Further than Dawn II • Interd...

By -EclipseLunaire-

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FURTHER THAN DAWN • TOME 2 Veillez lire le tome 1 avant ! Après avoir retrouvé son frère, Margot pensait pouv... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14

Chapitre 3

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By -EclipseLunaire-

PDV Théo

Trois jours ont passé. Trois jours où il ne s'est rien passé de vraiment spécial, mais j'étais avec Margot et je n'arrivais pas à m'ennuyer.

La journée, nous trainons en ville, le soir au bar. Une chance que je sois bilingue.

Malgré tout, elle s'impatiente, elle ne comprend pas, et je sais qu'elle en a marre.

Marre de ne jamais dormir, parce que le manque de sommeil se lit sous ses yeux chocolat.

Marre de déambuler dans les mêmes boutiques tous les jours, et marre de plein d'autres choses.

Je décide finalement, un matin où elle est plus pâle que d'habitude – elle évite de boire de l'alcool, seul le café la remet debout –, de lui prendre une chambre d'hôtel.

Parce que même si je n'en ai pas besoin, je sais qu'elle veut dormir, mais qu'elle s'empêche de me le dire pour une raison que j'ignore.

Je la conduis donc, à six heures du matin, vers l'hôtel le plus proche.

Elle ne parle pas, me suit calmement, et je me fais la réflexion qu'elle a énormément changé ces derniers jours. Elle n'est plus la Margot que je connaissais, mais une Margot obéissante. Pas du tout son caractère.

Nous arrivons dans le hall et je vois une étincelle dans ses yeux.

— Vraiment ? dit-elle seulement.

— Tu as vu ta tête ? J'aurais du te prendre une chambre d'hôtel avant, pourquoi es-tu aussi têtue ? Une heure et demie de sommeil par nuit, ce n'est pas assez.

— Ce n'est pas nécessaire, tu sais ? Je peux tenir, tant qu'on ne reste pas trop longtemps ici. 

Je m'approche du comptoir ou un homme de grande taille au regard froid me tend des clefs, je paye et nous montons.

La chambre 127 est à l'étage, elle est plutôt petite – tant qu'on peut y dormir, c'est le principal – et possède une seule fenêtre donnant sur la rue.

C'est un hôtel qui n'a pas l'air d'être beaucoup fréquenté, puisqu'il n'y a pas beaucoup de bruit à l'étage. Malgré tout, au moins un quart des chambres doivent être occupées. Nous sommes donc en sécurité.

Elle pose son sac sur un fauteuil, j'en fais de même. Il est maintenant sept heures du matin, mais je sens qu'elle ne souhaite qu'une chose : s'allonger sur ce grand lit au milieu de la pièce. Elle n'a pas besoin de me le dire, seul son regard en est témoin.

— Tu devrais dormir, je dis, tu as du sommeil à rattraper.

— Et toi ?

— Je vais rester éveillé, pour être sûr que tout va bien dehors. Je te rejoindrai ce soir, j'ai pris une chambre pour deux nuits, ce sera assez, je pense. Ne t'en fais pas et dors.

Elle hoche la tête, comme si elle était réticente, tout en voulant à tout prix y aller, puis cède et s'allonge.

Quelques minutes plus tard, elle s'est endormie. Je place la couverture sur elle pour qu'elle n'ait pas froid et sors de la pièce en prenant soin de fermer à clefs. Elle ne devrait pas se réveiller avant le soir.

Je traverse le couloir, descends les escaliers – l'hôtel n'est pas équipé d'ascenseurs – et sors de l'hôtel. La fraîcheur de l'air me frappe immédiatement. Un instant, j'ai envie de retourner à l'étage, de m'affaler près d'elle et de tomber dans les bras de Morphée, parce que je n'en peux plus.

Mais je continue quand même de marcher. Soudain, je sens mon téléphone vibrer.

Élise.

Je décroche immédiatement, tout en priant pour que celui qui a enlevé le frère de Margot ne nous ait pas retrouvés. 

