GAME - Charles Leclerc/Max Ve...

By RedBoulette

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« Le premier de nous deux qui embrasse l'autre a perdu. » Il n'était un secret pour personne que les tensions... More

GAME
1 - MONTREAL
2 - ABOUT LAST NIGHT...
3 - BARCELONA
4 - SPIELBERG
5 - SILVERSTONE
7 - SPA FRANCORCHAMPS
8 - ZANDVOORT
9 - KELLY
10 - ANOTHER TIME

6 - BUDAPEST

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By RedBoulette







- CHAPITRE 6 -

BUDAPEST





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♪ : Addicted To You - Avicci

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-           Max, j'en peux plus...

-           Un peu de patience Charlie, le néerlandais souffla.

Un gémissement presque désespéré s'éleva, empruntant un sentier privilégié jusqu'aux oreilles de Max, qui prit d'autant plus conscience du pouvoir qu'il détenait actuellement sur le monégasque.

-           S'il te plaît...

-           Non, pas tout de suite, il répliqua d'un ton sans appel.

Seigneur, quelle satisfaction de l'entendre supplier ainsi. Il pourrait s'y habituer sans problème. Un sourire carnassier se peignit sur les lèvres du champion du monde, illustration de sa volonté de ne pas céder à la demande du monégasque.

-           Maxy...

Le blond eut un léger frisson à l'entente du surnom. En réalité, il ne savait combien de temps il serait capable de résister au regard implorant de l'autre pilote, mais il n'en montra rien. Il devait tenir bon.

-           Non.

À nouveau, Charles gémit. Il se sentait au bord de l'implosion, et savait pertinemment que le néerlandais en profitait. Son tortionnaire s'amusait de la situation, faisant durer le plaisir, mais le brun n'en avait que faire ; à l'instant T, seule sa libération pouvait apaiser son corps et son esprit tourmentés.

-           Max, je t'en supplie, dis-moi qui tu as vu entrer dans la chambre de Lando hier soir.

-           Pas maintenant, Charlie, il soupira.

-           Tu me dois bien ça, au nom de tous les gossips qu'on a partagé ces dernières années.

-           Plus tard ! Le pilote Redbull s'exclama à voix basse.

-           Je ferais ce que tu veux.

Ah ? Intéressant. Cela changeait clairement la donne. Max fixa intensément les yeux émeraude lui faisant face et se rapprocha subtilement du corps du monégasque, suffisamment pour pénétrer dans son espace personnel mais pas assez pour que cela paraisse étrange aux yeux des autres personnes présentes dans la pièce.

-           Tout ce que je veux ? Il chuchota.

Charles, frappé par une vague d'anticipation, en eut le souffle coupé. Il s'obligea tout de même à répondre faiblement :

-           Oui.

Le sourire du blond s'agrandit.

-           Parfait, je garde cette faveur pour plus tard. Maintenant t'es prêt ? Il se pencha vers l'oreille du monégasque et chuchota. Oscar.

En se reculant, il pouffa légèrement en voyant l'expression du pilote Ferrari. Les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte, il respirait le choc.

-           Ferme ta bouche Charlie, tu vas gober une mouche.

Une tape sur l'épaule lui répondit.

-           Mais t'es sûr ? Pourtant tu m'avais dit...

-           Je sais ce que j'ai dit, s'agaça le néerlandais. Visiblement, je me suis trompé.

-           Tu crois qu'ils...

-           Je sais pas.

-           Putain, si c'est ça, c'est le scoop du siècle.

Un nouveau regard échangé et leurs rires s'élevèrent.

-           Ma question est pour Carlos et Charles...

Le monégasque sursauta à l'entente de son prénom au micro. Il avait presque oublié qu'ils étaient au milieu d'une conférence de presse. Il fit mine de s'intéresser à ce que le journaliste leur demandait, et s'appliqua à donner une réponse irréprochable. Ainsi, il s'éviterait peut-être les foudres de Silvia. Sa pauvre collègue passait un temps fou à anticiper les questions des médias et à le préparer en amont, tout ça pour que la plupart du temps, le pilote se contente d'improviser.

