The Greatest Showman Cast - A Million Dreams
Isaac
La petite fille déplaça une pièce du jeu d'échec. Le petit garçon en face d'elle pencha la tête. Ses boucles blondes rebondirent sur son front alors qu'il réfléchissait à un moyen de la battre. Visiblement, ça allait être un jeu d'enfant. Elle savait jouer, mais lui savait gagner.
Deux coups plus tard, un grognement agacé sortit de ses lèvres.
- Isaac ! Tu gagnes à chaque tour.
- Oui, c'est ça qui est embêtant. Ça devient ennuyant.
Il releva ensuite la tête vers sa nourrice qui les surveillait de loin.
- On peut aller aux écuries ?
Le regard de la petite fille s'illumina.
- Il y a des chevaux ?
Isaac hocha la tête.
- Viens on range et je te montre. Normalement vu l'heure on aura le temps de les monter.
Il lança alors un regard à sa nourrice.
- Promis on sera à l'heure pour manger et promis on ne va pas loin.
Lorsqu'ils arrivèrent devant les box, la petite fille resta fixée sur une monture au pelage blanc. Pour Isaac c'était la routine, c'était chez lui, mais pas pour elle.
- C'est quoi son nom ?
- Cristal. C'est celui que ma mère a acheté pour la naissance de ma sœur.
Il s'approcha d'un cheval plus foncé, paré d'une robe marron.
- Celui-ci c'est le mien. On peut les monter si tu veux. Si on commence maintenant on a le temps de se balader avant le repas de midi. Tu en as déjà fait ?
Elle secoua la tête.
- Je n'ai jamais eu la chance d'en faire, mais j'aimerai bien, souffla-t-elle en le voyant prendre une des selles pour l'instant sur son cheval.
Elle le regarda l'attacher avant de faire de même et d'accrocher la selle sur le cheval blanc. Isaac lui avait l'habitude. Il montait depuis toujours, au départ avec sa mère ou son professeur, puis avec sa sœur.
- Et, c'est compliqué ? demanda la jeune fille en le regardant attentivement
Isaac passa vers elle pour l'aider.
- Non ça va. Il faut juste rester calme et bien diriger le cheval. On va y aller tranquille. Attends bouge pas...
Il installa les rennes et tout ce qu'il fallait sur le cheval blanc.
- Tu grimpes et je vais t'aider à sortir le cheval du box. Je vais le guider tu n'as rien à faire.
Il trouvait ça amusant de lui faire découvrir. Certes il aurait aimé avoir quelqu'un d'autre qu'elle, ils se connaissaient depuis peu juste car leurs pères faisaient affaire, mais au moins il n'était pas seul.
Elle fit ce qu'il dit en grimpant, avec du mal certes mais elle arriva finalement sur le cheval, tenant fermement les rennes dans sa main. Elle le regarda faire avant que le cheval ne de mette à avancer, surprise elle se tint alors un peu plus fort.
Il lui donna alors les rennes avant de grimper sur son cheval.
- C'est simple, pour avancer tu donnes un petit coup. Et pour freiner tu tires. Tu vas doucement et tu ne l'énerves pas. Mais normalement il est très calme ça devrait aller.
Il lui fit un petit sourire en essayant d'être gentil, puis il la guida tranquillement vers la forêt en lui montrant comment maîtriser son cheval. Depuis qu'elle était là, tout avait changé. Ses journées ne se ressemblaient plus. Elle avait éclairci son monde et l'avait paré de couleurs qu'il ne pensait jamais découvrir.
Lorsqu'ils arrivèrent un peu plus loin du palais, tout au fond des jardins, là où il n'y avait que de grandes étendues d'herbe parfaites pour galoper, Isaac finit par descendre de son cheval et tendit la main à sa compagne pour l'aider.
- Mademoiselle je vous en prie... Ici on est un peu plus loin du palais on sera tranquilles.
Elle lui fit un sourire en descendant avant et son regard surplomba les étendues d'herbe et de fleurs des champs.
