Le maître ( Russian Mafia )

By Lamiss141

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Désireuse de fuir son passé à tout prix, Alena décide de partir de New-York et de tout quitter pour s'install... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38

Chapitre 4

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By Lamiss141



En refermant la porte de son bureau Sergueï Azarov éprouva un étrange plaisir car la jeune américaine ressemblait à un petit animal piégé. En général quand il piégeait une proie, ce sentiment de jubilation ne durait pas bien longtemps car très vite cette jubilation était remplacée par la satisfaction de voir ses proies agoniser. Aujourd'hui la proie en question n'allait pas mourir, alors le plaisir de la voir se débattre dans ses filets perdura et lui apportait un plaisir incomparable aux précédents.

Lorsqu'il l'avait aperçu dans la boîte de nuit la veille, Sergueï n'avait pas pu empêcher son regard de l'accrocher et son corps avait été saisi par une inexplicable pulsion primitive de s'emparer d'elle avant qu'elle lui échappe.

À ce moment-là il n'était pas au courant de ses liens avec Tamara Paterson et il s'était juste contenté de la suivre pour la regarder avec une concentration glaçante partagé entre la colère de voir cette inconnue dans cet endroit strictement privé et le trouble qu'elle avait fait jaillir en lui.

Dans les sombres lueurs de lumières froides de la boîte de nuit, Sergueï l'avait trouvé infiniment belle, mais aujourd'hui, sous les rais de lumières vives du soleil elle était encore plus captivante.

Son visage était pur, et les traits fins qui l'habitaient d'une finesse délicate avaient été tracés de façon à tenter n'importe quel homme. Sergueï était un homme qui ne se laissait pas facilement impressionner, et avait des exigences redoutables.

Les cheveux enfermés dans un chignon désordonné, il essayait de deviner leur longueur, presque agacé d'en être privé. Son poing se serra convulsivement pour réprimer cette envie redoutable de lui défaire ce chignon.

Ses lèvres miroirs de taille égale en haut comme en bas étaient charnues et devenaient à ce jour les plus belles lèvres qu'il avait plaisir à scruter avec un regard presque sauvage. Ses yeux étaient d'une rareté saisissante car noyés d'une couleur ambré, la lumière du jour les plongeaient dans une succession de teintes dorées et cuivrées.

Ses longs cils caressaient son visage pâle terminant d'achever cette beauté captivante qu'il n'arrivait pas à lâcher du regard.

La robe qu'elle portait cintrait sa silhouette aux courbes terriblement désirables.

Sergueï Azarov serra convulsivement les mâchoires en dardant un puissant regard sur elle avant de marcher jusqu'à son bureau pour lui imposer à lui faire face.

En effet, depuis qu'elle était dans son bureau, elle regardait vers le bas, plus précisément ses pieds.

Sergueï serra un peu plus fort ses mâchoires pour contenir le désir féroce qui lui tendait les muscles. Elle était belle, terriblement belle, et jeune.

Une vie les séparait, et même si cette différence d'âge aurait dû avoir raison de son attirance...en aucun cas ce détail affecta ses pensées.

- Installez-vous.

Elle releva enfin ses yeux ambrés vers les siens, mais tenta de les éviter au mieux. Cette façon qu'elle avait de le fuir à tout prix renforçait de façon intense et profonde son désir d'en savoir plus sur elle.

Lentement elle se laissa tomber dans le fauteuil, posant sa veste noire sur ses genoux, et inspira profondément...exposant inconsciemment sa poitrine.

D'ordinaire, même les femmes les plus farouches qu'il avait rencontrées au fil des ans ne s'étaient jamais révélées aussi timide et timorée que l'était cette jeune inconnue.

- Est-ce que vous êtes prête à travailler pour moi mademoiselle James ?

Sergueï évita de peu de sourire quand elle redressa la tête subitement voire un peu trop vite. Égarée, elle déploya sa bouche désirable mais aucun son n'en sortit.

- Vous avez perdu votre langue ?

