Bellarke One Shots

By Marina-Blake

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Recueil de one-shots sur la série The 100. Des histoires courtes ou longues sur Bellamy Blake et Clarke Griff... More

Forgive Her
Together... Remember ?
Make A Choice
Say Goodbye
Runaway Wanheda
Je T'aime
We Need Each Other
Soulmates
More Than A Friend
The Earth's Secrets
Knocking On Heaven's Door
Love In Arc
You Chose Her
Clarke's Wedding
Christmas Light
The Snow Queen
(Je T'aime) (Moi Non Plus)
(Je T'aime) (Moi Non Plus) (2)
A Disturbing Attraction
Merry Christmas
Come Back Home
Avec Amour, Pour Toujours...
Put Your Arms Around Me
It's Called Love
I Like Me Better When I'm With You
Look At Yourself In A Mirror
The Things I Have Never Said

Let Me Help You

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By Marina-Blake


La famille Griffin a tous l'air d'être la famille parfaite, en particulier pour Bellamy Blake. Pourtant il découvrira vite que les apparences sont parfois trompeuses et que Clarke cache un douloureux secret.

______________________________

Bellamy Blake n'aimait pas Clarke Griffin pour plusieurs raisons. La première et principale étant qu'elle était parfaite : Elle avait une famille aisée qui contenait encore leur deux parents, pas lui ni sa soeur.

Elle portait de très beaux vêtements, elle avait beaucoup d'amis, son petit-ami était le capitaine de l'équipe de cross du lycée, les profs la favorisaient et surtout, elle avait toujours ce sourire de convenance scotché au visage. Cela l'énervait.

Il tapa du pied en voyant Wells discuter avec elle. Wells était son meilleur-ami et semblait être le sien aussi.

Pour quelle raison, il ne le savait pas. Il ne savait même pas ce qu'ils avaient à se dire.

Peu importe.

— Tu en as mis du temps, constata Bellamy en voyant celui-ci arriver vers lui.

Wells soupira en levant les yeux au ciel. Il savait que celui-ci ne l'appréciait pas mais finalement, il ne savait pas grand chose.


~


— On dirais que tu as encore perdu, se moqua légèrement Bellamy en se retournant vers Wells.

C'était la quatrième fois qu'ils recommençaient leur partie et Wells n'arrivait pas à se concentrer sur le jeu.

Ils entendirent quelques coups à la porte qui se répétaient successivement. Wells demanda à Bellamy de l'attendre dans le salon, tandis que celui-ci lui demanda s'il avait invité quelqu'un.

Wells lui répondit que non, mais il savait qui c'était. Il aurait préféré que Bellamy ne soit pas ici. Il ouvrit la porte et sa meilleure-amie qui se jeta immédiatement dans ses bras en sanglotant.

Il la resserra contre lui en refermant la porte avec son pied. Il lui caressa le dos dans un geste qui se voulaient le plus réconfortant possible puis il examina son visage et ses mains, et réprimanda une grimace.

C'était encore pire que la dernière fois...

Bellamy qui ne le vit pas revenir déposa sa manette sur le canapé et se dirigea vers l'entrée. Il se stoppa net dès qu'il vit qui il y avait.

La princesse qu'il détestait tant. Son visage recouvert de larmes... et de sang. Il pouvait clairement voir que son nez était cassé.

Une bride de souvenir lui revient en mémoire avant qu'il ne pose à nouveau les yeux sur elle.

Wells lui murmura quelques chose à l'oreille puis l'enlaça pour la soulever et la monter dans une chambre. Elle se laissa faire sans discuter, éreintée. 

Bellamy eu un haut le cœur devant cette vision. Il savait très bien ce que cela signifiait, il savait reconnaître les signes maintenant.


~


Clarke n'était pas venue de la semaine, jusqu'au lundi suivant. Lorsque la sonnerie retentit, elle sortit de son cours de philosophie en assurant à Raven et Maya qu'elle les rejoindrait à la cafétéria.

Elle poussa la porte des WC et se plaça devant un miroir. Elle prit quelques secondes pour arranger ses mèches rebelles et sortit un pinceau à maquillage qu'elle appliqua le long de ses joues, puis de ses yeux.

Ses traces n'étaient plus très visible, mais n'avaient pas totalement disparues. Un peu de fond de teint et le tour était joué.

— Tu as conscience que ça ne cache pas tout, n'est-ce pas princesse ?

