SUPERMAN || Drive me Crazy t.1

By elosbooks_

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Arès Pierce, ce prénom ne vous dit peut être rien, si ce n'est le Dieu de la guerre. Pour moi, il est tout mo... More

PROLOGUE
ꕥ CHAPITRE PREMIER ꕥ
ꕥ CHAPITRE DEUXIEME ꕥ
ꕥ CHAPITRE TROISIEME ꕥ
ꕥ CHAPITRE QUATRIEME ꕥ
ꕥ CHAPITRE CINQUIEME ꕥ
ꕥ CHAPITRE SIXIÈME ꕥ
ꕥ CHAPITRE SEPTIEME ꕥ
ꕥ CHAPITRE HUITIÈME ꕥ
ꕥ CHAPITRE NEUVIÈME ꕥ
ꕥ CHAPITRE DIXIÈME ꕥ
ꕥ CHAPITRE ONZIEME ꕥ
ꕥ CHAPITRE DOUZIEME ꕥ
ꕥ CHAPITRE TREIZIEME ꕥ
ꕥ CHAPITRE QUATORZIÈME ꕥ
ꕥ CHAPITRE QUINZIÈME ꕥ
ꕥ CHAPITRE SEIZIÈME ꕥ
ꕥ CHAPITRE DIX-SEPTIÈME ꕥ
ꕥ CHAPITRE DIX-HUITIÈME ꕥ
ꕥ CHAPITRE DIX-NEUVIÈME ꕥ
ꕥ CHAPITRE VINGTIÈME ꕥ
ꕥ CHAPITRE VINGT-ET-UNIÈME ꕥ
ꕥ CHAPITRE VINGT-DEUXIÈME ꕥ
ꕥ CHAPITRE VINGT-TROISIEME ꕥ
ꕥ CHAPITRE VINGT-CINQUIÈME ꕥ
ꕥ CHAPITRE VINGT-SIXIÈME ꕥ
ꕥ CHAPITRE VINGT-SEPTIÈME ꕥ
ꕥ CHAPITRE VINGT-HUITIÈME ꕥ
ꕥ CHAPITRE VINGT-NEUVIÈME ꕥ
ꕥ CHAPITRE TRENTIÈME ꕥ
ꕥ CHAPITRE TRENTE-ET-UNIÈME ꕥ
EPILOGUE

ꕥ CHAPITRE VINGT-QUATRIÈME ꕥ

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By elosbooks_

[ Avertissement : ce chapitre peut contenir des scènes heurtant votre sensibilité, c'est la raison pour laquelle je vous avertis des thèmes abordés : suicide et violence familiale.]

Musiques conseillées :

Bird Set Free - Sia

Leave a light on - Tom Walker

Writing's on the wall - Sam smith

Unfair - The Neighbourhood

1:35 ──────── 3:47

« bientôt seule, bientôt morte »

« bientôt seule, bientôt morte »

« bientôt seule, bientôt morte »

Cette phrase se répète en boucle dans ma tête. Un film tourne, se précipite et les images défilent comme pour m'avertir des éventuels événements à venir. J'ai l'impression que tout ça est encore plus réel que je ne le pense. Là, dans les bras de cet homme qui rempli mon cœur chaque jours, je pense aux pires scénarios possibles.

Et le pire scénario possible est ce suivant : Arès qui part, pour une mission ou je ne sais quoi d'autre. Arès qui s'enfuit encore et encore ne revenant jamais. Les images semblent tellement réelles. Je me vois lui courir derrière, le rattraper en pleurant toutes les larmes possibles et inimaginables car il ne peut pas me fuir. Il ne peut pas nous fuir. Un abandon, c'est ce que je représenterai à ses yeux si il me laisse seul. J'aurai été son abandon de plus, ou son abandon en trop.

— Aspen... calmes-toi.

— Non, j'ai besoin que tu saches. J'ai besoin que tu saches ce qui m'est arrivé pendant ces années ou t'étais absent. Non pas pour te faire culpabiliser, parce que tu as aussi vécu des horreurs, mais parce que j'ai besoin que tu me comprennes.

— Je te comprends...

— Non ! Non tu ne comprends pas ma peur de l'abandon, tu ne comprends pas que je sois autant attachée à toi, tu ne comprends pas pourquoi j'ai essayé de te détester ! ma voix se brise à cet instant. J'ai besoin que tu me comprennes pour que tu apprennes à... je me calme un peu et continue presque dans un murmure : à ressentir des choses pour moi.

Je demande alors à Arès de s'installer près de moi, c'est ce qu'il fait. Il écoute mon récit et au fur et à mesure, les larmes coulent, tenir en place est insupportable, car une nouvelle page commence.

