WARRIORS - Tome 2

By andywhou

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📚 Le 24 avril 2024 chez Nisha et Cætera C'est la reprise ! Les Warriors doivent repartir jouer la deuxième... More

WARRIORS - Le Jour où j'ai compris [SOUS CONTRAT D'ÉDITION] l📚
Chapitre 1 - Aurel
Chapitre 3 - Aurel

Chapitre 2 - Aurel

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By andywhou


Mes sacs s'échouer au sol dans un bruit lourd et je m'adosse au mur. Je suis le premier. Les autres ne sont pas encore arrivés.

Comme demandé, je suis sur le parking du gymnase à 17 h 30. Les écouteurs dans les oreilles, j'essaie de cesser de m'agiter. Qu'est-ce que ce week-end nous réservera ? Impossible de le savoir, ni même de me relâcher. Je relève la capuche de mon sweat noir puis ferme les yeux. La fatigue accumulée des derniers jours pèse sur mes paupières. J'appréhende tant que j'ai eu un mal fou à trouver le sommeil cette nuit. Cette fin de trêve sportive a été remplie de sensations fortes et je ne cesse de ressasser tout ce qui s'est passé.

J'enfouis mes mains dans mon jogging.

Va-t-il venir ?

La question tourne en boucle. Léo ne s'est pas pointé hier à l'entraînement et je ne comprends pas pourquoi. Mon cœur s'accélère à la pensée du meneur et capitaine des WARRIORS. J'imagine ses yeux en amande et ses nombreuses éphélides. Celles-ci soulignent son regard châtain qui me fixe toujours avec cette intensité, cette légendaire provocation qu'il a en lui. Léonard Legrand est capable de vous river au sol d'un coup d'œil. Je ne suis jamais vraiment en possession de tous mes moyens lorsqu'il plonge ses iris dans les miens. J'ai sans cesse l'impression de me débattre pour qu'il m'accorde un peu de répit. Malgré ça, je ne peux pas vraiment supporter qu'il se désintéresse de moi.

Nous pourrions très bien nous ignorer ou laisser l'autre vivre sans s'en préoccuper. Nous ne sommes même pas amis. Pourtant, depuis que Léo est mon capitaine, il a réveillé cette partie de moi, ce besoin de démontrer que je ne suis pas singulier... Que je ne suis pas n'importe qui.

Je n'ai rien à lui prouver, mais je déteste le voir s'éloigner. Je suis incapable d'expliquer la relation que nous avons créée avec Léo depuis ce début de saison.

Et je ne pourrais rien y changer...

Le minibus conduit par le coach apparaît devant moi et je lève la tête. J'aperçois soudain la silhouette de Léo à travers les vitres du véhicule et ma respiration se coince dans ma gorge. Il est là. Léonard passe sa main dans la capuche de son pull pour replacer sa casquette et empêcher sa tignasse décolorée de manger son visage. J'observe les traits de sa mâchoire tandis qu'il se mordille la lèvre, jouant avec son piercing au labret. Ses sourcils bruns et fournis sont froncés, comme bien souvent et mon cœur rate un battement. Le sweat noir qu'il porte est beaucoup trop grand pour lui, mais tombe parfaitement sur ses larges épaules. Son jean déchiré au niveau du genou et de la cuisse, laisse voir ses muscles fuselés.

Ce type n'est pas humain, c'est pas possible.

Il ne fait aucun effort pour être présentable, mais d'une certaine manière, finit toujours par attirer le regard. Sa démarche nonchalante lui donne un air prétentieux, comme s'il se foutait de tout. Ça a le don de m'agacer d'ailleurs. L'attitude est accordée à son sarcasme et ne falsifie en rien le personnage.

Quel chieur.

Je gronde en me rendant compte qu'il approche. Je n'ai pas vu Léo depuis hier matin et j'appréhende sa réaction. Avec chance, Bisot ouvre les portes du minibus, je me dépêche de m'y engouffrer.

— Bonjour coach.

— Salut Faure, tu es le seul arrivé à ce que je vois, grommelle-t-il. C'est déprimant.

Je m'installe au fond à gauche de la dernière rangée, contre la vitre, puis souffle de soulagement, la tête baissée. Je n'ai pas du tout envie de me retrouver nez à nez avec Léo. Là, au moins j'aurais la paix.

Depuis quand je m'inquiète de croiser mon capitaine ?

