GAME - Charles Leclerc/Max Ve...

By RedBoulette

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« Le premier de nous deux qui embrasse l'autre a perdu. » Il n'était un secret pour personne que les tensions... More

GAME
1 - MONTREAL
2 - ABOUT LAST NIGHT...
3 - BARCELONA
4 - SPIELBERG
6 - BUDAPEST
7 - SPA FRANCORCHAMPS
8 - ZANDVOORT
9 - KELLY
10 - ANOTHER TIME

5 - SILVERSTONE

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By RedBoulette



- CHAPITRE 5 -

SILVERSTONE


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♪ : Someone To You - Banners

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Charles ne cessait de repenser au moment que lui et Max avaient partagé dans sa driver room la semaine passée. Bien que l'intensité du désir qu'il y avait ressenti l'avait pris de court, il y avait longuement réfléchi les jours suivants et était parvenu à la conclusion que ce n'était pas si grave. Après tout, ce n'était qu'un jeu. Cela lui était tombé dessus sans prévenir, il ne pouvait pas dicter ses propres envies et il ne faisait de mal à personne.

Bien qu'il n'avait jamais prêté une attention particulière au corps masculin, force était de constater que Max Verstappen lui faisait de l'effet.

Et si cela lui faisait du bien, il n'y voyait pas d'inconvénient. Tant que la situation demeurait sous contrôle, c'est-à dire que personne n'était au courant et que cela ne compliquait pas les choses vis-à-vis du championnat, il n'y avait pas de problème. Si les choses devaient aller plus loin avec le néerlandais, il se laisserait probablement tenter par l'expérience. Après tout, on a qu'une vie. Et s'il ne se sentait pas d'aller plus loin, il le dirait clairement. Il savait qu'il pouvait faire confiance à Max et qu'il ne ferait jamais rien sans son accord.

Puis il fallait bien avouer qu'avoir ce genre de rapports avec son adversaire, c'était grisant.

Ce jeudi après-midi, c'est avec impatience que le monégasque débarqua sur le circuit de Silverstone. Il savait qu'il retrouverait le triple champion du monde dès la première conférence de presse, c'était donc une belle après-midi en perspective. Il hésitait toutefois à relancer le jeu, ne sachant pas vraiment comment s'y prendre cette fois-ci. Le coup des clins d'œil avait fonctionné une fois, mais il devait trouver un moyen de se renouveler.

En entrant dans la salle de presse, il repéra immédiatement une place libre aux côtés de l'objet de ses pensées et s'y dirigea, sous le regard étonné de Pierre qui s'attendait plutôt à ce qu'il vienne s'installer à côté de lui.

En réalité, Charles n'y avait même pas pensé. Toute son attention était dirigée vers Max, qui ne l'avait pas vu arriver, les yeux rivés sur l'écran de son téléphone, une moue presque boudeuse sur le visage. Le monégasque sourit, voyant là une ouverture. Comme la semaine passée, il attrapa son téléphone au vol et s'assit à ses côtés, riant de la surprise du néerlandais, qui se redressa vivement.

- Hé ! Il héla.

En voyant qu'il s'agissait de Charles, ses traits s'adoucirent.

- Oh, salut Charlie. Aurais tu l'amabilité de me rendre mon téléphone ?

- Mh, le monégasque feint la réflexion, je ne sais pas, peut-être que je pourrais aller sur Instagram et poster une...

- T'as pas intérêt, Max l'interrompit.

Le pilote Ferrari se rapprocha, afin que personne ne puisse les entendre, et chuchota sur le ton de la provocation :

- Sinon quoi, Maxy ?

Le néerlandais sentit très clairement son cœur louper un battement. Ce n'était donc pas qu'une expression ; cela pouvait vraiment arriver ailleurs que dans les films de Noël et les romans à l'eau de rose. Il aurait juré que, l'espace d'une demi seconde, son cœur avait cessé de battre. Les mots du monégasque, associés à son regard perçant, l'avaient traversé telle la foudre pourfendant un pauvre arbre qui n'aurait rien demandé.

Ok, il délirait complet. Il fallait absolument qu'il se ressaisisse. Heureusement pour lui, il était le roi de la répartie.

- Sinon, je devrais le récupérer par la force, il répliqua automatiquement.