CINQ ANS PLUS TOT...

Les coups pleuvent, sans cesse. Entre mes cris, mes suppliques et ses pleurs, je n'entends plus rien. Je n'entends même pas mon corps pleurer de douleur, je ne sais plus où je suis. Je sais seulement que je suis son bouc émissaire. Il est encore drogué, encore plus aujourd'hui.

— C'est à cause de toi ! C'est à cause de toi que j'ai perdu cette femme.

Je ne prends même pas le temps de répliquer, je crois qu'actuellement, mon esprit est sorti de mon coeur. J'ai tant envie de vomir, de mourir et d'échapper à cette vie. Leyton a appris la mort de Red aujourd'hui. J'étais contente. J'étais contente car j'avais espoir. Espoir qu'un jour, sa relation avec Arès s'arrange, que la mienne aussi, et qu'il me regarde enfin autrement qu'une petite chose fragile. Cependant, il n'en est rien, je ne sais pas où est parti Arès.

— Je n'y suis... pour... rien, chuchoté-je alors que les coups continuent de pleuvoir sur mon abdomen.

Et je continue de pleurer, je pleure pour Leyton car il est tellement perdu.  Je pleure sa douleur mais aussi la mienne. Je pleure Arès car je ne sais pas où il est, je ne sais pas ce qu'il devient. Et j'ai peur qu'un jours tout explose entre nous. Je sais que c'est possible, j'ai peur de le décevoir et d'être une nouvelle fois abandonnée.

— Tu m'as tout prit, finit-il.

Le poids de Leyton sur mon corps se dissipe, et quand j'ose ouvrir les yeux, je me rends compte que Leyton pleure. Dans un coin de sa chambre que je connais désormais par coeur à force d'avoir été battue. Je n'arrive pas à le détester, jamais. Et je me déteste de ne pas savoir détester quelqu'un, autre que moi. De ne pas savoir en vouloir, et même cela, j'échoue à le faire. Ses mains tremblent et je sais qu'il a prit de la drogue. Cependant, je lui lance seulement un regard avant de partir le réfugier dans ma propre chambre.

Fermant à double tour, je me jette sur mon lit et écrit une lettre. Une seule lettre à une seule personne. Arès. Il est mon confident, celui à qui je raconte tout, et pour l'instant il n'est pas là. Alors ça sera uniquement sur un bout de papier. Et ce, chaque jours jusqu'à ce qu'il réponde à mes messages.

Le soir même, je me dirige sur le toit. Mes blessures me font mal, mais elles ne sont pas visibles, alors je pourrais les cacher comme je le fais sans cesse avec ce que je ressens. Je regarde les étoiles, et une scintille plus qu'une autre.

— Arès... chuchoté-je.

Désormais, cette étoile entre deux constellation sera mon point de repère, elle sera Arès. Car j'ai besoin de ce point de repère, et ce sera à cette étoile que je parlerai lorsque j'en aurai besoin.

— Reviens moi...

1 ans plus tard

Toujours sur ce même toit, j'ai arrêté de placer tous mes espoirs sur Arès. Je sais qu'il ne reviendra pas et qu'il est parti sans un mot. Je sais que tout est finit, je sais qu'il m'a déçu. Je le déteste tant. Il m'a abandonné en me promettant qu'il ne le ferai jamais. Et je me retrouve aux bras de Leyton, mon propre frère qui chaque jours se défoule un peu plus sur moi.

— Salut Arès. Aujourd'hui c'est peut être et je l'espère, la dernière fois que je te parle. J'aimerai tant quitter ce monde, Leyton est violent. Il... rien ne va en ce moment. Tu me manques plus que tout, tu n'es plus là pour m'aider. Charlie ne me comprend pas, personne ne le fais. Le jour de la mort de Red, j'ai perdu plus que ça. J'ai perdu un frère, une famille, mon innocence et je t'ai perdu toi. Je ne sais pas où tu es, j'espère seulement que tout va bien. Je t'aime tellement, une larme roule sur ma joue alors que je me lève.

Les sanglots me submergent tandis que je rejoins ma salle de bain, faisant couler un bain, je le regarde dans le miroir. Je me déshabille et découvre ma peau qui est désormais habituelle à mes yeux. Maculée de bleus, d'ecchymoses et de coupures. Je ne suis plus ce que j'étais. Je n'ai plus quinze ans, je ne suis plus cette gamine innocente. J'ai simplement l'impression d'être une gamine ayant fait un pacte avec le diable.

Une lâche.
Une faible.
Une erreur.

