GINNY
– Ça me dégoute, marmonne Alexy.
– Ils sont surtout déprimants, je rectifie.
– Sérieusement, faut qu'on fasse quelque chose, ajoute Alexy. Il va vraiment falloir qu'ils se bougent là, c'est fou d'être aussi peu dégourdis ! On pourrait les enfermer dans une salle ?
– Ils ont passé la moitié du semestre dans la salle des délégués et pourtant il s'est jamais rien passé, je réponds. On ferait mieux de les laisser se débrouiller, un jour ils vont finir par se rendre compte de leur manège.
Alexy retourne à sa place alors qu'Octavia prend la sienne à côté de moi. Son regard est rivé sur Blondie, assis au premier rang et concentré sur ses notes de cours. J'entends un soupir s'échapper de ma meilleure amie et je me tourne vers elle.
– Quoi ? demande-t-elle. C'est pas moi, c'est les hormones.
Ouais ouais, les hormones...
– Un peu de calme, s'il-vous-plaît !
– Ah c'est vrai, soupire Octavia en ouvrant son trieur.
Elle en sort une feuille et je commence à paniquer en reconnaissant sa mise en page de devoir à rendre.
– C'est quoi ça ? je demande.
– Euh... Le devoir qu'on devait faire pendant les vacances, répond-t-elle.
– Quel devoir ?!
– Silence tout le monde ! nous coupe M. Faraize. Avant de commencer, j'aimerais que me rendiez vos copies.
Non. C'est impossible. Il n'y avait pas de devoir à faire voyons ! Je m'en serais souvenu. Je ne suis pas le genre de personne à oublier de noter un devoir. Non, non, non !
– Quelle copie ? demande Armin.
– Vos devoirs sur l'industrialisation, répond M. Faraize.
Un murmure général me rassure légèrement : visiblement je ne suis pas la seule à découvrir l'existence de ce devoir.
Le prof passe dans les rangs pour récupérer les devoirs et ma meilleure amie se penche sur le sien, sûrement pour s'assurer que sa dyslexie n'a pas laissé de traces sur sa copie.
– C'est la première fois que je vois ça ! s'exclame M. Faraize après avoir ramassé tous les devoirs. Les trois quarts d'entre vous ne m'ont pas rendu leur travail !
– Monsieur ? intervient Blondie. Si nous sommes autant à ne pas avoir entendu parler de ce devoir, c'est que le problème vient de vous, vous ne croyez pas ?
PARDON ????
IL VIENT DE SE PASSER QUOI LA ?
BLONDIE SE REBELLE ?
J'échange un regard avec Octavia qui n'arrive pas à détacher son attention de son délégué plus tellement modèle.
– Il a évolué... souffle-t-elle. Comme un Pokémon... Je crois que je suis amoureuse...
– Il était temps que tu t'en rende compte, je marmonne, bien plus inquiète par les risques encourus pour travail non-rendu.
D'autres chuchotements retentissent dans la salle, visiblement, tout le monde est choqué par l'intervention du Pokémon.
– Ce... Ça suffit ! s'énerve M. Faraize. Je n'ai jamais été dur avec vous mais ce n'est pas une raison pour vous moquer de moi ! Je ne m'attendais pas à ça de votre part, Nathaniel.
– Monsieur, s'il-vous-plaît, soyez indulgent... intervient Melody. Peut-être que vous pourriez donner un peu de temps supplémentaire aux retardataires ?
Du temps supplémentaire ? Mais pour faire quoi ? Je travaille lentement, beaucoup trop lentement ! Il me faut une semaine pour rédiger un devoir qui prendrait trois heures à Octavia.
– Bon, eh bien... Je peux vous laisser jusqu'à demain. Mais pas au-delà !
Mais comment vais-je faire pour rendre ce devoir en temps et en heure ????
– Une soirée ce n'est pas assez ! proteste Ambre. On pourrait pas avoir une semaine ?
– Certainement pas ! Puisque vous le prenez comme ça, tous ceux qui ne m'auront pas rendu leur devoir demain seront collés.
Mon cœur s'arrête en entendant cette menace.
Un doigt tape frénétiquement contre mon bras, ce qui est très énervant. Je me tourne vers Octavia qui tend un papier. Je le prends sans aucune douceur et le déplie pour y découvrir un plan détaillé en trois parties sur le sujet à rendre demain.
– Je vais me débrouiller... je réponds en lui rendant sa feuille.
– Sois pas ridicule, soupire-t-elle. Tu déteste l'histoire et t'es nulle en histoire alors que moi j'aime l'histoire et que je suis douée en histoire alors tu vas mettre de côté ta fierté et accepter mon aide.
Je m'apprête à protester mais son regard noir m'en empêche.
C'est donc à la bibliothèque que je passe toutes mes heures d'étude aujourd'hui. Les yeux rivés sur le plan détaillé d'Octavia, je tente de reproduire quelque chose d'aussi satisfaisant de mon côté sans y arriver.
– Alors comme ça on fait pas ses devoirs ?
Je lève les yeux de ma copie pour lancer un regard noir à Castiel.
– Comment tu sais ça ? je demande.
– On a suivi le même cours ce matin, je sais pas si t'es au courant.
– Plus de la moitié de la classe n'a pas rendu ce devoir, c'est étonnant que tu aies remarqué que moi je ne l'ai pas rendu.
Mais depuis quand j'arrive à dire plus de trois mots à Castiel alors que nous ne sommes pas en situation de crise ?!
– En même temps, vu ta tête quand le prof a parlé du devoir, c'était difficile de passer à côté.