Ce fut au tour de Charles d'être soufflé. Bien fait pour lui. Il profita de cet instant de battement pour se saisir du poignet du monégasque et récupérer son téléphone. Devant le regard faussement outré qu'il lui jeta, il ne put s'empêcher de rire et de tendre un bras pour lui pincer une côte. Le brun se recroquevilla légèrement sur le côté, par réflexe, et laissa échapper un rire à son tour.

Un chatouilleux ? Intéressant. Max se promit de conserver précieusement cette information dans un coin de son esprit.

- On va commencer la conférence !

Les deux pilotes se tournèrent immédiatement vers la petite femme brune qui venait de prendre la parole au micro. Ils se réinstallèrent bien confortablement au fond du canapé, se retenant de rire, sous les yeux amusés des autres pilotes présents qui n'avaient pas loupé une miette de la scène. Il était évident pour chacun que ces deux-là s'étaient rapprochés depuis plusieurs mois ; seulement, ils n'étaient habituellement pas si démonstratifs dans leur comportement l'un envers l'autre.

Seul Pierre ne fut pas amusé. Il fronça les sourcils, se remémorant instantanément la manière dont le champion du monde s'était interposé entre lui et son ami deux semaines auparavant en Espagne. Quelque chose lui échappait, mais impossible de savoir quoi.

Un premier journaliste prit la parole, lançant les hostilités.

Pour notre duo préféré, la suite de la conférence ne fut que jeux de regards et sourires échangés, à l'image d'un flirt adolescent. Max s'y découvrit d'ailleurs un nouveau passe-temps : analyser tous les petits tics corporels du monégasque. C'était, à son goût, bien plus passionnant que d'interagir avec les médias. Sa jambe gauche qui tremblotait légèrement lorsqu'il s'ennuyait, sa manie de toucher le bord de sa casquette et de baisser la tête lorsqu'il était gêné, ses fossettes accentuées par un petit sourire lorsque leurs regards se croisaient... Il était incapable de se concentrer sur autre chose que le charme évident de l'homme à ses côtés.

Son attention doubla au moment où Charles se tortilla légèrement pour extraire son téléphone de sa poche. Lorsque l'écran s'alluma, il ne put s'empêcher d'y jeter un coup d'œil par curiosité. Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il découvrit que, par-dessus son fond d'écran représentant les membres de sa famille, ses propres points au championnat étaient affichés.

Max Verstappen, 158pts. Classement : 2ème.

Le néerlandais sourit en détournant le regard. Il ne savait pas si le fait que le pilote Ferrari garde un œil constant sur sa position au classement était adorable ou affreusement représentatif de la rivalité qui les liaient.

Inconsciemment, il penchait plus pour la première option.

- Ma question est pour Max. Pensez-vous pouvoir gagner sur ce circuit ?

L'interpellé soupira, longuement. Fini de rêvasser, le devoir l'appelait. Agacé par l'aspect ridicule de la question qui lui était adressée, il répondit :

- Je pense pouvoir gagner sur n'importe quel circuit.

À ses côtés, Charles éclata doucement de rire, produisant le plus beau son qu'il n'ait jamais entendu ; une mélodie si agréable, si douce et chaleureuse qu'il donnerait n'importe quoi pour l'entendre à nouveau. Si Max avait été paranoïaque, il aurait sans doute cru que le monégasque usait de sorcellerie. Cependant, il était une personne relativement sensée, et dut se rendre à l'évidence.

Il était sérieusement piqué.

Le champion du monde accueillit la fin de la conférence de presse avec un soulagement à peine dissimulé. Il se dirigea rapidement vers la sortie, Charles sur les talons, et dès qu'ils furent suffisamment en retrait de l'agitation environnante, il ralentit et saisit doucement le bras du monégasque. Il se pencha vers lui et glissa à son oreille :

- Le premier de nous deux...

Et c'était reparti pour un tour. Le brun sourit, et tout en poursuivant sa marche, réduisit autant que possible la distance entre leurs corps sans que cela ne paraisse suspect d'un point de vue extérieur. Il chercha le regard bleuté de son rival et, lorsqu'il le rencontra, lui chuchota :

- Défi accepté.

Le soir même, Max afficha à son tour les points au classement de Charles sur son fond d'écran. Juste pour surveiller la concurrence, se dira t-il.