Elle sursauta si brusquement qu'elle en fit tomber toutes ses affaires. Elle ramassa rageusement son sac en le fusillant du regard, elle n'aimait pas être surprise et il lui avait fait peur.

— C'est les toilettes pour filles, Blake. Tu n'as rien à faire ici, rétorque-t-elle sèchement.

Il ignora sa remarque et son regard noir. Il avait bien l'intention de la mettre au pied du mur.

— Tu ne trompes que toi en faisant ça, poursuivit-il en pointant son pinceau du doigt.

— Je vois pas de quoi tu parles.

Il ne pouvait pas savoir, même s'il était proche de Wells il ne lui aurait jamais dit.

— On sait tous les deux de quoi je parle.

Son corps se tendit. Il la détestait, elle ne savait pas à quoi s'attendre de lui. Elle fit un pas pour se rapprocher de lui.

— Qu'est-ce que tu veux ?

Il parut un instant décontenancé. Elle venait de l'admettre et elle pensait maintenant qu'il était là pour lui faire du chantage.

— Je dois faire quoi pour que tu te taises ? reprend-t-elle. Un rencard avec l'une de mes amies ? De l'argent ? Dis-le.

— C'est adorable de ta part de penser que j'aurais besoin de ton aide pour inviter une fille à sortir, vraiment, mais je sais très bien m'en sortir tout seul pour ce genre de chose. Ce que je veux, c'est que tu te fasses aider. Tu dois parler à quelqu'un, et dénoncer celui ou celle qui te fait ça.

Elle s'avança encore un peu vers lui et pressa son index parfaitement manucuré sur son torse.

— Je ne vois pas en quoi ça te regarde, c'est mon problème. Ce ne sont pas tes affaires.

— Ça me regarde à partir du moment où je sais ce qui t'arrive. J'ai fermé le yeux pour ma mère quand elle me le demandait, mais je ne referais pas la même erreur, même s'il s'agit de toi princesse Griffin, rétorqua-t-il.

Pendant un court instant, elle ne savait plus vraiment quoi dire, ce qui était plutôt rare chez elle.

— Donc voilà le deal : Je ne te dénonce pas aux profs, ni à l'assistante sociale. En contrepartie je garde un oeil sur toi 24h/24  et je te raccompagne chez toi après les cours. Tu m'enverras un message au moins deux fois par jours : un le matin, un le soir pour me dire si tout est ok. Si tu ne le fais pas je partirais du principe que quelque chose cloche et je préviendrai quelqu'un. C'est à prendre ou à laisser, affirme-t-il le plus sérieusement du monde.

Elle soupira, excédée. Puis ses lèvres se fendirent néanmoins en un sourire amusé alors qu'elle haussait les sourcils de manière suggestive.

— Peut-être que c'est avec moi que tu veux un rencard ? Tu sais, il y a des manières plus simples que de m'harceler pour le demander Bellamy Blake, se moque-t-elle.

Elle n'avait franchement pas envie d'un chaperon, encore moins que ce soit lui. Elle ne supportait pas de le voir agir comme si elle était en danger de mort.

— Alors ? l'ignora-t-il.

Le sourire de la princesse disparu.

— Bon... comme tu voudras. Mais n'en profites pas pour me pourrir la vie. On s'en tient à ça.

Ce fut au tour du jeune homme d'aborder un sourire satisfait.

— Parfait, dit-il.

— Parfait, répète-t-elle.

Ils se regardaient comme si l'un des deux allait gagner au jeu « j'aimerais que mes yeux soient deux fusils comme ça tu serais mort à l'heure qu'il est ». Ils se défiaient mutuellement, jusqu'à ce qu'ils soient interrompus par des filles qui entrèrent dans les toilettes.

La tension était tellement omniprésente qu'elles s'arrêtèrent net en les voyants. Clarke et Bellamy reculèrent brusquement en se rendant compte de leur proximité non existante puis sortirent en prenant deux chemins opposés.


~

                    

Ils marchaient côte à côte dans un silence des plus total. C'était peut-être mieux comme cela étant donné que ça pouvait partir très vite dans les aiguës s'ils commençaient à parler. Cependant Clarke finit par en avoir marre de ce silence. Puis c'était lui qui avait décidé de les mettre dans cette position inconfortable où ils devaient se côtoyer, il n'avait qu'à assumer.

