Commande de olivia120208 :)
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- Allez, suis-moi !
- Attends, tu sais où on va ?
Letitia avait beau protester moqueusement, elle suivait tout de même (T/p) dans les rues de la capitale en toute confiance. Elle la rattrapa par la main pour l'inciter à se faire plus discrète, et à ralentir, mais son amie était trop excitée pour être raisonnée ! Letitia secoua la tête et calqua son pas sur sa cadence, et elles finirent presque par courir sur les trottoirs sous le regard désabusé des passants.
Elles étaient habillées chaudement, après tout il ne faisait pas plus de cinq degrés en ce début de décembre, et leurs souffles froids dessinaient un nuage dans l'air quand elles riaient. Ce n'était pas plus mal ainsi : emmitouflées dans leurs grosses écharpes, elles cachaient plus facilement leurs visages et pouvaient vadrouiller librement dans Paris. C'était une opportunité unique, alors elles en profitaient vivement !
Elles étaient venues en Europe pour les premières de Black Panther Wakanda Forever, et ces derniers jours n'avaient pas été de tout repos. Les deux jeunes femmes avaient enchaîné les tapis rouges, les cocktails et les soirées, au point de ne plus pouvoir les compter. Quelque part, c'était une chance d'avoir participé à de tels événements, autour d'un tel film... Mais elles auraient aimé passer plus de temps ensemble, seules.
C'est là que (T/p) avait pris les choses en main.
Elle avait tiré Letitia de son lit à l'aurore, puis elles s'étaient éclipsées de l'hôtel sans un bruit (et quasi incognito). Evidemment, leurs équipes n'étaient jamais très loin et elles pouvaient les joindre à tout instant, mais pour cette balade parisienne... Elles étaient seules.
- Tu m'emmène où ? demanda Letitia, curieuse.
- Attends, laisse-moi me repérer.
- Je ne savais pas que tu connaissais Paris.
- J'y suis venue avec mon père, quelques fois. On aimait flâner en ville comme ça, sourit (T/p). Mais je ne pourrais probablement pas nous emmener bien loin sans GPS.
- Moi qui doutais de ton sens de l'orientation ! ricana Letitia.
- Femme de peu de foi !
(T/p) s'arrêta un instant pour vérifier la direction sur son portable, cachant l'adresse qu'elle avait entré pour que Letitia ne puisse rien voir. Elle s'esclaffa sous cape, intriguée mais joueuse, et décida de ne pas gâcher la surprise en jetant un coup d'œil alentours.
C'était amusant de voir Paris sous cet angle.
En plein jour, hors des sentiers battus par les caméras et les équipes du film. Elle n'avait jamais parcouru cette ville comme ça, vraiment par elle-même... Les gens étaient comme partout ailleurs, pressés et gelés par le froid ; les boutiques, banales ou colorées, ouvraient à peine car il n'était que neuf heures. Des dizaines de personnes s'engouffraient ou ressortaient du métro, les voitures klaxonnaient quand le feu tournait au vert, les panneaux publicitaires flashaient leur lumière agressive sur elles. La vie grouillait en tout sens, et c'était un plaisir de ne pas avoir à suivre ce train-train quotidien. Personne ne faisait attention aux deux jeunes femmes, immobiles, et la rue vivait autour d'elles comme Paris vit chaque jour ordinaire.
Letitia fut tirée de sa rêverie par la main de (T/p), qui se glissa dans la sienne et la tira dans une direction. Leurs doigts étaient gelés par le froid, mais elle s'en fichait et sourit :
- Tu as retrouvé notre chemin ?
- On n'est plus très loin ! confirma (T/p), tout sourire.
- Ok, ok, s'amusa Letitia. On peut s'arrêter dans une boulangerie ? J'ai super faim.
- On mangera en arrivant !
Sa moue taquine valait tout l'or du monde. Letitia entrelaça leurs doigts et la regarda franchement, tandis qu'elles marchaient d'un bon pas :
- Tu m'as forcée à me lever à l'aube, sans explications, à m'habiller en vitesse, à partir aussitôt et sans voiture... Et j'ai même pas le droit de manger un croissant ?
- Nan.
Letitia lui tira la langue, et (T/p) rit le plus tranquillement du monde.
Elles marchèrent encore quelques minutes, le temps de traverser des rues plus pittoresques. On voyait les décorations de Noël suspendues dans le ciel, et les petites boutiques avaient elles aussi sorti guirlandes et lumières pour leurs vitrines. C'était joli, maintenant qu'on était éloigné des grands boulevards... Plus intime, plus calme. Letitia ne se serait pas arrêtée si la main de (T/p) ne l'avait retenue en arrière.
