.
« - » « - » « - » « - »
.
_ Alors, quoi de neuf ?
_ Pas grand chose, la routine habituelle. Et vous ?
_ Mission, dodo, bureau. Résuma Genma en posant son coude sur l'épaule d'Iruka, comme on l'aurait fait pour échanger un commérage.
_ On parlait de toi justement l'autre jour, on trouvait que t'avais pas l'air en forme ces temps-ci.
_ C'est gentil de vous inquiéter, mais si ce n'est mon dos qui me lance aujourd'hui, je vais parfaitement bien.
_ Comment c'est arrivé ?
_ Une mauvais position. Ca va passer comme c'est venu. Rassura-t-il de suite, pressé de passer à un sujet qui ne le plaçait pas au centre de l'attention.
_ ...Il te mène la vie dure. Constata Raido, faussement sérieux.
Genma pouffa de rire, mais le brun à la cicatrice ne compris pas l'allusion.
_ Tu es trop raide, il faut que tu te détendes un peu.
Cette fois ils pouffèrent ensemble.
_ J'ai déjà eu des problèmes il y a quelques années, ça va passer. Et sinon, vous êtes partis en mission récemment. C'était comment ?
_ Ennuyeux à mourir. ...Tu devrais te faire masser de temps en temps, parait que ça fait un bien fou. Rajouta Raido.
Mais pourquoi insistaient-ils autant ? Ces deux là n'avaient pourtant pas l'habitude de s'intéresser plus que ça aux autres.
_ Tu devrais trouver quelqu'un pour prendre soins de toi.
_ Il y a des jolies femmes plein les rues qui ne demandent que ça.
_ ...Des hommes aussi.
_ ...Des hommes ? Tiqua le professeur.
Il était coincé entre ceux qu'il croyait être ses amis.
_ Pourquoi pas !? Enchaina Genma, l'air de rien.
_ Un homme, c'est bien aussi... . Surenchérit Raido sur le même ton.
Iruka compris que l'Hokage devait être derrière la fuite....
Peu importe, la rumeur était lancée, elle ne tarderait pas à être connue de tous, et dans le pays on a tendance à croire qu'il n'y a pas de fumée sans feu.
L'enseignant se leva donc, rassembla les documents face à lui et amorça son départ.
_ Vu votre intérêt pour ma santé, je vais suivre vos recommandations et aller me détendre. Je vous laisse le bureau. ...Oh, et si c'est un troisième que vous cherchez, rayez-moi de votre liste, par pitié.
Il les laissa là, médusés et bloqués par la réflexion plus que piquante du gentil Iruka sensei.
_ ...L'enfoiré. Souffla le ninja au cure-dent.
_ A force de trainer avec Kakashi, on devait s'attendre à ce genre de changement.
.
« - » « - » « - » « - »
.
Un tsunami raya de la carte ce qu'il restait de crédibilité au professeur de l'académie ninja. Le lendemain et les jours suivants, il n'entendit aucun reproche ni aucune remarque sur le fait qu'il préférait probablement les hommes (ce qui entre parenthèse, n'eu l'air de ne surprendre personne), mais le choix de son amant posait problème.
A l'angle d'une rue, il avait même entendu parler quelques mères de ses élèves sur sa supposée relation, et les femmes étaient unanimes : Iruka méritait beaucoup mieux qu'un pervers sauvage et dangereux. Il serait bien allé les remercier pour cette considération, mais avait préféré ne pas entretenir plus de rumeurs sur son compte.
Heureusement que Naruto était partit en mission avec le team 10, et ne serait pas de retour avant une bonne semaine.
Les bras chargés de commissions, il retourna sagement à son appartement. Se faire le plus discret possible étant une technique parfois payante pour que les ragots se calment.
Mais surprise ! ...Au beau milieu du carrefour, Kakashi surgit devant lui.
Là, en pleine fin d'après midi, devant tout un tas de gens qui s'arrêtèrent pour regarder.
_ Iruka sensei, quelle coïncidence.
_ ... .
_ Je peux vous aider à porter vos sacs ?
_ Certainement pas.
_ Je veux juste me montrer serviable, j'ai entendu dire que vous aviez mal au dos ces temps-ci
« Comment ... ? »
_ Ca va beaucoup mieux, merci. Maintenant si vous voulez bien m'excuser...
Iruka reprit sa route d'un pas décidé, mais le ninja argenté réapparu devant la porte de son appartement, sur le balcon du 2ème étage d'un petit immeuble rafistolé mille et une fois.
_ Sensei, je voulais qu'on parle de ce qu'il y a entre nous.
C'est qu'il était sérieux en plus.
_ Il n'y a strictement rien entre nous, Kakashi san.
_ Ce n'est pas ce qui se dit en ville. Je m'absente deux petites journées pour une mission difficile, et en rentrant j'apprends que vous et moi passons des soirées torrides qui vous laissent des stigmates douloureux... alors comprenez que je puisse avoir envie d'éclaircir les choses.
