne suis pas assez prêt pour entendre mais je sens que son ton n'est pas agréable.

D'un coup, le Requin éclate de rire et Shipman explose.

- Ce n'était pas dans le contrat !

Il jette un œil de mon côté et se calme automatiquement. Il a dû apercevoir mon air déboussolé. Le Requin pose sa main sur l'épaule de mon coéquipier qui se tend.

- Voyons Damon, ne nous énervons. Vous ne voudriez quand même pas tout foutre en l'air ? Si ?

Exaspéré, il retire la main de son épaule et continu son chemin vers le parking.

Trois voitures sont garées derrière l'entrepôt devant lequel nous nous trouvions pour le rendez-vous. Deux grosses limousines et une voiture de sport dont l'enseigne a été enlevée.

Le Requin nous fait signe en rentrant dans une des limousines.

J'avance vers la voiture et ouvre la porte côté passager.

Quand nous démarrons, la voiture garée à notre droite baisse la vitre teintée arrière, laissant apparaître les yeux de l'irlandais et l'intérieur luxueux de la Berlin.

- Bonne chance. Et surtout, faite qu'il s'en souvienne et qu'il ne recommence pas.

La vitre remonte et la voiture avance.

Je souffle et regarde mon coéquipier.

- Pourquoi t'es-tu énervé tout à l'heure ?

Il baisse la tête et regarde par la fenêtre, il fuit mon regard.

- Il m'a dit que nous serons appelés sur plusieurs missions qui ne concerneront pas que des meurtres.

J'hoche la tête et attends qu'il démarre la voiture. Je ne comprends pas, je trouve sa réaction excessive. Je ne l'avais jamais vu dans un tel état. Il n'avait jamais perdu son sang-froid avant.

Il démarre dans un crissement de pneu et sors de la zone industrielle.

Je récupère l'enveloppe dont nous avait parlé le Requin dans la boîte à gants.

A l'intérieur il y a plusieurs pages. Sur la première la page, figure une photo d'un homme approchant de la quarantaine.

Sur les autres, il y a l'adresse du night-club, l'adresse où réside Thom, l'homme à qui nous devons rendre visite. Au fond de l'enveloppe se trouve une petite clef. Il y a écrit "porte de service" dessus. Je la range dans ma poche. Je ne sais pas si elle peut être utile alors autant l'avoir sur soi.

Je me penche pour rentrer l'adresse du club dans le GPS.

Nous ne sommes qu'à quelques rues du point rouge sur l'écran de la voiture.

Shipman pousse un peu plus sur le moteur pour accélérer.

Je n'ai pas envie de faire cette mission. Je n'ai pas envie de rester dans ce pays plus longtemps, je ne mens pas à ma place, car si la mort ne m'a pas trouvée, elle ne risque pas de tarder.

Le trajet n'est pas long, nous arrivons peu de temps après être parti. Shipman se gare devant le bâtiment où nous devons nous rendre. Je fais le tour du bâtiment pour accéder à l'entrée, suivie pas mon coéquipier.

La porte de service est en fer et fermée par un cadenas.

- Putain ! Saleté de porte !

Je regarde mon coéquipier s'acharner sur le bout de métal pendant que je suis adossée au mur à côté.

Il se tourne vers moi, énervé et impatient. Mon sourire à l'air de l'intriguer car il arque un sourcil.

- Quoi ?

Je ris.

- Rien. Tu m'amuses, c'est tout.

Je ne compte pas lui dire tout de suite que la clef de cette porte est dans la poche arrière droite de mon pantalon. Il souffle et tire sur la poignée.

- Cette putain de porte de merde ! TU VAS T'OUVRIR, OUI ?

Je ris plus fort et appuis mes mains sur mes cuisses.

Il se recule et passe une main dans ses cheveux, il a l'air particulièrement énervé aujourd'hui.

Il me fixe et s'appuie sur le mur en face de moi, la ruelle est sombre mais étroite, ce qui me permets de détailler les traits de son visage. Sa mâchoire carrée parsemée d'une barbe de trois jours, ses yeux bleus océan contrastant avec l'ébène de ses cheveux, son nez droit, ses fines lèvres.

