Further than Dawn II • Interd...

By -EclipseLunaire-

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FURTHER THAN DAWN • TOME 2 Veillez lire le tome 1 avant ! Après avoir retrouvé son frère, Margot pensait pouv... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14

Chapitre 11

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By -EclipseLunaire-

Le retour à Lyon s'est fait dans un silence auquel je suis peu habituée. Évidemment, on s'est concertés, Théo et moi, à l'aéroport par exemple.

Enfin, on n'avait pas vraiment le choix.

Néanmoins, ce calme éphémère m'a fait du bien. J'ai pu réfléchir – très – longuement à la situation et en déduire que ce n'est pas encore fini. Même bien loin de la fin.

Théo me doit de sérieuses explications ainsi que ma mère et Élise. Les mots de Séléné résonnent dans ma tête, comme des spectres perdus, venant me hanter.

Le kidnappeur, alias le père de Séléné (dont j'ignore toujours le prénom à ce sujet) devait forcément avoir une raison pour avoir commis cet acte, celui d'enlever un petit enfant de trois ans. Qu'elle se révèle être valable ou pas. Et je suis bien déterminée à découvrir laquelle.

À présent, je suis dans l'avion qui me ramène chez moi. Théo regarde par le hublot, l'air si pensif que je n'ose pas le déranger. Quelque chose l'occupe, l'empêche d'être tranquille, , d'après le pli entre ses sourcils. Celui-ci est différent du mien, moins marqué, mais je parviens à le voir.

Ma main est dans la sienne, seule source de chaleur.

Dès que nous nous sommes enfuis avec l'aide de Séléné de la maison de sa tante Cléophée, Théo a prévenu sa mère. Qui nous a demandé – ordonné serait serait le terme le plus approprié – de rappliquer immédiatement à Lyon.

Théo m'a défendu d'appeler Élise. J'ai vite deviné que ce n'était pas pour faire la surprise de notre venue à sa « chère » sœur, mais bien parce que le père de notre amie est peut-être à notre trace.

Je serre plus fort ma veste autour de mes épaules. Il ne fait pas froid dans l'avion dans lequel nous nous trouvons mais j'ai toujours été frileuse. Et puis, c'est un avantage quand le garçon que vous aimez se serre davantage contre vous pour vous réchauffer, ce que fait Théo à ce moment même, à mon plus grand bonheur, évidemment.

C'est fou comme il arrive à faire battre mon cœur un peu plus vite juste avec un geste. J'ai de plus en plus hâte d'être chez moi dans ce genre de situations, pour que tout redevienne comme avant et que je puisse l'embrasser et et l'aimer sans me soucier du passé, du présent , et surtout de notre avenir.

La voix de publicité de shampoing revitalisant de l'hôtesse de l'air nous demande de nous lever et d'attacher nos ceintures. 

En anglais, bien sûr.

Il faudra que je pense à mieux suivre les cours d'anglais, cette année, parce qu'à tous les coups, le jour où on me menacera de mort en anglais – j'espère quand même que cela n'arrivera jamais –, je croirai qu'on me propose un chewing-gum saveur melon. Ma vie dépend de l'anglais (et pas des friandises au melon). À noter.

Je reste donc assise bien sagement sur les recommandations – ordres – de Miss Sephora jusqu'à la fin de l'atterrissage.

Lorsque nous sortons, la température douce et le soleil d'automne de ma ville natale me sourient. 

Je n'ai jamais particulièrement aimé cette saison, mais ce climat « normal » me fait du bien. N'ayant pas de bagages en soute, Théo et moi pouvons profiter à notre guise de cette météo magnifique pour ce mois d'octobre déjà bien avancé.

Je vois une voiture grise au loin et reconnais celle de... ma mère ? Que fait-elle ici ?

Je m'approche, suivie par Théo, qui doit se poser la même question que moi. 

Une femme brune au teint de pêche et aux lunettes aux montures dorées qui se verraient à mille kilomètres à la ronde en sort – Lou – Élise, Hugo et Nicolas sur les talons. 

Elle me serre dans ses bras et je dois faire semblant durant de très longues minutes qu'elle m'a manqué. Ce qui est faux. Lou m'a manqué pendant une dizaine d'années. Puis on s'habitue à son absence contre son gré jusqu'au moment où celle-ci ne nous procure même plus le plus petit pincement au cœur. Je m'en veux, mais c'est comme ça, et heureusement elle ne s'en rend pas compte. Je culpabiliserais de lui gâcher le Paradis sur Terre qu'elle s'est construit en quelques mois avec mon cœur de pierre quand il s'agit d'elle.