— Oui ? Élise ? Il y a un problème ?

— Désolée, je n'ai pas eu le choix...

— De quoi es-tu désolée ?

Silence.

— Élise ?

— Je veux voir ma fille !

La voix qui parle à l'autre bout du fil n'est pas celle de ma sœur, mais celle de la mère de Margot.

— Je vous ai déjà dit que c'était impossible, Lou ! riposte ma sœur.

— Où sont-ils ? Où est Margot ? continue Lou.

— C'est confidentiel, je ne peux pas...

C'est ma fille !

— Écoutez, elle est en sécurité là où elle est, plus qu'à Lyon. Il faut juste que je fasse deux-trois trucs et elle pourra revenir. Il n'y aucune raison de s'inquiéter.

— Elle va bien ?

Cette fois, c'est à moi que la question est posée.

Est-ce que Margot va bien ? Je ne lui ai pas demandé, ces derniers jours. Elle donne l'impression que ça va, à force de sourires et de rires. Mais, est-ce qu'elle va bien ? Je ne sais pas. Je pense à elle, allongée sur le lit dans la chambre d'hôtel que je lui ai prise il y a une heure. Je pense que oui, en ce moment, elle va bien.

— Il n'y a pas à s'en faire, je prends soin d'elle.

Ni oui, ni non. C'est vague, mais ça semble la satisfaire puisqu'elle cesse de poser des questions. Elle semble juste triste. Sûrement les hormones, elle est enceinte après tout.

— Il me tarde de la voir... Elle-elle me manque tellement...

J'entends Élise s'éloigner légèrement, à moins que ce soit Lou qui le fasse. Toujours est-il que je n'entends quasiment plus ses pleurs.

— Théo ? chuchote ma sœur.

— Il y a un problème ?

— J'ai prévenue maman, elle est au courant de ce qu'il se passe. On n'a toujours pas retrouvé la trace de Victor et son kidnappeur. Ils ont quitté la ville le jour où nous les avons découvert. Je me demande... Comment ont-ils su qu'on était au courant au sujet de la disparition ? Comment ont-ils su qu'on les a démasqués ?

On sait tous les deux qu'il n'y a qu'une solution, mais on refuse de l'admettre. Elle ne pourrait pas faire ça. Mais nous ne la connaissons pas si bien que ça, en fin de compte.

— Et, au sujet de Rose... Je ne sais pas si elle est retournée en Australie, je ne l'ai plus vue depuis l'accident et ton départ en Australie. Des hypothèses ?

— Je n'en ai aucune idée.

Je l'avais oubliée, en fait. Mais inutile de le préciser.

— Bref, quand je le retrouve, je te le dis, j'appellerai maman et elle s'occupera de toutes les démarches judiciaires. En attendant, restez ici, ça vaut mieux. Au pire, si vous vous ennuyez, voyagez un peu, mais ne sortez pas du continent. Ah, et maman a ajouté cinq-cent euros sur ton compte bancaire. Ça pourrait t'être utile.

— Merci. Tu es sûre que tu n'as pas d'indices sur la position du kidnappeur et de Victor ?

— Non, je ne comprends pas. Il étaient là, puis... Pouf, ils ont disparu. J'ai l'impression qu'ils se moquent de nous.

— Ça s'est bien passé ta rentrée en terminale ?

J'ai envie de changer de sujet, parce que j'en sais déjà assez. Inutile de se lamenter, il n'y a rien de nouveau.

— Plus ou moins bien, oui. J'ai la tête ailleurs, donc c'est plus compliqué de suivre. Bon, je vais te laisser, il y a Lou qui fait une crise de panique, là.

— OK, rappelle-moi si tu as des informations.

— Pas de problème.

Elle raccroche. Je n'ai plus rien à faire, et sans Margot, je m'ennuie. Je m'arrête à un fast-food pour petit-déjeuner. Merci maman pour les cinq-cent euros.

De temps à autre, dans la journée, je me rends dans la chambre d'hôtel pour voir si Margot va bien. Elle reste tout le temps endormie.