— Qu'est-ce qui c'est passé, avec ta mère ? demande-t-elle.

Pendant un court instant, il fut surpris qu'elle daigne lui adresser la parole, ou qu'elle s'intéresse à lui. Elle lui avait toujours paru tellement snob.

— Notre beau-père était violent. Octavia était très jeune et moi, j'étais effrayé. Je ne savais pas du tout quoi faire. Donc je la mettais à l'abri et ma mère prenait pour nous. Je n'osais jamais intervenir, il était capable de me tuer. Ma mère n'osait pas le mettre dehors, elle avait bien trop peur. Un jour je suis rentré de l'école, elle gisait dans les débris de notre table de salon. Elle est morte durant le trajet qui l'amenait à l'hôpital.

— Bellamy, je suis tellement désolée, dit-elle sincèrement.

Elle posa un instant sa main sur son bras, mais le retira presque immédiatement en réalisant son geste. C'était déjà leur deuxième contact physique aujourd'hui.

Elle reprit, néanmoins en se raclant la gorge :

— Mais moi, je t'assure que ça n'a rien à voir. Mon père n'est pas mauvais, c'est juste que parfois il s'emporte et il a un peu de mal à se contrôler. Et puis, tu me connais, je peux vraiment pousser les gens à bout parfois et me montrer exécrable, dit-elle dans une veine tentative de plaisanter.

— Ma mère faisait pareil, toujours à lui trouver des excuses. Mais tu dois comprendre que ce qu'il te fait, ce n'est pas normal. Ma sœur et moi sommes orphelins maintenant, et toi si tu te laisses faire, il t'arrivera la même chose. Peut-être pas maintenant, mais un jour.

Il se tendit en arrivant devant chez elle, puis lui tendit un morceau de papier.

— N'oublies pas de m'envoyer un message ce soir. Et ne me mens pas, parce que je le saurais.

— Dictateur ! bougonna-t-elle en arrachant le bout de papier de ses mains.

Il la suivit du regard jusqu'à ce qu'elle referme la porte de la belle maison des Griffin. Comme quoi, avoir de l'argent ne voulait pas dire grand chose finalement. Il l'avait compris.



~
                     


Bellamy B :  « Tout va bien ?»

Clarke G : « Affirmatif chef !»

Il soupira devant son écran, elle agissait comme si c'était un jeu depuis presque deux semaines.

Ils ne se parlaient pas vraiment pendant la journée puis à l'heure où ils finissaient les cours l'un ou l'autre s'attendait et ils rentraient ensemble. C'était devenue une routine.

Il était même déjà venu quelques fois chez elle lorsque ses parents étaient absents. Ils l'étaient souvent : sa mère était chirurgien et son père un mécanicien aéronefs.

Elle se moquait souvent de sa façon de prendre les choses trop à coeur et lui répétait souvent que c'était inutile, mais il savait au fond qu'elle appréciait qu'il soit là, qu'il se soucis d'elle.

Parfois lorsqu'ils prenaient le chemin tous les deux, son petit-ami Finn  le fusillait du regard. Il s'amusait de sa jalousie, surtout parce qu'il était presque certain que Clarke se fichait totalement de ce type.

Il commençait inévitablement à l'apprécier, et cela semblait réciproque.

Bellamy B : « Tu fais quoi ?»

Clarke G : « J'essaie de réviser l'algèbre. Mais tes messages incessants me déconcentrent !»

Bellamy B : « Je m'ennuie princesse, et j'y comprend rien...»

Clarke G : « Je vois... J'arrive. Tu es tellement désespérant Blake ! Prépare ton cerveau à d'intenses révisions.»

Bellamy B : « On est pas tous des surdoués en maths, princesse ! Je ne suis qu'un humble littéraire.»

Clarke G : « Les maths c'est de la logique.»

Bellamy B : « C'est la première fois que tu fais une blague qui est drôle. Il n'y a absolument rien de logique là-dedans ! Si j'attrapais l'imbécile qui a eu la merveilleuse idée de mélanger les chiffres et les lettres, ça m'a ruiné toutes mes années au collège.

Clarke G : « Pauvre chou !»

Il entendit la sonnette retenir en bas et descendit en entendant sa sœur ouvrir la porte d'entrée. Les deux jeunes femmes se saluèrent poliment, légèrement mal à l'aise. Bellamy saisit ma main de Clarke et l'entraina vers l'escalier sous l'oeil dubitatif de sa soeur, qui se demandait quel genre de relation ils pouvaient partager. Avant de décréter que ce n'était pas ses affaires. Il fréquentait qui il voulait et vice-versa.