Super ! Vraiment ! Je deviens ridicule. Jamais, je n'ai baissé le regard. Et ce n'est pas faute d'avoir tenté de me l'ordonner par le passé.

Je me déteste de me mettre dans cet état juste en le voyant. S'il n'a pas pris la peine de se manifester ou me contacter jusque-là, c'est bien parce qu'il n'y a rien à dire de plus. Je me mords la lèvre.

Stupide Léo !

Je pose mon front contre la fenêtre du minibus. Nous avons plus de trois heures de route pour arriver à Bayonne. Pas question de rester dans cet état durant tout le trajet. Peut-être devrais-je dormir un peu ? Le manque de sommeil me rend nerveux.

Mes coéquipiers s'introduisent subitement dans le véhicule dans un bordel pas possible. Même la musique dans mes oreilles est recouverte tant ils font du bruit. Je ne peux m'empêcher de sourire et d'ôter un écouteur, leur bonne humeur se diffusant dans la voiture.

— Aurel mon bro, t'es là ! annonce Luke, en me tapant dans la main.

Il s'installe devant moi et Mickael entra à son tour pour s'agenouiller sur la banquette et me faire face. Il me salue puis fait tourner son ballon sur son index.

— Mec, va mettre ton ballon dans le coffre ! gronde Luke. Tu vois pas que, genre, y a zéro place dans ce truc ?!

Mickael rigole puis ressort du bus, obtenant un grognement de la part de Sébastien qu'il bouscule au passage. Agacé, ce dernier décide de s'asseoir devant, à côté du coach. Il sera mieux installé. Ce genre de trajet était une horreur pour nous, les sportifs aux longues jambes. Je plains déjà d'avance Rémi. De mon côté, je n'ai pas à avoir honte de mon mètre quatre-vingt-huit, mais je suis quand même l'un des plus petits de l'équipe. Billel se fait pousser par Mickael d'une main sur l'épaule quand celui-ci revient du coffre. Il s'assoit à côté de moi, à moitié affalé sur mon bras.

— Tu soûles Micka, putain, s'énerve Billel, en prenant place à côté de Luke.

Je perds toute couleur quand Léo se manifeste soudain devant moi.

— Bouge de là, Mickael. C'est ma place.

Je déglutis avec difficulté.

— Pourquoi tu veux toujours t'asseoir ici ? rétorque Mickael. C'est Faure qui a pris ta place.

Mes entrailles me remontent dans la gorge quand Léo dévie son regard dans le mien. Je n'y décèle rien, si ce n'est un profond ennui. Cela n'empêche pas un frisson de traverser toute ma colonne vertébrale.

— Va jouer avec Luke, Micka...

Mickael cède et Léo se laisse tomber à mes côtés. Nos épaules se touchent et j'écarquille les yeux au contact. Heureusement, je viens de baisser la tête pour remettre mon écouteur et ma capuche barre mon visage.

Il s'est assis à côté de moi.

Mon cœur s'emballe et je me demande s'il le sent à travers mon bras. Ridicule ! J'augmente le son de la musique dans mes oreilles. Les yeux fermés, je pose l'arrière de mon crâne contre le dossier. Inspire... Expire... J'essuie mes mains moites sur mes cuisses. Je suis sûr qu'il peut deviner que mon corps est crispé contre le sien. Nous démarrons une fois tout le monde assis.

Quand je rassemble assez de courage pour jeter un coup d'œil sur le côté, je remarque que Léo joue avec les fils de coton de son jean détraqué. J'observe ses longs doigts bouger, laissant voir les articulations se tendre. Il a retroussé son pull au niveau de ses coudes et j'étudie les veines sur ses avant-bras. Je m'aperçois également qu'il semble battre le rythme de la chanson qui sort de mes écouteurs sur sa jambe. Il ne s'en rend même pas compte. Je relève donc les yeux et examine ses traits. Il écoute Rémi parler sans laisser transparaître d'émotion sur son visage. Intrigué, je me redresse sur mon siège. Nos épaules ne se touchent plus. Je réduis le son de la musique et est surpris de le voir incliner la tête, comme s'il cherchait à discerner la chanson.

Une immense chaleur se déploie dans ma poitrine puis me monte aux joues lorsque Léo bouge et écarte ses jambes pour être plus à l'aise. Sa cuisse rencontre la mienne et c'est un courant électrique qui passe entre nous. Je me mords la lèvre et baisse la tête. Je suis si faible. J'ai envie de serrer sa cuisse, et ma main cille sous l'impulsion. Pourquoi faut-il que son jean soit déchiré ? C'est intenable. Je me tends de nouveau.