- Tu as une solution pour la porte ?

Je me redresse et le regarde. Je prends quelques secondes à répondre.

- Oui.

Je sors la petite clef de ma poche. Je vois la mâchoire de mon coéquipier se contracter encore plus et il se redresse pour m'arracher l'objet métallique et main et l'insérer dans la serrure.

- Tu aurais pu me le dire plus tôt que tu avais la clef.

- J'aurais pu, mais je n'en avais pas envie.

Il s'engouffre dans le couloir sombre, je le suis.

Nous arrivons sur une pièce sombre où une douzaine de filles piaillent comme si elles étaient dans une basse-cour. J'ai presque de la peine pour elles, devoir danser à moitié nue ou faire le service dans un lieu pareil pour se payer à manger. Divertir les hommes –ou les femmes– à beau être un des plus vieux métiers du monde il n'est pourtant pas très respecté, tout comme tueur professionnel.

Je tousse pour me faire remarquer au milieu de la volaille excitée.

L'une d'entre elles se tourne vers moi, elle est grande, blonde, fine, perchée sur des talons vertigineux et l'air complètement conne.

- Je cherche ton patron. Tu ne l'a pas vu ?

Mon ton est sec et distant, je n'ai pas envie qu'elle soit amicale avec moi ou encore moins qu'elle me trouve aimable. (Je ne suis pas ici pour me faire des amis.)

- Il n'est pas encore là, mais il ne devrait pas tarder.

- Il arrive vers quelle heure ?

J'allais poser la question mais Shipman venait de m'ôter les mots de la bouche.

- Il arrive généralement vers 15h00 habituellement. Mais là, il a quelque chose à régler chez lui je crois, alors il va arriver plus tard.

- Bien. Alors on va choper cet enfoiré chez lui.

Shipman à l'air pressé de partir et mal à l'aise dans ce club. Il se passe une main dans les cheveux et sort du night-club par la porte par laquelle nous sommes entrés.

- Attends ! J'aimerai en savoir un peu plus sur...Lui.

Il se retourne et m'interroge du regard. Pourquoi j'ai dit cela moi ? Je devrai éviter d'ouvrir la bouche des fois, je suis bien trop curieuse.

Il hausse les épaules et pousse la porte, sa voix me parvient de l'extérieur.

- Je t'attends dans la voiture.

Je ne réponds pas et me retourne pour faire face aux filles. Je croise les bras sur la poitrine. Elles sont toutes immenses et leurs tailles de talons n'arrange rien au fait que je me sente petite à côté d'elles.

- Bien. Laquelle peut m'en dire un peu plus sur votre patron, pas Thom, le Requin ;

Elles baissent la tête au fur et à mesure que je pose le regard sur elles. Elles n'ont pas l'air motivées à me répondre. Je sors un billet de ma poche, en guise d'encouragement.

Au bout de longues secondes de silence, une jolie brune aux formes exagérées s'avance vers moi, décidée à répondre à ma question.

- Nous n'avons pas le droit de parler de lui, mais...Il vient souvent ici. Il vient avec des amis ou, des fois des filles.

D'un côté, cela ne m'étonne pas, ce club est à lui. Mais qu'il vienne avec des amis, c'est assez choquant.

Une autre, rousse cette fois, se place à côté de sa camarade.

- Il vient deux à trois fois par semaine, mais il ne revient jamais avec la même fille. Thom nous a dit qu'il les tuait.

Je manque de m'étouffer avec ma propre salive. Je sais, ma réaction est certes assez mal, je suis moi-même une tueuse (sans remords). Mais de là à tuer des femmes sans défense qui n'ont jamais fait de mal, je suppose.

La brune continue, toujours la tête baissée.

- Thom dit que si nous ne devons pas adresser la parole à ces femmes. Il veut que nous soyons toujours habillées de nos uniformes de travail. Et si nous ne faisons pas de bénéfice, il...il...Il nous frappe.

Elle s'effondre dans les bras de sa camarade à la fin de sa phrase.

Quel fils de...Je me retiens de ne pas partir lui casser les deux jambes toute de suite.