_ To-Torrides ?
_ Hn hn..., Torrides. Répéta-t-il, comme pour graver ce mot dans le subconscient d'Iruka, et accessoirement, le lier à son image.
_ Vous me laissez entrer ?
Agacé par son comportement, l'enseignant repoussa l'agresseur, les joues un tantinet rosies, et s'enferma chez lui à double tour.
.
« - » « - » « - » « - »
.
_ Bonjour les enfants.
_ Bon-jour senseiiiiiiii.
_ Ouvrez vos cahiers de mathématiques. Ce matin, nous allons...
Alors qu'Iruka ouvrit machinalement le tableau noir, les élèves se mirent à pouffer de rire. Il jeta un œil derrière lui, et constata l'ampleur des dégâts.
Lui-même et Kakashi, grossièrement caricaturés, se tenaient la main. Au-dessus d'eux flottait un cœur épais dessiné à la craie rouge.
_ ...Qui est responsable de ça ?
Bien entendu aucun élève ne se dénonça, et le professeur cessa de les importuner quand il réalisa qu'aucun d'entre eux n'était assez mauvais pour un travail de ce genre.
Ceci était l'œuvre d'un enfant de quatre ans, au bas mot.
Mais un enfant de quatre ans n'arriverait pas à atteindre le tableau.
...Ca ne l'étonnerait donc pas d'apprendre qu'un certain juunin était passé par là durant la nuit.
.
« - » « - » « - » « - »
.
_ Toutes mes excuses, Shizune. J'étais pourtant persuadée qu'Iruka sensei et vous, étiez faits l'un pour l'autre.
_ Ne t'inquiète pas Sakura, je suis ravie pour eux ! D'ailleurs je cherche un moyen pour leur faire comprendre que leur union ne gène en rien Konoha. ...C'est aussi une manière pour moi de m'excuser après avoir été aussi insistante.
La brune en rougit encore de gêne.
_ Je peux surement vous aider ! Je les connais bien tous les deux.
_ Ce sera avec plaisir.
_ ...Vous avez déjà des idées ?
_ Aucune qui tienne la route pour le moment.
.
« - » « - » « - » « - »
.
_ Asuma, qu'est ce que tu viens faire chez moi à cette heure-ci ?
_ Kakashi, comme ça tu me fais des infidélités ?
_ On a presque coucher ensemble une seule fois, il y a huit ans, et tu ne m'as pas fait grande impression.
_ J'te retourne le compliment.
_ C'aurait été plus simple si tu n'avais pas été hétéro.
_ C'aurait été plus simple si t'avais été une femme. Rétorqua le Sarutobi.
Sur ces agréables paroles (et le peu de souvenirs d'une beuverie sans nom), le copieur s'effaça pour laisser entrer son vieil ami.
_ Je suppose que tout le monde est au courant ?
_ Le boucher l'a dit à la concierge, qui l'a dit à ma voisine, qui s'est empressée de me réveiller aux aurores pour m'apprendre la nouvelle. ...Juste une question : comment t'as fait pour mettre Iruka sensei dans ton lit ? Aux dernières nouvelles, je le croyais réfractaires à tes tentatives.
_ Il l'est toujours.
_ ...Comment ça ?
_ Rien n'est vrai, mais maintenant que tout le monde y croit dur comme fer, il n'a plus rien à perdre.
Asuma fronça les sourcils. Le calme de l'épouvantail lui fit froid dans le dos.
_ ...T'es vraiment pas net.
_ Il va craquer, c'est une question de temps. D'ailleurs si ça ne te fait rien, je vais te mettre dehors, j'ai une opportunité à ne surtout pas louper.
_ Une opportunité ?
_ ...Si tout se passe comme prévu, la rumeur n'aura précédé la réalité que de quelques jours.
_ Tu as des faux-airs de psychopathe quand tu élabores des plans tordus. Je me demande si je ne vais pas me porter volontaire pour présider un comité destiné à protéger Umino Iruka de toi.
_ T'es bien placé pour savoir que quand je veux quelque chose, je fini par l'obtenir.
_ Ca ne marche pas à tous les coups. Rappela le brun. Je sais aussi que tu te lasses vite de tes jouets, et ça me plait moyennement que tu y mêle un innocent.
.
« - » « - » « - » « - »
.
L'enseignant se pointa une bonne heure après le copieur, déjà en planque. Il suspendit une serviette à sa branche habituelle, et se déshabilla après un bref tour d'horizon, offrant un spectacle tout en nuances d'ombre. Puis sans attendre son reste, plongea dans l'eau.
Le premier aller-retour fut rapidement exécuté. L'eau était encore fraiche à cette période de l'année, il fallait se réchauffer au plus vite. Ce que le juunin pouvait comprendre. Mais après le dixième aller retour sans rien de palpitant à se mettre sous la dent, autre que les épaules et le dos de sa cible (mis en valeur par l'effort), le temps paru bien long.