- Non, monsieur, je...oui, je suis prête à travailler, mais j'ignore encore le poste que je vais occuper. Tamara avait pensé aux archives.

- Vous serez ma secrétaire, lâcha-t-il en savourant ses pâles pommettes rougir subitement.

Elle se mit à battre des cils, et au lieu de savourer davantage cette confusion inscrite sur son visage, Sergueï posa un regard froid sur sa joue blessée en se demandant qui était l'homme qui avait osé abîmer un si beau chef-d'œuvre.

Une incompréhensible colère l'obligea à inspirer profondément et bruyamment.

- Je n'ai pas les qualités requises pour...

- Vous savez répondre au téléphone ?

- Oui, mais en anglais, répondit-elle en se mettant à froisser sa veste avec ses doigts nerveusement accrochés à celle-ci. Je ne sais pas parler Russe.

- Mes clients savent s'adapter, répondit Sergueï d'une voix soyeuse.

Il la vit frémir et devinait les battements frénétiques de son cœur.

- Vous avez besoin d'un travail, je vous en offre un et sachez que je n'accepterai pas un refus de votre part. Une fois que l'on met un pied dans mon entreprise, il est difficile d'en sortir facilement.

Elle pâlit...si vulnérable qu'il en devenait de plus en plus troublé lui-même...n'ayant pas l'habitude d'admirer un tel comportement.

- Je ne voulais pas entrer, c'est Tamara qui a fait cela sans m'en informer si j'avais su plutôt...

Elle s'interrompit, pinçant sa lèvre inférieure sans réaliser ce que ça venait de provoquer en lui.

- Si vous aviez su ? Répéta-t-il en levant un sourcil qui l'encourageait à aller au bout de sa réflexion. Vous l'auriez arrêtée avant qu'elle en parle à son fiancée ?

Elle acquiesça en le regardant enfin dans les yeux.

Elle avait peut-être peur, elle paraissait peut-être vulnérable, mais dans ses yeux dorés il était facile de déceler ses interrogations à son sujet. Elle essayait de savoir qui il était. Elle essayait en vain de comprendre la vague de mystère dans laquelle elle avait été emportée par son amie.

Elle ne connaissait rien de lui, et même sans connaître la vérité, chaque fragment de sa peau semblait frissonner de peur chaque fois qu'elle le regardait. Dans cette pièce, il était le seul à savoir qu'elle se tenait en face d'un tueur, d'un homme capable d'arracher la vie sans aucune once de pitié. Les hommes comme les femmes, cela n'avait aucune importance pour lui. Le simple fait qu'elle se trouve ici comportait un risque pour sa sécurité, et cette sécurité était compromise par lui seul.

En une fraction de seconde il pouvait sortir son arme et la supprimer pour avoir franchi les murs d'un monde qu'il voulait secret parce que toute sa force venait de là...

Le secret...

Il maniait à merveille l'art de la dissimulation à tel point qu'il avait réussi à s'emparer d'une moitié de pays sans que les autorités n'aient eu le temps de riposter. Mais son monde ne s'arrêtait pas à la Mafia. Non. Son monde était plus vaste que ça...

- Vous avez peur mademoiselle James ?

- On peut dire que vous maîtrisez l'art d'intimider et j'ai le pressentiment que le mieux pour moi serait de partir.

Ne laissant rien paraître, impassible, Sergueï se carra dans le fond de son fauteuil en glissant son regard sur sa gorge délicate et si fragile.

- Répondre au téléphone, trier des documents, répondre à mes appels, c'est aussi simple que ça et je suis convaincu que vous en êtes capable.

- Certes, j'en suis capable, mais je ne suis pas certaine que je sois la plus qualifiée pour ce travail.

- C'est à moi d'en juger, répliqua Sergueï en se redressant.

Il écarta les documents posés devant lui et souleva l'épais contrat qu'il glissa dans sa direction.

- Voici votre contrat et le montant que vous toucherez tous les mois.

