« Til the end of the line »
Oyez, oyez, heureuse de te revoir ami.e lect.eur.rice ! C'est un réel plaisir.
J'espère que vous avez aimé le premier recueil, parce que voici la suite ! Asseyez-vous donc confortablement et permettez-moi de vous faire so...
Jack claqua la porte de son bureau après y avoir fait entrer son invitée, faisant visiblement un effort colossal pour garder son calme. On voyait à ses sourcils froncés par la colère et ses poings serrés qu'il était parcouru d'un énervement peu commun, et cela aurait suffit à faire reculer beaucoup d'agents de la SSR.
Malheureusement pour lui, (T/p) n'était pas du genre à se laisser intimider par son air patibulaire. Il se passa une main sur le visage et tira les stores, masquant aux autres employés la conversation qui allait suivre. Il en allait de la sécurité de la jeune femme... Et de sa réputation de chef.
- Je t'avais dit de ne pas sortir sans me prévenir, gronda-t-il en articulant chaque mot.
Et pour cause, elle était un témoin clé d'une enquête en cours qui impliquait plusieurs milieux dangereux de sa ville. En plus d'être menacée parce qu'elle avait vu et entendu des choses que les criminels de la pègre préfèreraient garder secrètes, (T/p) était apparue plusieurs fois en public avec lui, Jack Thompson. Être à la fois une témoin dérangeante et l'actuel flirt du chef de la SSR, c'était deux bonnes raisons pour leurs ennemis de vouloir la faire taire.
Mais malgré cela, elle n'était pas restée sous la protection qu'il lui avait assignée. Elle se tenait face à lui, les mains pressées autour d'elle comme pour se protéger, mais ses yeux brillaient d'un feu intense. Elle pinça ses lèvres, qu'il s'efforçait de ne pas fixer, et répondit sans se laisser démonter :
- Je ne me sentais plus en sécurité chez moi. Je n'avais nulle part ou aller, je...
- Bordel (T/p) ! Tu crois que c'est un jeu ? s'emporta-t-il. Tu es sous la protection de la SSR, tu ne dois pas la fuir !
Il s'était avancé jusqu'à elle, furieux par les risques qu'elle avait pris. (T/p) laissa alors exploser sa peur, sa colère, son impuissance et lui répondit sur le même ton :
- Les agents que tu as posté autour de chez moi sont partis Jack ! Tous ! Un type est venu et a fouillé toute la maison, si j'avais été là qu'est-ce qu'il se serait passé à ton avis ?
Il resta ahuri un instant, incapable de parler face à ces yeux maintenant brillants de larmes de colère contenue. Elle ne lui laissa pas le temps de renchérir et se passa une main rageuse sur le visage pour maîtriser ses émotions, arguant avec rancœur :
- Ils se sont fait acheter, ou alors ils ont juste déserté, je m'en moque. Mais la SSR n'est pas capable de me protéger, et si... Si j'avais été là... Merde ! Et en plus tu me reproches d'être partie ?
- Une jolie dame ne devrait pas avoir à prononcer ce genre de langage, fit-il.
- Elle ne devrait pas non plus avoir à se retourner dans la rue, par peur d'être suivie ! riposta-t-elle.
- Ils t'ont suivie ?
- Je...
- (T/p), j'ai besoin de le savoir. Est-ce qu'ils t'ont directement menacée ?
La question de Jack fit tomber un silence pesant dans le bureau. Un silence lourd de mots tus et de menaces pétrifiantes, un silence qui signifiait qu'elle avait été en danger. La mâchoire du chef se crispa quand il vit (T/p) détourner les yeux et il sentit son sang ne faire qu'un tour. Il se posta juste devant elle et releva son menton d'une main ferme mais douce, et ancra avec détermination son regard dans le sien.
- À partir de maintenant, c'est moi qui assurerai ta protection.
Elle ouvrit la bouche pour parler, mais il la coupa d'un ton ferme :
- Non.
Elle tiqua devant son air entendu, répliquant aussitôt :
- Mais je n'ai rien dit !
- Je te connais par cœur, argua-t-il. Non, tu ne protesteras pas. Ma décision est prise.
- Tu ne peux pas être assigné à ma protection, tu es le chef de la SSR ! plaida-t-elle. Et je ne suis personne. Je ne suis pas assez importante pour que -
- Ne redis jamais ça.
Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.
Il la figea sur place de son regard clair, et (T/p) ne trouva pas quoi lui répondre. Elle croisa à nouveau ses bras sous sa poitrine pour chercher un peu de réconfort dans cette posture familière, mais elle était complètement déboussolée par la situation. Les menaces permanentes sous lesquelles elle vivait depuis plusieurs jours la poussaient à bout, et maintenant Jack s'y mettait aussi.
Si elle avait su que flirter avec cet agent la mettrait dans de tels ennuis... Elle aurait peut-être appris à se défendre pour ne pas avoir à dépendre de lui.
Alors qu'il contournait son bureau pour transmettre de nouveaux ordres à ses agents et lancer les recherches sur les déserteurs, Jack s'arrêta en l'entendant souffler ces quelques mots :
- Je déteste être si faible...
Il serra le poing et revint auprès d'elle, qui détournait à nouveau le regard pour ne pas avoir à lui faire face. Jack savait que le moment n'était pas propice à la sensiblerie, mais il ne pouvait s'empêcher de sentir son souffle s'accélérer dès qu'il la sentait si proche. Il ne la toucha pas cette fois, mais son murmure les fit tout-de-même frissonner.
- Regarde-moi.
Elle l'ignora, plus têtue que lui. Il mourait d'envie de la serrer dans ses bras et de mettre fin à ses inquiétudes par un beau mensonge, ou par une semi-vérité, mais il ne le pouvait pas. Elle l'avait séduit par sa franchise et son caractère libre, et elle avait déteint sur lui.
- (T/p), regarde-moi, répéta-t-il.
Enfin, après un temps qui parut interminable à l'agent, elle leva ses beaux yeux vers lui. Voilà, maintenant il n'avait plus moyen de se retenir...
- Je te protégerai de n'importe qui. De tous ceux qui te veulent du mal.
- Mais Jack -
- Je m'en moque ! D'accord ? fit-il avec passion. Le premier qui vient te menacer, j'en fais une affaire personnelle. Je veux que tu viennes vers moi. J'en ai rien à foutre que ce soit la reine d'Angleterre, tu viens me voir et tu me le dis. Tu me dis tout ! Je suis là pour toi, je veux être là, merde !
(T/p) laissa échapper un rire étranglé, mêlant soulagement et tendresse. Mais elle voyait à son regard déterminé qu'il pensait chaque mot qu'il venait de lui dire, et elle se sentait profondément touchée. Elle secoua la tête, et les paroles qui sortirent finalement de sa bouche firent esquisser un rictus à Jack :
- Un joli garçon ne devrait pas prononcer ce genre de mots.
Elle posa son front contre son torse quand il vint l'enlacer, et ils respirèrent un peu mieux dans cet air jadis oppressé par le silence. Jack serra ses bras autour du corps de la jeune femme, promettant avec une ardeur renouvelée :