La question suivante s'adressa à Max, ne lui permettant pas de poursuivre leur conversation. Toutefois, cela laissa le temps à une petite idée de vengeance de germer dans son esprit. Lorsque le champion du monde eut fini de donner satisfaction au journaliste de Sky Sports, il se pencha pour éteindre son micro et vint lui chuchoter à l'oreille :

-           Le premier de nous deux...

Il rencontra immédiatement un visage surpris, jusqu'à ce qu'une lueur joueuse illumine les iris bleu ciel du néerlandais, qui ne s'attendait pas à ce que le brun relance le jeu de lui-même et prenne autant de risques. Mais ce n'était pas pour lui déplaire.

-           Tu ne perds rien pour attendre... Il lui chuchota en retour.

Leurs regards s'accrochèrent de nouveau, et semblèrent ne plus jamais vouloir se lâcher. Chacun avait la sensation d'être aimanté à l'autre ; trainé par une force invisible. D'aussi loin qu'il se souvienne, le monégasque n'avait jamais ressenti une telle attraction envers qui que ce soit, et bien qu'il s'agisse d'un sentiment grisant, cela l'effrayait légèrement.

Pour la première fois, il observa de légères rougeurs prendre possession des pommettes de Max, et en fut fasciné.

-           Ma question est pour Charles et Max. Pouvez-vous nous partager l'objet de votre conversation qui a l'air passionnante ?

Oups.

Mortifié, le monégasque détourna son attention vers l'homme qui venait de prendre la parole, avant de la diriger à nouveau vers celui qui envahissait ses pensées. Constatant que le néerlandais semblait peu enclin à prendre la parole, il décida de forcer le destin.

-           C'est à Max qu'il faut poser la question, il dit avec un sourire en coin.

-           Max ?

Désormais, les rougeurs du blond s'étendaient à la quasi-intégralité de son visage. Il balbutia quelque chose à propos d'une private joke et le journaliste, constatant qu'il n'en tirerait rien de plus, lâcha l'affaire.

Cet épisode eut au moins le mérite de ramener le silence entre les deux pilotes, qui se concentrèrent de nouveau sur ce qu'il se passait dans la salle de presse. Cependant, le monégasque était bien décidé à ne pas s'arrêter en si bon chemin. Et c'est le champion du monde qui en fit les frais puisque celui-ci ne tarda pas à sentir un pied contre le sien. Il jeta un discret coup d'œil à sa droite et crut défaillir face au sourire tout à fait craquant qui lui était adressé.

Respire, Max.

Le sang-froid du néerlandais menaçait de se faire la malle, l'abandonnant à tout un flot d'émotions qu'il ne se sentait pas prêt à encaisser. Minute après minute, seconde après seconde, la présence de Charles le submergeait un peu plus, l'offrant sans pitié en pâture à son propre désir. Les regards ravageurs qu'il lui lançait l'atteignaient bien plus qu'il ne l'aurait cru.

Il commença à s'agiter légèrement sur le sofa, mal à l'aise. Il décroisa les jambes afin de mettre un peu de distance entre eux, mais c'était sans compter sur la ténacité du pilote Ferrari qui en profita pour s'installer plus confortablement et coller leurs genoux ensemble. Lorsqu'il fit mine de sortir son téléphone de sa poche juste pour effleurer le haut de sa cuisse, Max aurait juré qu'un incendie avait démarré à l'intérieur de lui-même, menaçant d'embraser chacune de ses cellules pour ne rien laisser derrière.

Il fallait qu'il s'en aille, vite.

L'Univers étant bien fait, son salut arriva peu de temps après alors que la fin de la conférence était annoncée. Sans demander son reste, il se leva et déguerpit à toute vitesse, empruntant la première sortie de secours qu'il trouva. Une fois à l'extérieur, il prit une grande bouffée d'air et s'appuya contre le mur, une main posée sur son cœur empreint de palpitations.

Il se trouvait actuellement à l'arrière du bâtiment réservé à la FIA, l'un des seuls endroits déserts du paddock, et s'en félicita. Il n'aurait de toute manière pas supporté de croiser qui que ce soit, et encore moins de faire la conversation.

