On se retourne et voit un agent de sécurité.
-Sécu: Vous ne pouvez pas sortir d'ici.
-M: Pourquoi ?
-Sécu: Vous n'avez toujours pas capté à ce que je vois.
-S: Le quoi ?
-Sécu : Ce bâtiment a un hôpital dans le sous sol, certes. Mais ce n'est pas un CHU.
On se regarde avec Soline, l'angoisse montait déjà.
-Sécu: C'est un CITO.
-M: Ça veut dire ?
-Sécu: Centre illégal de transplantation d'organes.
-S: C'est un prank. Où est la caméra cachée ?
Elle se précipite vers la porte pour la forcer quand soudain la matraque du vigile s'abat sur son crâne.
-M: SOLINE !!!
La nuit se passa dans une violence extrême qui nous a fait comprendre qu'on avait été captivé par une mafia qui allait nous former à devenir médecin pour leur rendre service.
***
Cela faisait maintenant plusieurs jours qu'on vivait en captivité. Je n'avais toujours pas réussi à envoyer des messages à mes parents, je savaient qu'ils s'inquiétaient pour moi. Je l'espérais au fond de moi car autrement, la police ne viendrait pas nous sauver de sitôt.
Le présumé stage se déroulait ainsi : on était stagiaire deux jours à l'hôpital et les cinq autres on devait travailler dans un des secteurs du CITO pour subvenir à nos besoins.
Ce matin, je devais nettoyer la salle de cinéma. Rongée d'angoisse, je ramassais les déchets jetés au sol quand j'entends un bruit. Mon coeur s'accélère et la panique monte. La salle était entièrement vide, mais le bruit semblait se déplacer derrière une rangée de fauteuils. Je gravis silencieusement les marches quand je vois une petite fille de 3 ou 4 ans toute mignonne qui se cachait. En me voyant, elle court se cacher ailleurs. Je m'approche et feins la surprise quand elle saute devant moi.
-Elle : Tu m'as pas trouvé j'ai gagné !!!
Elle court en rigolant et je la poursuis. On joue ensemble un bon moment avant que je reprenne conscience que je devais travailler si je ne voulais pas avoir des blessures cette nuit. J'arrête le jeu et elle s'approche de moi.
-M: Tu t'appelles comment ?
-Elle: Nia.
-M: Tu as un trop joli prénom ! Et tu es trop belle aussi ! Moi c'est Félixe, tu peux m'appeler Fix.
Je reprends mon travail et elle est restée à côté de moi pendant toute la matinée. À midi, je suis allée à la cafétéria. Soline et Alp étaient assis, muets comme d'habitude. En me voyant arriver, ils s'activent un peu.
-A: C'est quoi ce sourire ?
-S: Je crois qu'elle perd la tête avant nous.
-M: Un...deux...trois !!!
Je me décale et leurs yeux s'écarquillent en voyant Nia.
-S: Ooh beauté !!!
Ils font connaissance et on s'installe à leur table. Pour la première fois depuis notre arrivée, on a parlé pendant le repas. Nia nous faisait rire rien qu'avec sa présence !
La journée se termina en salle de jeux -oui ce bâtiment ne manquait de rien-. On construisait des maisons avec des petites planches de bois. La mienne ressemblait plus à une niche délabrée qu'à une maison, tandis que celle de Soline pouvait être vendue aux enchères. Je ne vous parle même pas du château fort que notre ingénieux Alp avait construit. Nia se précipitait d'une maison à l'autre en faisant des commentaires hilarants. À la fin du jeu, Alp remporta la première place. Soline arriva deuxième avec sa villa. Quant à moi, bah ma niche s'était effondrée pendant le jeu.
Nia avait rendu ce lieu plus supportable, les jours s'enchaînaient sans qu'on s'en rende compte. Elle venait me réveiller tous les matins, puis réveillait les autres. On avait fini par établir une petite routine entre nous, elle dormait une nuit avec moi, la nuit suivante avec Alp, et l'autre avec Soline. Pendant mes jours de travail, elle m'accompagnait, et si j'étais en stage, elle se collait aux deux autres.
Un soir, j'allais me coucher quand on frappe à ma porte. Je sors de mon lit et ouvre. C'était Alp, il a été surpris de me voir dans un pyjama en nounours rose pailletté.
-Moi: On s'est dit bonne nuit y'a dix minutes pourquoi t'es là mdrrr?
-A: T'es dispo ?
-M: Euh oui pourquoi ?
Il regardait avec insistance l'intérieur de ma chambre. J'ai fini par comprendre que je devais l'inviter à l'intérieur. Il entre et je ferme la porte.
-A: Désolé de te déranger, je sais qu'il est tard mais...
-M: ...?
-A: Tu peux me passer ton téléphone ?
-M: Quoi ?!
-A: Enfaite, euh... bah...
J'éclate de rire.
-M: Tu perds tes moyens là !!
Il baisse la tête car trop gêné. Un instant plus tard, il se reprend.
-A: Tu me le passes ou pas ?
-M: ...euh
Je récupère mon téléphone sur le bureau et lui tends. Il le prend et s'évapore de ma chambre. C'était quoi ça mdrrr ? Je comprends rien mais je retourne me coucher souriante, car je lui faisais confiance.
***
Le lendemain, c'était à mon tour de nettoyer la salle de sport. J'ai rempli un seau avec de l'eau et du produit ménager et j'entre dans la salle qui était vide. Je commence à nettoyer le sol des vestiaires quand soudain une porte claque, me faisant sursauter.
-... : AAAAAAAAAAHHHHHH !!!!!
BOUM ! BOUM ! BOUM !
Je me dirige vers la porte des vestiaires pour voir ce qui se passait. Un homme était entrain de se déchaîner sur un sac de frappe.
-... : JAMAIS !!! PLUS JAMAIS !!!!!!
BOUM ! BOUM ! BOUM !
Il frappait de toutes ses forces avec ses poings et ses pieds.
-... : C'EST LA DERNIÈRE FOIS !!!!!
BOUM ! BOUM ! BOUM !
-... : Y'EN AURA PAS D'AUTRE !!!!!
BOUM ! BOUM ! BOUM !
Il a continué de se défouler pendant plusieurs minutes. Au bout d'un quart d'heure, sa rage a laissé place à un épuisement physique. Il tomba au sol sur le dos et reprit sa respiration.
-... : Plus jamais... Plus jamais...
En voulant reculer, mon pied a heurté le seau qui se déversa dans un grand fracas.
-... : Y'a quelqu'un ?
J'ai pas le temps de me cacher que la porte des vestiaires claque.