Finalement, à quinze heures de l'après-midi, je décide d'y rester. Je m'assois sur une chaise et prends un livre pour éviter de m'endormir. Je peux tenir jusqu'à ce qu'elle se réveille.

***

Margot se réveille à vingt-et-une heures du soir environ, après quatorze heures de sommeil profond. Elle a l'air bien plus énergique que lorsqu'elle s'est allongée ce matin – ce qui est logique, après autant d'heures à dormir.

Lorsqu'elle lève sa tête de l'oreiller, ses beaux yeux couleur chocolat se posent sur moi, pleins d'incompréhension, d'abord, puis elle semble comprendre la situation et le pli entre ses sourcils, si caractéristique d'elle mais qui se perd lorsqu'elle dort refait surface sur sa peau lisse.

— J'ai dormi longtemps ?

Elle a l'air gênée, avec ses cheveux bruns ébouriffés, ses vêtements pas vraiment adaptés pour somnoler sur elle et son air hagard.

— Assez, oui.

Elle rougit.

— Bon, je devrais aller prendre une douche.

— Je vais te chercher à manger pendant ce temps.

— D'accord. (Elle se racle la gorge) À tout à l'heure.


PDV Margot

Je rougis en pensant au fait qu'il m'ait vue dormir comme un bébé, surtout en regardant l'heure sur son téléphone qu'il a laissé posé sur la chaise qu'il occupait quelques minutes auparavant.

Il est sorti de la pièce, je me dirige vers la salle de bain. Elle est très petite – c'est à peine si je peux y rentrer dedans – et encombrée, avec une douche à l'italienne miniature, un meuble où est placé un lavabo un peu trop grand par rapport au reste de la pièce, et des toilettes au fond.

Je remarque qu'il a déposé des vêtements propres sur le meuble du lavabo. Le tee-shirt que je disais trouver très beau, le premier jour où nous sommes allés déambuler dans les boutiques ensemble, et un jean simple, de ceux que je porte habituellement. Il les a achetés pour moi. Je souris de cette attention.

Je prends rapidement ma douche, car l'eau est gelée, à croire qu'ils n'ont pas de chauffe-eau. Pourtant, le contact du liquide transparent sur ma peau me fait énormément de bien, comme si je n'avais pas laissé couler de l'eau sur mon corps depuis des mois, et non quelques jours.

Je ressors de la salle de bain grisée, et remarque que Théo n'est toujours pas revenu. Je regarde de nouveau son téléphone. J'ai mis sept minutes pour me doucher, c'est donc normal qu'il ne soit pas encore là. 

Je m'assois sur le lit et consulte le livre qu'il était en train de lire. Si j'avais pu, j'aurais amené un livre ici, moi aussi. Lui, il l'a acheté en Alaska pour passer le temps, sauf qu'il est bilingue, et pas moi. Absolument pas.

Peut-être que si j'avais demandé à Élise de me prêter Divergente, elle aurait accepté. Je me concentre sur chaque détail de la couverture. Je ne comprends même pas le titre, on voit là mon grand talent en anglais.

Trois minutes passent ainsi, avant que Théo n'apparaisse dans l'encadrement de la porte. Il tient dans ses mains deux boîtes contenant des pâtes fumantes, des nouilles chinoises apparemment.

— Poulet ou curry ? propose-t-il.

— Ça m'est égal.

Tant que je mange...

Il me tend une des deux boîtes et je ne prends même pas le temps de regarder quel saveur il m'a donnée. Mon estomac gargouille violemment et je m'empresse de prendre la cuillère en bois attachée à la boîte à pâtes et de commencer à manger. Il en fait de même.

Après ça, il se rend dans la salle de bain, non sans peine, comme moi, et prend rapidement une douche. La chambre est parfumée de l'odeur du gel douche qu'il utilise, son odeur, et je me sens faiblir. Depuis que je l'ai rencontré, c'est mon odeur favorite.