C'est tout ce que je suis pour cette putain de famille. L'impression de ne compter pour personne, et que, si je pars, on se souviendra peut être de moi. J'ai aussi l'impression d'être trop faible pour parler de moi, car j'ai honte. Je me fais honte, bien plus qu'un simple vêtement taché. Non, car la tâche c'est moi. Et cette pourriture se développe un peu plus en moi chaque jours. Je ne mérite pas de vivre, car en ce moment, je survis. Depuis que Red est entrée dans nos vie, plus rien ne va, je ne suis que l'ombre de moi même. Car les personnes que j'aimais le plus m'ont reléguée au second plan de leur vie, ils étaient pourtant mon premier plan.

Je glisse un pied dans cette baignoire. L'eau bouillante brûle mon corps, pourtant c'est la seule chose qui me fait ressentir une quelconque émotion. Celle qui s'imprègne en moi chaque jours, celle que l'on nomme : douleur. Une fois dans la baignoire, je déconnecte mon esprit de mon corps comme je l'ai si souvent fait. Prenant cette lame dans ma main, je ne réfléchis plus et commence.

Ma punition, je me puni de tout ce que je n'ai pas fait, ce que je ne sais pas faire. Je me punis pour ne pas mériter de vivre dans ce monde. Je me punis pour tous les péchés de mes proches. L'eau devient bientôt rouge, cette couleur si cruelle qui représente le combat mais qui pour moi, symbolise la lâcheté.

— Aspen ! entends je mon frère Cooper crier.

Plus vite. Plus vite. Plus vite. Il ne faut pas qu'il me trouve. Dépêches toi ! Allez !Meurs enfin ! Même ça tu échoueras ?

Meurs !

Meurs !

Meurs !

Meurs !

Meurs !

Ce sont les derniers mots que mon esprit me murmure.

DE NOS JOURS...

— Non... murmure Arès.

Et il touche mon visage avec ses mains, délicatement, alors que ses yeux sont baignés de larmes. Je hoche la tête comme une réponse silencieuse.

— C'est la première fois que j'en pa...

Ses mains s'abattent des deux côtés de mon corps et Arès me serre fort contre lui. Au delà de voir ses larmes, désormais je les sens couler sur ma peau. Ses larmes chaudes et qui représentent bien plus que de l'eau. J'essaie d'être forte pour nous deux, car même ce récit me fait mal, qu'il ouvre des cicatrices, je me
dois d'être forte.

— Je te comprends, Aspen. Je t'ai compris. Seigneur... Comment... comment tu t'en es sortie ?

— Cooper... il.. il m'a trouvé.

— Pourquoi ? Pourquoi, c'est à cause de moi ?

— Non ! A cause de Leyton et tout un engrenage... Je me sentais perdue. J'étais si seule et on enfonçait un clou encore et encore. Je pensais que le seul moyen de m'en sortir c'était...

— Le suicide.

— J'avais l'impression de ne jamais être suffisante. J'avais l'impression qu'on regardait au travers de moi et qu'on ne me regardait pas. Ma souffrance était si évidente et personne ne s'en rendait compte.

— Je m'en serai rendu compte.

— Mais... mais tu n'étais pas là... chuchoté-je.

— Si j'avais su. Aspen t'a faillis y passer. C'est impossible pour moi de me dire ça. Impossible. Tu es bien trop importante à mes yeux pour que je puisse te perdre, pour que toute ta famille puisse te perdre. Tu souffrais... tu souffrais en silence sans rien dire à personne. Et ça me détruit d'avoir été impuissant et de ne pas être réussi à te rattraper.

— Pourquoi n'étais tu pas présent, que s'est il passé pour que tu devienne comme ça, bon sang ?

— Je.. je ne peux pas te le dire. Pas maintenant. Tout ce que je peux te dire c'est qu'il faut que j'aille casser la gueule à Leyton ! dit il en se levant et en séchant ses larmes.

— Non !

— Si, Aspen.

Son regard sonde le miens.  J'ai envie qu'il réfléchisse à la conséquence de ses actes. Tout ce que je lui ai raconté, il doit le garder privé. Il doit le garder pour lui. J'aimerai seulement que lui aussi me fasse assez confiance. Pour lui raconter ce qu'il s'est passé avant, savoir ce qu'il s'est passé dans sa tête pour qu'il nous quitte du jour au lendemain. Je me lève et lui prends la main, l'attirant jusqu'à moi. Je l'enlace et le réconforte autant pour lui que pour moi.

— C'est pour cette raison que j'ai peur... Il ne peut pas t'arriver quelque chose et je ne peux pas finir seule une nouvelle fois.

