Je m'assoie sur le lit d'une des nombreuses chambres que possède le manoir de Nathaniel, au moins il a eu la présence d'esprit de m'escorter dans une autre que celle où nous couchions ensemble. Je secoue la tête en me demandant pourquoi j'ai bêtement obéi quand il m'a demandé de ne pas parler à Luke de l'incident, et pourquoi je n'ai rien dit quand MacWood a exigé que Luke rentre sans moi. Je grogne en maudissant l'ascendant que cet homme a sur moi, avant de me diriger vers la salle de bain attenante. Je dois me débarrasser de l'odeur de craie et de rouille, afin d'éviter que le reste de la nuit ne ce finisse en bain de sang. Je n'ai nullement envie de reproduire la scène qui s'est déroulée un peu plus tôt dans le jardin.
Je verrouille la porte derrière moi, — même si je sais qu'un verrou n'empêchera pas Nathaniel d'entrer — puis enlève mes vêtements. Je les dépose soigneusement sur le petit tabouret en bois, juste à côté de la baignoire, et rejoins la douche.
Je frotte ma peau autant que possible, grimaçant quand du savon rentre en contact avec les plaies à mes poignets. Ma colère remonte en pensant aux jolie cicatrices qui vont en résulter. Je me rince à l'eau froide, tonifiant naturel qui va m'aider à rester concentrée pour la suite des événements, puisque je sens que la nuit promet d'être longue.
Quand je regagne le salon, Nathaniel est assis sur le canapé de cuir blanc en face de l'immense cheminé, un bras sur l'accoudoir et l'autre sur le dossier. Les trois premiers boutons de sa chemise rouge sont ouverts, me laissant entrevoir le début du tatouage sous sa poitrine, je ne l'ai jamais vu en entier, puisque même pendant le sexe il ne sait jamais mis torse nu. Grâce aux fois où il portait un tee-shirt, je sais qu'il a de nombreux autres dessins sur ses bras. Je mords ma lèvre inférieur en imaginant le torse nu de ce barbare, l'encre noire glissant et s'enroulant érotiquement sur ses muscles.
— Venez ici, intime-t-il d'une voix rauque.
J'obéis sans broncher. Il roule des yeux quand il me voit m'assoir à l'autre bout du canapé.
— Je dois soigner vos blessures. Je ne pense pas en être capable si vous vous installez à deux mètres de moi.
Devant lui, sur la table basse en verre, une trousse de soin est ouverte avec tout ce qu'il faut pour panser mes plaies. Je me sens blêmir en apercevant un scalpel.
— Venez plus près, lass. Je n'ai pas l'intention d'utiliser cette lame sur vous, me rassure-t-il.
Je me rapproche tout en restant sur la défensive. Il pose doucement mon bras droit sur sa cuisse. Il caresse avec son pouce la peau autour des trous causés par ses griffes, je grimace quand il s'en approche de trop près. Il inspecte l'étendu des dégâts le visage sérieux, avant de désinfecter. Je l'observe poser avec délicatesse le bandage, puis passer à l'autre bras.
— Quelles seront les prochaines marques que vous allez laisser sur mon corps MacWood?
Bizarrement je ne dis pas ça pour l'accuser ou lui faire un reproche, j'essaie juste de combler ce silence inconfortable avec une raillerie.
— Si vous le désirez, nous pouvons monter à l'étage pour que je m'attèle immédiatement à cette tâche. L'idée de votre jolie cul rougit par mes fessées me plaît énormément.
— Occupez-vous des fesses de vos deux brunettes, les miennes ne sont pas pour vous!
— Alors arrêtez d'agiter vos putains de courbes sous mon nez à chaque occasion, rétorque-t-il.
Je me sens d'humeur taquine et il me tend la perche.
— Auriez-vous du mal à retenir votre instinct sexuel en ma présence, MacWood?
— Vous n'êtes qu'une gamine, ma libido s'éveille à la vue d'une vraie femme.
Sa remarque me rappelle notre échange tendu dans la suite de mon hôtel à Dublin. Sa façon de me traiter ne me plaît pas du tout, je déteste me sentir rabaissée, spécialement quand il me juge inférieure aux pimbêches avec qui il couche! Montre lui ce qu'est une vraie femme, ronronne ma bête, prouve lui qu'aucune autre ne pourra le rendre aussi fou de désir.
J'essaie de chasser cette voix, de ne pas céder à la tentation. Fais le souffrir autant que nous souffrons du manque de ses caresses. J'ai peur que ça soit moi qui en souffre. Tu ne te sentiras que plus forte. Oui, mais au détriment de mon humanité. Je crains que ça n'en vaille pas le risque. La peur rend faible celui qui ne sait pas la contrôler. Elaine me répétait sans cesse que le contrôle vient en apprenant à y renoncer. En laissant ma bête sortir, j'arriverais peut-être à la maîtriser. Je me laisse tenter par cette idée en fermant les yeux. Le vide glacial dans ma poitrine est à nouveau comblé par cette agréable chaleur, l'animal s'insinue dans mes veines faisant palpiter mon coeur. Quand j'ouvre mes paupières, MacWood m'observe le front plissé.