Un bruit sourd retentit, et il sursauta.

-           Putain, tu m'as fait peur, il murmura à l'attention de Charles qui venait d'emprunter la même sortie pour le rejoindre.

Le monégasque jeta un coup d'œil de part et d'autre de l'allée, puis vint se saisir de son avant-bras, l'entrainant derrière lui.

- Suis moi, il glissa.

En quelques enjambées, il trouva un discret renfoncement dans lequel il s'inséra. Sa main glissa doucement vers celle du néerlandais avant de s'en saisir, l'invitant gentiment à lui faire face. Il réduit lentement la distance qui séparait leurs deux corps, et poussa délicatement Max contre le mur. Etonnamment, ce dernier ne réagit pas. Il était subjugué par le charme de l'autre pilote, et ne put s'empêcher de détailler avec grande attention son visage aux allures presque angéliques.

Charles était beau à couper le souffle. C'était un fait dont il avait toujours eu connaissance, puisqu'il s'était lui-même surpris à plusieurs reprises à apprécier le corps du monégasque ; et pourtant, c'était comme s'il le découvrait à nouveau.

Si Max était la lune, Charles était sans aucun doute le soleil.

Un astre puissant, ravageur, qui illuminait tout sur son passage et qui n'était désormais plus qu'à quelques centimètres de son visage. Si combler cette distance au milieu du paddock s'apparentait à un saut dans le vide, le néerlandais s'y jeta avec plaisir.

De sa main libre, il attrapa le brun par les hanches et l'attira à lui, l'embrassant avec une douceur et une lenteur contrastante avec l'urgence du désir qu'il avait ressenti précédemment. Il fut pris d'une sensation de bonheur si enivrante qu'il était prêt à tout pour qu'elle ne s'arrête jamais. Charles remarqua ce changement, et ne fit rien pour intensifier leur échange, profitant de cet agréable aparté que lui offrait son rival.

Un peu plus loin, quelqu'un assista à cette douce étreinte et en fut soufflé.

Mais pas de panique, il ne s'agissait pas d'un ennemi.

Alors qu'il s'éloignait discrètement pour laisser les deux autres pilotes en toute intimité, on pouvait observer le numéro trois se dessiner dans son dos.

Mystère résolu.

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Le dimanche matin, Charles débarqua dans la salle de petit-déjeuner de l'hôtel avec un grand sourire plaqué aux lèvres. Il salua joyeusement ses frères venus le soutenir pour la course et s'installa à leurs côtés.

-           Alors ? Comment tu le sens pour cette aprèm ? Arthur l'interrogea immédiatement.

-           Difficile à dire, il s'interrompit le temps d'engloutir une fourchette d'œufs brouillés, Silverstone, c'est un circuit rapide, donc j'ai confiance. Mais je risque d'avoir de la concurrence.

-           Verstappen, renchérit l'ainé.

-           Ouais, précisément.

-           Non, je veux dire, Verstappen ! Il s'exclama en pointant du doigt un coin de la pièce.

Le regard de Charles suivit la direction indiquée, pour effectivement apercevoir le pilote Redbull lui faire un signe de la main avant de s'installer quelques tables plus loin. Il lui rendit son geste, puis se tourna à nouveau vers Lorenzo.

-           Bon, comme je disais, il risque de me donner du fil à retordre.

-           T'inquiète frérot ça va le faire, non seulement tu pars en pole, mais en plus je suis là pour te porter chance, Arthur rit.

-           Tu parles d'une chance, une malédiction plutôt ! L'ainé s'exclama, déclenchant un fou rire général.

Une discussion animée s'engagea entre les deux frères, le benjamin tentant de prouver par tous les moyens qu'il était un porte bonheur sur pattes. Charles se contenta d'écouter d'une oreille distraite tout en dégustant son petit-déjeuner, son regard glissant vers Max de temps à autre. C'était plus fort que lui.

Soudain, il sentit son téléphone vibrer dans sa poche.

Il s'en saisit, et constata avec étonnement qu'il s'agissait d'un message du néerlandais.

