this is me trying || Amour Su...

Por MenestrelSatan

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Suite à de terribles événements, Octavia et Ginny, deux meilleures amies aussi chaotiques que torturées, déba... Más

foreword
prologue
épisode un
épisode deux
épisode trois
épisode quatre
épisode cinq
épisode six
épisode sept
épisode huit
épisode neuf
épisode dix
épisode onze
épisode douze
épisode treize
épisode quatorze
épisode quinze
épisode seize
épisode dix-sept
épisode dix-huit
épisode dix-neuf
épisode vingt
épisode vingt-et-un
épisode vingt-deux
épisode vingt-trois
épisode vingt-quatre
épisode vingt-cinq
épisode vingt-six
épisode vingt-sept
épisode vingt-huit
épisode vingt-neuf
épisode trente
épisode trente-et-un
épisode trente-deux
épisode trente-trois
épisode trente-quatre
épisode trente-cinq
épisode trente-six
épisode trente-sept
épisode trente-huit
épisode trente-neuf
épisode quarante
épisode quarante-et-un
épisode quarante-deux
épisode quarante-trois
épisode quarante-quatre
épisode quarante-cinq
épisode quarante-six
épisode quarante-sept
épisode quarante-huit
épisode quarante-neuf
épisode cinquante
épisode cinquante-et-un
épisode cinquante-deux
épisode cinquante-trois
épisode cinquante-quatre
épisode cinquante-cinq
épisode cinquante-six
épisode cinquante-sept
AVERTISSEMENT
épisode cinquante-neuf
épisode soixante
épisode soixante-et-un
épisode soixante-deux
épisode soixante-trois
épisode soixante-quatre
épisode soixante-cinq
épisode soixante-six
épisode soixante-sept
épisode soixante-huit
épisode soixante-neuf
épisode soixante-dix
épisode soixante-et-onze
épisode soixante-douze
épisode soixante-treize
épisode soixante-quatorze
épisode soixante-quinze
épisode soixante-seize
épisode soixante-dix-sept
épisode soixante-dix-huit
épisode soixante-dix-neuf
épisode quatre-vingt
épisode quatre-vingt-et-un
épisode quatre-vingt-deux
épisode quatre-vingt-trois
épisode quatre-vingt-quatre
épisode quatre-vingt-cinq
épisode quatre-vingt-six
épisode quatre-vingt-sept
épisode quatre-vingt-huit
épisode quatre-vingt-neuf
épisode quatre-vingt-dix
épisode quatre-vingt-onze
épisode quatre-vingt-douze
épisode quatre-vingt-treize
épisode quatre-vingt-quatorze
épisode quatre-vingt-quinze
épisode quatre-vingt-seize
épisode quatre-vingt-dix-sept
épisode quatre-vingt-dix-huit
épisode quatre-vingt-dix-neuf
épisode cent
épisode cent-un
épisode cent-deux
épisode cent-trois
épisode cent-quatre
épisode cent-cinq
épisode cent-six
épisode cent-sept
épisode cent-huit
épisode cent-neuf
épisode cent-dix
épisode cent-onze
épisode cent-douze
épisode cent-treize
épisode cent-quatorze
épisode cent-quinze
épisode cent-seize
épisode cent-dix-sept
épisode cent-dix-huit
épisode cent-dix-neuf
épisode cent-vingt

épisode cinquante-huit

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Por MenestrelSatan

illustration :  la famille du bonheur (aka Mark, Octavia, Emma -me jugez pas, j'avais pas d'idée)

MARK

Un an plus tôt...

– Lame de 10, je demande.

L'infirmier de bloc me donne l'outil que je saisis sans lâcher des yeux la plaie de mon patient.

Les minutes passent sans que je ne m'en rende compte, trop concentrée sur ma tâche pour penser à autre chose. C'est le but du jeu : promettre à nos patients et à leurs familles que, l'espace de quelques heures, ils sont notre priorité.

J'entends la porte du bloc s'ouvrir et ma vision périphérique m'indique la présence de notre chef de chirurgie, un masque devant le visage.

– Mark ?

– Je suis un peu occupé Zach.

– Votre opération doit durer encore combien de temps ?

– Ce pauvre homme a une tumeur de la taille d'un raisin coincé entre son lobe occipital et pariétal, cela risque de me prendre encore quelques heures.

Zach se détourne et fait un signe de tête vers la salle pré-op. Sasha, la meilleure neuro que cet hôpital puisse avoir après moi, fait son entrée.

