Canada - Juillet 2012.
Quelques temps après le rendez-vous chez le directeur du lycée dans lequel j'étais dernièrement inscrit pour le moment, j'étais finalement rentrer chez moi, râlant comme à mon habitude. Je n'avais toujours pas digérer le fait que j'allais être envoyé dans un camp militaire pour redressement comportemental, surtout depuis que j'avais appris que mon dossier avait été envoyer et accepter.
« - Shawn ? Dépêche-toi, nous allons partir ! »
Je ne pus m'empêcher de grogner face à la phrase de mon père, toujours assit sur mon lit. Je ne voulais pas y allez dans leur foutu camp militaire pour redressement comportemental — qui ne servait pas à grand chose selon moi. Ce n'était que mon avis. Sérieusement un camp pour adolescents en pleine rébellion ? Qu'avait-il bien pu boire, ce gros con de Parker ! Je ne voulais pas partir. Ma place était ici, chez moi, avec mes potes et non ailleurs.
« - Shawn ! »
« - J'arrive, 'pa ! »
Je me lève de mon lit et prit ma valise, sans aucune réel envie. Je la fit rouler le long du couloir, faisant exprès de prendre tout mon temps, pour retarder au maximum mon départ — et pourquoi pas, louper mon avion. Ce serais bien, mais connaissant mes parents, s'était perdu d'avance. Je le savais bien après tout, il s'agissait de mes parents. Pourtant, je ne pouvait pas m'empêcher de vouloir essayer.
« - Shawn, dépêche-toi ! »
« - Je pourrais squatter sa chambre durant son absence ? » demanda ma petite sœur, installée sur le canapé du salon.
« - Jamais de la vie, minimoy ! » criai-je de l'étage.
« - Tu ne seras pas là pour vérifier de toute manière ! »
« - Si tu ne te dépêche pas, j'échangerais vos chambres et pour plus de deux mois ! » me menaça mon père.
Je me dépêche alors de descendre l'escalier, ne voulant pas prendre ce risque. J'aimais bien trop ma chambre pour ça, surtout parce que c'était la plus grande entre nos deux pièce. Je ne voulait surtout pas me retrouver dans la petite pièce de ma cadette. Cadette qui ne s'empêcha pas de me tirer la langue en me voyant. Dire que sa chambre était remplie d'une peinture rose bonbon vraiment horrible qui me faisait mal aux yeux. Ma petite sœur Aaliyah, devrait grandir et changer de couleur favorite. Je lève les yeux au ciel alors que mon père finit par attraper ma valise pour aller l'installer dans le coffre de la voiture.
Mon regard se porte sur ma mère, qui se mit subitement face à moi les larmes aux yeux. Son cinéma ne me faisait pas grand chose et je lui en voulais d'avoir accepter l'idée de m'envoyer dans ce camp.Malheureusement pour elle et heureusement pour moi, elle ne pouvait pas m'accompagner jusqu'à l'aéroport, devant s'occuper de ma sœur. C'était son excuse, pas la mienne. Elle voulut me prendre dans ses bras, mais je finis par me reculer au même moment. Les câlins d'au revoir n'étaient pas mes moments favoris et puis, s'était elle et mon père qui m'envoyer quand même en Caroline du Nord.
« - On y va. »
Je lâche un soupire pas vraiment amical, ne voulant absolument pas partir. Je souris cependant à ma petite sœur et me penche légèrement afin de lui embrasser la joue. Je la vis sourire et lui fit un clin d'œil, me dirigeant vers la sortie de la maison, sans un regard pour ma mère qui lâcha un sanglot. Je me fichais bien qu'elle pleure, je lui en voulais. J'avais beau me répéter dans mes pensées, mais ses pleurs ne valait pas grand chose pour moi. Pleurer, c'était pour les faibles, s'était ce que j'avais appris depuis cette époque. Je grimpe dans la voiture du côté passager,et fourre ses écouteurs dans mes oreilles, mettant le volume à fond, ne voulant surtout pas entendre mon père parler. Surtout sic'était pour entendre des :
"Je suis désolé, mais ta mère et moi faisons ça pour ton bien, et patati et patata."
Il s'agissait toujours du même refrain depuis qu'ils avaient reçu mon dossier d'inscription que ce gros porc de directeur ne s'était pas gêné d'envoyer rapidement après leur rendez-vous. Il devait être bien content lui : il ne me verrais pas pendant deux mois et ne recevra plus d'œufs pourris sur ses fenêtres. Oui, bon, j'avoue que j'avais plus d'une fois fait cela. Mon père rentra à son tour dans la voiture et mit le contact. L'aéroport n'était qu'à seulement cinq minutes en voiture. Il fit marche arrière et sortit de l'allée de la maison. Je ne daigne même pas lever mon visage vers ma mère qui me faisais des grands signes de la main depuis le perron en compagnie de ma petite sieur. Au bout de quelques secondes, mon père finit par me retirer une oreillette et me regarder sévèrement.