Max Verstappen : Le premier de nous deux...

Il avala de travers, manqua de recracher son jus d'orange et fut prit d'une quinte de toux incontrôlable, sous le regard intrigué des deux autres Leclerc présents à la tablée. Il jeta un coup d'œil vers le blond qui lui fit un clin d'œil appuyé, et rougit instantanément. Le monégasque était partagé entre son envie de jouer le jeu à fond et sa raison qui lui criait que ce n'était absolument pas le moment.

Heureusement pour nous, il écoutait rarement sa raison lorsque Max était dans les parages.

Charles Leclerc : Dans 30mn, chambre 308. Code 65489

Il était surpris de sa propre audace, mais ne put empêcher un flot d'excitation de parcourir ses veines à la perspective de retrouver le néerlandais en douce. Une idée de génie avait d'ailleurs déjà commencé à se frayer un chemin dans son esprit, qu'il lui tardait de mettre en application.

Max n'avait aucune chance de gagner sur ce coup-là, il en mettrait sa main à couper.

Tout à coup, des doigts claquèrent à plusieurs reprises devant son visage, le ramenant à la réalité. Ses frères le fixaient étrangement, arborant le même sourire conspirateur. Terrifiant.

-           Tu m'as parlé ? Il demanda innocemment à Lorenzo.

-           Oui Charles, ça fait trois fois qu'on t'appelle, réveille toi !

Un silence gêné lui répondit. L'aîné rit.

-           Bon, tu nous la présente quand ?

-           Qui ? Il demanda, perplexe.

-           Ben ta meuf ! Le pressa Arthur.

-           C'est avec elle que tu discutais, non ? Lorenzo renchérit.

-           Quoi ? Mais non, j'en ai pas !

Ses deux frères échangèrent un regard sceptique.

-           Ton mec alors ? Le benjamin rit.

Charles se figea instantanément, comme frappé par la foudre. Max n'était pas « son mec », et n'était pas près de le devenir. Quelle drôle d'idée. Enfin, pas drôle au sens propre du terme, mais déconcertante quoi. Et pourtant, en y réfléchissant, l'étrange relation qu'ils entretenaient pourrait s'y apparenter. Si quelqu'un en avait une vision extérieure, ce serait à s'y méprendre.

Mais ce n'était qu'un jeu, et Max était déjà en couple.

Putain, il avait complètement zappé Kelly. Pas une seule fois il n'y avait pensé depuis Montréal, et la brésilienne n'avait d'ailleurs fait aucune apparition sur les paddocks depuis le Grand-Prix de Monaco deux mois auparavant, ce qui était très inhabituel. Peut-être qu'ils s'étaient séparés. Ou pire, peut-être qu'elle attendait un autre enfant, cette fois-ci de Max.

Le monégasque eut un léger pincement au cœur à cette idée, puis se mit une claque mentale. Cela ne devrait avoir aucune importance pour lui. Le néerlandais était un grand garçon, c'était son problème. Et puis, ils ne faisaient rien de très accablant. Quelques baisers par-ci par-là, ce n'était pas si terrible ; ce n'était pas comme s'ils s'envoyaient en l'air à longueur de temps entre deux sessions de roulage. Cela ne voulait strictement rien dire.

N'est-ce pas ?

Devant son air défait, Lorenzo finit par intervenir.

-           Charles, on plaisantait tu sais.

-           Je sais, il soupira. Désolé, je suis un peu fatigué. Je remonte prendre ma douche, partez devant.

C'est sous le regard interloqué de ses frères qu'il se leva et quitta la pièce.

-           Dis, Zozo ? Chuchota Arthur.

-           Putain, arrête de m'appeler comme ça, râla l'ainé.

-           Charles, il avait déjà pris sa douche avant non ? Puisqu'il avait les cheveux mouillés.

-           Ouais...

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En atteignant le troisième étage de l'hôtel, Max brûlait d'anticipation. Envoyer ce message au monégasque s'apparentait pour lui à jeter une bouteille à la mer ; il ne s'était certainement pas attendu à recevoir une réponse aussi rapide et aussi directe, et c'était loin de lui déplaire.