Marque son esprit comme il a marqué ta peau, suggère la bête.
— Vous m'avez prouvé de nombreuses fois que la gamine que je suis éveillait votre libido. Votre mâchoire se crispe imperceptiblement à chaque mention de Liam, et quand vous m'avez vu danser avec lui, collée à son corps, votre visage s'est transformé. Vous étiez en colère, furieux de ne pas être celui qui pose ses mains sur mes hanches, celui qui caresse ma peau (je passe une jambe sur sa cuisse en caressant son torse de mon index). Je renie peut-être l'attraction que j'éprouve pour vous, mais vous le faite tout autant.
Face à son manque de réaction, je décide de poursuivre mon jeu de séduction. Je grimpe alors à califourchon sur ses cuisses, traçant de mon doigt les lignes à l'encre noire dépassant de sa chemise, je devine le début d'un symbole celtique. Nathaniel rejette la tête en arrière en fermant ses yeux.
— De voir cette brune onduler le bassin sur vous (je reproduis le mouvement), cela m'a rendu folle.
— Vous êtes une petite-fille imprudente, grogne-t-il, tenter un loup n'est pas la chose la plus intelligente à faire.
Sa voix rauque marquée de son irrésistible accent écossais fait courir des frissons le long de mon épiderme, encourageant ainsi ma bête à poursuivre ses assauts. Alors je fais une chose que jamais je n'aurais osé dans mon état normal, j'arrache brutalement la chemise hors de prix que porte Nathaniel. Au lieu de me crier dessus, comme je m'y attendais, il attrape mes hanches pour me coller à lui. Je suis enfin libre d'admirer son torse, la fermeté de ses pectoraux, le délicieux dessin de ses abdominaux, et ces lignes en forme de V tentatrices qui pointent vers son intimité. Je caresse ce qui m'avait paru être un tatouage celtique, ornant le dessous de sa poitrine, mais qui en réalité ressemble à un enchevêtrement de runes.
— Vous jouez à un jeu dangereux, lass, m'avertit Nathaniel.
Le grondement dans sa voix attise mon désir et ma bête, elle ronronne, vibrante d'un appétit sexuel primaire. L'animal ne se pose pas toutes les questions que l'humaine en moi ressasse. Est-ce bien ou mal? Quelles en seront les conséquences? Stupides questions, juge la bête. Je me laisse guider par sa voix, enfermant ces interrogations dans la boîte cachée dans un coin sombre de ma tête. Alors que je verrouille le couvercle, je commence déjà à me sentir plus légère, me libérant de mes chaînes faites de conventions. Je comprends en partie pourquoi Nathaniel aime tant être sous sa forme de loup, cela nous fait nous sentir plus vivant.
— Posez vos foutues mains sur moi, MacWood! Ceci n'est pas une supplique mais un ordre!
Il est d'abord décontenancé par mes paroles, j'avoue l'être aussi, ceci est nouveau pour moi. Ensuite dans un geste extrêmement rapide, il attrape mes cheveux dans son poing, tire sèchement dessus pour exposer mon cou, et y plonge sa tête. Il hume mon parfum, avant de passer la pointe de sa langue sur ma jugulaire.
— Vous sentez la louve, lass, annonce-t-il avant de racler ses dents à l'endroit où palpite ma veine.
Ce geste fait bouillir mon sang.
— Vous parlez trop.
Mon commentaire semble l'amuser puisqu'il rit franchement. Rares sont les moments où je l'ai entendu rire de cette manière, alors je savoure la vue des ridules se formant aux coins de ses yeux, ainsi que l'étincelle d'amusement qui fait briller ses iris. Pendant ce court instant, j'ai l'impression de faire la connaissance de l'humain en lui.
Avant que je ne réagisse, je suis allongée sous lui, son genoux entre mes cuisses. Une position identique à celle que nous avions dans le jardin, excepté que cette fois je suis pleinement consentante.
— Ne désirez-vous pas utiliser votre bouche à d'autres fins? Je demande provocante.
Il observe mes mains explorer son torse nu, suivre cette fine ligne de poils descendant sous l'élastique de son boxer, j'y passe un doigt.
— Je parie que si je vous libérais de ce bout de tissu, nous pourrions constater à quel point une gamine dans mon genre vous fait bander, MacWood.
Sur cette réflexion je le pousse pour me dégager de lui. J'ai à peine le temps de me relever du canapé qu'il m'empoigne violemment mes cheveux et m'allonge à nouveau, mais cette fois-ci sur le ventre, et d'un mouvement de bras autour de ma taille il relève mon cul. Je ne me débat pas, rejetant ce manque de résistance sur la conclusion que mon geste serait inutile, puisqu'il me maintiens fermement par la nuque, mais la vérité est telle que je n'en ai pas envie. En réalité cela m'excite.
Nathaniel fait sauter le bouton de mon jeans avant de descendre ma braguette. J'avale ma salive alors qu'il fait glisser le vêtement sur mes cuisses. C'est à son tour de passer un doigt dans l'élastique de mon sous-vêtement. Je me félicite mentalement d'avoir mis un joli tanga plutôt que ma petite culotte rose avec des coeurs, ainsi que de m'être épilée le jour d'avant.
