La nuit venait de tomber sur Paris, Athos quitta le quartier des Mousquetaires, laissant ses coéquipiers vaquer à leurs occupations respectives. Ses pieds le menèrent dans une auberge, mais pas n'importe laquelle, celle qui se situait dans la rue où ils ont été attaqués, le matin même. Pourquoi l'homme retournait-il sur les lieux du crime ? Avait-il une idée en tête ? Il pénétra dans les lieux déjà bondé, par une bande d'ivrognes. Silencieusement, il retira son couvre-chef, et s'installa à une table, seul.
Merida venait de prendre son service, elle était serveuse depuis ses 14 ans dans l'auberge juste en dessous de là où elle vivait. Elle descendit les marches, puis enfila son tablier au-dessus de sa robe vert émeraude. Ses cheveux roux étaient attachés en chignon, mais quelques mèches bouclées retombaient de chaque côté de son visage. Ses yeux verts se posèrent immédiatement sur un client attablé, seul. Elle le reconnut rapidement, il était rare d'oublier un tel homme, mais surtout un tel charisme. Elle s'avança vers sa table pour lui demander ce qu'il désirait. Lorsqu'il leva les yeux sur elle, Merida se sentit défaillir, tout comme ce matin lorsqu'ils avaient échangés un regard. Seulement la jeune femme garda son aplomb, et c'est avec son plus beau sourire qu'elle répondu.
- « une carafe de vin ? Je vous apporte cela de suite, monsieur. »
Elle se retourna et partit en direction du comptoir pour chercher la commande du mousquetaire. Elle était intriguée par la raison de sa présence ici, elle ne l'avait jamais vu ici. Peut-être était-il ici pour elle ? Cherchait-il la personne qui l'avait aidé ce matin ? Elle eut rapidement sa réponse, lorsqu'elle revint vers lui avec une timbale et la carafe de vin. Il tenait entre ses doigts la flèche qu'elle avait plantée dans le dos du bandit. Elle posa le tout sur la table, mais avant de repartir, elle ne put s'empêcher de faire un commentaire. Elle aurait peut-être dû se taire, si elle ne voulait pas se faire démasquer.
- « Cette arme a le don d'être raffinée comparé aux armes que vous utilisez. »
Athos releva le regard sur la jeune femme, il plissa les yeux pour mieux la regarder. Il semblait hésiter, n'avait-il pas l'habitude de s'adresser aux femmes? Où était-il du genre réservé, qui ne parle jamais ?
- « Et pourriez-vous me dire si vous connaissez le propriétaire de cette flèche ? » finit-il par répondre.
- « Je suis une femme, je n'utilise pas d'armes ;mais je peux demander à mes clients, si vous le souhaitez ? »
- « Je trouverais par moi-même, merci pour votre proposition. »
Il avait les yeux rivés sur les mains de la jeune femme, Athos était un fin observateur. Avait-il déjà compris que son bienfaiteur n'était en réalité qu'une bienfaitrice ? Il lui faudrait un peu plus de preuve.
- « Des clients ont besoin de toi par ici ! » cria l'employeur de la serveuse.
La jolie rousse esquissa un sourire et avant de quitter la table, elle ajouta d'une voix enjouée :
- « Il me semblait que les mousquetaires avaient une préférence pour le mousquet ou l'épée ! »
Elle se retourna et avança pour prendre la commande d'une table plus loin. Athos resta plusieurs heures dans la taverne, vidant quelques verres de vin. Son passé ne cessait de le hanter, il avait tout pour être heureux mais il avait tout perdu à cause d'une femme. Seule, sa carrière au sein des mousquetaires le laissait en vie, sans cela, il se serait sûrement déjà donné la mort.
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- Pensez-vous qu'Athos a deviner pour Merida ?
- Merida aurait-elle mieux fait de se taire?