Cependant, alors qu'il atteignait la porte surmontée du numéro 308, le néerlandais fut pris d'un doute. C'était une chose de s'attraper en douce dans le paddock ; c'en était une autre de se donner rendez-vous dans une chambre d'hôtel. Il craignait de céder à la tentation et de franchir la limite ; celle qu'il s'était toujours imposé jusqu'ici. Par respect pour Kelly, mais aussi pour Charles qui, il l'avait bien remarqué, n'était pas forcément à l'aise dès que leurs affaires devenaient plus sérieuses.

Et pourtant, c'était bien lui qui lui avait donné rendez-vous dans sa chambre. Était-il possible que le pilote Ferrari partage les mêmes désirs que lui ? Max ne savait plus sur quel pied danser. Il devait en avoir le cœur net.

Il jeta un coup d'œil rapide à sa montre. 8h34. Cela signifiait qu'ils n'avaient pas beaucoup de temps, ils devraient bientôt se rendre au circuit. Il y avait donc peu de chances que les deux pilotes dérapent, ils n'étaient pas complètement inconscients.

Il toqua à la porte.

Pas de réponse.

Le néerlandais tendit l'oreille, et perçut un léger bruit à l'intérieur de la pièce. De la musique. Charles était donc bien présent. Peut-être qu'il ne l'avait pas entendu. Il se mordit légèrement la lèvre, ne sachant pas vraiment quoi faire de plus. S'il toquait plus fort, il pourrait attirer l'attention. Trainer à l'étage Ferrari était déjà suffisamment risqué comme ça.

Soudain, un détail lui revint. Le monégasque lui avait donné le code de sa chambre. D'une main presque hésitante, il tapa les cinq chiffres qui le séparaient du brun, et un léger cliquetis lui apprit que la porte était déverrouillée.

Lentement, il s'introduisit dans la chambre.

-           Charles ? Il appela.

Pas de réponse.

Il referma la porte derrière lui et scanna la pièce du regard. Le grand lit y trônant était défait, et il rougit légèrement alors qu'une image le représentant ainsi que le pilote Ferrari y étant allongés faisait une apparition surprise dans son esprit.

Il pouvait même entendre le bruissement des draps malgré les douces notes de vieux rock qui emplissaient l'espace.

Perdu dans sa rêverie, le néerlandais ne réalisa même pas que le battant menant à la salle de bain venait de coulisser derrière lui. Il sursauta légèrement lorsqu'une main se saisit de la sienne et en se retournant, il tomba sur le regard pétillant qu'il avait tant désiré retrouver.

-           T'es venu, souffla le brun.

-           Pour toi, toujours.

La réponse lui avait échappé. Il se maudit intérieurement. Quel con. Il s'agissait d'un jeu un peu trop dangereux ; il ne pouvait en aucun cas se permettre de dire des choses pareilles à son rival.

Pas encore, du moins, lui souffla sa petite voix intérieure.

Charles rougit brusquement, et Max prit soudainement conscience de ce qu'il avait face à lui. Le monégasque, torse nu et uniquement vêtu d'un short de sport, lui offrait une vue tout à fait ravissante et inédite. Quelques gouttelettes glissaient impérieusement le long de ses mèches brunes, venant s'écraser contre son cou musclé avant de poursuivre leur chemin sur son torse, se frayant un passage à travers ses abdos sculptés et, pour les plus chanceuses d'entre elles, s'insérant dans la fente du V jusqu'à s'échouer sous le vêtement.

Le pilote Redbull déglutit, ensorcelé par la perfection du corps dont il traçait mentalement les moindres contours sans se cacher. Il ressentit une intense bouffée de chaleur le parcourir, l'une de celles qui vous dévore de l'intérieur, qui vous étreint et vous consume sans vous laisser aucune chance de survie.

-           La vue te plaît ?

Son regard rencontra de nouveau celui de Charles, qui lui adressait un sourire enjôleur. Ou joueur. Pour le néerlandais, cela ne faisait plus aucune différence.

-           T'es magnifique, il souffla.