« - Quoi ? » demandais-je, excédé.
« - Tu aurais pu éviter de faire pleurer ta mère avant ton départ. »
« - Je n'ai rien fait. »
« - Tu ne lui as pas dit au revoir, Shawn. Je te rappelle que tu ne la verras pas durant les deux prochains mois. »
« - Je ne vois pas pourquoi je lui dirais au revoir, alors qu'elle est aussi coupable que toi de m'envoyer dans un camp de pacotille ! »
Mon père lâche un soupire, resserrant sa prise autour du volant, ne voulant certainement pas me gifler, moi, son propre fils. Il ne m'avait jamais gifler, ni ma sœur, mais il est vrai que par moment, j'en méritais des bonnes. Je connaissais chacun de ses gestes, chaque sens de ses paroles. Je l'avais tant observé, admiré. J'avais appris à comprendre chacune de ses actions.
« - Il faut que je t'informe. »
« - De quoi ? » soufflais-je.
« - Quand tu arriveras à l'aéroport en Caroline du Nord, tu seras accueilli par l'un des militaires du camp. Il t'amènera jusqu'au camp, qui se trouve à une heure de l'aéroport, et tu y rencontreras ton groupe et les personnes qui sont chargés de vous. »
« - Parce qu'on est en groupe ? Génial ... » marmonnais-je en levant les yeux au ciel.
« - Tu seras dans le groupe B, avec neuf autres garçons. »
«- Il n'y a pas de filles ? Double génial ! » dit-je ironiquement.
J'aimais les filles comme tout garçon de mon âge. J'en avais besoin pour mon propre plaisir charnel, si vous voyez ce que je veux dire ... On pouvait dire que j'étais un connard aux yeux de certaines demoiselles de mon lycée, mais cela ne me faisait ni chaud ni froid d'être vu ainsi. Sa ne me dérangeait pas plus que ça, j'aimais agir comme ça avec elles, c'était ma façon d'être. Bien qu'avec certaines, j'étais quand même ami avec des bénéfices. Mon père rit de ma réaction, qu'il était bête ... bien sûr qu'il y aurait des filles.
« - Il y a des filles, d'ailleurs l'un de tes supérieurs en est une. »
« - Comment tu sais ça, toi ?! »
« - Tout était écrit sur le papier que nous avons reçu du camp, tu seras sous les ordres de Jessy Dan. Tout comme les autres garçons de ton groupe à vrai dire. »
Je ne peux m'empêcher de grimacer à cette nouvelle. Être aux ordres d'une fille ? Sérieusement ? Hors de question que je fasse ce que CETTE fille me demanderait, ce serait le comble pour moi qui ail'habitude de donner des ordres aux filles. Quitte à finir dans un cachot, je ne le ferais pas. Ont arrivaient rapidement à l'aéroport,sans aucune conviction de ma part. De ce que je savais, s'était presque l'heure pour moi de prendre mon avion. Je descends de la voiture, non sans lâcher un soufflement, et attendit que mon père sorte ma valise du coffre. Tant de gentillesse de sa part.
Je n'avais le droit à rien pour les deux mois, à part à des affaires de rechange, des livres pour étudier, un instrument de musique si voulu, un coussin et une couette si désiré. Sans oublié qu'on avait aussi le droit à une peluche si nous sommes trop peureux ou trop sentimental ... ce qui n'était pas mon cas bien entendu !Comme-ci j'allais prendre une peluche avec moi dans ce camp ... je perdrais toute virilité si sa devait arriver !Une fois mes bagages en main, je me mis à marcher en direction de l'entrée de l'aéroport, soupirant à chaque pas que je pouvais faire, suivit de près par mon père. Il ne me lâchait pas d'une semelle, comme-ci j'allais m'enfuir, ce qui n'était pas faux. Je connaissais bien Toronto après tout et je connaissais beaucoup de planque ou personne ne saurait me trouver.
Une fois entrer dans l'immense aéroport, nous nous dirigeons devant le panneau d'affichage, cherchant sans aucune conviction ou motivation mon vol.
« - Les passagers du vol 068275 en direction de la Caroline du Nord sont priés de se rendre vers la porte d'embarcation numéro 8, » annonce la voix-off.
« - Plus la peine de chercher, » tente mon père pour détendre l'atmosphère.
Je lève de nouveau les yeux au ciel et me dirige, sans un regard pour mon père, vers la porte d'embarcation. Je me fichais royalement que mes parents m'en veuillent. Je leur en voulais aussi pour ce qu'il me faisais et j'étais bien décidé à ne pas changer. Pas pour eux. Non, je ne changerais pas, même après ces deux mois.
{ C'est sans regret que le jeune garçon avance vers cette porte d'embarcation, sans se douter une seule seconde de ce qui pourrait lui arriver. Il ne sait rien de ce qu'il pourrait se passer.Pourtant, sa vision de la vie va changer quand son regard croisera le sien. Son histoire ne fait que commencer. }