C'est juste que c'était perturbant, de le voir être si familier avec la fille dont il n'arrêtait pas de se plaindre quelques semaines plus tôt. Elle n'avait jamais vue son frère aussi protecteur avec une autre femme qu'elle. Cela devait en dire long.

Clarke entra dans la chambre du grand Bellamy Blake en inspectant chaque recoin. Des piles de livres, des posters de groupes de musiques qu'elle reconnaissait, des feuilles éparpillés sur son bureau, une photo avec sa sœur et sa mère alors qu'il devait avoir dans les dix ans.

— Tu étais vraiment adorable, dit-elle avec un sourire fondant.

Elle s'avachit ensuite sur son lit avant de sortir tout un petit tas de bouquins sur les maths qui donnaient envie au brun de sauter par la fenêtre.

Il saisit le dernier sur la pile et fronça les sourcils en lisant :

— « Les maths dans le monde, comment les mathématiciens ont révolutionnés les civilisations ?» C'est de la propagande ! protesta-t-il.

Elle éclata de rire et à ce moment-là, il se dit que si elle riait encore, il pourrait bien apprendre se fichu bouquin par cœur pour lui faire plaisir.

Ils travaillèrent durant deux heures intensives jusqu'à ce que Bellamy commence à avoir mal à la tête. La jolie blonde tenait quand même à lui ré-expliquer une dernière fois l'exercice. Il accepta mais n'écouta pas une seule seconde ses explications, il regardait son visage brillant qui lui expliquait avec tant de vigueur qu'il pourrait presque lui faire aimer cette matière. Elle finit par remarquer qu'il ne l'écoutait plus et soupira en refermant le livre.

— Tu n'es pas la même au lycée, dit-il finalement.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Maintenant par exemple, tu es plus authentique, plus... toi même ? hésita-t-il.

— C'est plus facile pour moi, explique-t-elle. De faire semblant plutôt que de montrer mes faiblesses. J'ai pas envie que tout le monde puisse voir qui je suis vraiment.

— Pourquoi ?

— Parce que au moins, je peux me dire qu'il y a une partie de ma vie qui est réussite, que je contrôle. Cette partie là n'est pas un désastre.

Il ne comprenait pas pourquoi elle subissait sa vie plutôt que de la vivre. Parce que se forcer à jouer perpétuellement un rôle, cela n'avait rien d'épanouissant.

— Regarde les choses en face, Bellamy, poursuit-elle. Ma vie familiale craint, elle est quasiment inexistante. Quand je vais au lycée, là j'existe. Peut-être pas pour les bonnes raisons, mais ça me suffit.

Il repoussa les livres par-terre pour prendre une de ses mains dans la sienne, cherchant par la même occasion un moyen de lui expliquer qu'elle valait tellement plus que ça.

Dire qu'il y a deux semaines, il pensait savoir qui elle était : une bourge populaire. Il s'était tellement fourvoyé.

— Wells est la seule personne qui me connaît réellement, murmure-t-elle dans ses pensées, sans lui laisser le temps de répondre.

— Comment il a su ? Tu sais pour...

Pas besoin de préciser, c'était plus qu'explicite. Un sourire triste apparu sur son doux visage angélique.

— Il m'a retrouvé seule, dans la rue pendant la nuit.

Bellamy serra les dents à la vision de la jeune femme dans le noir, livrée à elle-même, avec le même visage que la dernière fois qui s'imposait dans son esprit.

— Classe, hein ? souffla Clarke d'une voix honteuse.

Sans lui répondre il tira légèrement sur son bras pour la ramener vers lui. Elle se blottit contre son torse tandis qu'il caressait ses cheveux, un geste qui la détendit immédiatement. Elle ne ressentait pas la même chose que lorsque Wells s'occupait d'elle, avec Bellamy c'était plus intense. Il était une issue, son échappatoire.

— Je ne laisserai plus personne te faire du mal, promet-il en déposant un baiser sur son front.

Pendant un moment ils restèrent simplement comme ça, l'un contre l'autre, comme les deux simples être humains qu'ils étaient. Avec lui, Clarke n'avait plus peur, il n'y avait pas de faux-semblants, pas de barrière.