— Ça n'arrivera pas, trésor.

Je relève la tête légèrement et le regarde, encore et encore. Je plonge dans les abysses de son regard qui essaie de me dire tant de choses

— Tu ne comprends pas... Il ne peut pas t'arriver quelque chose. Tu ne peux pas partir encore. Et fuir toujours.

— Je ne pars pas, je suis là.

— Mais pour combien de temps encore ?! pleuré-je en le regardant sans les yeux. Tu vas encore partir sans rien dire ? dis je en m'écartant de lui.

— Apsen, on en a déjà discuté...

— Mais je comprendrais jamais ton choix.

Ares passe une main dans ses cheveux, son regard parcourant la pièce jusqu'à s'encrer profondément dans le miens.

— Aspen, je me suis engagé ! s'écrie-t-il en faisant le tour de la pièce.

Je le regarde, sortant de mes gonds. Criant toutes ma frustration, toute ma colère et toute ma peine. Toutes ces émotions enfouies profondément en moi, demandant seulement à sortir. Car elles ont besoin de s'exprimer elles aussi, au détriment de celles d'Ares. Mais j'ai a l'impression qu'Arès ne me fera jamais assez confiance pour me parler. Alors, quitte à me libérer, autant arracher le pansement d'un coup.

— Parce que tu avais peur ! Peur de la conséquence de tes actes ! Peur du jugement que j'aurai pu avoir sur toi alors que jamais je ne t'aurais jugé tu comprends ?! Jamais ! Et tu sais pourquoi ? dis je en m'approchant de lui, parce que je t'aime et que je t'ai toujours aimé ! éructé-je en enfonçant un doit sur sa poitrine, les larmes roulant sur mes joues.

Son visage s'approche du miens jusqu'à ce qu'il éclate de nerfs, des larmes pleins les joues, lui aussi.

— Parce que je t'aimais, parce que tu comptais pour moi et que tu as toujours compté pour moi. Je suis parti parce que j'étais alcoolique et que j'avais honte, qu'un jour, tu puisses me voir dans cet état déplorable dans lequel j'étais constamment. Certes je suis un lâche à tes yeux, mais tout ce que j'ai fait, c'était pour te protéger ! Pour protéger tes yeux de la misère du monde, celle dans laquelle je plongeais encore et encore ! J'étais dans une putain de spirale infernale, impossible de sortir. J'étais pris au piège et je n'essayais même pas de me battre pour ne pas me noyer ! J'étais tellement pitoyable et je ne voulais pas que tu vois ça !

Mes yeux s'écarquillent et à cette révélation, je m'écrase sur mon matelas. J'éclate en sanglots encore et encore, car il ne s'arrête pas, au contraire.

— J'étais alcoolique, Aspen. Je buvais je ne sais combien de litre de whisky par semaines. J'en avais besoin, car j'étais détruit par la mort de Red, mais aussi par mon amitié avec Leyton. Et je me faisais honte encore plus. Et je pensais sans cesse à ton regard que moi. Quelles auraient été les conséquences de mes actes sur toi, et tu m'en as offert un aperçu.

— Mais je ne t'aurais pas jugé...

— Je me serais vu à travers ton regard. Aspen, je suis parti en cure, j'ai fait un coma éthylique. J'étais au bord du gouffre, je souhaitais me soigner avant de continuer à vivre. Je suis sortis de ma cure et j'ai replongé quand... quand j'ai vu cette lettre. Quand j'ai vu que jamais je n'avais été la pour toi, parce que je pensais que la pire misère du monde s'abattait sur moi, continue-t-il la gorge serrée. Car je ne voyais que moi...

Je secoue la tête, non. Non ce n'est pas possible. Pas Arès, pas cet homme fort que j'ai connu, pas cet homme que j'admire depuis deux décennies. Arès n'a pas pu souffrir autant, et s'enfermer dans sa douleur. Du moins c'est ce que j'essaie de me persuader. Je crois que le pire c'est l'expression coupable sur son visage, alors qu'il n'y est pour rien.

— Je me suis engagé dans l'armée. Non pas par plaisir, au contraire je... ça m'a rendu inhumain. J'ai tué des centaines d'hommes et tu me vois toujours comme un héros. Je me suis engagé pour me punir, pour me soigner car c'était la solution la plus radicale. Je me suis engagé pour souffrir et me punir, autrement. Alors que toi, t'étais à l'autre bout du globe et... et t'essayais de mettre fin à la vie la plus précieuse qu'il soit, pleure-t-il.