Je lui lance un regard, les sourcils froncés, et reporte mon attention sur le cerveau endommagé de mon patient.

– Docteur Rogers, reprend Zach. Je vais vous demander de vous éloigner immédiatement de votre patient.

Ma main arrête immédiatement de bouger en entendant le ton employé par mon supérieur. Zach ne m'appelle plus ainsi depuis la fin de mon internat. Il n'est pas là en tant qu'ami ou collègue, il est là en tant que supérieur.

– Puis-je connaître la raison d'un tel ordre ? je demande.

– Pas tant que vous aurez un bistouri dans les mains.

Sasha s'approche de moi et tend la main dans l'attention que je lui donne, ce que je ne fais pas. Je n'ai jamais abandonné le bloc, pas même après une garde de 38 heures, ni quand un dingue est entré dans l'hôpital avec un flingue comme dans une mauvaise série médicale. Ce n'est certainement pas aujourd'hui, alors que je suis au beau milieu d'une intervention que je prépare depuis des mois que je vais abandonner. Quoi qu'il se passe à l'extérieur du bloc, cela attendra. Je ne comprends même pas que Zach ait osé entrer dans bloc, il y a tout un tas de règles dans le milieu médical et la première est qu'il ne faut jamais interrompre une intervention.

– Docteur Rogers j'insiste.

– Insistez tant que vous voulez, cela ne changera rien.

Seul le silence me répond alors que tout le bloc retient son souffle. Rare sont ceux à oser s'opposer au chef. Je me le permets parce que Zach a été mon mentor et qu'on se connaît mieux que quiconque, il sait que je ne lâche pas l'affaire aussi facilement et je sais qu'il agira toujours en faveur de ses patients, de son personnel et de cet hôpital.

– Docteur Rogers, insiste-t-il. Je suis votre chef et si je vous dit de quitter ce bloc, vous le faites.

– À moins qu'une bombe soit sur le point d'exploser dans le bloc d'à côté, vous n'avez aucune chance de me convaincre de quitter le mien, je rétorque. Je suis la dernière chance de ce patient et j'ai promis à sa famille de faire tout ce que je pourrai pour l'aider alors je vous le dis une dernière fois : quelle que soit la crise, elle attendra.

Zach soupire et s'avance vers moi.

– Mark, dit-il à voix basse. Crois-moi, il faut que tu sortes de ce bloc.

– Je ne quitterai pas ce bloc Zach, ça ne sert à rien d'insister.

– Mark... me prévient Zach.

Je feins de ne pas l'entendre mais une autre voix retentit, coupant notre échange des plus tendus.

– Mark, fais ce qu'il te dit.

Je lance un regard à ma résidente, étonnée. Pour des raisons plus qu'évidentes (à savoir l'illégalité de notre relation), Hélène tient ses distances avec moi dans le bloc. Elle joue la parfaite petite étudiante et moi je joue le rôle du type qui n'en a rien à faire d'elle.

Même si personne n'ignore la nature de notre relation, on fait seulement tous semblant de l'ignorer.

Je marque une hésitation en voyant le regard d'Hélène et lève malgré-moi l'outil que j'ai en main. Elle hoche la tête et je fais un pas en arrière.

– Merci Docteur Rossea, commente Zach.

– Qu'est-ce qu'il se passe ? je demande, les yeux rivés sur Hélène.

– Mark, intervient Zach. Allons en parler dans mon bureau.

– Qu'est-ce qui lui est arrivé ?

Parce qu'il n'y a qu'une raison qui amènerait le chef à interrompre une opération d'une telle ampleur. Et si j'en crois l'inquiétude marquant le visage de ma résidente, quelque chose me dit que je ne vais pas apprécier le reste de cette journée.

Sasha tend la main et j'accepte avec énormément de mal de lui laisser le bistouri. Avec un peu de chance, la situation n'est pas aussi catastrophique que je le présage et je pourrai retourner à mon opération d'ici peu. Mais le silence qui saisit le bloc est trop inquiétant pour que je sois rassuré.

Je jette mes gants et mon masque et passe la porte de la salle pré-op, retirant mon calot et me tournant vers Zach :

– Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

– Nous avons reçu un appel du lycée Brookstone il y a une heure, m'informe Zach avec une froideur qui ne lui ressemble pas.

Zach n'est pas du genre à prendre des pincettes, avec personne. C'est l'une de ses nombreuses qualités en tant que chef. Mon niveau d'anxiété grimpe en flèche et je m'attends au pire.