Uniquement une immense tendresse qui étreignait leur deux cœurs.




~


Bellamy tournait comme un lion en cage dans sa chambre. Il regardait son téléphone portable toutes les secondes. Aucun message.

Il était vingt deux heures passée et c'est à ce moment-là qu'il recevait un message du type :

« Je suis toujours en vie (grosse surprise, n'est-ce pas ?). Tu vois je te l'avais dit ! Tu exagère là-dessus, je suis plus une gamine franchement... Tu peux t'endormir Bel ami, à demain !»

Il se demandait comme elle le lui disait si souvent, s'il n'exagérait pas. C'était à peine quinze minutes de retard (mais elle n'avait jamais dépassé ces quinze minutes là auparavant).

Il avait envoyé une série de messages d'affilées, comme :

« Redis-moi à quel point mon côté sur-protecteur t'exaspère pour que je puisse me coucher, je suis mort.»

« Clarke ?»

«J'espère pour toi que tu n'as plus de batterie Princesse !»

« Répond-moi, bordel ! C'est pas marrant !»

« Si c'est une blague c'est pas drôle, et ça marche parfaitement. Je commence sérieusement à flipper.»

« Très bien, je t'appelle alors...»

« Merde, décroche-moi ce portable Clarke, je plaisante pas !»

« Putain !»

« Dans deux minutes j'envoie la police chez toi, je suis sérieux !»

Et toujours rien.

Il décida de contacter Wells, peut-être en savait-il plus que lui, peut-être qu'elle s'était réfugiée chez lui. Après une sonnerie, son ami décrocha en baillant.

— Clarke est chez toi ? demande-t-il directement sans lui laisser le temps de se réveiller.

— Clarke ? Non, pourquoi ? Depuis quand tu t'intéresses à ce qu'elle fait, vieux ? répondit une voix fatiguée.

— Je crois qu'elle a des problèmes, annonce-t-il un mauvais pressentiment barrant son ventre.

Soudainement, Wells paraissait totalement réveillé.

— Je vais voir ce qui ce passe. Merci de me l'avoir dit, je te rappel dès que j'en saurai plus.

Cinquante deux tours de son salon plus tard, son téléphone sonna à nouveau. Il se précipita pour répondre.

— Alors ? demande-t-il, plus inquiet que jamais.

— Elle est à l'hôpital.



~



Dieu savait parfaitement que Bellamy détestait les hôpitaux. Il n'y était pas retourné depuis la mort de sa mère et fut saisit d'une violente envie de vomir lorsqu'il rentra à nouveau dans cette atmosphère à l'odeur d'antiseptique, de malade et de mort.

L'idée de faire demi-tour ne lui traversa pourtant pas l'esprit. Clarke avait besoin de lui, c'est tout ce qui lui importait.

Octavia avait décidé de l'amener elle-même à l'hôpital. Il n'était vraiment pas en état de conduire.

— Griffin ? Service de trauma, chambre 319, leur indiquait une infirmière. Elle sort du bloc opératoire dans une dizaine de minutes.

Prenant son mal en patience, il s'assit sur l'une des chaises de la rangée et attendit, en silence. Wells était à côté de lui et lui lançait quelques regards, de temps à autre.

Plus tard Bellamy lui avouera comment il avait appris pour la situation de Clarke lorsqu'il l'avait aperçu chez lui. Il lui dira à quel point ils sont devenus proche en un mois. Peut-être aurait-il le courage de lui avouer qu'il aime cette fille...

Seulement, Wells n'avait pas besoin de savoir tout ça. Il n'était pas dupe, à travers son inquiétude transparaissait tous ses sentiments. Il était un peu surpris, c'est vrai. Qui ne le serait pas ? Mais quelque part au fond de lui, il était heureux, pour eux deux.

Seul un sentiment de culpabilité l'envahit, parce que Bellamy l'avait clairement mieux protégé que lui ne l'avait fait. Directement, il avait su ce qui se tramait. Wells s'était contenté d'être là pour elle en respectant sa volonté de se taire tandis que Bellamy avait agit, sans se soucier de la froisser.

Au moins maintenant, son père était en prison et Clarke et sa mère ne risquaient plus rien. Il avait prévenu la police avant que les dégâts ne soient irrémédiables. Clarke avait tout encaissé pour sa mère tandis qu'Abby n'avait que des blessures superficielles, elle n'était pas au bloc. Elle n'avait pas servi de punching-ball.