Que ces filles aient un métier dure et fatiguant qui paie mal ne doit pas être facile à assumer tous les jours, mais se faire frapper. Non. Je ne cautionnerai pas. Mon père me disait pour me rassurer "Tous les métiers son honorables ma chérie, tant qu'ils apportent quelques chose à la société, il faut les respecter. Je sais que tueur n'est pas le plus beau mais il débarrasse la planète d'ordure qui pourrisse nos vies".

Je vais lui faire sa fête à ce mec qui ose frapper des femmes sans défenses. Je sens que cette affaire va devenir quelque chose de personnel. Venger ces femmes me tient à cœur et je ne vais pas me retenir de le toucher là où fait mal.

- Combien de fois vous a-t-il frappées?

Je leur laisse le temps de réfléchir. Elles me répondent chacun leurs tours.

- Trois fois.

- Quatre fois.

- Deux fois.

- Cinq fois.

- Trois fois.

- Deux fois.

- Deux fois.

- Deux fois.

- Six fois.

- Il...il m'a fra-frapée qu-quatre fois.

La dernière est en pleure, elle a l'air jeune, pas plus de seize ans j'ai l'impression. Elle est bouleversée, une de ses camarades la prend dans ses bras pour la consoler.

La brune de tout à l'heure s'approche de moi.

- Elle n'est ici que depuis deux semaines. Le patron l'a frappée dès son premier jour, il a dit que les clients étaient violent et que c'était pour la faire rentrer dans rang et qu'elle s'habitue. Elle est dans cette état car elle n'est pas encore habituée à se faire toucher de la sorte, à vrai dire, les clients ont toujours été respectueux envers nous. Ils y a même des habitués qui nous offrent des cadeaux pour nos anniversaires et à noël. Ils s'intéressent à nous et nous rendent le travail moins désagréable. Alors que Thom n'est pas comme cela non, il nous insulte, nous frappe, nous rabaisse et nous rappel à quel point nous sommes des pourritures.

- Je vais m'occuper de Thom, je suis là pour cela d'ailleurs. J'ai pour consigne de lui faire la leçon. Mais je crois que je vais aller plus loin...Juste lui laisser la capacité d'être autonome et d'aller travailler. Mais vous pouvez être sûres qu'il va souffrir.

- Merci.

Contre toutes attentes, elle me prend dans les bras et le plus étonnant, c'est que je lui rends son geste, presque naturellement.

- Puis-je connaître votre nom ?

- Je m'appelle Maygara.

- Merci, Maygara.

Je m'apprête à partir quand une idée me vient.

Je m'approche de la jeune fille en pleure, elle est assise à une chaise qui entoure un grand bar.

- Comment t'appelles-tu ?

Elle lève la tête vers moi et m'observe de ses yeux rougis par les larmes.

- G-Gwen

Ah. Que quatre lettres ?

- Est-ce ton nom en entier ?

- N-non, je-je m'appelle Gwen-gwenaëlle.

Parfait.

- D'accord Gwenaëlle écoute moi bien. Elle hoche la tête pour me montrer qu'elle a compris. Je vais te donner mon numéro de téléphone et s'il y a encore un problème. N'importe quoi, ici ou en dehors, tu m'appelles d'accord ?

- O-oui.

Je venais de prendre pitié d'elle, je sais que c'était une connerie de ma part de prendre en charge sa protection mais je ne pouvais pas m'en empêcher et je sais que si je n'essaie pas de garder un œil sur cette enfant, je vais le regretter.

Je prends un mouchoir dans la poche et attrape un crayon qui traîne sur le comptoir. J'écris les dix chiffre sur le bout de tissus et le lui temps.

- Merci.

- De rien, Gwenaëlle.

Je sors ensuite de l'établissement, contente que la jeune adolescente est un long prénom.

J'ouvre la portière de la voiture et m'installe.

- Tu en as mis du temps.

- Je sais. Mais ça valait le coup.

Thom, tu vas souffrir.

Je demande à Shipman de se garer à quelques rues de la résidence de Thom. J'ai appelé le Requin dans la voiture, pour savoir jusqu'où j'avais le droit d'aller. Il m'a dit " Je veux juste qu'il respire...Coupez-lui une jambe si ça vous chante !". Je n'attendais pas mieux de sa part, si je peux lui couper une jambe, je peux aussi lui tatouer "Gwenaëlle" au fer rouge...