- C'était sympa, sourit-elle, on pourra refaire ça un autre jour, dit-elle en caressant doucement la tête du cheval.
- Enfin, sourit-il en se laissant tomber entre les quelques pâquerettes qui pointaient le bout de leur nez entre deux brins d'herbe. C'est quand même mieux qu'un palais non ?
- C'est vrai que c'est mieux qu'un palais, ça change, souffla-t-elle en l'imitant.
Isaac ne répondit rien. Il se contenta de laisser son regard de perdre dans les nuages.
- Tu viens d'où ? finit-il par demander. T'es une fille de la ville ou du pays ? Le monde est si différent du palais dehors ?
Il avait envie d'en savoir plus sur elle. Elle l'intriguait. Son père était surprotecteur et à part l'école militaire, la maison de Juan, ou encore les quelques voyages ultra sécurisés et médiatisés, il n'avait pas vraiment découvert le pays.
La petite fille souffla avant de répondre
- Du pays, sourit-elle. J'habite pas vraiment loin de la ville dans un petit village mais mes parents travaillent en ville, enfin...
Elle ferma les yeux en sentant le vent s'engouffrer dans ces cheveux. Ici ils étaient libres. Rien n'existait, ni les rebelles, ni le Général, ni l'armée. Ils étaient juste des enfants.
- Et sinon... La vie dans un palais... C'est bien ? demanda-t-elle en tournant la tête vers lui.
- C'est luxueux, c'est sympa... Mais j'ai pas le droit à l'erreur. C'est toujours être pile à l'heure, se tenir droit, avoir une tenue parfaite, sourire mais pas trop, être sérieux, manger dans une immense salle à manger, ne pas voir ma sœur, Trinity...
- Ça à l'air... Hmm... Énervant à la longue, mais... Pourquoi... Pourquoi tu dis que tu ne peux pas voir ta petite sœur ? demanda-t-elle un peu confuse.
- J'ai pas le droit de le dire, déclara Isaac. C'est un secret.
Il posa alors ses deux mains sur sa bouche en soupirant.
- Ma soeur elle est dans... Elle est à... à l'hôpital. Elle est malade et j'ai pas le droit d'aller la voir.
- D'acc... D'accord je dirai rien alors, puis c'est nul pour ta sœur, désolé pour elle... Mais je serai muette comme une carpe, c'est ça ce qu'on dit hein ? demanda-t-elle avec un sourire amusé.
Isaac eut un petit sourire. Il lui faisait confiance. Pour lui ils étaient amis. Il était devenu accro à ses toutes petites taches de rousseur, visibles seulement si l'on détaillait son visage assez longtemps, à son air désespéré lorsqu'il la battait une nouvelle fois aux échecs et à leurs discussions détendues, éloignées de tout protocole. Avec elle il était juste Isaac, loin de ses responsabilités et du poids de l'héritage de son père sur les épaules.
- Ça te dis quand on rentre on fait la course ? lui lança-t-elle en le coupant dans ses pensées. Le perdant aura un gage !
Isaac se réveilla en sursaut, le souffle cours et le cœur battant. Sa chemise était trempée de sueur. Pourquoi maintenant ? Il avait autre chose à faire que gérer ses souvenirs. Surtout les souvenirs d'elle.
Il ouvrit sa chemise dans l'espoir de se rafraichir un peu et jeta un œil à la rebelle allongée à côté de lui. Il l'avait ramenée et allongée dans sa chambre. C'était sans doute la décision la plus stupide qu'il avait pu prendre et ça ne lui ressemblait pas de ne pas suivre les plans, et encore moins ses propres plans. Mais lorsqu'il l'avait vue s'approcher de lui dans la boite, il avait compris qu'il serait incapable de la laisser foncer entre les murs de la prison de la capitale. Alors la droguer pour la forcer à se mettre en sécurité avec lui avait été la meilleure idée qu'il avait trouvée. Isaac, le plus grand stratège dans les rangs du Général. Il ne méritait pas son titre ce soir.