De nouveau, il n'avait plus aucune maîtrise sur ses paroles. À ces mots, le monégasque sut que son plan avait fonctionné. Mais, une fois encore, il se retrouva désarçonné par la sincérité du champion du monde, son regard brûlant de désir et il se dit qu'ils étaient peut-être en train d'outrepasser leur propre jeu pour laisser place à autre chose.

Lentement, il guida la main de son rival jusqu'à sa hanche, qui ne se fit pas prier pour redécouvrir cette peau de son toucher, sans jamais le lâcher des yeux. Charles ne put que retenir son souffle alors que ces doigts légèrement rugueux parcouraient son corps avec une délicatesse infinie, créant un contraste saisissant avec la douceur de son propre épiderme.

Cet instant partagé avait quelque chose de nouveau, quelque chose de bouleversant ; le monégasque aurait été incapable de dire quoi, mais c'était bien là. Il pouvait le percevoir dans chacune des respirations de l'autre pilote, qui semblait embarqué dans un autre monde.

Leurs lèvres se rencontrèrent dans une parfaite harmonie, sans qu'il soit possible de définir qui des deux pilotes en était à l'initiative. Lorsque leurs bassins se heurtèrent, le corps de Charles commença tout doucement à sortir de sa torpeur, s'éveillant à mesure que leur échange gagnait en intensité.

Tout discernement avait quitté les lieux.

Soudainement, le monégasque en voulait plus. Plus de contact, plus de sensations nouvelles, plus de tout. L'entièreté de son corps réclamait Max, et il ne lui vint même pas à l'idée d'y résister. C'était comme s'il découvrait à nouveau ce qu'était le désir ; chacune de ses cellules s'enflammait sous le toucher du néerlandais, et l'envie d'y goûter à son tour lui retourna l'estomac.

Ses mains se frayèrent un chemin sous le tee-shirt du champion du monde ; et bien qu'il appréciât de pouvoir le toucher, ce n'était toujours pas assez. Il s'empara avec empressement des rebords du vêtement pour le passer au-dessus de la tête de Max, qui se recula légèrement pour l'aider.

Le pauvre morceau de tissu finit sa course à terre et ne tarda pas à être piétiné par les deux pilotes qui se dirigeaient maintenant vers le lit ; à reculons pour le néerlandais, qui s'échoua sur le matelas. Charles consentit à relâcher ses lèvres uniquement pour venir explorer sa mâchoire et sa gorge désormais exposée. Un léger râle échappa au blond qui ne l'entendait pas de cette oreille ; il se saisit des hanches de son rival et le fit basculer sur le côté pour inverser leurs positions.

Alors qu'il l'embrassait de nouveau, trois coups puissants retentirent en direction de la porte.

Max et Charles se figèrent instantanément, et tendirent l'oreille.

Trois nouveaux coups.

-           Charles ! Cria une voix féminine.

-           Merde. Ils jurèrent à l'unisson, chacun dans leur langue natale.

-           Charles ! La voix semblait désormais très énervée. Je sais que tu es là, j'entends de la musique !

-           Putain, on fait quoi ? Le néerlandais chuchota.

-           On l'ignore ? Le monégasque proposa.

-           Charles, je compte jusqu'à cinq et j'entre !

-           Silvia, attends ! L'intéressé cria. Je suis pas présentable !

-           Rien à foutre ! Un...

Paniqué, le pilote Ferrari se releva d'un coup, entrainant le champion du monde avec lui.

-           Deux...

-           Vite, va te planquer dans la salle de bain ! Il dit à l'attention du néerlandais.

-           Quoi ?

-           Trois...

-           Vite, vas-y !

Max ne se fit pas prier et courut en direction de la pièce désignée.

-           Quatre...

Il trébucha, et manqua de s'étaler par terre. Charles était désormais en apnée.

-           Cinq !

La porte coulissante se referma au moment où une tornade rousse déboula dans la pièce. La quarantenaire se dirigea tout droit vers son pilote, qui pria mentalement pour son salut. Elle le gratifia d'une tape à l'arrière de la tête en guise de bonjour, et lui lança un regard noir. Il allait passer un sale quart d'heure.