Je me frotte les mains de pouvoir faire souffrir cette ordure.

Arrivée devant sa porte, je marque une pause, l'excitation qui m'envahie dû au fait que je vais tabasser un mec m'effraie. Comment en ai-je pu arriver là ? Comment puis-je autant vouloir casser la tronche à un mec qui ne m'a rien fait !

Je chasse ces réflexions de mon esprit en me souvenant que ce que m'avait dit un jour mon père. "Il n'y a ni méchant ni gentil, juste des connards qui profitent des plus faibles et d'autres qui s'attaquent à ces connards. Il faut mieux faire partie des autres que des connards, tu risqueras moins gros."

Je sonne à la porte. Une dame vient m'ouvrir. À en juger sa tenue, elle doit être gouvernante.

Quand elle se dégage de l'entrée, ce que je vois me bloque la respiration. Il y a un enfant, assis par terre qui joue avec des animaux en bois. Si cet enfant est à Thom, il devient intouchable.

Je sais ce que peut entraîner la perte d'un parent ou voir souffrir son père. Je sais que ce petit n'a pas l'âge d'aller se saouler dans les bars pour oublier sa peine mais il sera réceptif au malheur de son père.

Pendant que je suis en plein réflexion, la gardienne se gratte la gorge exagérément pour me rappeler sa présence. Je débloque de ma torpeur pour la regarder.

- Euh...Oui, pardon je...

- Vous êtes ?

- Hum...

- Oh ! Je suis bête vous êtes le docteur Huldrick ! Entrez. Elle se pousse. Mr.Feld ne vous attendait pas de sitôt, je vais le prévenir de vote arrivée, il est dans son bureau. Je vous laisse patienter quelques minutes.

Quand elle s'éloigne pour monter à l'étage, de l'entrée j'aperçois la coursive qui mène à différentes pièces. Je profite d'être seule pour faire le tour du propriétaire. J'observe ce qui m'entoure, à quelques pas, une cuisine moderne. Je remarque le nombre incalculable de couteaux.

- Pratique, j'ai tout sur place. Dis-je pour moi-même.

La vielle dame qui m'a accueilli redescend les marche avec lenteur.

- Où est-il ?

Surprise, elle s'arrête et me regarde étonnée.

- Thom !

Elle n'a pas l'air de comprendre que je parle de son patron. Son manque de vivacité m'exaspère et me fait perdre patience.

- MR.FELD !

Elle a l'air d'enfin intégrer que parle de son employeur.

- Oh...Il est dans son bureau.

- Parfait ! Merci !

Je pars vers les escaliers qui se présentent devant moi. Je m'apprête à monter la première marche mais réalise que je ne connais pas cette maison. Je tourne vers la dame qui m'a ouverte.

- Le bureau ?

- Première porte à gauche.

- Merci.

Je monte les escaliers, mes talons claquent contre le marbre blanc à chacun de mes pas.

Quand je me trouve devant le bureau je me baisse à la hauteur de la serrure. La porte est fermée à clef. Le verrou est en fer et l'encadrement en bois. Un coup de pied bien placé fera l'affaire. Je ne compte pas frapper avant d'entrée, mais après, alors je garde mes politesses pour moi, me recule d'un pas, me redresse, et enfonce la porte comme je sais si bien le faire. Il faut vraiment que je perde cette habitude, ça abime mes semelles et me fait mal au genou.

Le bruit que j'ai provoqué à fait sursauter notre pauvre Thom. Il faut dire que je e fais pas dans la discrétion.

Je fais un pas dans sa direction, il recule.

- Si tu continues à reculer, tu risques de passer par la fenêtre. Ça serai bête. Non ?

Je me rapproche encore, il reste figé.

- Si tu te brises le coup en tombant, je ne pourrai pas te torturer.

- Qu'est-ce que...

- Qu'est-ce que je fais là ? Il hoche rapidement la tête. Je viens de le dire, si tu écoutais ! Je viens de t'annoncer que je suis ici pour te torturer. Te faire endurer des souffrances comme l'homme n'a jamais connues. Un truc qui pourrait être écrit en gros sur la couverture du prochain livre des records. Des trucs que même George R.R Martin, n'oserai pas mètre dans le prochain de tome de Games Of Thrones de peur de choquer son publique.