Mais le somnifère avait eu l'avantage de mettre Raquel K.O pendant quelques heures, assez pour qu'il prenne un peu de repos.
- Isaac réveille-toi ! Faut que je te parle ! cria-t-on à sa porte.
Le jeune homme se leva en soupirant. Les ennuis revenaient.
- Bordel j'aimerai dormir, marmonna-t-il en ouvrant.
- Isaac, grogna William. Tu as vu la p'tite salope de rebelle !? Elle se faisait passer pour Lila ! Puis l'autre Julia sa copine ! Ce sont des rebelles, ont à laissés entrer des rebelles ici ! s'énerva-t-il. Dis-moi que tu les as arrêtées ! Regarde ce qu'elle m'a fait !
Il désigna la plaie sur son front, recouverte de sang séché. Isaac ne pouvait pas plus s'en ficher. William était un abruti c'était bien fait pour lui. Mais il répondit de la manière la plus diplomatique qu'il pouvait.
- Oui j'ai fait arrêter Lila et je me suis occupé de l'autre plus personnellement. Mais bordel laisse-moi tranquille va dormir. On en reparle demain.
Il passa sa main dans ses cheveux avant de commencer à fermer la porte. Pas si diplomatique que ça finalement. Mais il n'avait aucune envie de parler avec William. C'était le pire de tous, toujours prêt à gratter les faveurs de tout le monde pour se faire bien voir. Il ne savait même pas comment il avait pu avoir accès à sa chambre. En plus Raquel n'allait pas tarder à se réveiller.
- Allez dégage de là. Bonne nuit William.
Ils réveillèrent Raquel qui jusque-là était encore endormie sur le lit d'Isaac. Le jeune homme leva les yeux vers elle. Ses quelques heures de repos étaient terminées. La Lieutenante reprenait du service et il ne donnait pas cher de lui.
- Bien dormi ? demanda-t-il simplement comme si tout était normal, comme si ce n'était qu'un lendemain de soirée un peu difficile.
Il savait que ça ne passerait pas avec quelqu'un comme Raquel. Mais pour le moment, il ne savait pas quoi lui dire d'autre. Dans tous les cas elle allait s'énerver, c'était évident.
Raquel
- Monsieur Hernandez, vous êtes en état d'arrestation, ainsi que votre famille pour crime contre la famille de notre Général.
Raquel regarda les militaires, terrifiée. Ses yeux se reportèrent sur ces parents, elle voulait les appeler, mais rien, sa gorge était nouée par l'angoisse. Alors c'était comme ça que la mission d'infiltration allait se terminer ? Quelques heures plus tôt elle était libre au milieu des champs, elle s'était fait un ami.
Le Général passa la porte, habillé de son éternel habit kaki et de ses médailles brillant sur son torse. Il les regarda tour à tour et quand ses yeux se posèrent sur elle, elle tressaillit.
- Vous pensiez sérieusement me la mettre à l'envers Hernandez... commença-t-il en se tournant vers son père. J'ai deviné que vous étiez des rebelles vous et votre petite famille et comme vous le pensez sûrement, on va emmener votre fille, et vous...
Il leur offrit un regard noir.
- Vous serez torturés jusqu'à ce que vous nous donniez assez d'informations avant de vous tuer. Descendez-les en cellule ! s'écria-t-il face à la troupe armée. Récupérez leurs effets personnels aussi, j'ai bien hâte de savoir ce qui pourrait s'y trouver, des plans, des fiches de mission... Je veux tout.
Raquel sentit son père la prendre dans ses bras et elle cala sa tête contre lui, ne voulant plus le lâcher. Elle n'avait jamais eu aussi peur de sa vie. Elle voulait juste rentrer à la maison, au QG.
- Ça va aller ma puce, ça va aller... aie confiance en maman et moi, murmura-t-il alors qu'ils les emmenaient dans les prisons du palais.