Comme il n'y a que trois fauteuils à l'arrière de la voiture et que nous sommes deux à devoir y entrer, sans compter les bagages, je me retrouve entre Élise et Théo, à moitié sur les genoux de ce dernier, ce qui est plutôt gênant mais je ne m'en plains pas – bien au contraire. Mon pouls s'accélère au moins dix fois plus que la normale. Je retire ce que j'ai dit plus tôt : je ne vais pas mourir à cause de personnes qui parlent en anglais, mais d'une crise cardiaque quand je suis près de lui.

Je soupçonne d'ailleurs Lou d'avoir forcé son futur époux à venir – il n'a aucun rapport avec moi (ou presque) et encore moins avec Théo – afin de se retrouver dans ce cas de figure.

Il faudra que l'on ait une petite discussion, toutes les deux...

La voiture s'arrête finalement devant ma maison.

Je sors la première et les autres me suivent. Lou ouvre la porte et entre. Elle s'assoit sur le canapé, toujours en silence.

— Je crois que vous allez devoir vous expliquer, après c'est juste une intuition, hein, murmure Élise.

— Je n'avais pas remarqué, je soupire.

Lou me fixe de ses yeux noisette, presque verts. Elle attend clairement que je prenne la parole. Tout comme Nicolas et Hugo. Étonnamment – notez l'ironie – Élise et son frère ne semblent pas pressés de dévoiler la vérité à propos de notre petite excursion en Amérique du Nord.

— Alors ? me presse ma chère et tendre mère, qui semble hésiter à me faire une très longue leçon de morale maintenant ou quand je me serai expliquée.

Autant retarder. Ou pas. Théo exerce une légère pression sur ma main, comme pour m'encourager. S'il croit que je vais le laisser en dehors de ça, il se trompe ! Je vais me venger du fait qu'il ne m'ait rien dit, et pas qu'un peu. Même si je sais qu'il n'avait pas le choix.

— Margot ? me rappelle mon bourreau.

Moi, exagérer ? Ben voyons, jamais !

— On était en Alaska.

— Pardon ?

La, ça sent l'explosion. Ma mère ressemble présentement à une bombe atomique juste avant d'exploser.

— On était en Alaska, je soupire en répétant. 

— Et puis-je savoir pour quelle raison ?

Elle tente de se maîtriser. Je dois essayer de la la désamorcer, mais comment ? Je ne la connais pas assez pour savoir ses points sensibles.

— En fait...

Pourquoi on était là-bas, déjà ? Est-ce que ça nous a servi à quelque chose de partir ? La réponse est non, puisque le père de Séléné et toute sa clique ont fini par nous retrouver.

— On était en quête d'informations.

C'est bien formulé, non ? Enfin j'espère...

— Quelles informations, Margot, tu ne peux pas t'exprimer clairement ? hurle presque ma mère.

J'ai mal à la tête. On aurait dû rester là-bas, finalement. Théo a un appartement plutôt bien quoiqu'un peu petit et son université est là-bas. Le seul problème, c'est l'anglais.

— Bon, Théo pensait que le kidnappeur...

— Quel kidnappeur ?

— Celui de Victor !

Elle perd immédiatement son air sévère et m'interroge du regard, l'air de dire « Comment est-il au courant ? ». Je lance un regard machiavélique à Théo. Bien fait pour lui.

— Continue, s'il te plaît.

— Bon, donc Théo a trouvé qui était le mystérieux kidnappeur qui a ruiné ma vie, et le kidnappeur en question a compris que Théo l'avait trouvé. Alors, par peur que ledit kidnappeur décide de me kidnapper à mon tour (il y a trop de mots de la famille de « kidnapping » dans cette phrase), il m'a amenée dans son studio en Alaska. Enfin, au début on n'était pas vraiment dans un studio mais bon passons.

Je grimace. Dans ce récit, Théo a beaucoup trop l'air d'un héros. Et ça a don de m'énerver.

— Oh, continué-je, et après, euh, on a, comment dire, rencontré une amie qui s'est révélé ne plus être une amie puis redevenir une amie. Bref, on a rencontré Séléné.

Toute la pièce, à l'exception de Théo et Élise, me regarde avec des yeux ronds. J'esquisse un sourire gêné. 