Sur ces derniers mots, il cris. Ce que me fait rire jaune.

Je sors l'objet que l'on m'a offert il y a quelques heures et jongle d'une main avec.

- Pitié, pitié ne me tuez pas ! Je ne sais pas ce que le Requin me reproche mais ne me tuez pas !

- Oh...alors je n'ai même pas besoin de dire de la part de qui je suis là.

J'avance lentement vers Thom, qui est maintenant assis par terre, adossé à une grande bibliothèque.

- Mais bien-sûr que si tu le sais. Tu sais très bien pourquoi je suis là. Car tu as fait une grosse bêtise.

Il secoue la tête de droite à gauche.

- Non. Je n'ai rien fait ! Je vous jure !

Je m'accroupis en face de lui.

- Vraiment ? Ce n'est pas ce que l'on m'a dit.

Je lui parle sur un ton étonné et avec une voix qui pue l'hypocrisie. J'aime me moquer de lui, faire monter le stress jusqu'à entendre les battements effrénés de son cœur.

- Qu-qu'est ce que l'on vous a-a dit ?

Il est sur le point de faire un arrêt cardiaque tellement son cœur bat vite ou de se faire dessus, je vois la peur grandissante dans ses yeux. Si je me rapproche un peu plus et que je cris "bou !", il risque de ne pas s'en remettre. J'aimerai bien voir ça. Mais s'il claque maintenant je ne pourrai pas m'amuser avec lui et en plus j'ai pour consigne de le laisser en vie.

- Tu es sûr de ne pas le savoir ? Il secoue encore la tête. Bon, alors je vais te le faire deviner. Je me lève car ma position est vraiment très inconfortable.

- Alors, je ne vais pas te le miner, ça serait trop simple !

Je marque une pause et longe le bureau que je caresse du bout des doigts. Mes ongles raclent contre le bois vernis.

Je le retourne brusquement vers lui, ce que le fait sursauter.

Qu'est-ce que j'aime faire cet effet ! Être crains...C'est tellement...Jouissif. Je pourrai faire très bon dictateur –à noter dans la case « possibles reconversions ».

- Je sais ! J'ai qu'à te frapper aussi fort que tu as frappé les filles du night-club.

Sa mâchoire se détache littéralement du reste de son crâne et son regard se fige.

- Je-je ne vois pas de quelles fi- filles vous voulez par-parlez. Son ton mal assuré et ses dents qui claquent m'arrache un rire sadique.

- Tu mens aussi mal qu'un mec bourré.

Je m'assieds au bureau et pose mes pieds dessus.

- Je vais te rafraîchir un peu la mémoire.

Me yeux parcoure le bureau à la recherche d'un truc pointu que je pourrai utiliser comme un projectile. Un sourire malsain est sûrement en train d'étirer mes lèvres en ce moment, je dois sûrement ressembler à une psychopathe sadique mais je m'en tape. J'en suis même fière.

- Je vais continuer sur le mode des devinettes, j'aime jouer.

Et j'aime aussi gagner. J'attrape l'objet qui va aller se planter dans le bois, juste au-dessus de la tête de Thom, à quelques millimètres de son crâne...Je vais peut-être viser l'oreille tout compte fais. Je vais voir, aviser.

- Donc, vu que tu n'as pas l'air d'être une lumière je vais faire simple. Mon premier travail pour toi. Mon deuxième est un verbe conjugué à la deuxième personne du singulier qui est une action que tu n'es pas sensé exercer. Mon troisième est un mot de liaison de deux lettres. Et mon tout est une phrase de...je ne sais pas, y a des variantes mais elles veulent toutes dire la même chose.

Au bout de longues secondes de silence où je fais tourner l'ouvre-enveloppes entre mes doigts en prenant garde à ne pas le faire tomber.

- Bon, tu ne trouves toujours pas ? Ça devient grave, franchement.

Je lance le morceau argent pointu, j'ai finalement opté pour le dessus du crâne. J'aurais tout mon temps de le faire souffrir plus tard.