L'instant d'après, on la faisait descendre pour lui serrer une paire de menottes aux poignets. Elle laissa échapper un sanglots et sentant le métal lui bruler la peau tant c'était serré.
- Reste calme mon chaton. On ne les laissera pas te faire du mal, ça va aller, lui dit alors sa mère en se mettant à sa hauteur.
Dans le palais, Isaac ouvrit en grand la porte de la salle à manger.
- Vous avez pas le droit ! Vous avez pas le droit de les tuer ! Je m'étais faite une amie ! Elle était gentille, je suis sûr que ses parents aussi !
Le Général lui lança un regard noir avant de faire un signe à sa nounou qui arrivait derrière en courant.
- Emmenez le dans sa chambre ! À quoi vous servez si vous n'arriverai pas à le garder ! ordonna-t-il en lui lançant un regard froid et noir en ordonnant à ses hommes de les emmener loin.
Sa femme se leva alors et se dirigea vers Isaac.
- Viens là Isaac. Et toi arrête, c'est sa nourrice mais sa mère c'est encore moi. Et je te rappelle que tu es son père Nicolas.
Isaac soupira et se rapprocha de sa mère avant de poser sa tête contre elle.
- Maman... Je veux pas qu'ils tuent Raquel. Elle était trop gentille avec moi. On était allés faire du cheval, on...
Elle le serra doucement contre elle alors que son père les foudroyait du regard.
- S'ils ne protestent pas, ils ne seront pas tués Isaac, soupira sa mère à son oreille en le regardant. S'il te plaît, n'énerve pas plus ton père je t'en prie...
- C'est pas vrai ! Ils ont dit qu'ils allaient les tuer.
Isaac se mit à sangloter dans les bras de sa mère. Ce n'était pas juste. Raquel n'avait rien fait. Elle n'avait rien demandé à personne.
Sa mère le serra contre elle en l'entendant sangloter, elle souffla plusieurs fois son prénom en caressant tendrement ses cheveux, essayant de le réconforter.
- Emmène le dans sa chambre, conclut froidement le Général. Je ne supporte pas de l'entendre pleurer.
Dans les prisons du palais, dans la cellule où ils étaient enfermés, Raquel ne tenait plus en place.
- Qu'est-ce qu'on va faire ? chuchota-t-elle à son père en le regardant attentivement.
Elle avait repris ses esprits, et maintenant elle ne de concentrait que sur sa famille et elle. Isaac était du passé, sa survie et celle de sa famille était plus importante que tout.
- Pour le moment rien ma puce, souffla son père en lui caressant les cheveux. Les militaires vont essayer de nous faire avouer des informations avec maman. Mais reste calme, on reviendra. D'accord ?
Il lui caressa tendrement les cheveux et y déposant des baisers de temps à autre.
- On va essayer de sortir chaton, ça va être dur mais on va essayer. Dans tous les cas, fais nous confiance et ne t'inquiète pas. Papa et moi on est là pour te protéger, lui sourit sa mère
Elle laissa sa tête tomber contre le torse de son père en soupirant.
- Oui... vous allez revenir hein... ? souffla-t-elle en les regardant tour à tour.
Le oui de ses parents paraissait faux, mais elle s'y accrocha autant qu'elle put. Elle ne pouvait pas envisager une autre issue.
Quelques temps après, les militaires allèrent chercher ses parents. Ils ne prirent pas la peine de se débattre et se regardèrent simplement, échangeant un hochement de tête avant de dire à leur fille d'être courageuse. Juste après, le Général arriva accompagné d'un homme. C'était un colosse recouvert de médailles. Le sourire cordial qu'il échangeait avec son patron ne rassura pas Raquel.
- Notre petite traitresse est là c'est parfait, sourit-il. Approche, je te présente le Lieutenant Riggans. Vous allez passer une bonne partie de la journée ensemble.
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Pouf révélations aha ! Alors ? C'est clairement une partie 1, la suite mercredi ! Je veux vos théories en attendant.