Elle baissa les yeux sur le contrat comme si ce dernier était une bombe sur le point d'exploser à tout instant. Après un moment d'hésitation, elle le prit du bout des doigts et ouvrit la première page.

Sergueï se replaça confortablement contre le dossier du fauteuil en savourant l'épaisse rougeur qui couvrait peu à peu ses joues. Malgré ses dires, il était clair qu'elle était tentée de dire oui. Cette constatation fit sourire le mafieux.

- Il y a bien plus que ce que vous avez dit, lança-t-elle en relevant la tête.

Bien sûr, Sergueï n'avait rien laissé au hasard. Chaque détail inscrit sur ce contrat avait été écrit avec soin.

- Vous ferez ce que j'exige de vous, tout simplement, déclara-t-il d'une voix très rauque. Vous m'accompagnerez chaque fois que j'en aurais besoin, est-ce que cela vous pose un problème ?

Elle déglutit, laissant son beau regard ambré s'égarer sur le bureau.

Le mafieux agrippa les accoudoirs en essayant de comprendre ce qu'il lui arrivait.

- Non, finit-elle par répondre en refermant le contrat.

Elle inspira profondément en le laissant voir sa nervosité qui grimpait de minute en minute. Pourtant, contre toute attente, la jeune femme prit le stylo posé sur le bureau et souleva la dernière page pour le signer. Une terrible et brûlante satisfaction se mit à l'envahir tandis qu'il fixait la fille à travers un regard de chasseur, les mâchoires serrées.

- Vous ne lisez jamais un contrat jusqu'au bout ? lança-t-il d'une voix empreinte de mystère qui la fit rougir.

- Je le devrais ?

Il fut tenté de dire oui, mais n'en fit rien. Il se contenta de se lever et de prendre le contrat avant qu'elle soit tentée de le reprendre.

- Vous pouvez y aller mademoiselle James, déclara-t-il faisant le tour du bureau. Tenez-vous prête à midi, nous partons.

Une alerte se déclencha dans ses beaux yeux et elle se leva en tenant maladroitement sa veste.

- Où ça ?

- Ne posez jamais de questions, se contenta de dire Sergueï en posant sa main dans son dos pour la raccompagner en direction de la sortie. Prenez place à votre poste et soyez prête à partir à midi.

Sergueï savoura les petites fragrances sucrées qui lui montèrent au nez puis referma la porte de son bureau pour court-circuiter l'impitoyable désir qui demandait qu'à se manifester.

Les mains dans les poches de son pantalon il alla se poster devant les immenses baies vitrées qui lui donnaient une vision panoramique splendide.

Il ferma les yeux en exhalant un soupir tout en rejetant la tête en arrière pour dénouer ses muscles tendus à l'extrême.

Bien sûr Sergueï avait prédit qu'à l'instant précis où elle sortirait de son bureau, Nikolaï viendrait à lui pour reprendre cette discussion laissée sans finalité.

- C'est toi qui avais raison, c'était une très mauvaise idée et Tamara est entièrement d'accord avec moi.

Sergueï resta dos tourné à Nikolaï, laissant ses lèvres s'étirer d'un sourire presque cruel.

- Une mauvaise idée parce qu'elle n'est pas apte à travailler pour l'entreprise ou une mauvaise idée parce que je me suis beaucoup trop impliqué ? Parce que tu pensais que j'allais accepter sans la recevoir et qu'elle finirait aux archives ?

Le silence de Nikolaï le fit sourire à nouveau et il se retourna pour détailler son expression très inquiète.

- Sergueï, cette jeune femme n'est pas comme les autres, elle n'est pas du tout comme ces femmes que tu...

- Tu as raison, elle est différente, si vulnérable, si troublante.

- Et elle est en train de fuir un homme violent, compléta Nikolaï en s'approchant. Je doute qu'elle ait besoin de ça.

- Besoin de quoi ? D'un mafieux sanguinaire comme patron ?

- C'est à peu près ça oui, confirma Nikolaï en se passant une main sur le visage.