Arès s'est approché de moi, ses mains sont maintenant sur mon visage essuyant les quelques gouttes salées sur mes joues. Tandis que je pose mes mains sur les siennes, sondant ses yeux hypnotiques, déchiffrant chaque émotions qui le traversent. Mais je ne vois que du regret et de la tristesse.

— Si j'avais su... Si j'avais su je... il n'arrive même pas à finir sa phrase tant il est secoué par de lourds sanglots.

— Arès... Ne t'en veux pas. Je t'en prie, tout mais pas ça. Tu es fort, plus que tu ne le crois. Et j'ai appris que j'étais forte aussi. J'ai survécu, j'ai appris à vivre avec les traces du passé car elles font ce que je suis devenue aujourd'hui. J'ai appris à m'aimer, à m'apprécier avec mes défauts et mes faiblesses. Je me suis apprise et je me suis surtout comprise.

Sa tête se pose brusquement contre mon épaule, ses bras m'enlacent et me serrent fort contre lui, puis ses doigt passent dans ma nuque là où se trouve mon seul et unique tatouage.

— J'aurai du appliquer cette phrase que je te répétais sans cesse.

— Mais t'étais dans l'optique : protège toi de moi et je te protégerai du monde.

— Parce que... parce que si je te protégeais de moi et de toutes mes erreurs, ton innocence aurai été elle aussi protégée.

— Non... je caresse doucement son beau visage, non parce que je te veux toi, tes qualités comme tes défauts. Parce que c'est ce qui fait que tu es un être si singulier, que tu es l'être qui me fait me sentir vivante.

— Tu voulais mettre fin à tes jours parce que...

— Parce que Leyton me battait. Voilà pourquoi., dis je en m'affirmant.

— Parce que je n'étais pas là pour te protéger de lui.

— Tu devais te protéger toi même. Oui je t'en voulais Arès. Oui, je te détestais de m'avoir abandonné de la sorte. Mais plus maintenant. J'ai compris il y a quelques semaines déjà que tu n'y étais pour rien. Tu devais combattre tes propres démons. Putain, Arès ! Je préfère largement avoir perdu cinq ans de ma vie en souffrant sans cesse plutôt que d'avoir perdu l'homme le plus important de ma vie définitivement.

Il dégluti difficilement puis murmure :

— Ma Vénus...

J'apprécie ce chuchotement et sa sensation sur ma peau.

— Moi aussi j'aurai du être ton pilier comme tu étais le miens. Moi aussi j'ai fait des erreurs. Red était morte et j'étais heureuse parce que enfin, vous alliez me remarquer comme avant. Parce que j'étais tellement égoïste que je me réjouissais de la mort de quelqu'un.

— Désormais je m'en réjouis aussi. Elle a tout détruit dans notre vie. (Il me regarde un instant avec un petit sourire avant de poursuivre :) pas besoin de faire ton regard du « je te l'avais dit ».

Je lui souris à mon tour et le prends dans mes bras. Dans mon élan je nous fais tomber sur mon lit et je ris légèrement, bien consciente que tout n'est pas réglé encore, et que nos plaies peinent à se refermer. Je suis sur lui et ses mains sont sur ma taille, avant de faire une bêtise, je pose ma tête contre son cœur.

— Notre relation ne redeviendra jamais comme avant, hein ? demande Arès.

Ne parlant pas, il prend mon silence comme une réponse. Non elle ne sera jamais comme avant. Parce que j'ai changé et lui aussi. Parce que je m'affirme, je sais ce que je veux et je veux bien plus que de l'amitié. Et je sais aussi que de son côté c'est pareil. Il y a bien trop d'attirance entre nous pour que ce soit simplement de l'amitié ou alors une relation frère/soeur. Rien que cette appellation me dégoûte, quand je pense aux fois où j'ai rêvé de ses mains sur tout mon corps.

— On en fait quoi du bouquet ? osé-je demander.

— Rien. On attendra qu'il frappe et on sera préparé.

— Il ne t'arriveras rien ?

— J'essaierai de te le promettre.

Cette réponse ne me convient pas vraiment et il doit le savoir. Nous ne parlons plus, ni lui ni moi. Nous restons seulement l'un contre l'autre, immobile et analysant la respiration et les battements de cœur de chacun. Ma respiration s'est apaisée, et je crois qu'un poids vient de s'ôter de nos épaules. Il était la petite lumière de ma chambre.

— Tu penses que nos cicatrices guériront un jours ?

— Je pense que d'en avoir parler permet de les recoudre. Comme une page que l'on tourne. Et nous venons de tourner celle de la douleur...

Pour laisser place à celle de l'amour.

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