Bien qu'elle faisait une tête de moins que lui, le monégasque la trouvait absolument terrifiante.

-           T'es sérieux toi ? J'ai essayé de t'appeler dix fois. Dix fois, Charles !

-           Désol...

-           Tu sais quelle heure il est ? Elle l'interrompit.

Le brun grimaça, et la cheffe de communication pointa un doigt accusateur vers son torse. Sous la menace, il recula, jusqu'à être acculé contre la vitre de la chambre. 

-           Je te rappelle qu'on avait rendez-vous il y a vingt minutes ! Non seulement on a du contenu à tourner pour la chaîne, mais en plus tu as une course à gagner !

-           Silvia, je...

-           Silence ! J'ai pas fini. Si tu crois que sous prétexte que tu te rapproches enfin d'un championnat du monde, tu peux te permettre de te dérober à tes devoirs médiatiques, tu te trompes lourdement ! Je peux savoir ce que tu faisais ?

Un instant, le monégasque songea à ouvrir la fenêtre et se jeter dans le vide. La chute serait certainement moins douloureuse que ce qui l'attendait si sa collègue découvrait la vérité.

-           Je, j'ai juste pas vu l'heure passer. Il bégaya légèrement.

La rousse jeta un coup d'œil suspicieux à l'ensemble de la pièce, et son regard se bloqua un instant sur le tee-shirt de Max, toujours à terre. Charles remercia intérieurement l'Univers car, pour une fois, le néerlandais ne portait pas les vêtements à l'effigie de son écurie.

Mais son soulagement fut de courte durée.

-           Menteur, elle lâcha.

-           Quoi ?

-           Tu mens, Charles.

Son regard perçant le parcourut de haut en bas, et un désagréable frisson traversa le pilote.

-           Non, je...

-           Tu ne sais pas mentir. Je le vois dans tes yeux.

Un silence lui répondit. Charles ne savait plus où se mettre, et commença à se balancer légèrement d'un pied à l'autre, signe plus qu'évident de son malaise.

-           Bon, Silvia soupira. Elle est où ?

-           Qui ?

-           La fille !

La rousse se jeta presque au sol pour inspecter le dessous du lit.

-           Mais quelle fille ?

-           Ne me prends pas pour une idiote ! Je sais que tu étais avec quelqu'un ! Et j'espère que ce n'est pas une fille lambda que tu as trouvé au bar, parce que je te garantis que la dernière chose dont on a besoin c'est qu'une sextape de l'un de nos pilotes fuite !

Elle se dirigea à grandes enjambées vers un placard, et l'ouvrit brusquement. Charles paniqua.

-           Mais y'a pas de fille ici ! Je te jure !

Soudain, elle se stoppa et son visage s'illumina comme si elle avait été frappée par la grâce d'un ange. Son regard fit plusieurs allers-retours entre son pilote et la porte close de la salle de bain, et le monégasque sentit l'intégralité de son sang se faire la malle, le laissant blanc comme un linge.

-           Silvia, attends... Il appela faiblement, dans une vaine tentative d'éviter l'inévitable.

Sa collègue prit la direction de la pièce maudite, chacun de ses pas résonnant avec gravité, à l'image d'un bourreau s'apprêtant à actionner la guillotine. Lorsque sa main se saisit de la poignée de la porte, Charles crut qu'il allait s'évanouir.

Et lorsque le battant coulissa, Silvia crut décéder.

Devant elle se tenait Max Verstappen, torse nu.

-           Bonjour... Il tenta maladroitement.

Sous le choc, elle lui referma brusquement la porte au nez. La rousse resta figée sur place, et l'air commença à sérieusement lui manquer. Lentement, elle se retourna, et ses pas mécaniques la menèrent jusqu'au bord du lit, où Charles l'aida à s'asseoir. Il s'accroupit à ses côtés et posa une main se voulant rassurante sur son épaule. Elle lui jeta un regard scandalisé.

-           Quoi ? Il haussa les épaules. Max n'est pas une fille.

