Assise sur un trottoir, à 3h00 du matin, j'attendais...
Le froid m'ordonnait de rentrer chez moi...
Mais sa main ne voulait pas lâcher la mienne...
* 7 heures plus tôt *
C'était une longue journée de stage qui venait de se terminer. J'entre dans ma voiture et souffle un bon coup.
-Moi : Ça va beauté ?
Comme à son habitude, elle ne me répond pas. Je regarde l'heure et il était 19h30, je décide de fermer les yeux deux minutes pour me reposer.
***
Driiiiing Dring Dring
Driiiiiiiiing
-Moi : Alô ?
-P : ÇA VA ???
-Moi : Bah oui ça va Papa d'où vient cette panique haha ?
-P : Pourquoi tu ne répondais pas à nos appels ?
-Moi : Je crois que j'ai dormi un peu j'ai pas entendu désolée.
-P : Regarde l'heure.
Whaaaat il est DEUX HEURE DU MATIN ?!
-Moi : OMG j'arrive Papa désolée !!
Par précaution j'ai mis mon téléphone en silencieux avant de démarrer la voiture.
J'ai foncé vers la sortie du parking, sauf que la barrière ne voulait pas se lever. C'était prévisible, il était 2h00...
J'ai garé ma voiture à la même place, pris mes affaires et rejoint l'arrêt de bus. Le panneau d'affichage électronique signalait que le prochain bus passerait à 5h30. J'allais appeler mon père pour qu'il vienne me chercher mais je me suis rapellée que sa voiture était chez le garagiste depuis une semaine. J'avais pas d'autre choix que de rentrer à pied.
Y'avait personne dehors et ça faisait déjà vingts minutes que je peinais à avancer face au vent glacial d'hiver. Soudain, j'entends des bruits de pas derrière moi. Je marche plus vite et les bruits s'accélèrent.
-... : Aide moi... aide moi...
Je fonce droit devant moi à la vitesse la plus maximale permise par mes jambes.
-Lui : Attends moi !! Attends !!
Les larmes remplissent mes yeux et j'ai du mal à respirer. Je le sais... je ne peux pas courrir indéfiniment.
Je repense à ma famille, je les aime trop. Je crois que la fin du combat approche...
Mais attends, de quel combat je parle ?
Je me retourne et serre les poings : je vais lui faire découvrir le taekwondo ce soir.
J'avance lentement vers lui. Il reprend son souffle et murmure :
-Lui : Je t'ai dis aide moi...pourquoi tu...
Il s'écroule au sol dans un fracas qui me fait sursauter. Il avait perdu connaissance. Euh... je dois agir ?
Je crois que je ne suis plus en danger, je vais m'approcher de lui. Je prends sa main dans la mienne.
-Moi : Monsieur, si vous m'entendez serrez ma main !
Il serra ma main tellement fort que j'ai cru que j'allais perdre mes doigts ! Bon, au moins il est conscient. Ça me rassure.
-Lui : Il faut qu'on crève pour avoir ton aide ?
-Moi : C'est la première fois que vous faites un malaise ?
Pas de réponse.
-Moi : À quel heure remonte votre dernier repas ?
-Lui : Pourquoi tu veux qu'on se fasse un restau ?
En vrai j'avais faim aussi mais les restaux seraient fermés à cette heure. Mais qu'est ce que je raconte ! je suis en situation de danger et je pense à manger ? C'est grave.
J'appelle le 15.
-15 : Le SAMU je vous écoute.
-Moi : Il y a un jeune homme de 25 ans qui a fait un malaise devant moi. Il est conscient, on vous attend sur le trottoir de la rue...
Le samu déclenche une ambulance et ils me disent de racrocher en attendant. Étrangement, ma main me faisait mal, j'ai baissé les yeux et quel dégoût ! Il n'avait toujours pas lâché ma main depuis 5 minutes ! Je l'ai retiré immédiatement.
-Lui : J'ai 24 ans.
Il m'énervait déjà, je sais pas comment j'allais tenir toute la soirée avec lui.
Un quart d'heure était passé, aucune ambulance dans les horizons. On n'avait pas prononcé un seul mot depuis tout ce temps. Je regardais le ciel noir en profitant du silence de la ville, tant qu'à faire. Quant à lui, je lui avais ordonné de rester allongé au sol en position latérale de sécurité. La scène de poursuite qui a eu lieu tout à l'heure défila devant mes yeux et un détail me frappa.
-Moi : Pourquoi avez-vous crié à l'aide tout à l'heure ?
-Lui : Je me suis fait poignardé.