De sa position de guetteur, le ninja grisonnant s'était attendu à plus d'action, et quelques poses dignes des statues les plus anciennes (et les plus nues), au bord d'un lac bordé d'hortensias roses et bleus, qui précéderaient une bonne centaine de cerisiers en fleur... .
Quoi de plus naturel qu'un fantasme digne de ses bouquins préférés ?
Iruka, lui, profitait de l'exercice pour remettre son corps en place.
...Inconscient du plan qui prenait vie dans la caboche de Kakashi.
« Ca fait 40 minutes. ...Le rythme ralentit, ça va être le moment d'intervenir. »
Le Juunin passa de la position accroupie sur une branche, à debout sur la berge. Il avança suffisamment près pour qu'Iruka le remarque, sans plus dissimuler son chakra.
La brasse cessa immédiatement, et le brun resta à dix bons mètres, en sur-place. Pas des plus ravis de cette apparition, à en croire le regard mauvais qu'il lança à son supérieur.
_ L'eau est bonne ?
_ ... .
_ Ce lac est un peu grand pour une personne.
_ ... .
_ Je passais par-là, et j'ai entendu du bruit...
Iruka joua au professeur qui écoute les conneries jusqu'au bout pour mieux sévir, mais là où un gamin normal aurait flairé le danger, Kakashi s'enfonça dans les abimes.
_ ...Besoin de compagnie peut-être ?
A quoi bon demander ? ...Ah oui, pour laisser le temps à son clone aqueux, d'approcher sans se faire remarquer. Concentré, Iruka ne flaira rien du piège qui ne tarderait pas à se manifester.
_ Vous croyez pouvoir m'intimider ?
_ Vous perdez vite vos moyens.
_ Ce n'est pas vrai ! J'ai seulement... . Q-que... ?
Les jambes bloquée, Iruka parvint à prendre une grande bouffée d'air avant d'être attiré par le fond.
Une fois sous l'eau, il se rendit compte que l'aide demandée d'un regard inquiet resterait vaine, car il identifia son assaillant, bien que ce dernier n'ait ni visage ni consistance réelle. Son chakra le trahissait.
Sur la rive, Kakashi sembla fier de son coup, mais ce fut sans compter sur la ténacité de sa proie, surprise mais loin d'être du genre à se laisser faire, alors que son corps entier subissait des caresses de plus en plus osées.
Un genou atterrit, tant bien que mal, dans ce qui sembla être la tête du clone, clone qui s'évapora donc rapidement, permettant à Iruka se rejoindre la surface.
Il sortit de l'eau sans faire grand cas de sa nudité, comme dans n'importe quel vestiaire, fâché (encore), choqué (encore), et surtout sans montrer qu'il était un tantinet intimidé.
Kakashi aurait pu le maîtriser en un battement de cil, mais ne l'avait pas fait. Il se savait peu de chose, comparé à un ninja d'élite, alors il ne fallait surtout pas le provoquer.
Il saisit la serviette qui pendait à la branche, s'épongea sommairement le visage, le torse, les bras puis le ventre, avant d'enrouler le tissu autour de ses hanches.
_ Laissez-moi vous essuyez le dos.
En guise de réponse, Iruka enfila son tee-shirt, et tant pis si celui-ci collait à sa peau.
_ ...C'est Naruto qui vous a dit où me trouver ?
Kakashi préféra le regarder se recoiffer plutôt que de répondre.
_ Il n'a pas été très discret le jour où il m'a suivi. Je me suis même demandé ce que vous lui appreniez depuis tout ce temps.
_ ...Vous l'avez laissé faire ?
Iruka se retourna vers l'épouvantail, qui n'était qu'à un pas de lui.
_ Je nage, je ne fais rien de mal. ...Et c'était le seul moyen de m'en débarrasser.
C'est certain, le blondinet serait revenu à la charge autant de fois que nécessaire pour savoir ce que son ancien sensei faisait à traîner dans les bois en pleine nuit.
_ Alors pourquoi vous ne me cédez pas aussi simplement ? Demanda-t-il en s'approchant davantage, le regard envieux.
_ Parce que vous êtes un obsédé de la pire espèce.
_ C'est un crime de savoir apprécier les bonnes choses ?
_ C'en devient un quand il s'agit de forcer une autre personne à faire ce qu'elle ne veut pas faire.
_ Je me serais contenté de quelques jeux de mains. Un novice ne peut pas commencer par quelque chose d'aussi extrême que le BDSM.
_ ...S...M... ??
Iruka déglutit difficilement.
_ Dépêchez-vous de baisser les armes, sensei, car plus vous me ferez attendre, plus votre image nourrira mes fantasmes. Et il se trouve que j'ai beaucoup d'imagination.
.
« - » « - » « - » « - »
.