Sa collègue, au bord de l'apoplexie, prit de grandes inspirations dans une vaine tentative de reprendre le contrôle de son corps. Elle qui avait su gravir les échelons, s'imposer et survivre dans ce milieu de requins qu'était la Formule 1 ; elle allait lamentablement succomber à l'ultime connerie du monégasque.

Alors que le champion du monde les rejoignait timidement, elle n'en revenait toujours pas. Vraiment, il n'en loupait pas une, et elle était clairement sous-payée par rapport aux responsabilités qui pesaient sur ses épaules. Abasourdie, son regard navigua un moment entre les deux pilotes avant de se fixer sur le brun.

-           Charles ? Je peux savoir pourquoi diable Max Verstappen se trouve à moitié nu dans ta chambre d'hôtel, à quelques heures du Grand-Prix de Hongrie ?

-           Eh bien, le monégasque se gratta l'arrière du crâne, gêné. C'est pas vraiment ce que tu crois, mais...

-           Tu sais quoi ? Elle l'interrompit. Je crois que je ne préfère pas savoir.

Excédée, elle se pinça l'arrête du nez, et prit quelques secondes de réflexion, sous le silence religieux des deux hommes, qui appréhendaient la suite.

-           Ecoute, elle reprit. Je vais faire comme si je n'avais rien vu. Mais que ce soit la première et dernière fois ! Il est hors de question, je dis bien hors de question, que j'aie à gérer le plus gros scandale de l'histoire de la F1.

Le pilote Redbull soupira de soulagement, attirant l'attention de la rousse sur lui.

-           Et toi ! Elle se leva pour lui faire face, et déblatéra à toute vitesse. Ecoute-moi bien ! Tu prends tes cliques et tes claques, et tu te casses ! Et si par malheur quelqu'un t'aperçoit, je jure sur la tombe de ma grand-mère que les punitions que ton père t'infligeait quand t'étais petit seront une partie de plaisir à côté de ce que je te réserve ! Compris ? 

Le néerlandais hocha doucement la tête.

-           Charles, je t'attends dans le hall dans cinq minutes, elle acheva.

Lorsque la porte se referma derrière la rousse, Max et Charles échangèrent un regard complice et éclatèrent de rire.

_________________________________

Alors que le soleil commençait à décliner, le monégasque se tenait une fois de plus sur la plus haute marche du podium. La main sur le cœur, il respirait la fierté tandis que son hymne national retentissait. En scannant du regard la foule en contrebas, il repéra immédiatement des iris océan fixés sur lui.

Max était venu, une fois de plus.

S'il n'était pas à ses côtés, c'était parce que sa course ne s'était pas déroulée comme prévu. Suite à une collision avec son coéquipier, il avait été contraint à l'abandon, sa voiture ayant essuyé trop de dommages pour poursuivre le combat. Et malgré la frustration qu'il devait ressentir, il était là.

Pour lui.

Et cette constatation lui réchauffa le cœur d'une manière insoupçonnée.


_________________________________



Déjà le chapitre 6, ça grandit vite ces petites bestioles !

J'espère qu'il vous a fait rire, parce que moi je me suis tapé des grosses barres en l'écrivant.

Un peu de légèreté avant la suite, on va rentrer dans une partie de l'histoire un peu moins joyeuse... On peut pas faire du tout beau tout rose, après tout !

Maintenant que les choses commencent à devenir plus sérieuses entre nos deux pilotes, quelques problèmes vont se poser, je vous laisse deviner lesquels, c'est assez évident.

Le prochain chapitre sortira dans 2 semaines, je prends une semaine de pause pour m'avancer à nouveau dans l'écriture suite à quelques imprévus survenus dans ma vie.

Promis, je vous fais pas attendre plus longtemps !

Dans le chapitre 7, on s'envole en Belgique ! Max prend conscience de l'ampleur de ses sentiments, Charles en apprend davantage sur son rival ; un coup de fil les ramène brusquement sur terre et Daniel refait son apparition !

Prenez soin de vous les copains, et dites aux gens que vous aimez à quel point ils comptent pour vous, c'est important.

Des bisous ♥

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