– L'ambulance est arrivée il y a quelques minutes, m'informe Zach. Son état est critique, mais stable.

– Qu'est-ce qu'il s'est passé ? je répète.

– Ta fille... commence Zach, tendu. Elle a été trouvée inconsciente dans les toilettes du lycée.

Je m'apprête à demander plus de détails, parce qu'à ma connaissance, on n'emmène pas une ado aux urgences pour un simple malaise, d'autant plus que ce n'est pas le premier qu'elle fait.

– Mark, me coupe le chef. L'équipe te demande de rester à l'écart... C'est vraiment pas beau à voir mais Liam va tout arranger.

– Liam ?

Qu'est-ce que le chirurgien plastique en chef a à voir avec tout ça ?

Des centaines de questions tourbillonnent dans mon esprit et il me faut quelques secondes pour les trier. La première d'entre elles étant :

– Qu'est-ce qu'elle a fait ? Elle est tombée ? On l'a poussé et elle s'est cognée ?

J'expose mes autres théories mais Zach me rappelle à l'ordre.

– Mark...

La manière dont il cherche à arrondir les angles me plonge dans une profonde confusion. Il pousse un profond soupir avant de reprendre :

– As-tu déjà eu connaissance d'éventuels épisodes dépressifs chez ta fille qui l'auraient poussé à se scarifier ?

Je fais un pas en arrière, frappé par sa question.

– Bien sûr que non voyons, je réponds en pouffant. Enfin Zach, c'est ridicule ! Octavia a passé la moitié de sa vie dans cet hôpital, elle sait très bien que ce genre de pratiques fait plus de mal qu'autre chose, qu'il y a un risque d'infection énorme et-

Et je commence à comprendre.

– Zach, qu'est-ce qui est arrivé à ma fille ?

– Les secours nous ont dit qu'ils l'avaient trouvé inconsciente, une profonde incision partant du poignet au muscle rond pronateur.

– Non, je le contredit en secouant la tête. C'est impossible. Elle a pas pu faire ça.

– Le traumato en charge du dossier m'a dit qu'elle avait perdu beaucoup de sang et qu'elle avait également une commotion cérébrale, elle a dû se cogner le front en tombant au sol mais il m'a assuré qu'elle était stable et que...

– Elle a pas pu faire ça, je répète. Elle...

Le choc me foudroie et je m'appuis contre le lavabo pour ne pas m'effondrer. Des centaines d'autres questions s'ajoutent à celles déjà présentes et il me faut toute ma volonté pour ne pas me précipiter vers les urgences pour m'assurer que tout ira bien.

Même si je ne vois pas comment aller choses pourraient bien à nouveau.

Nous avons une interdiction formelle d'approcher nos proches lorsqu'ils sont dans un état critique, mais qui pourrait rester assis à attendre bien sagement dans une salle d'attente alors que son enfant est en danger ?

C'est seulement à ce moment que je réalise l'ampleur des dégâts.

– Pourquoi ? je demande, la voix tremblante. Pourquoi est-ce qu'elle a...

– Mark, tu devrais aller prendre l'air.

– Non, je réponds, catégorique. Je veux savoir ce qui est arrivé à ma fille alors tu vas tout me dire Zach.

– Je n'en ai pas le droit, réplique-t-il.

Je prends une grande inspiration pour me retenir de me jeter sur mon chef de chirurgie pour le menacer de tout me dire.

– Qu'est-ce que je n'ai pas le droit de savoir ?

Je crains le pire... Qu'est-ce qui pourrait être si grave pour qu'on ne puisse me le dire ?

– Zach ?

– Les forces de l'ordre sont dans mon bureau, affirme-t-il d'une voix incertaine. Ils veulent te parler.

Putain mais c'est quoi ce bordel ?

– Et Emma, elle est où ?

Cette fois, la peur s'immisce dans le regard de mon chef de chirurgie qui se contente de répondre :

– Je n'ai pas le droit de répondre à cette question.

– Alors qu'est-ce que tu peux me dire d'utile bordel ?

Le regard de Zach dévie vers le bloc, dont la plupart des médecins sont tournés vers nous.

– Suis-moi, affirme Zach.

J'obtempère avec difficulté.

Marcher jusqu'à son bureau me demande un véritable effort qui devient plus difficile encore lorsque je passe devant la porte des urgences. Le besoin d'ouvrir cette porte au risque de foutre en l'air ma carrière me saisit et il me faut toutes forces pour continuer ma route.