Elle s'était contentée de laisser sa fille s'interposer sans rien faire, de l'empêcher de parler à quelqu'un ou pire de prévenir la police. Elle l'avait manipulé, tantôt en utilisant ses sentiments tantôt en la traitant de petite ingrate égoïste. Elle trouvait toujours des excuses à son père et Clarke l'aimait.

Assez pour se taire.



~



Clarke dormait depuis quelques heures maintenant. Des faibles rayons de lumières traversaient la fenêtre de sa chambre, malgré l'heure très matinale.

Son ami et sa sœur s'étaient endormis dans le couloir tandis que Bellamy somnolait actuellement sur son lit. Il était assis sur une chaise, sa tête était retombée près de son corps. Pourtant il avait bu un grand nombre de café noir mais il avait fini par fermer les yeux, malgré lui. Il était à moitié endormi et pourtant il entendait ce qui se passait autour de lui. Il détestait ces demi-sommeils qui lui vrillaient le crâne.

Il se réveilla complètement lorsqu'il sentit le poids d'un regard peser sur lui. Il ouvrit lentement les yeux et tombèrent sur ceux de la blonde. Elle ne faisait rien à par se contenter de le regarder.

C'est avec une voix rauque qu'il murmura son prénom. Il chercha à tâtons sa main emmêlée dans les draps qu'il serra délicatement contre la sienne. Il vit Clarke fermer les yeux un instant, comme pour savourer ce contact.

Puis il se rendit compte de son état. Des marques noires, rouges, bleues violacées, partout. Sur les bras, le visage, les poignets, ses lèvres. Son visage entier était tuméfié, il avait peine à la reconnaître.

Seulement il y avait quelque chose. Même dans cet état extrême, elle ne semblait pas brisée. Le bleu de ses yeux était empli d'une nouvelle détermination.

— Tu n'y es pour rien, murmure-t-elle difficilement. Tu n'aurais rien pu faire de plus.

Elle le regardait comme si elle pouvait lire dans ses pensées et savoir exactement comment il se sentait : énervé, triste et impuissant.

— J'avais promis qu'il ne te toucherait plus, répondit-il.

— Et il ne le fera plus, grâce à toi. Je vais le dénoncer, et c'est toi qui m'a donné ce courage. J'avais honte, avoue-t-elle, mais plus maintenant. J'ai besoin que ça s'arrête, même si tout le monde saura. Je préférais me taire plutôt que de réaliser combien c'était humiliant.

Il le comprenait. Qu'elle n'ait pas voulu affronter le regard, la pitié des autres. Qu'elle ait besoin de se sentir importante auprès d'eux pour oublier.

— Je serais là, affirma-t-il.

— Je sais.

Il ne s'en rendait pas compte au début, mais il pleurait. Sans doute pour évacuer toute cette peur qui l'avait étreint durant la nuit, le faisant imaginer les pires scénarios. Il avait besoin d'extérioriser.

Il songea que c'était la première fois qu'il pleurait depuis qu'il avait perdu sa mère. Il ne sanglotait même pas, à vrai dire. D'ailleurs s'il ne sentait pas des gouttes dévaler ses joues, il ne s'en serait même pas rendu compte.

Il se savait pas non plus de quel façon il était arrivé contre elle. Elle caressait tendrement ses boucles ébènes en le sentant reprendre sa respiration dans son cou. Il ressemblait à un enfant réclamant du réconfort.

Mais elle avait la certitude que tout irait mieux désormais.


~

Clarke et Bellamy marchaient en direction de la maison des Griffin. Celle-ci était inhabitée depuis ce qui s'était passé.

Le procès du père de Clarke était en cours, elle venait juste de témoigner contre lui, ce qui avait obligé sa mère à faire de même. Ensuite Abigail était partie vivre temporairement chez une cousine éloignée au Canada, laissant sa fille se débrouiller seule.

Clarke avait donc déménagé elle aussi, il n'y avait aucun intérêt à vivre dans une maison vide qui lui rappelait autant de mauvais souvenirs.

— Tu es sûre que tu ne veux pas un peu d'aide pour tes cartons ? redemanda Bellamy en regardant vers la maison.

— C'est quelque chose que je dois faire seule.

Lorsque Wells lui avait proposé de venir vivre chez lui, elle n'avait pas hésité. Après tout, elle avait déjà sa propre chambre là-bas.