Je me lève et m'avance vers lui, je m'adosse à la bibliothèque et me laisse glisser à côté de ma victime. Je me penche un peu pour avoir la bouche à quelques centimètres de son oreille.

Je lui chuchote.

- Je vais te dire un secret mais chut, il faut que personne ne le sache. Tout à l'heure je suis allée sur ton lieu de travail et se devine quoi ? J'ai fait la connaissance de Gwenaëlle.

Il se tend quand ce prénom glisse de ma bouche. Il est fait comme un rat, et le plus drôle, c'est qu'il en est tout à fait conscient.

Je me relève et l'observe.

- Maintenant que nous savons pourquoi je suis là, on va pourvoir commencer...

D'un coup, il se met à crier et à gesticuler comme un asticot.

- Non pitié ! Ne m'envoyez pas au trou ! Je ne veux pas aller en prison !

Je ris devant la stupidité de ce mec.

- Ne t'inquiètes pas, tu n'iras pas en prison, ou du moins, ce n'est pas moi qui vais t'y envoyer.

Il relève la tête, le regard plein d'espoir.

- Ne te réjouis pas trop vite non plus, je suis pire que la police. Vois-tu, moi je n'ai pas de limite et je connais des techniques de tortures que, je pense, même Dexter n'en a jamais entendu parler.

- Qu'allez-vous me faire !

Il tremble encore plus et est trempé de sueur de la tête au pied.

- Pour l'instant, rien.

Je le vois se détendre, j'adore titiller son ascenseur émotionnel. On dirai une gamine qui découvre le jouet qu'elle eut à Noël et que cela faisait depuis des mois qu'elle l'attendait, cette comparaison, c'est mon point de vue. Celui de mes victimes est souvent l'image d'un lion qui jouerait avec la souris avant de la dévorer.

Je peux dire que je vais jouer jusqu'à ce que les piles de mon nouveau jouet soit mortes.

- Es-tu allé à l'école Thom ?

Il me regarde avec incompréhension. Il doit sûrement trouver ma question absurde.

- Oui... Pourquoi ?

- C'est moi qui pose les questions.

Le ton léger de la fillette venait d'être remplacé par les grognements de la lionne.

- Qu'elle était ta matière préférée ?

- Les-les maths.

- Les maths ? J'ai toujours détesté les maths. Pourtant je ne suis pas mauvaise. Je peux calculer combien de temps il faudra à un homme d'un certain poids avec un certain âge et une blessure d'une certaine taille pour se vider entièrement de son sang.

Je vois le coup de Thom se bloquer, ses bras se tendre, il est arrivé au dernier cran du trouillau-mètre.

- Moi, la matière que j'adorais était la science de la terre. Émettre des hypothèses et les vérifier en faisant des expériences.

Il n'a pas l'air de comprendre à quelles expériences je fais allusion.

Je le fixe, bloque mon regard sur le sien. Il soutient le contact visuel à peine quelques secondes. Dommage, j'aurais aimé voir ses yeux, la peur et la crainte que je lui inspire au moment où je lui annoncerai ce que je compte lui faire.

- Tu sais, quand par exemple, tu coupes les nerfs en bas de la colonne vertébrale d'une grenouille et vérifie si elle sent encore ses pattes.

Son visage me montre qu'il est encore plus terrifié que si je le tuais directement. Il a compris qu'il allait souffrir. Enfin !

- Oh ne t'inquiètes pas Thom, je ne vais pas toucher à ta colonne vertébrale.

Il se relâche. Qu'est ce qu'il est naïf ! Il se croit sortit d'affaire.

- Je suis venue ici pour te faire comprendre que ce que tu as fait est mal...Très mal.

Il hoche la tête et se redresse un peu. À force de trembler, il a fini par glisser jusqu'à se retrouver à moitié allongé par terre.

- C'est bon j'ai compris ! Je ne recommencerai plus, promis !

Je m'analyse les ongles, faisant mine de réfléchir. Tiens, j'ai le vernis qui s'effrite.