- Rappelle-moi qui a poussé cette brebis égarée jusqu'ici ?

- Moi ! Parce que Tamara me l'a demandé ! S'emporta son ami.

Sergueï Azarov hocha de la tête doucement.

- Et puis-je connaître les véritables raisons qui ont poussé Tamara à vouloir qu'elle entre dans mon entreprise ?

Nikolaï poussa un soupir vaincu et lui jeta quelques regards hésitants.

- Elle pensait qu'elle trouverait peut-être quelqu'un, marmonna le russe en fourrant ses mains dans les poches de son pantalon d'un mouvement agacé.

- Nous y voilà, dit Sergueï avec une pointe dure dans la voix. Malheureusement Tamara n'avait pas prévu que je me glisse dans ses plans.

- Il n'y a pas de plan Sergueï. Elle voulait simplement aider son amie à changer de vie, elle voulait lui donner une raison de rester en Russie. Seulement je n'avais pas prévu et elle n'avait pas prévu que tu places un intérêt tout particulier pour elle. Parce que c'est le cas n'est-ce pas ?

Sergueï lui jeta un regard sombre et menaçant.

- Depuis quand tu t'intéresses à ma vie personnelle ?

- Depuis qu'une jeune brebis égarée est entrée dans l'équation. Jamais ô grand jamais je n'aurais pensé voir sur ton visage ce qui s'est affiché hier soir quand tu l'as regardé. Je ne t'ai jamais vu regarder une femme de cette façon.

- Et de quelle façon ? S'enquit le mafieux en faisant mine de ne pas savoir.

- Comme un loup affamé. Depuis quand tu t'intéresses aux femmes comme Alena. C'est-à-dire vulnérable, timide et inadaptée à ton monde ?

Le regard du mafieux s'assombrit encore plus.

- Justement, j'aimerai me l'expliquer, et je ne suis pas certain que tu sois le mieux placé pour me faire une leçon de morale.

- Tu as raison, admit Nikolaï. Je suis là uniquement parce que Tamara s'inquiète. Elle s'en veut énormément d'avoir fait entrer Alena ici parce que nous savons tous qui tu es et qui nous sommes, mais pas elle. Qui plus est elle est jeune, très jeune.

- Je sais, dit-il platement en se dirigeant vers le canapé en cuir noir pour s'y installer. Tu as raison mon ami. Elle ne sait pas qui je suis, elle ne sait pas que j'aurais pu la tuer pour avoir franchi les barrières de mon monde. Elle ne sait pas qui nous sommes, elle ne sait pas qui tu es. Elle ne sait rien, mais je sais une chose.

Le mafieux plaça ses bras sur le haut du canapé tout en regardant fixement son ami.

- Maintenant qu'elle est ici, c'est moi qui décide, c'est moi qui ordonne. Considère désormais qu'elle m'appartient.

- Elle t'appartient ? Répéta-t-il comme une évidence et en sachant que rien ne pourrait le faire reculer.

- Soyons honnête Nikolaï, si Tamara n'était pas dans l'équation, tu ne serais pas là à essayer de me dissuader tant bien que mal. Tu sais que cette conversation ne mènera à rien car je suis rarement enclin à écouter une autre voix que la mienne.

- Dans ce cas, gardons nos secrets, aucun de nous ne doit jamais lui dire, jusqu'à ce qu'elle parte.

Sergueï l'interrogea avec un regard froid.

- Pourquoi crois-tu qu'elle cherche désespérément un travail ? Elle veut de l'argent pour fuir dans un autre pays le plus rapidement possible. Elle a trop peur que son ex petit-ami la retrouve. Son plan est une longue et interminable cavale.

Cette information le rembrunit violemment et sans qu'il comprenne pourquoi, il se sentait pris d'une effroyable colère qui fit même reculer Nikolaï.

L'idée même qu'elle lui échappe lui était inconcevable et cette réaction le troubla à nouveau.

Un trouble qui lui prodiguait une succession de sensations jusqu'alors jamais éprouvées...

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