Je ne sais pas si je suis fatiguée ou pas, c'est difficile à déterminer. J'ai l'impression d'être en pleine forme puisque cela fait trente minutes que je me suis réveillée, mais je me sens faible. Et ne vois que lui aussi. Il s'allonge dans le lit, tout à gauche, et j'en fais de même, tout à droite.

Je ferme les yeux, attendant que le sommeil vienne, mais un poids pèse sur ma poitrine, je ne sais pas si c'est du stress, ou de la peur, ou de la tristesse, ou de la nostalgie, ou tous ces sentiments mélangés, mais j'ai envie de parler, tant qu'il ne dort pas encore.

— Théo ?

— Oui ?

— Je peux te parler d'un truc ?

— Vas-y.

Il se retourne de sorte à se retrouver face à moi. Ses magnifiques yeux bleus brillent vaillamment dans l'obscurité de la nuit.

— Ça va te paraître débile, ou bizarre.

— Ne t'en fais pas pour ça, tu peux tout me dire, tu sais ? sourit-il.

— Bien, alors... Je ne suis pas sûre de vouloir retrouver mon frère, en fait. Imagine qu'il ne se souvienne plus de moi ! Ce serait horrible. Ou même, s'il a beaucoup changé et que je ne le reconnais plus. Peut-être que je serai déçue, aussi. Ou peut-être que plus rien ne sera comme avant, qu'il m'en voudra de n'avoir rien fait pour l'aider.

J'ai tout lâché. Le poids, qui se faisait de plus en plus lourd, est devenir tout d'un coup aussi léger qu'une plume.

— Margot, je peux te jurer deux choses. D'abord, bien sûr qu'il se souviendra de toi ! On n'oublie pas les liens fraternels aussi rapidement ! Et même s'il a oublié ton visage avec le temps, c'est sûr que, lorsqu'on lui dira qui tu es, il te reconnaîtra. Et c'en est de même pour toi. Ensuite ; tu ne seras pas déçue, il ne t'en voudra pas. Tu peux me faire confiance sur ces deux points. Dès que je pourrai, je te dirai tout, j'aimerais tout te dire maintenant, si tu savais...

— Je sais. Je sais que tu ne peux pas, et je le comprends. C'est moi qui suis censée me faire du soucis, pas toi !

Il ébauche son petit sourire en coin, celui qu'il utilise pour tellement de raisons. Quand il est narquois, provocateur, poli, et, dans le cas présent, qu'il aimerait rire, mais qu'il ne le fait pas par retenue.

— Je ne peux pas m'en empêcher, madame, désolé ! plaisante-t-il.

— Hum... Je ne vois qu'un remède à ça...

Je me rapproche un peu de lui, tout en restant à une distance raisonnable.

— Ah oui ? fait-il mine de s'étonner. Lequel ?

— Celui-ci.

Je m'approche encore et noue mes lèvres aux siennes. Je le demande comment il fait pour avoir autant d'effet sur tout mon corps, comme si dès qu'il s'approchait, une décharge électrique se précipitait à une vitesse folle sur moi.

Je romps notre baiser la première, pas parce que j'en ai envie pas à cause de l'oxygène qui menace de manquer.

— Excellent remède, commente-il doucement.

— Je sais.

Je souris et m'allonge dans ses bras. Je sens mon cœur battre à une vitesse anormale contre son torse et j'espère qu'il ne l'entend pas.

Je sombre peu à peu dans le sommeil, mes paupières se ferment d'elles-mêmes et je m'endors, non pas dans les bras de Morphée, non. Celui-là est cent fois mieux : je m'endors dans les bras de Théo.


~ NDA ~

Bien le bonsoiiiiir !!! Ou peut-être le bonjour... 🧐

J'espère que ce chapitre vous a plu !!! Merci pour les 2.2k de lectures sur le tome 1, d'ailleurs la partie 2 du bonus devrait sortir prochainement, si ça vous intéresse ! ^^

Sur ce, bonne nuit !!! Ou peut-être journée... 🧐

Sa Majesté Aliénor 👑👑✨

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