— Est-ce que je suis le seul à n'avoir absolument rien compris à cette histoire de kidnapping.

Nicolas lance un regard à Lou. Il sait. Il passe un bras autour de sa taille pendant qu'elle se masse le front.

— J'ai une toute autre question, moi. Dans quoi tu t'es fourrée encore ? finit-elle par dire.

— C'est pas comme si j'avais vraiment le choix, je soupire.

— Très bien.

Lou se rassoit sur son canapé.

— Eh, madame, pas besoin de faire cette tête de déterrée, Margot est vivante il me semble. Même si au début je n'étais pas vraiment sûre vu son teint. Mais bref.

Devinez qui a parlé.

Je soupire pour la – au moins – quinzième fois depuis que je suis entrée dans la maison.

— Bon, maintenant que je t'ai expliqué ce qu'il s'est passé, c'est à toi de me donner quelques informations.

Je pense bien sûr à ce que m'a dit Séléné. Et s'il avait une raison ?

Théo me lance un regard interrogateur. Il ne voit pas où je veux en venir, ce qui est normal étant donné que je ne lui ai pas parlé de mes plans.

Lou se gratte nerveusement la tempe, j'ai pu observer ce tic plusieurs fois chez elle. Elle sait ce que je vais lui demander. Et elle ne veut pas que je le demande. Mais je ne vais pas lui laisser cette satisfaction.

— Lou, qui est le kidnappeur ?

Elle me regarde air de dire « Là, je m'apprête à te dire la vérité parce que je n'ai pas le choix, mais je peux te promettre que tu vas beaucoup regretter cette question. » 

Je lui rends son regard.

— Il me tarde de savoir parce que je me pose la même question là ! ajoute ma meilleure amie.

Je la remercie avec mes yeux – oui, c'est possible – de s'efforcer de détendre l'atmosphère.

— C'est mon ex-copain.

Euh... Pardon ? Quoi ? Hein ? Comment ?

J'essaie de me contrôler et la laisse continuer.

— Même après mon... viol, j'ai continué à l'aimer. Alors je vous ai cachés, ton frère et toi. Évidemment, j'avais dix-sept ans alors, trois ans plus tard, quand il m'a demandé que l'on habite ensemble, j'ai refusé. Il a commencé à se méfier. Il était loin de se douter que j'avais deux enfants que j'aimais, plus que lui. Et puis un jour, nous sommes allés en soirée et...

Elle rougit et Nicolas la serre plus fort dans ses bras. Il n'a pas l'air étonné. Il le savait depuis le début, avant moi.

— Il a voulu venir chez moi pour y dormir comme son appartement était loin. J'étais bourrée, j'ai donc accepté, sans penser à vous. Vous étiez couchés bien sagement dans vos chambres. Nous nous sommes assoupis et le lendemain matin, lorsque je me suis réveillée, il était là, près de vous. Je me suis approchée et il m'a regardée avec toute la haine et le dégoût du monde dans les yeux. Il est parti de l'appartement sans un mot, je n'ai même pas pu me justifier. Deux jours plus tard, on a annoncé l'enlèvement de Victor.

Elle laisse échapper une larme et je ne sais pas quoi faire, mais toutes les pièces de puzzle dans ma tête s'assemblent en même temps dans un vacarme assourdissant.

Alors c'est ça... Le père de Séléné, Séléné... Comment a-t-elle pu tomber amoureuse d'un homme pareil ?

Finalement, Lou sort de la pièce et va dans sa chambre, Nicolas sur les talons, le bras toujours autour d'elle. Hugo sort du salon et va dans la rue, sûrement pour rejoindre sa Héloïse, vu les messages qu'il reçoit de sa part en ce moment. Je reste donc là, avec Théo et Élise.

Soudain, la sonnerie d'entrée se fait entendre et Lemon entre, sans y avoir été invitée.

Théo se racle la gorge et me dirige vers la porte afin de laisser sa sœur et sa copine seules. 

Il a dans ses yeux l'expression du besoin d'une grande conversation.

Et que les ennuis commencent.


~ NDA ~

La NDA du chapitre précédent suffit, non ? 😁

Flemme d'en écrire une autre, ça ne se voit paaaas du touuuut !!! 

Bref, au revoir mes chers sujets, en espérant que vous avez aimé ce chapitre riche en révélations (je me prends vraiment pour une chroniqueuse pro XD) !!

Sa Majesté Aliénor 👑✨✨

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