Zach ouvre la porte de son bureau et je découvre deux agents de police.

– Monsieur Rogers ? m'interpelle l'un des agents en me tendant sa main. Je suis l'agent Watts, et voici mon collègue de la brigade de protection des mineurs, l'agent Harris.

– Docteur Rogers, je rectifie par automatisme en saluant les agents.

Je reste interdit un moment, préférant garder pour moi le flot de pensées qui se bouscule dans mon esprit.

– Docteur Rogers, reprend l'agent Watts en sortant une photo de son dossier. Pouvez-vous identifier cet individu ?

Je prends instinctivement la photo, et je sens toutes les cellules de mon corps se contracter en le reconnaissant. L'état d'Octavia, l'absence de sa mère, les flics, la réaction plus qu'étrange de mon boss, les pièces du puzzle commencent à s'assembler et j'espère très sincèrement que c'est mon job et toutes les choses que j'ai pu y voir qui me jouent un tour.

– Oui, je réponds, essayant de masquer mon impatience certaine. Il s'agit de Gabriel Pierce, le compagnon d'Emma.

Je leur rends la photo, la main légèrement tremblante sous l'effet de la colère qui commence à se mêler au choc.

– Docteur Rogers, reprend l'agent Watts. En premier lieu, je vais vous demander de conserver votre calme.

– Je pense que j'arriverais mieux à conserver mon calme si vous me disiez ce qu'il se passe directement au lieu de jouer à votre ridicule jeu de piste.

– Mark ! me rappelle à l'ordre Zach.

– C'est bon, intervient l'agent Harris. Pouvez-vous nous laisser ?

– Je préfère pas, répond mon boss, les yeux rivés sur moi.

Je ne suis pas d'une nature violente. Impulsive, oui, mais violente non. La réaction de Zach en dit long sur la gravité de la situation.

Les deux agents échangent un regard avant que le second ne reprenne :

– Docteur Rogers, avez-vous déjà eu écho d'un quelconque comportement inapproprié que le compagnon de votre ex-femme aurait pu avoir envers votre fille ?

– Je pense que si c'était le cas, il serait déjà six pieds sous terre, je réplique froidement.

– Mark... me prévient Zach.

Nouvel échange de regards entre les deux agents.

– Docteur Rogers... reprend doucement Harris. Suite à l'accident de votre fille, nous avons eu accès au dossier du psychologue scolaire qui la suit et certains éléments nous laissent à penser que...

– Le dossier, je le coupe.

– Pardon ?

– Je ne veux pas vous l'entendre dire, je réponds. Je veux voir ce dossier.

– Monsieur Rogers, reprend Harris. Vous n'êtes pas autorisé à...

– Vous êtes sur MON lieu de travail, où ma fille qui vient visiblement de commettre une tentative de suicide s'apprête à entrer au bloc, alors vos autorisations, j'en ai rien à foutre !

Ils échangent un regard et Harris hoche la tête d'un signe positif. Son collègue me tend le dossier que je prends sans aucune douceur. Mon regard s'assombrit à mesure que je le parcours et demande avec tout le calme dont je dispose :

– Puis-je savoir pourquoi aucun de ces éléments n'a été porté à ma connaissance ? Ou à celle d'une assistante sociale ?

– Il semblerait... commence Watts.

– Fermez-là, je le coupe.

Je ferme les yeux pour me retenir de lancer le premier objet qui se trouve à ma disposition sur ces types.

– Puis-je savoir pourquoi ce dossier n'a pas été traité en temps voulu ? je demande. Et comment se fait-il que je n'ai pas été informé du signalement qui a été fait il y a des mois ?

Les deux agents commencent à danser un pied sur l'autre, mal à l'aise.

– L'informateur était anonyme, m'explique Harris. De nombreuses personnes font ce genre de signalements mais sans preuve...

– Pourquoi je n'ai pas été mis au courant dès la seconde où le dossier a été créé ? je continue. Pourquoi personne n'a envoyé une assistante sociale chez Emma pour vérifier les dires de cet informateur ? Pourquoi vous avez ignoré les "suspision d'agression sexuelle sur mineur par un membre intra-familial" ?!

– Le dossier a été classé sans suite après un entretien avec le psychologue scolaire de votre fille, répond Watts d'une petite voix. Il semblerait qu'il n'y ait aucune preuve permettant de prouver une quelconque culpabilité et que, par conséquent, le dossier n'ait pas été pris au sérieux...