QUOI !!! Sa jambe saignait... Comment ne l'ai-je pas remarqué plus tôt ! Et je prétends être étudiante en médecine... honteux. J'allume le flash de mon téléphone et remonte le pantalon de l'agresseur-l'agressé. Ouf ça va, l'arme l'avait simplement effleuré. Je pose un mouchoir sur sa plaie. Il me fallait un tissu pour l'attacher mais j'avais beau fouiller dans mon sac, rien ne pouvait faire l'affaire. Je baisse ma tête quand je vois mes lacets. Deux minutes plus tard, le pansement était fait.
-Lui: C'est bizarre...
-Moi : Qu'est ce qui est bizarre ?
-Lui : Une jeune femme dans la rue à 2h00 du matin, personne ne s'inquiète pour elle...
-Moi : Si j'ai ma famille qui s'inquiète. Je vais les appeler.
Je vois 49 appels manqués.
Ils devaient mourir de stress à la maison à cause de moi...
J'ai composé ma mère mais mon téléphone s'est éteint en paix. Parceque tous les problèmes doivent arriver ensemble sinon y'a des jaloux !!!
-Lui : Ah désolé, j'ai pas de téléphone sur moi...
Je lève la tête au ciel pour empêcher mes larmes de couler et c'est là que je commence à halluciner.
Par exemple, je voyais un homme avancer vers moi et me tendre la main, sous la première tombée de neige de l'hiver.
-... : Viens je te ramène chez toi.
Mais qu'est ce qu'il a fait ?!
-Moi : TU NE DOIS PAS BOUGER C'EST HYPER DANGEREUX TON CRÂNE A REÇU UN COUP TU PEUX DEVENIR PARALYSÉ À VIE T'ES AU COURANT DE ÇA !?!?!?!?
-Lui : euh...
Il s'est rallongé au sol et m'a regardé avec un grand sourire.
-Lui : C'est mieux comme ça ?
C'en était trop là !! C'est tout je m'en vais.
J'espère pour lui que les secours arriveront bientôt. À peine retournée que je suis aveuglée par une lumière. L'ambulance était là. Deux personnels paramédicaux nous ont rejoint.
-n°1 : Que s'est-il passé ?
-Moi : Cet homme a fait un malaise il y a une demi heure.
-n°1 : Vous avez été témoin ?
-Moi : ...oui
-n°1 : Vous allez devoir venir avec nous à l'hôpital.
***
On arriva aux urgences en moins de 3 minutes, ils ont mis l'agresseur dans une chambre. J'ai branché mon chargeur dans la salle d'attente et j'appelle mon père :
-P : Félixe t'es où ???!!! Tu sais dans quel état tu as mis ta mère !!!
J'entends des pleurs.
-Moi : Pardon... Le parking de la fac était fermé, j'ai voulu rentrer en bus mais y'en avait pas... mon téléphone s'est éteint j'ai pas pu appeler... Pardon vraiment...
-P : T'es où maintenant ??
-Moi : À l'hôpital...
Ma mère attrape le téléphone.
-M : À L'HÔPITAL ??!!
-Moi : Je vais bien moi ! y'a un homme qui a fait un malaise j'ai dû l'accompagner aux urgences. Je vais dormir ici je crois.
Je m'excuse pendant dix bonnes minutes avant de raccrocher. Mon ventre avait beaucoup de choses à me raconter, je suis allée à la cafétéria de nuit pour manger un sandwich. J'achète un deuxième sandwich et j'avance vers la chambre 04. Un médecin sortait, j'entre et ferme la porte derrière moi.
-Moi : Je t'ai ramené un sandwich.
-Lui : Merci mais le docteur m'a interdit de manger pour l'instant.
-Moi : Je sais.
-Lui : Ah comme ça t'écoutes à travers la porte...
La patience étant mon amie ce soir, je ne lui répondis pas. Je pose son sandwich sur la table et j'allais sortir de la chambre quand il se lève.
-Lui : Tu pars déjà ?
-Moi : Oui.
Il s'avance vers moi.
-Lui : Merci beaucoup pour tout ce que tu as fait... c'était majestueux.
-Moi : N'importe qui l'aurait fait. Bon rétablissement.
-Lui : Comment tu va rentrer chez toi ?
-Moi : T'inquiète pas. Bonne nuit.
Je sors de la chambre et traverse deux longs couloirs avant d'atteindre l'ascenseur.
- Robot: ouverture des portes.
Je monte et appuie sur le bouton 2.
-Robot : votre sélection, étage 2.
-Robot : fermeture des por...
Quelqu'un se précipite dans l'ascenseur.