- Nous sommes arrivées, sourit-elle.
Devant elles, un petit bâtiment de style industriel tranchait entre les boutiques et les immeubles plus classiques. Il n'avait rien d'impressionnant, mais Letitia fut curieuse en voyant une affiche présenter ce bâtiment comme une sorte de musée. Il y avait un nom écrit en grand au-dessus de l'entrée, vide de tout visiteur : l'Atelier des Lumières.
Un membre du staff les attendait poliment à la porte, et (T/p) le remercia d'un sourire. Elle avait privatisé les lieux pour la matinée, et autant dire que le nom de Downey ouvrait bien des portes. Les deux actrices furent conduites à l'intérieur de l'Atelier, qui était aussi vide et immense qu'un véritable hangar industriel... Letitia fit le tour de la salle, regardant les murs de béton gris et les étranges colonnes creuses sans parvenir à comprendre la surprise de (T/p).
- Mais... Qu'est-ce que c'est ?
- Tu verras. Suis-moi.
(T/p) lui prit la main et la guida jusqu'au centre du complexe, où les attendait une scène adorable. Des poufs, coussins et tapis avaient été rassemblés pour elles, et au milieu de ce pique-nique industriel il y avait des pâtisseries, des viennoiseries, des jus de fruits et des thermos chauds qui embaumaient l'air de gourmandise. Cette étrange tâche de tissus et de nourriture multicolores, au milieu du complexe en béton entièrement vide, intriguait et touchait la jeune femme. Devant le regard pétillant de (T/p), Letitia se sentit fondre.
- Et voilà notre petit-déjeuner !
- Enfin ! Je meurs de faim, rit Letitia.
Elles s'assirent selon leur bon plaisir, entourées de ce cocon moelleux de coussins et de plaids, et commencèrent à se servir. Letitia huma son café avec plaisir, et goûta le croissant que (T/p) lui tendait en poussant un soupir bienheureux exagéré. Mais elle continuait de regarder l'Atelier. Et alors qu'elle allait demander à (T/p) ce qu'elles faisaient ici...
Toutes les lumières s'éteignirent, et le son familier des projecteurs se mit à vrombir. Tout autour d'elles, les murs se couvrirent de couleurs et de formes du sol au plafond, et même le sol devint une image mouvante. La musique jaillit des enceintes, et les yeux écarquillés de Letitia furent la plus belle récompense de (T/p)... Et la bande-son familière d'un film du MCU envahit la pièce en même temps que le logo se développait sur les murs principaux.
C'était comme si elles avaient été plongées au cœur du film, qu'elles le vivaient de l'intérieur. Letitia était sans voix, et lorsqu'elle reconnut quel film (T/p) avait choisit elle poussa un cri, incapable de retenir son sourire :
- Thor Ragnarok !
- Je sais que c'est ton préféré, la taquina son amie.
- Oh, toi je t'aime, s'extasia-t-elle.
(T/p) rougit, son pain au chocolat tomba au milieu des tapis.
Parce que les lèvres de Letitia s'étaient posés sur les siennes, vivement mais pleinement, et qu'elle ne s'y attendait pas. (T/p) resta immobile à cause de la surprise, mais lorsqu'elle croisa le regard de Letitia le souffle lui revint. Ses yeux noirs brillaient, riaient, vivaient, et cela rendit cet instant encore plus merveilleux.
- Depuis combien de temps tu voulais faire ça ? bredouilla (T/p).
- Depuis combien de temps tu as prévu ce date à Paris ?
(T/p) éclata de rire, vaincue, et les deux jeunes femmes échangèrent un sourire.
C'était une journée parfaite. Le film se déployait autour d'elles, leur promettait des heures de rire et de complicité ; les gourmandises n'attendaient qu'elles pour être partagées ; les couvertures recouvrirent leurs épaules pour les rapprocher... Et Letitia avait bien l'intention de poursuivre ce rapprochement. Penchées l'une contre l'autre, elles n'arrêtaient pas de parler et de se taquiner.
Mais (T/p) s'arrêta en voyant le regard de Letitia s'attarder longuement sur son visage, ses lèvres... Et se sentit fondre contre elle quand Letita passa son doigt sur sa lèvre inférieure, en soufflant :
- Tu as du chocolat, là.