- Je sais que tu as compris, mais tu sais ce que l'on dit, "Qui frappe un œuf, frappe un boeuf." Normalement c'est "Qui vole" mais je pense que cette phrase marche avec tous les vices. Regardez, je tue toujours, moi.

Je le fixe avec un sourire en coin. Il a dû prendre ma dernière phrase comme un message subliminal.

- Mais pour que je sois bien sûre que tu es compris –et par ce que l'on m'a dit que j'avais le droit de m'amuser un peu, je ne vais pas en rester là.

Et je souris, mais cette fois innocemment et lui offre en regard de petite fille.

- Il y a une expérience que je n'ai pas pu faire sur la grenouille. Je pense que je vais la faire sur toi.

Je parcoure la pièce du regard, cherchant quelque chose pour l'attacher. Il y a rien de ce qui pourrait faire office de corde. Normal, nous sommes dans un bureau.

Je fouille dans les étagères, rien. Je me penche vers les tiroirs.

- De la paperasse. De la paperasse. De la paperasse. Des menottes. De la paperasse...Attends, quoi ? Des menottes !

Bingo ! J'attrape les deux anneaux d'acier et en fait tourner un autour de mon index droit en avançant vers Thom.

- Je te dirai bien que ce que je vais te faire ne te fera pas mal mais ce serai mentir.

Je l'accroche et me tourne vers la sortie. Merde, s'il arrivait à se détacher...Je lui refais face et fouille dans ma poche. Je trouve mon bonheur. Un cylindre d'environ cinq centimètres de diamètre et autant de long. J'appuie sur ON et la L.E.D placée au-dessus clignote rouge. Je le pose devant mon nouvel ami.

-Q-qu'est ce que c'est ?

- Bouge et tu le seras, à moins qu'il t'es explosé à gueule par ce que tu as bougé.

Je quitte la pièce, fière de ma roulure. Si seulement il savait que je venais de lui mettre une enceinte sous le nez en lui faisant croire que c'était une bombe détectrice de mouvements.

Je vais dans la cuisine, y prend un couteau, un tire-bouchon...Un autre tire-bouchon, et je remonte. Mon petit jouet n'a pas bougé d'un poil, l'enceinte à fait son effet. Qu'est ce qu'il est con...

- Tu sais Thom, je suis curieuse et me pose souvent des questions. Inutiles mais des questions quand même. Et il y en a une que je me pose depuis plusieurs années, c'est savoir si l'homme peut bouger les bras si on lui retire ses clavicules.

Sur une commode, j'aperçois une télécommande, je l'attrape et appuis sur tous les boutons. Les volets de la pièce se ferment. L'aquarium s'allume. De la musique se met en route. Du rock.

- Parfait pour l'ambiance ! Je vais pouvoir danser !

Je tourne sur moi-même en levant les bras, faisant semblant de danser joyeusement. Quand j'ai fini mon cinéma, je me tourne vers Thom, toujours attaché à la bibliothèque.

- J'ai une idée, je vais te dire exactement ce que je vais te faire et avec quoi. D'accord ? Non, en fait ne réponds pas, tu n'as pas le choix.

Je lève le couteau à la lame aiguisée au niveau de mon visage.

- Alors, premièrement, je vais t'ouvrir la peau sur tes clavicules. Ensuite je les enlève, Puis je te recouds avec les deux tire-bouchons...Enfin que les pointes fassent office d'éguilles. Tu verras !

Je m'approche de lui, il hurle.

- Rooooh ta gueule !

Au moment où j'approche le couteau de la peau cachée par le tissu du pull, mon téléphone vibre dans ma poche.

Je baisse l'arme, la coince entre mes cuisses et sors l'objet que j'ai rangé dans une poche intérieure de mon blouson.

J'ai reçu un message d'un inconnu.

De : Inconnu

" Pose ce couteau et barre toi vite de cette baraque, c'est un piège."

Quoi ! Mais what the fuck ? Qu'est-ce que c'est que cette merde ?

Je réponds instantanément.

À: Inconnu

" Quoi ?"

Je vois que Thom n'est pas à l'aise.

- Qu'est ce qu'il y a ? Tu as trop chaud ? Tu veux un rafraîchissement peut être ? Un café ?

Mon téléphone vibre. J'ai reçu une réponse.