– Et bien j'espère que vous prenez l'affaire au sérieux maintenant, je rétorque. Soyons certains que mes avocats, eux, le prendront au sérieux.

– Mark, intervient Zach. S'il-te-plait, reste calme.

L'audace.

– Sachez que votre colère est légitime, affirme Harris.

– Oh merci beaucoup, je réplique sarcastiquement. Je n'ai pas besoin de vous pour le savoir.

– Docteur Rogers... commence Harris, la mâchoire serrée. Plusieurs démarches s'offrent à vous et...

– Et cet entretien s'arrête ici, je le coupe. Croyez-moi, mieux vaut pour vous qu'il s'arrête ici.

– Docteur Rogers, avec tout le respect que je vous dois, nous n'avons pas terminé, me contredit Watts.

– Au contraire, je réponds. À moins que vous soyez prêt à sortir votre arme pour m'immobiliser, ce que vous faites visiblement mieux que votre foutu job, cet entretien s'arrête ici.

Sans un mot de plus, je quitte la pièce, le dossier toujours en main.

***

– Mark, murmure Hélène en posant une main sur mon épaule. Tu ne pouvais pas savoir...

Je me dégage de sa prise d'un mouvement de l'épaule, les yeux rivés sur le bloc opératoire.

– J'aurais dû le voir, je murmure, plongé dans mes pensées les plus sombres. J'aurais dû comprendre que quelque chose n'allait pas.

Je marque une pause avant d'ajouter :

– J'ai été négligeant... absent... C'est de ma faute.

– Elle tient de toi Mark, me contredit Hélène. Vous êtes aussi doués l'un que l'autre pour cacher ce que vous ressentez.

– Mais j'aurais dû...

– Tu sais très bien qu'on met des années, parfois même des décennies à identifier les cas de ce genre. Même avec la meilleure volonté du monde, tu n'aurais rien pu faire.

– J'aurais dû me battre pour avoir sa garde, je la contredis. J'aurais pu refuser certaines interventions ou au moins être plus... présent.

Elle ne répond pas. Nous savons tous deux que rien ne me fera jamais changer d'avis.

– Sa mère le savait... je souffle. Elle savait et elle a rien fait...

– Peut-être qu'elle était sous une emprise psychologique ou dans le déni, commence Hélène, cherchant un comportement logique à cette femme.

– Elle a dit qu'il ne s'était rien passé de physique donc que ce n'était pas si grave, je continue, abasourdie. Elle a comparé ça à notre divorce, lui disant que c'était pire à vivre que son pédophile de mec ait des "sentiments" pour sa fille... Mais qui fait ça ?

La salle d'observation était pleine quand l'opération a débuté. Je suppose qu'à l'heure actuelle, l'hôpital entier est au courant de ce qu'il se passe ici. La pièce s'est vidée à l'instant où j'y ai mis les pieds et heureusement. Je doute que j'aurais pu supporter la présence de quiconque dans un moment pareil.

– Son téléphone était sur écoute... je continue. Et elle trouvait ça normal... Et a osé le défendre...

La main d'Hélène se pose sur la mienne et je ferme les yeux pour essayer de contrôler le tremblement qui s'empare de moi. Il me faut quelques minutes pour descendre et je me laisse tomber sur la chaise derrière moi.

– Mais qu'est-ce que ce que je suis censé faire... je murmure dans un souffle, complètement abattu.

– Mark... murmure Hélène en prenant mon visage dans ses mains pour me forcer à lui faire face. On va y aller par étape, d'accord ? Tu vas te mettre en disponibilité et prendre le temps de t'occuper de ta fille. Ensuite tu vas prendre le meilleur avocat de la région et tu vas envoyer cette pourriture en taule...

Elle marque une pause avant d'ajouter :

– Vous survivrez à tout ça.

Le chirurgien plastique lève les yeux vers la salle d'observation et hoche la tête. Je laisse échapper un soupir de soulagement et me penche en avant pour cacher mon visage dans mes mains.

– Mark...

– Quoi encore ?

– Elle est intelligente, du genre vraiment intelligente, continue Hélène. Elle a passé beaucoup de temps ici, elle m'a même assisté l'année dernière aux urgences lors de l'attentat du Royal Center...

– Et alors ? je soupire.

– Alors elle sait qu'une entaille au bras met plus de temps à être fatale qu'une entaille à carotide, affirme Hélène. Si elle voulait vraiment en finir, elle...

– Elle ne se serait pas entaillée le bras... je complète.

Je ferme les yeux, et j'entrevois enfin une lueur d'espoir.

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