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Durant toute la journée du vendredi, Max peina à maintenir sa concentration. Lui qui, habituellement, n'avait aucun problème à mobiliser toute son attention vers son travail de pilote, se trouvait méconnaissable. Ses pensées, ses émotions et chaque fibre de son être semblaient être possédées par un certain Charles Leclerc.

Son prénom, son image, sa voix résonnaient constamment dans son esprit, parallèlement à la réalité. Si, de l'extérieur, on ne pouvait que légèrement percevoir ce changement et croire à de la fatigue ; intérieurement, Max était en pleine combustion. Consumé par un désir trop ardent et des sentiments profonds, soudains, inexpliqués, qui ne faisaient qu'interférer avec son bon fonctionnement.

Si toute cette histoire prenait un tournant inattendu, voire presque effrayant ; Max Verstappen était un compétiteur acharné. Il ne reculait devant rien, et certainement pas devant ses propres envies. Il aimait plus que tout l'adrénaline, l'enjeu et le risque ; il s'agissait même d'une nécessité, sans quoi sa vie ne valait, à son goût, pas la peine d'être vécue.

Ainsi plutôt que de reculer, il choisit de foncer tête baissée, avide de tester ses propres limites.

Chaque prétexte était bon pour se rapprocher physiquement de sa cible et l'atteindre ; et n'importe quelle excuse était adoptée pour entrer en contact avec le corps de Charles. Une main se posant gentiment au creux de ses reins pour l'emmener discuter un peu plus loin, une discrète pression sur la nuque lors d'une accolade amicale, une légère caresse survolant son avant-bras... Le blond n'était pas avare d'attentions envers l'autre pilote.

Il était loin d'être idiot, il savait pertinemment que le monégasque était sensible à son contact, et en jouait. Max se nourrissait de toutes les réactions de Charles : ses sourires timides, ses rougissements à peine masqués, sa surprise, son assurance, ses hésitations et sa beauté ; il en était insatiable.

Mais ce qu'il préférait par-dessus tout, c'était admirer ses yeux émeraude et la multitude de nuances qu'ils étaient capable d'exhiber selon les circonstances. Chaque fois que leurs regards se croisaient de près ou de loin, il pouvait deviner sans peine que le brun était déstabilisé, et il en retirait une satisfaction infinie.

Même le samedi après-midi, lorsque ses pieds touchèrent à nouveau le sol après la qualification, Max ne perdit pas de vue cet objectif. Il prit tout de même le temps d'aller féliciter son ami Lando d'avoir décroché la deuxième pole position de sa carrière avant de se diriger vers Charles, arrivé deuxième, qui patientait déjà au niveau de la zone média.

Comme à leur habitude, ils prirent le temps de débriefer la session qui venait de s'écouler, sous l'œil amusé des journalistes qui ne manquaient jamais d'immortaliser leurs échanges. Lorsque le pilote McLaren les rejoignit, ils s'écartèrent à contre-cœur pour lui laisser la place centrale.

Si Max serait volontiers resté à proximité du pilote Ferrari, il vit pour autant une alléchante opportunité se dessiner lorsque celui-ci vint passer un bras dans le dos de l'anglais pour la photo. Faisant de même, il en profita pour caresser la main du monégasque, qu'il sentit tressaillir.

Ce qu'il n'avait pas anticipé, c'était que Charles était tout aussi joueur que lui. Le monégasque lui pinça fortement la paume de la main, et il lui lança un regard outré. Il voulait jouer ? Ainsi soit-il ! Max était d'humeur aventureuse. Il se pencha légèrement pour étendre son bras et vint lui pincer les fesses. Le brun se tendit instantanément, mais ne perdit pas une seconde pour répliquer de la même manière.

Une bataille silencieuse s'engagea, et les deux rivaux ne purent retenir un sourire de fleurir sur leurs lèvres, jusqu'à ce que Lando sursaute vivement.

- Aouch ! Il cria.

Il se tourna brusquement vers ses compagnons, et enchaîna :

- Qui m'a pincé les fesses ?

Oups.

Max et Charles échangèrent un regard mi-amusé, mi-paniqué avant d'éclater de rire. Le néerlandais se jeta sur le pilote McLaren pour lui ébouriffer les cheveux.

- C'est le prix à payer pour nous avoir pris la pole, il lui glissa d'un air malicieux.

- Une sorte de bizutage, le monégasque enchaîna.

- Attends de voir ce qui t'attends si tu gagnes demain !