De: Inconnu

" BARRE TOI JE TE DIS ! GROUILLES-Y À LES FLICS QUI ARRIVENT !"

Je regarde par la fenêtre. Trois voitures. Une dizaine de mecs armés

Oh. Merde. Merde. Merde.

Je range mon téléphone et fixe Thom.

- Tu mens aussi mal qu'un mec bourré.

Il me regarde, ne comprenant pas de quoi je parle.

- C'est vrai que ce n'est pas bête, profiter que je descende à la cuisine pour appeler du renfort.

Il perd son expression paniquée pour un aie hautain.

- Tu as mis longtemps à comprendre.

- Hum...Je vois. Tu aurais finit en prison, certes je n'aurais peut-être pas eu le temps de te martyriser avant.

Je laisse tomber le couteau.

- Mais ce n'ai pas par ce que tu as appelé les flics que je ne te ferai rien.

Je lui enfonce mon pied dans le ventre. Il se plie de douleur.

- Je préfère être en prison que six pieds sous terre.

- Six pieds sous terre, on y sera tous un jour, alors pourquoi attendre ?

Je prends mon téléphone et sors de la villa par la porte de derrière.

À: Inconnu

" Merci."

Je ne sais pas qui il est mais cela m'importe peu, il m'a sauvé la peau et point.

La réponse ne se fait pas attendre.

De: Inconnu

" Ce fut un plaisir, Witness."

Mon sang se bloque et ne fit qu'un tour dans mon corps. Quelqu'un est ici, dans cette ville, il sait qui je suis, il sait où je suis. J'ai tout d'un coup envie de savoir qui il est.

Mais je ne sais pas qui il est. S'il me connaît, s'il sait d'où je viens et pour qui je travaille réellement, je suis mal. Je cours en lui envoyant un autre message.

À: Inconnu

" Que dois-je mettre en nom de contact pour mon sauveur "

Je suis dans la rue, maintenant je marche sans vraiment savoir où je vais. Je suis obnubilée pas mon téléphone et cet Inconnu.

De: Inconnu

"Tu viens de le dire, sauveur. Et qui te dis que je ne suis pas une femme ?"

Ah oui ? J'ai immédiatement pensé que la personne derrière ces messages était un homme.

À: Inconnu

"Intuition féminine. Mais je peux me tromper..."

Au coin de la rue, j'aperçois la voiture de Shipman.

J'accélère le pas. Il va m'entendre, il m'a laissé seule sur une mission. Certes j'aurais pu la faire sans lui mais j'ai failli me faire choper.

Quand j'arrive devant la vitre teinté du conducteur, je vois sa silhouette à l'intérieur. Je tape à la vitre. Elle prend quelques secondes à se baisser, découvrant mon coéquipier qui se frotte le visage. Il vient de se réveiller.

- Ça va, tu as bien dormi ? Tranquille...Moi j'étais à deux doigts de me faire choper par les flics et toi tu dormais !

Il ne dit rien et allume le contacte. Je contourne la voiture pour aller du côté passager.

- On rentre.

À: Inconnu

" Dois-je m'inquiéter ?"

De: Inconnu

" Pas à cause de moi."

Pendant qu'il conduit je remarque une trace de piqûre dans son cou. Je n'y fais pas attention.

Quand nous arrivons en bas de l'immeuble, je descends de la voiture.

- Ne m'attends pas, j'ai un truc à faire.

Il faut que je retourne voir Thom. Je n'en ai pas finis avec lui.

Je suis un peu déçue de ne pas l'avoir torturé, tant pis.


Continue Reading

You'll Also Like

3.1K 95 12
Elle était mon addiction, j'avais besoin d'elle, elle ne me connaît pas encore, elle n'a d'yeux que pour son copain pete.. Mais leur histoire n'est q...
1.6K 237 39
Depuis qu'elle a rencontré ce beau serveur cet été, Lyana est pleinement heureuse. Mais lorsqu'elle rentre pour le mariage de son père et rencontre s...
410K 29.5K 53
Lorsque les cloches du destin sonnent vous ne pouvez plus ignorer votre destinée. Lydia a elle-même causé l'appel à l'ordre du destin, et elle va tr...