Indifférence

By CatherineVeron

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Les gens se croisent constamment, ils interagissent tout le temps, et pourtant rien ne les indiffère plus que... More

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La Mort

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By CatherineVeron


La famille, les amis, les connaissances quittèrent l'église et ceux qui le purent se rendirent au cimetière avec le cercueil fermé. Jean Dupond suivit le corbillard et aboutit devant une tombe encore vide ; la pierre tombale gravée au nom de Pierre Durand surplombait un trou noir, un creux dans le cœur de cette famille qui venait de perdre deux membre lors de ce meurtre.

Avant la cérémonie, Jean Dupond s'était entretenu avec les parents du cadavre et avait découvert que le meurtrier, Philippe Durand, frère de la victime, s'était rendu immédiatement. A présent, l'homme survivait dans une cellule, accablé par le drame, le deuil, la culpabilité. Il n'avait même pas demandé à assister à l'enterrement de sa sœur.

Jean Dupond assista à la mise en terre de l'objet de son avant-dernier rêve puis rentra chez lui : il avait eu un jour de congé pour aller à la cérémonie.

L'ancien medium s'installa devant la télévision et regarda jusqu'au soir l'écran en ressassant de sombres pensées. Après le repas, il se coucha et s'endormit sur le coup. Cependant, son sommeil ne fut pas aussi léger que les jours précédents.

*

Jean n'était plus lui-même, il n'était plus dans sa chambre ; il ignorait où et qui il était et cela ne lui arrivait jusqu'alors jamais. Jean regardait autour de lui mais ne reconnaissait pas l'endroit. Ce parking lui était inconnu. Pourtant, son nouveau corps ne semblait pas étranger au lieu, il y était à sa place.

Un frisson parcourut Jean tandis qu'il avançait vers une voiture. Il était seule, il faisait nuit : la peur le prit sans qu'il ne put se l'expliquer. Enfin, il arriva devant l'automobile et commença à fouiller dans son sac à main. Jean n'aimait pas l'ambiance nocturne en ville, il se sentait vulnérable malgré l'arme à feu au fond de son sac.

Soudain, un homme surgit derrière lui et une violente dispute débuta, les mots sortant d'eux-mêmes de la bouche de Jean sans que ce ne soit lui qui les prononce. L'agresseur s'énervait de plus en plus et, tout à coup, il ne put contenir sa fureur et frappa Jean. Celui-ci s'écroula. Il relava les yeux, observa son frère ; la terreur s'empara de lui.

« Tu l'auras cherché, Pierre. C'est ta faute ! » hurlait l'homme en s'acharnant sur sa victime.

Le regard de Jean tomba sur sa besace et sous les coups de son frère, il rampa vers le sac dont il sortit son révolver. Il visa le coupable mais ce dernière fut plus rapide.

Philippe tira.

*

Jean se réveilla en sueur comme cela ne lui était pas arrivé depuis une semaine. Il tourna les yeux vers l'horloge et découvrit que, pour une fois, il était le milieu de la nuit. Jean reprit lentement son souffle, assis sur le lit. L'homme avait la gorge sèche ; il avait hurlé durant son sommeil. Ce cauchemar le terrifiait encore, jamais il ne s'était retrouvé à la place de la victime, jamais il n'avait revu un meurtre après qu'il se soit accompli. Ce n'était qu'un rêve ordinaire, comme tous les gens pouvaient en faire, excepté lui jusqu'à ce soir-là.

Jean se leva, exténué et assoiffé, et se dirigea vers la cuisine où il ouvrit le frigidaire pour découvrir le manque de boisson fraiche. L'homme n'avait pas fait les courses depuis une semaine, il n'avait pratiquement plus rien.

A bout de force, dépité, l'ancien medium, sans réfléchir, s'habilla à toute vitesse et partit en direction de la superette au bas de la rue, ouverte vingt-quatre heure sur vingt-quatre, sept jours sur sept. Ce ne fut que lorsqu'il y entra qu'il se souvint de sa vision de sa propre mort. Il se dit que cela n'arriverait certainement pas ce soir-là et que de toute façon il s'en fichait : il continua son chemin.

Jean Dupond mourut ce soir-là, dans cette échoppe ; une évidence vint de lui traverser l'esprit. Depuis toujours il avait eu l'occasion de faire quelque chose pour les autres, il ne l'avait jamais prise. Depuis toujours il pouvait faire attention aux autres, mais il ne l'avait jamais fait. A présent il s'en voulait. Mais il était trop tard.


Voili voilou, cette nouvelle est terminée. J'espère qu'elle vous aura plu. Personnellement, je me suis bien amusée à l'écrire ^^

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