J'aurais dû me douter que c'était trop beau pour être vrai...
Castiel est toujours Castiel, et il est toujours aussi désagréable.
Je détourne mon attention de lui avec plus de mal que je ne le voudrais et me remet à ce maudit devoir en acceptant finalement l'idée que je ne vais pas avoir le choix : il faut que j'accepte l'aide de ma meilleure amie.
Ce n'est que bien des heures plus tard, alors que minuit approche, que je mets le point final à ma copie. Le lendemain, je fais bien attention à mettre ce maudit devoir dans mon sac histoire que je n'ai pas fait tout ça pour rien et part directement pour le lycée.
Je trouve mon idiote de meilleure amie adossée contre son casier, les yeux rivés sur Blondie qui s'est enfin acheté un véritable style !
– C'est fatiguant votre petit jeu à tous les deux, je lance.
– De quoi tu parles ?
– De cette manière que vous avez de faire semblant de ne pas savoir que vous êtes amoureux l'un de l'autre.
– Je doute qu'il me voit comme autre chose qu'une amie.
– Melody est une amie pour lui, je rectifie. Toi il te bouffe du regard dès que tu passes devant lui.
– On doit pas parler du même Nathaniel...
Je lève les yeux au ciel et ouvre la porte de mon casier, à deux doigts de faire une Debrah avec ma meilleure amie pour lui remettre les idées en place. Je dépose mes affaires d'histoire dans mon casier le temps de réorganiser mon sac.
– AÏE !!
Nous échangeons un regard avec Octavia avant de nous approcher de la cage d'escaliers d'où vient le cri de douleur. Nous découvrons Li, au sol, tenant sa cheville.
– Bah alors Li, qu'est-ce qui t'arrive ? se moque Octavia en posant ses mains sur sa taille.
– Je... Je crois que je me suis cassée la cheville en trébuchant dans les escaliers.
– Si elle était cassée, tu serais en train d'hurler de douleur, réplique ma meilleure amie avant de tourner les talons. Demande à tes amies de t'emmener à l'infirmerie !
Et effectivement, Ambre et Charlotte accourent presque immédiatement vers elle en me bousculant au passage. J'hausse les épaules et laisse les trois pestes se débrouiller avant de rejoindre mon casier toujours ouvert et de me diriger vers la salle d'histoire.
– Bien ! s'exclame M. Faraize. J'espère que cette fois, tout le monde a été exemplaire ! Une fois que j'aurai ramassé toutes les copies, je rendrai celles que j'ai reçues hier.
Il prend sa liste et commence à faire l'appel tout en notant si oui ou non, l'élève a donné sa copie.
– Ta copie.
Je me tourne vers Octavia qui me regarde avec la main tendue.
– Pourquoi ? je demande. C'est un peu tard pour corriger ce que j'ai écrit.
– Donne-moi ta copie, insiste-t-elle.
Je suppose que ce serait trop lui demander de me donner plus d'informations. Je soupire et ouvre mon cahier avant de perdre toutes mes couleurs.
– Quoi ?
– Mon devoir a disparu, j'affirme, blême.
Octavia fronce les sourcils alors que je commence à fouiller dans toutes mes affaires. Mais mon devoir reste introuvable. Un pouffement retentit un peu plus loin et nous découvrons une Ambre morte de rire avec ses deux larbins.
– Non mais je rêve, soupire Octavia.
– Ginny ?
Ambre a volé mon devoir. AMBRE A VOLE MON DEVOIR !! Mais comment je vais faire ??
Je lève la main et à ma grande surprise, M. Faraize passe au nom suivant. Je ne comprends ce qu'il se passe qu'au moment où le nom d'Octavia retentit :
– Votre copie ?
– Euh... Monsieur... commence Octavia en grimaçant. Je suis désolée, je-j'étais persuadée de-
– Elle a échangé nos devoirs, je la coupe immédiatement.
Des murmures emplissent la salle.
– Ta gueule putain, marmonne Octavia avant de reprendre : Je suis vraiment désolée, ces derniers temps ont été assez compliqué et j'étais persuadée d'avoir pris ce devoir mais je suppose qu'il a dû rester à New York...
– Je suis extrêmement déçu de vous Mademoiselle Rogers, répond notre enseignant. Puisque vous êtes la meilleure élève de cette classe je vous épargne le 0 dans votre moyenne, mais je vous avais prévenu : vous resterez ce soir pour nettoyer la salle de science.
Une heure plus tard, j'attends que tout le monde ait déserté la salle avant d'abattre mon cahier sur le crâne de ma stupide meilleure amie.
– AÏE !! s'écrit-elle. Mais pourquoi t'as fait ça ?
– Pourquoi J'AI fait ça ?! je réplique.
– Tu pourrais me dire merci ! réplique-t-elle. Je t'ai offert un 17/20 !
– Mais pourquoi t'as fait ça ???
– Parce que les dossiers de la fac sont sur le point d'être clôturés et qu'une heure de colle en plus dans mon dossier ne changera rien, contrairement au tien.
Elle est complètement folle.
Je l'aime.
– Je te déteste !
– Je sais !
***
DNA : sachez que si j'ai oublié de publier ces derniers temps ce n'est pas par oubli mais parce que j'ai énormément avancé dans l'écriture donc je n'ai pas eu le temps d'aller sur Wattpad. J'en suis donc arrivée à l'épisode du bal de promo, il me reste environ sept chapitres à rédiger avant la fin, ce qui montera ce projet à 140 chapitres tout pile (+ un épilogue)