Pourquoi cet idiot s'est assis à côté de moi ? Je le déteste. Nous allons passer deux jours entiers collés les uns aux autres, ça va être un enfer. Je prie soudain pour que tout se déroule bien. J'attrape le tissu de mon jogging et le serre comme un malade entre mes doigts pour ne pas me trahir.

Sans que je le voie venir, Léo enfonce son coude dans mes côtes et je crois défaillir. Il effectue un coup de tête vers Rémi, et je suis ravi de dévier le regard pour me concentrer sur lui.

— Mec, tout va bien ? Ta main est en train de devenir blanche tellement t'es crispé ?

Je relâche mon jogging.

— C'est vrai, t'as l'air tendu Faure, ajoute Léo d'une voix neutre.

Le salaud !

Je plonge dans ses iris et remarque son sourcil relevé. Les prémices d'un sourire amusé se manifestent au coin de ses lèvres. Cette fois, c'est sûr... Je ne survivrai pas à ce week-end. Je me fais violence pour me reconcentrer sur Rémi.

— Ça va. Juste un peu stressé. Hâte de jouer au basket.

Je sens toujours le regard de Léo me brûler.

Ne peut-il pas aller voir ailleurs si j'y suis ?

Il me rend dingue.

— Ouais, je comprends mec. On va se vider la tête ce week-end... Ça va tous nous faire du bien, ajoute Rémi.

— Je suppose, je réponds.

Mais avec Léo, je ne peux jamais en être certain. Il se tourne de nouveau vers Rémi, mais soudain dérangé, se tortille pour sortir son téléphone de son jean trop serré. Mon attention s'égare sur la peau blanche dévoilée au niveau de sa cuisse et j'ai encore envie de toucher. Incapable de détacher mon regard, je réagrippe mon pantalon. C'est de la torture de devoir passer trois heures à côté de lui.

Lorsque je relève la tête, Léo a changé de visage à la lecture d'un SMS. Je fronce les sourcils. Ses yeux se troublent et se perdent dans le vide. Il a l'air angoissé. Il rassemble ses mains et commence à les frotter l'une contre l'autre. Il semble revoir ou penser à quelque chose de désagréable. Rémi n'a rien remarqué. Un élan protecteur traverse ma poitrine et j'ai soudain besoin de le toucher. Je sais bien que je ne peux pas. Léo ne veut pas de ça, mais le tiraillement dans mon cœur me renverse. Quelque chose cloche.

— Arrête...

Je tire la manche de son pull pour séparer ses mains. Il tourne la tête vers moi, le front plissé.

— Tu sais ce que je pense de ce genre de choses Faure, crache-t-il entre ses dents serrées.

— J'en ai rien à foutre.

Il me fusille du regard quelques secondes, semblant chercher la réponse à mon affront. Si je ne le suis pas, Léonard, lui, est quelqu'un de fier.

— Lâche mon bras, déclare-t-il au bout de quelques instants.

Je le libère. Il rabat son membre contre lui et la tension me tord le ventre. Je ne sais jamais vraiment ce qu'il se passe dans ces moments-là. Il semble me repousser, mais cela a l'effet inverse. Pourquoi continué-je de forcer ? Pourquoi si Léo ne souhaite pas d'attention de ma part, est-il venu s'asseoir à côté de moi ? Pourquoi ne m'ignore-t-il pas ? Pourquoi ne sommes-nous jamais maîtres de la situation ? Je me tourne vers la fenêtre et me mords violemment la lèvre.

Qu'est-ce qui peut bien se tramer pour que tu te mettes dans cet état ?

Je suis fatigué de ne pas avoir les réponses à mes interrogations. Je restitue l'écouteur que j'ai délogé, et m'installe plus confortablement pour tenter de trouver le sommeil. Nous avons encore beaucoup de route devant nous et il n'est pas question que je les passe à me prendre la tête à cause de Léo. Il bouge, collant nos épaules et nos jambes. Génial !

Je ferme les yeux et tâche de me concentrer sur la musique. La seule chose à faire est d'ignorer cet embrasement constant qui me consume dès qu'il est près de moi.

Ouais... Bien plus facile à dire qu'à faire.

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