Chapitre 10

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Les battements de son cœur martelant ses tempes, la bouche asséchée, Alena relevait sans cesse la tête pour vérifier que personne n'arrivait tout en fourrant ses affaires dans son sac. Le simple fait de savoir qu'il se trouvait quelque part dans cette tour lui donnait des sueurs froides.

Elle n'arrivait toujours pas à comprendre ce qui était passé dans l'esprit de Tamara pour l'avoir délibérément poussé vers ce danger redoutable et peinait à comprendre comment elle avait pu se fiancer à l'un d'entre eux.

Ses mains étaient tellement moites que son agenda lui échappa des mains et tomba sur le sol dans un bruit sec qui la fit sursauter.

Elle se pencha pour le récupérer en tendant l'oreille pour guetter le moindre bruit qui pouvait paraître suspect.

Elle ferma son sac, des frissons dans la nuque tandis qu'un bruit qu'elle pensait provenir de sa tête résonna contre le sol en marbre. Elle cessa de respirer en fixant l'angle du couloir silencieux et sombre.

Elle n'avait pas allumé les lumières du couloir, pensant que celles-ci allaient attirer l'attention. Alors seul les lumières du grand aquarium encastré dans le mur boisé lui donnaient un éclairage suffisant pour se repérer.

Elle contourna le bureau sans jamais cesser de fixer cet angle terrifiant puis de déplaça pour confronter le long couloir.

Elle lâcha un soupir de soulagement quand elle constata qu'il n'y avait personne.

Seulement ce soulagement fut bref, car quelques secondes plus tard elle eut la sensation terrifiante que quelque chose ou plutôt quelqu'un se tenait derrière elle...si proche qu'elle avait l'impression que le poids d'une ombre pesait sur son dos.

- Vous nous quittez déjà ?

À cette voix dangereusement calme et dont les intonations semblaient plus graves que les autres fois, Alena sursauta en pivotant les talons.

Si proche...trop proche...celui qu'elle cherchait à fuir se tenait devant elle, la dominant de sa hauteur, mains dans les poches.

Elle lâcha un souffle tremblant en dévisageant son visage mordu par des ombres qu'elle avait elle-même provoqué en restant dans le noir. Un rai de lumière provenance de l'aquarium se posa sur sa paire d'yeux gris bleue et elle crut un instant que ses yeux avaient viré au noir absolu.

- Je dois partir en effet, parvint-elle à dire d'une voix qu'elle voulait calme.

L'homme resta impassible, et elle vit ses mâchoires convulser dangereusement. Son silence était encore plus inquiétant que s'il lui avait répondu. Son cœur martela ses tempes avec plus d'intensité et au prix d'un effort surhumain elle commença à se retourner quand une main rêche, ferme et chaude agrippa son bras.

- Je vous en prie, laissez-moi partir ! Je ne dirais rien, je...

D'une légère pression, il l'attira plus près...si près qu'elle pouvait sentir son torse massif contre son avant-bras plié devant elle.

- Avant de promettre de ne rien dire, il faudrait déjà connaître le sujet, répliqua-t-il calmement...trop calmement.

- Je veux juste partir, répondit-elle en soutenant son regard inquiétant.

- Et pour aller où ? Demanda-t-il l'air faussement intéressé.

Ses doigts sur sa peau se pressèrent un peu plus et lui arracha une légère grimace.

- Je ne sais pas encore, s'entendit-elle murmurer, le souffle court.

- Vous n'irez nulle part, lâcha-t-il tout simplement en dardant sur elle un regard indescriptible.

Le maître ( Russian Mafia )Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt