Amour Insouciant

By Anonymous-Mind

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Une fois, j'ai lu qu'il fallait un cinquième de seconde au cerveau pour tomber amoureux. J'ai éclaté de rire... More

Prologue
Chapitre 1: Une soirée mouvementée
Chapitre 2: Un réveil en conséquence
Chapitre 3: Une mystérieuse conversation
Chapitre 4: Une belle rencontre
Chapitre 5: Premiers pas
Chapitre 6: Un souffle de détente
Chapitre 7: Retrouvailles
Chapitre 8: Déconnons encore et encore !
Chapitre 9: La fraternité à tout prix
Chapitre 10: Un beau trio
Chapitre 11: Profiter pour oublier
Chapitre 12: Longue nuit
Chapitre 13: Départ en vacances
Chapitre 14: Dernier répit
Chapitre 15: Retour à la vraie vie
Chapitre 16: Combattre le mal par le mal
Chapitre 17: Confessions
Chapitre 18: Repousser ses limites
Note d'information✨
Chapitre 19: Pour mon meilleur ami
Chapitre 21: La vie est une fête...
Chapitre 22: ...Qui monte à la tête
Chapitre 23: Les amis qui nous entourent
Chapitre 24: Cette jalousie...

Chapitre 20: Chez lui

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By Anonymous-Mind

Mercredi 14 janvier, 9h55: La sonnerie de la récréation me réveilla. En cours, quand je ne parlais pas, je dormais. Je ne sais pas vous, mais moi le mercredi, bizarrement, c'était le jour où j'avais le plus de mal à tenir le coup le matin. Cette sonnerie m'avait bien évidemment redonné un coup de boost puisque je sortis de la salle la première malgré tout.
Mes deux acolytes me suivirent tandis que je me dirigeais dans la cage d'escalier. Je voulais voir Jeff alors je lui envoyai un message: "T'es où ? Je veux te voir.
Lui: Dans le bâtiment 10, devant ma salle d'éco."
J'étais dans le même bâtiment mais un étage en dessous donc je montai immédiatement le rejoindre.
Il avait trois heures d'économie, c'est pourquoi lui et la plupart de ses camarades ne sortaient pas du bâtiment pendant les pauses, même pendant les récréations.
Il m'attendait à l'extérieur de sa salle.
- Coucou ma belle, me dit-il.
- Hey Chou. Ça va bien ?
- Super, et toi ?
- Ça va. Dis, tu viens chez moi cet après-midi ? demandai-je suavement.
- Euh... Désolé Emmy, mais je dois travailler sur un exposé cet après-midi.
- Ah... Tu dois travailler avec qui ?
- Laurine, une fille de ma classe.
Tiens, Laurine ! Je savais bien qu'il ne la zapperait plus après ce qu'elle a fait pour lui. Quand je vous disais que je ne parlais pas pour rien. Je retrouvai le sourire à l'annonce de ce prénom.
- Pourquoi tu souris comme ça ? continua-t-il.
- Bah, juste comme ça... J'aime bien cette fille.
- Ah d'accord. Encore désolé de te laisser en plan, répéta-t-il en se grattant la nuque.
- Ce n'est pas grave t'inquiète. Je vais bien trouver quelque chose d'autre à faire.
- Oui, tiens tu peux sortir avec Loïc ? Vu que vous le faites souvent.
- Je verrai. Si ça se trouve lui aussi il va bosser sur son exposé, hein, rétorquai-je.
- Tel que je le connais, il va le commencer la veille. Autrement dit dans deux semaines.
- J'avoue ! ris-je. Déjà qu'il a séché lundi.
- Ah, comment tu le sais ?
- On devait t'acheter ton cadeau ! D'ailleurs il te va à ravir, expliquai-je en prenant son bras et en regardant sa montre.
- Oui, merci beaucoup, vous êtes trop gentils.
- Mais de rien mon petit Jeff.
- Même ta chaîne je la porte, m'informa-t-il en la sortant de sous son t-shirt. Je ne m'en séparerai plus.
- Ahah, elle te rend tellement sexy en plus, ris-je en lui pinçant la joue.
Il était temps que je m'en aille. En partant je jetai un œil à travers la petite vitre à côté de la porte de sa salle de classe. Bien sûr la première personne que j'aperçus était Loïc, plus proche de Déborah que jamais. Je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir un brin de jalousie quand je les voyais ensemble mais il valait mieux que je passe outre.
Je partis sans plus attendre rejoindre ma classe pour ma dernière heure de cours de la journée.

10h31: Ça passait tellement lentement... J'étais en cours de mathématiques. J'aimais bien les maths, mais je n'aimais pas cette prof - et elle non plus je pense. Les heures de cours avec elle étaient insoutenables tellement elles passaient lentement. J'étais assise avec Chloé, côté mur en tête de rangée à droite. C'est pourquoi je ne pouvais même pas essayer d'accélérer le temps en pianotant sur mon téléphone sans être remarquée. Cependant aujourd'hui ce fut plus fort que moi alors je sortis mon téléphone et dans un élan d'ennui j'envoyai un message à Loïc, au risque qu'il ne me réponde pas mais je m'en fichais: "Quoi de plus ennuyeux qu'un cours de maths avec une vieille folle ?"
A ma grande surprise il répondit peu de temps après: "Un cours d'éco avec une prof qui transpire du dos et qui zozote..."
Je ne pus m'empêcher d'étouffer un rire en lisant ceci. Ce qui ne joua pas en ma faveur puisque la prof manqua de me griller si je n'avais pas caché mon téléphone aussitôt. Chloé me regarda avec étonnement puis comprit la situation. Lorsque la prof daigna ôter son regard noir de moi, je lui répondis: "Mon pauvre, en plus il te reste encore 1h et demi de cours toi !
Lui: C'est sympa de me le rappeler, merci !
Moi: Tu vas faire quoi cet après-midi ?
Lui: Je ne sais pas encore.
Moi: Ah d'accord.
Lui: Et toi ? Tu ne vas pas voir Jeff ?
Moi: Non, pas cette fois.
Lui: Et c'est là que mon rôle de remplaçant intervient, ahaha.
Moi: Mais non ne dis pas ça, t'es pas un remplaçant !
Lui: Je sais, je voulais juste que tu le confirme.
Moi: N'importe quoi toi, mdr
Lui: Tu veux qu'on fasse quoi ?
Moi: Aucune idée, on se redit ça au p"
Je ne pus terminer ma phrase tellement je sursautai au strident et effroyable cri que ma prof m'adressa. Elle m'avait remarquée et m'avait donc sommée de ranger mon téléphone. Je crus pendant une seconde qu'elle allait me le prendre mais par miracle, non.
Ma conversation s'arrêta donc là mais ça allait bientôt sonner de toute manière.

12h31: J'attendais encore une quelconque proposition de Loïc mais il ne m'en fit toujours pas. J'avais déjà fini de manger et mon frère me prévint qu'il allait chez Alexis. C'est là que je pensai: Pourquoi ne pas l'inviter à la maison ? ce que je lui fis part immédiatement par message. "Ou pourquoi pas chez moi ? répondit-il.
Moi: Je ne sais pas où tu habites...
Lui: Au pire on se rejoint au lycée, ensuite je t'emmène (pas en voiture t'inquiète)
Moi: D'accord ça me va. On se retrouve là-bas à quelle heure ?
Lui: 14h ?
Moi: Parfait, à toute."
J'allais venir chez lui pour la première fois. Ça me faisait plaisir qu'il me l'ait proposé. Toutefois je ne savais pas quoi dire à mon frère. Eh oui, si je venais à lui dire que j'allais chez "un" ami, il me mettrait des milliers de bâtons dans les roues. Il avait tellement peur que je fasse des... choses avec les garçons qu'il ne pouvait s'empêcher de me questionner lorsque je devais aller chez l'un d'eux. Il n'avait confiance qu'en Jeff et vu comment il n'avait pas l'air d'être ami avec Loïc, je ne pouvais pas lui dire que j'allais chez lui. J'essayai donc de le prévenir sans pour autant mentir:
- Kevin, tu t'en vas à quelle heure ?
- Pourquoi ? Tu veux faire une teuf et t'attends que je me barre c'est ça ?
- Mais non, ris-je. Je veux juste savoir.
- Je pars vers 13h30, répondit-il. Et toi tu vas faire quoi du coup ?
- Je vais rejoindre un pote devant le lycée.
- Qui ? enchaîna-t-il.
- Loïc.
- C'est moi où tu le vois tout le temps ce mec en ce moment ?
- Bah, je le vois parce que c'est mon pote.
- Vous allez faire quoi ? questionna-t-il en plissant les yeux comme s'il essayait de lire dans mes pensées.
- Je ne sais pas encore, on verra bien.
- Pas de conneries, hein.
- Tu sais, j'ai quitté la garderie depuis bien des années maintenant...
- Oui mais lui ? lança-t-il.
- T'inquiète.
Bon, je n'ai pas menti, on est d'accord ? Je montai aussitôt dans ma chambre histoire de regarder si j'avais l'air encore un peu potable physiquement. J'avais quelques cernes mais je n'y pouvais rien alors je me contentai de me rincer le visage et brosser les dents. Je remis un peu de mascara et une couche de baume à lèvres puis je m'attachai les cheveux en queue-de-cheval haute. Je ne sais pas pourquoi mais ces derniers temps j'aimais bien m'attacher les cheveux.

14h02: Il m'attendait devant l'arrêt de bus. J'ai remarqué que ce garçon était toujours ponctuel, même plus que moi. Il me fit un sourire. Je ne l'avais pas revu depuis la soirée d'anniversaire de Jeff. J'avais pourtant l'impression que ça faisait une éternité. Nous marchâmes alors et je constatai que nous étions en train de nous éloigner de l'arrêt de bus.
- Il ne passe pas par là ton bus ? l'interrogeai-je perplexe.
- Si, mais le prochain est dans quinze minutes, la flemme d'attendre.
- Bah on va où alors ?
- On prend le métro, déclara-t-il.
- Ah d'accord. Tu habite près d'une station de métro, t'as de la chance !
- Ouais enfin, il y a quand même une petite trotte jusqu'à chez moi. Ça ne te dérange pas j'espère ?
- Non, non.
Je prenais rarement le métro car de chez moi il n'y en avait pas. Mais ça ne me dérangeait absolument pas de le prendre étant donné que j'avais une carte de transport qui me donnait à la fois un accès illimité aux bus mais aussi aux réseaux souterrains. Je savais qu'il y avait une bouche de métro pas très loin du lycée. Nous nous y rendîmes alors. Je me contentais de le suivre.
Au bout de quelques stations de métro il me prévint que nous devrions descendre à la prochaine. Je constatai qu'il n'habitait vraiment pas très loin du lycée.

En sortant je ne reconnus pas vraiment l'endroit. C'était un coin que je fréquentais rarement dans cette ville. Pourtant je me rendis compte qu'il avait l'air très intéressant lorsque nous passâmes devant un joli parc. Il y avait de moins en moins de bâtiments au fil de la marche et dans un tournant nous entrâmes dans un joli quartier résidentiel avec des maisons - un peu comme le mien mais en moins chic. Il avait raison, la station de métro était à dix minutes de chez lui tandis que l'arrêt de bus... à trois cents mètres.
Nous arrivâmes devant une jolie maison et je compris que c'était la sienne. Il me devança et ouvra la porte pour me laisser entrer. La porte menait sur une petite entrée qui se prolongeait en couloir, donnant sûrement accès aux chambres. A droite se trouvait directement le salon tandis qu'en face de la porte d'entrée se trouvait la cuisine. La maison semblait vide. J'entrai dans le salon qui était convivial et spacieux. Il était dominé par des couleurs pastel, notamment un camaïeu de beige. Sur le meuble de la télé se trouvaient des petites décorations telles que des bougies mais surtout des cadres photos. Les murs étaient agrémentés de cadres et de miroirs et il y avait plusieurs plantes vertes. La table-basse était en verre transparent et se trouvait sur un grand tapis de couleur taupe. Quant au canapé, il était au centre de la pièce et en cuir de couleur beige. Tout à droite de la pièce se trouvait un bureau en bois avec un ordinateur familial.
- Il n'y a personne chez toi ? demandai-je.
- Si, mon frère.
Je n'attendis pas plus longtemps lorsqu'il fit son apparition.
- Tiens t'as ramené de la meuf ! lança-t-il à Loïc avec plein de sous-entendus.
Je le regardai alors les yeux ronds mais Loïc n'avait pas l'air étonné par ses propos.
- Salut, moi c'est Tristan, poursuivit-il en s'adressant à moi avec un clin d'œil.
Il s'en alla de ce pas vaquer de nouveau à ses occupations tandis que Loïc, se retenant de rire, lui cria en même temps:
- Un peu de respect, sale gosse !