Le rire de l'anglais s'éleva à son tour, sous le regard complice des deux autres pilotes. Ils s'en étaient bien sortis pour cette fois. Heureusement que Lando, trop happé par son bonheur, avait avalé leurs paroles sans rien remettre en question.

Le soir-même, la vidéo de cet instant fit le tour des réseaux sociaux, traversant le monde entier de parts en parts, au grand plaisir des fans, ravis de l'entente qui semblait unir les pilotes du haut du classement ; ils étaient encore loin de se douter de ce qui se cachait derrière ces images.

Max avait pris l'habitude, avant de se coucher, de jeter un petit coup d'œil aux publications les mentionnant lui et Charles. C'est ainsi qu'il tomba sur une photo prise à la sortie de la conférence de presse. Un magnifique tableau, selon lui, où les deux pilotes échangeaient un regard intense, puissant, où il percevait sans peine la tension qui les liaient. Il contempla l'image pendant un long moment, fasciné, lorsqu'un nom attira son attention sous la publication.

Kelly Piquet.

Kelly avait liké.

Kelly avait vu cette photo.

Kelly connaissait Max, et était loin d'être bête. Si trop d'images de ce genre continuaient de circuler, il faudrait peu de temps avant qu'elle ne se doute de quelque chose.

Cela lui fit l'effet d'une douche glacée.

Le néerlandais réalisa subitement l'ampleur du pétrin dans lequel il était entrain de se fourrer. Il était comme pris au piège au milieu de sables mouvants ; d'un côté se trouvant son attirance inévitable pour Charles, et de l'autre côté sa vie d'avant ; sa famille, Pénélope, Kelly.

Au même moment, son téléphone vibra dans sa main, indiquant un message du pilote Ferrari.

Charles : Demain 9h à l'entrée du paddock ?

Rien d'inhabituel, en soi. Il leur arrivait régulièrement d'arriver ensemble sur le circuit. Sans réfléchir, il répondit positivement. Il mourrait d'envie de passer du temps avec lui.

C'était mal. Tout ce qu'il faisait, tout ce qu'il ressentait, c'était mal. Mais c'était plus fort que lui. Il était attiré par le monégasque comme un oiseau obnubilé par la lumière du soleil couchant.

En espérant qu'il ne s'y brûle pas les ailes. 

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- Max !

L'interpellé sourit. Charles était mignon, à l'appeler ainsi à travers la foule pour lui faire savoir où il se trouvait. Cependant, Max n'en avait pas eu besoin ; il était capable de repérer le brun à des dizaines de mètres au milieu des personnes se pressant pour pénétrer dans l'enceinte du paddock.

Un superpouvoir, en quelque sorte.

Lorsqu'il parvint enfin à son niveau, tout le reste s'effaça. En se mettant en marche, ils entamèrent une discussion plus tranquille qu'à l'accoutumée ; à voix basse, presque intime, bien que l'objet de leur échange ne fût autre que la course à venir.

Le néerlandais se trouvait incapable de l'expliquer, mais quelque chose avait changé entre eux, quelque chose d'impalpable, qui se trouvait dans l'atmosphère et qui l'enveloppait agréablement. La présence du monégasque à ses côtés avait le don de l'apaiser jusqu'au plus profond de son être.

Il suffit que leurs regards s'accrochent une fois pour qu'ils ne soient plus capables de se détourner l'un de l'autre. Max se perdait avec plaisir dans les yeux expressifs du pilote Ferrari ; toute son âme et ses émotions semblaient s'y refléter, il en était fasciné.

- Max, tu m'écoutes ?

Merde. Il était allé un peu trop loin dans sa rêverie. Prit d'une impulsion soudaine, il se saisit doucement du bras du monégasque et vint lui chuchoter à l'oreille :

- J'ai très envie de t'embrasser.

Charles se figea, stupéfait. Les mots du néerlandais lui firent l'effet d'un électrochoc. C'était la première fois que l'autre pilote verbalisait clairement son désir, et cela rendait la chose beaucoup plus réelle. Cela faisait il toujours partie du jeu ? Il aurait aimé penser que oui, et pourtant, sa petite voix intérieure lui glissa que, peut-être, il s'agissait d'un peu plus que ça.

Pour autant, il ne fit pas marche arrière. Il était curieux. Et légèrement excité, s'il devait être honnête avec lui-même.

- Alors, fais-le, il répondit sur le même ton. Mais pas ici. Rejoins moi dans les toilettes réservées aux pilotes, au fond de la pit lane. Dans dix minutes.

Pas très sexy, mais c'était tout ce qu'il avait trouvé sur le moment.

Max était soufflé. Devant l'air surpris du brun, il avait craint d'avoir franchi une limite. Il ne s'était certainement pas attendu à un tel dénouement, même s'il l'avait fortement espéré.

Alors que Charles s'éclipsait de l'autre côté du paddock, il se mit en mouvement, accélérant le pas. Il pria tous les dieux qu'il connaissait pour que personne ne vienne l'interpeller durant les dix prochaines minutes.

Heureusement pour lui, ce ne fut pas le cas. Les étoiles étaient alignées.

Il consulta sa montre de nombreuses fois, impatient. Pour la première fois, il prit conscience de la lenteur à laquelle s'écoulait chaque seconde, comme si le temps lui-même avait pour volonté de le torturer.

Lorsque l'heure convenue arriva, il se tint immobile devant la porte des toilettes, hésitant.

Et si quelqu'un d'autre était à l'intérieur ? Il aurait l'air bien con.

Pour dissiper le doute, il toqua timidement à trois reprises. Il perçut du mouvement à l'intérieur de la pièce, puis la voix du monégasque se fit entendre dans un chuchotement.

- Mot de passe ?

- Charles Leclerc est stupide.

Un rire cristallin s'éleva en réponse à la répartie du champion du monde, puis la porte s'entrouvrit. Le néerlandais s'y engouffra, et la verrouilla immédiatement.

- Personne ne t'a vu entrer ? Le brun murmura.

- Personne.

- Parfait, il sourit.

Max ne perdit pas plus de temps ; il avait déjà suffisamment attendu. Il entoura la taille du monégasque d'un bras et l'embrassa avec empressement. Le parfum légèrement boisé que portait le brun l'enivra instantanément ; rien à dire, c'était bien meilleur que de sentir l'alcool ou la sueur résultante d'un Grand-Prix.

Lorsque le monégasque s'accrocha à ses avant-bras, il le fit reculer jusqu'à buter contre l'unique lavabo de la pièce, sans jamais lâcher ses lèvres. Il rapprocha autant que possible leurs deux corps, comme s'il souhaitait fusionner avec son rival, qui prenait part au baiser avec autant d'ardeur que lui.

Mais ce n'était pas assez.

Désireux de contact, Max faufila ses mains sous le tee-shirt de Charles, caressant avidement chaque centimètre de peau à sa portée, du dos aux abdos en passant par la taille fine et musclée de l'autre pilote, qui commençait à sérieusement manquer d'air.

Lorsqu'il se recula légèrement pour reprendre son souffle, le néerlandais plongea immédiatement dans son cou, l'embrassant de nombreuses fois avec autant d'appétit que lorsqu'il s'emparait de ses lèvres. Inconsciemment, le monégasque pencha légèrement sa tête pour lui laisser un libre accès et laissa échapper un gémissement à peine audible, mais suffisant pour que le champion du monde le perçoive.

Il entrouvrit les yeux et rencontra ses propres iris orageuses dans le miroir situé derrière son rival, et ses lèvres si proches de la nuque du brun qui semblait presque s'offrir à lui.

Cette vision l'électrisa.

Une violente envie d'arracher ce polo Ferrari le prit aux tripes ; heureusement, il lui restait un semblant de lucidité ; il n'en fit rien. À la place, il se contenta d'embrasser de nouveau un Charles complètement submergé par ses émotions, qui s'agrippa à ses cheveux pour approfondir leur échange.

Soudainement, le monégasque prit conscience de l'éveil bien avancé d'une certaine partie de son corps, et découvrit malgré lui que Max était dans le même état. Il se saisit délicatement de son visage et recula à contre-cœur. Il laissa son front reposer contre celui du blond et un silence apaisant les entoura, leur laissant le temps de reprendre calmement leur souffle.

- Max, il chuchota. Il faut qu'on s'arrête là.

Le pilote Redbull se tendit mais ne répondit pas, appréhendant la suite.

- J'ai rendez-vous avec mon physio, et on a une course à mener.

Il soupira de soulagement. Un instant, il avait cru que Charles souhaitait mettre fin à leur jeu. Lui se sentait incapable d'arrêter.

- Ouais, t'as raison, il souffla. On devrait y aller. Sors en premier, j'attendrais un peu.

Le monégasque pressa affectueusement ses lèvres contre la joue de l'autre pilote, et lui glissa à l'oreille :

- On est à égalité, maintenant. Deux partout.

Max rit doucement, et se recula pour libérer le passage. Il ne se sentait pas d'humeur à répliquer.

- Bonne chance pour la course, le monégasque souffla.

- Merci.

Une main au-dessus de la poignée de la porte, Charles stoppa son mouvement et se tourna de nouveau vers le néerlandais.

- Tu ne me souhaites pas bonne chance en retour ?

Leurs regards s'accrochèrent à nouveau, comme aimantés.

- Tu n'as pas besoin de chance pour briller sur la piste.

Stupéfait, le monégasque resta sans voix, incapable de formuler la moindre réponse. Avec un sourire en coin, il s'extirpa hors de la pièce. Recevoir un tel compliment de la part de son plus grand adversaire, c'était euphorisant.

Ce sourire ne le quitta pas de la matinée.

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Lorsqu'il franchit la ligne d'arrivée en deuxième position, Charles ne put s'empêcher d'être déçu. Bien qu'il fût content que son ami anglais ait remporté non seulement sa première victoire en Formule 1 mais en plus à domicile, une partie de lui aurait souhaité donner raison à Max et « briller » comme il le lui avait suggéré plus tôt dans la journée.

Il était malgré tout devant le pilote Redbull, c'était toujours ça de pris. Après leur duel acharné des premiers tours, qui avait permis à Lando de prendre le large en toute sécurité, il était parvenu à s'imposer face au néerlandais. Mais cela ne suffisait pas. Charles était un compétiteur acharné ; il en voulait toujours plus.

Il voulait que Max l'admire sur la première marche du podium.

Et ce, depuis son plus jeune âge. Durant les années karting, même s'ils se détestaient, le blond était son point d'ancrage, son objectif principal. Lorsqu'il courrait, c'était pour le battre.

En s'extirpant de sa voiture, son regard tomba irrémédiablement sur le blond. Celui-ci courut immédiatement en direction du pilote McLaren, qui se jeta dans ses bras.

Charles eut un pincement au cœur.

Il aurait aimé être à la place de Lando, bien que Max se serait certainement contenté de lui livrer une tape dans le dos, une brève étreinte tout au mieux. On était bien loin du câlin débordant d'affection et de fierté qu'il partageait avec l'anglais en ce moment même.

S'il était connu de tous que le champion du monde pouvait être très démonstratif avec ses amis, il avait toujours conservé une certaine distance avec le monégasque, malgré leur amitié émergeante des dernières années. En public, ils ne s'étaient jamais laissé aller à des effusions pareilles. Charles avait la sensation que s'ils le faisaient, ce serait mal perçu. Qu'ils franchiraient un mur invisible censé les tenir à l'écart l'un de l'autre.

Était ce parce que Ferrari était l'ennemi numéro un de Redbull ?

Ou parce qu'ils se battaient pour la première place du championnat ?

Peut-être qu'il avait tout simplement surestimé leurs affinités ?

Quoiqu'il en soit, une chose était sûre.

Il se sentait bien aux côtés de Max, son amitié était précieuse pour lui et il n'aurait aucune honte à l'afficher devant le monde entier. 


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Le chapitre 5 de Game ♥

Un chapitre un peu plus court que le précédent, je vous l'accorde, mais intense ! Si tous mes chapitres faisaient plus de 5000 mots, je ne pourrais jamais tenir le rythme et vous auriez une publication par mois, mdr.

Mais voilà, c'est un passage important ! Charles accepte son attirance et Max commence à comprendre ses nouveaux sentiments.

Malgré tout, la culpabilité demeure vis-à-vis de Kelly, et notre néerlandais préféré est dans le pétrin... Pour autant, il ne parvient pas à résister à son attirance pour Charles.

Dans le prochain chapitre, direction la Hongrie ! Max s'amuse à faire languir Charles, on discute potins, on retrouve Arthur et Lorenzo le temps d'un petit-déjeuner et il se peut que nos deux pilotes se fassent surprendre... Je ne vous en dis pas plus.

À lundi !


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