Il hocha la tête mais n'insista pas. Il avait d'ailleurs décidé que lorsqu'elle serait remise, il l'inviterait à sortir. Il ne voulait pas la brusquer, même s'il ressentait des sentiments forts à son égard. Il attendrait le temps qu'il fallait.

Elle n'était pas encore retournée en cours depuis ce qui c'était passé, son visage n'avait pas encore complètement guéri et les marques n'étaient pas encore parties. Mais la blonde semblait plutôt en forme.

— Dernièrement j'ai repensé à la conversation qu'on avait eu chez toi. Tu sais, à propos de faire semblant et de jouer un rôle. Bref, tout ça, commença-t-elle. J'ai réalisé que tu avais raison. J'ai dis à Finn que c'était terminé entre nous, pour commencer.

Bellamy lui sourit. Elle s'était enfin débarrassée de ce boulet. Maintenant c'était à lui d'assurer.

— Peut-être qu'un jour, on pourrait sortir quelque part, toi et moi.

Clarke ne semblait pas surprise de sa proposition, au contraire, un sourire lumineux s'étira sur ses lèvres.

— Tu me proposes un rencard, Bellamy Blake ? Finalement ce n'était pas si difficile !

Il devina que Clarke repensait à leur première conversation dans les toilettes des filles où elle l'avait pris de haut à propos de ce « rencard» plutôt que d'admettre qu'il voulait simplement l'aider. Pour lui, cette conversation semblait tellement loin.

Tellement de choses avaient changé entre eux.

— On dirait bien, mademoiselle Griffin, répond-t-il sur le même ton de défi.

Après tout, lui aussi pouvait jouer.

— Alors c'est vrai, tu sais vraiment t'en sortir tout seul pour inviter une fille à sortir. C'est impressionnant.

— Pourquoi ça ? s'enquit-il en s'approchant d'elle.

— Je pensais pas que c'était ton genre, d'amener des filles à des rendez-vous.

— Ça ne l'est pas, confirme-t-il. Pour être honnête je ne l'ai jamais fait, jusqu'ici.

— Tu le regretteras peut-être. Quand je dirais oui tu ne pourras plus faire machine arrière, et ce sera à moi de décider si je te ferai passer la meilleure ou la pire soirée de ta vie.

— J'aime que tu sois une véritable emmerdeuse, chuchote-il face à elle.

Ils savaient que ce n'était pas pour toute suite, qu'elle devait complètement se rétablir et remettre de l'ordre dans sa vie avant de commencer une vraie relation. Aucun des deux ne voulaient se précipiter et risquer de tout gâcher au passage.

Mais elle souhaitait néanmoins lui donner matière à désirer, alors elle se pencha vers lui et déposa ses lèvres sur les siennes.

Elle avait déjà embrassé des garçons, mais ce n'était pas comparable, parce qu'il n'y avait rien de superficiel dans sa relation avec Bellamy.

Il y répondit tendrement. Elle ressentit de l'électricité entre eux. Il sentait aussi qu'il tentait de lui dire quelque chose, de lui montrer qu'elle ne serait plus jamais seule.

Les mains du brun se trouvaient sur ses joues tandis que celles de Clarke s'étaient perdus quelque part dans sa chevelure.

Ils finirent par se détacher de l'autre et Clarke s'avança pour lui murmurer dans l'oreille :

— C'était juste un avant goût.

Ses lèvres terminèrent leur course sur sa joue, puis après un dernier sourire, elle s'avança vers sa maison.

Pantelant, il réalisait que Clarke Griffin le rendait dingue.


_________________________________


Épilogue

(Jake fut condamné à seulement deux ans d'emprisonnement grâce à son excellent avocat et n'eut plus le droit d'approcher sa famille.)

(Clarke eu du mal à retourner au lycée après cette histoire mais Bellamy était toujours là pour la soutenir et l'aider.)

(Sa mère avait demandé une mutation et revenait parfois pour lui donner de l'argent.)

(Elle a fini par aller vivre chez Bellamy puisqu'il passait le plus clair de son temps avec elle.)

(Elle avait arrêté de faire semblant.)

(Ils n'avaient pas finalement attendu très longtemps avant de sortir ensemble. À deux, ils s'en sortaient mieux.)

(Ils n'avaient pas l'intention de se lâcher.)

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