— Et si c'est moi qui vous libérais d'un bout de tissu?
Je ne réponds rien, sachant qu'il ne s'agit pas d'une vraie question. Il se moque de ma réponse, s'il le veut il arracherait ma lingerie en se contre-fichant royalement de mon accord. Il connait mon désir, il sait que je suis trempée d'excitation. Je gémis quand sa main vient s'abattre sur la peau nue de mes fesses. Je compte mentalement dix coups avant qu'il ne s'arrête. Un long silence s'installe durant lequel je présume qu'il contemple les marques qu'il a laissé sur mon cul.
Son souffle devient saccadé, puis il émet ce grognement animal qui me terrifie et m'excite à la fois. Il arrache le bout de tissu couvrant mon intimité. Quelques secondes après l'avoir entendu se débraguetter, je me retourne rapidement. Il ne m'aura pas aussi facilement.
Il se tient à genoux sur le canapé, pantalon et boxer descendus. J'avale ma salive en contemplant l'image plus que torride de cet écossais à moitié dévêtu, tenant sa virilité fièrement dressée dans sa main. La petite humaine n'aurait sans doute pas résisté, mais la bête est forte, elle veut le voir ramper à ses pieds. Me mettant à mon tour à genoux, je me penche vers lui, effleurant le lobe de son oreille avec mes lèvres.
— Vous bandez comme un fou, dis-je en passant un doigt le long de son sexe, il émet un râle de plaisir. Dorénavant ne niez plus le fait que je puisse éveiller votre libido.
Je le mords gentiment dans l'épaule, avant de reprendre la parole en le regardant droit dans les yeux.
— Avouez-moi à quel point vous me voulez, et que le seul fait de penser qu'un autre puisse me toucher vous rend fou.
Je termine ma phrase en souriant fière de moi. Nathaniel lui m'observe décontenancé. Face à son manque de réaction je poursuis :
— Très bien. Je pense que je vais rejoindre Liam pour voir si lui a envie de moi.
Je n'ai pas le temps de faire un mouvement, qu'il m'attrape par le bras, me plaquant contre son torse.
— Ne pensez même pas une seconde à aller le rejoindre, où je vous attache poings et pieds liés dans mon sous-sol, m'avertit-il un masque de pur colère sur le visage.
— Admettez-le et je suis à vous.
— Je...-
La sonnerie de son téléphone portable le coupe. Nathaniel grogne en regardant son écran, puis remonte rapidement son pantalon et son boxer. Notre petit jeu malsain est terminé, ou plutôt mis sur pause, je n'ai pas l'intention de lâcher le morceau.
— MacWood, annonce-t-il en décrochant.
Il descend du canapé, remonte sa braguette, puis passe une main dans ses cheveux tout en m'observant me rhabiller à mon tour. Je n'entends pas ce que son interlocuteur lui raconte, mais à son froncement exagéré de sourcils, je comprends que les paroles de cette personne l'agacent fortement.
— Bien, dit-il d'un ton sec, dans ce cas trouvez moi un autre pilote.
Je grimace en m'asseyant, la sensation du jeans qui frotte contre mon intimité est assez désagréable.
— Dans ce cas trouvez-moi deux places en première classe, et achetez aussi celles qui se trouveront autour!
Evidemment..., intimité oblige. J'aimerais bien voir le nombre de zéros sur son compte bancaire. Même si je pense que cet homme doit plutôt avoir un coffre fort caché quelque part, maniaque du contrôle comme il est, je doute qu'il fasse confiance à un banquier pour veiller sur son argent.
Il s'énerve de plus en plus, passant encore une fois la main dans ses cheveux tout en levant les yeux au ciel.
— Oui, évidement pour demain!... Je n'ai pas besoin que vous me rappeliez qu'il est près de minuit, je vous embauche pour être mon assistante, pas ma putain d'horloge parlante!
Après avoir raccroché, il jette son téléphone sur la table. Je gigote sur place afin de trouver une position confortable. La couture de mon jeans me démange. Nathaniel m'observe visiblement amusé.
— Pourquoi gigoter vous ainsi, lass?
— Vous le savez très bien, arrêter de faire l'innocent. De plus, nous devons traiter d'un autre sujet important.
— Vous avez raison, confirme-t-il. J'ai certaines choses à mettre au clair avec vous, et ce avant notre départ pour l'Irlande.
J'ouvre grand les yeux.
— Pardon?! Notre départ pour où?
***
Coucou mes secrets hunter.
Comment allez-vous?
J'espère que ce chapitre vous plaît, n'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire. J'aimerais entendre vos avis positifs, ou négatifs ;)
Dite moi aussi qui vous imaginez quand vous pensez à Anna, pour moi c'est Ashley Benson, mais j'aimerais savoir pour vous.
Que pensez vous de la relation Anna/ Nathaniel?
Appréciez-vous le faite qu'Anna se débride un peu plus?
Je suis impatiente de lire vos réponses, en attendant je vous fais d'énorme BISOUS.
Je vous aimes <3, - Ambre.