Il se retourna vers moi et remarqua mon regard incrédule quant au comportement de son frère. Il passa sa main dans ses cheveux, l'air un peu gêné et me dit:
- Désolé, je te l'avais dit qu'il était con...
- Et surtout... précoce si tu vois ce que je veux dire, rétorquai-je.
- Ouais, ça m'énerve mais qu'est-ce que tu veux, sa génération l'a pourri.
Il m'entraîna vers sa chambre tout en continuant:
- Mais comme je sais qu'il est le seul de la fratrie a avoir hérité de la calvitie, je suis gentil avec lui parce que ça me fait de la peine.
Je gloussai aussitôt, je m'attendais à tout sauf à ça comme explication.

Sa chambre était... une chambre type de garçon. Un peu comme celle de mon frère mais en un peu mieux rangée. Les couleurs de sa chambre étaient principalement le gris et le blanc. Son lit était complètement basique, en fer forgé gris. Sa chambre n'avait rien de particulier mis à part les quelques cadres urbains de New York sur les murs que j'aimais beaucoup. Son bureau, contrairement à mes attentes n'était pas en bazar. Il y avait quelques livres et son ordinateur portable. Il posa son téléphone dessus et s'affala aussitôt sur son lit. Quant à moi je me contentai de rester debout en observant les alentours.
- Tu peux t'asseoir, c'est pas interdit hein, assura-t-il en me voyant hésitante.
Avant même que je ne saisisse la chaise de son bureau pour m'assoir dessus, il poursuivit:
- Ah, désolé j'ai oublié la politesse. Tu veux un truc à boire ?
- Non merci, souris-je en m'asseyant.
- Je reviens dans deux minutes.
Il partit de la chambre et revint quelques secondes plus tard avec une boîte de chocolats Lindor qu'il me tendit pour que j'en prenne un.
- Comme je ne sais pas faire de cookies, moi, j'ai que ça à te proposer, déclara-t-il.
- Merci, c'est mes préférés, souris-je avec enthousiasme.
- En plus ? C'est parfait alors !
J'en pris un, puis un deuxième. Quant à lui, il se recoucha sur son lit comme s'il était épuisé.
- Tu veux faire quoi ? me demanda-t-il.
- Bonne question !
- J'ai une idée, chacun notre tour on se pose une question histoire d'en savoir plus sur l'autre, d'accord ?
- D'accord ! souris-je. A toi l'honneur.

Il réfléchit quelques instants en regardant le plafond puis, me regardant de nouveau, il me demanda:
- Ta matière préférée ?
- Physique-chimie, et toi ?
- Mathématiques.
- T'aurais du faire S ! m'exclamai-je.
- Non je n'aime pas les sciences.
- Bon bah comme ça c'est clair, ris-je. A mon tour, ta musique du moment ?
- Euh, je n'en ai aucune en particulier...
- Il n'y en a pas une seule qui te plaît beaucoup en ce moment ? m'étonnai-je.
- Bah, non... Bon, je te dirai Hello World de Kid Inc histoire de répondre.
- Connais pas...
- Et toi ?
- Habits de Tove Lo, répondis-je les yeux qui brillent.
- Ah c'est pas une musique bizarre où on voit une meuf qui jette ses frites par terre ?
- Oui, ris-je. Et c'est bizarre parce que c'est un remix. Moi j'aime surtout l'originale.
- Ah d'accord, sourit-il. Ta destination de vacances de rêve ?
- Les États-Unis, notamment Los Angeles ou l'Australie, peu importe la ville. Et toi ?
- Le Canada pour y habiter mais les États-Unis pour y faire un tour.
- D'accord. T'as des pires ennemis ?
- Non, aucun. Pas comme toi, ricana-t-il.
- Grave ! ris-je aussi.
- A moi, t'es célibataire depuis combien de temps ?
Bah tiens, c'était la première fois qu'il s'intéressait à ma vie amoureuse depuis que je le connaissais.
- Bientôt un an. Et toi ? rétorquai-je.
- Cinq mois je crois, dit-il en comptant sur ses doigts.
- En fait c'est celle qui t'a surpris en train d'appeler ton ex ?
- Oui voilà, sourit-il.
- Ahah, d'accord.
- À toi.
- Ah oui, euh... droitier ou gaucher ? demandai-je.
- Les deux, mais plus droitier.
- Quoi ? Genre t'es ambidextre ?
- Oui enfin c'est bizarre parce que j'ai commencé à écrire avec la main gauche et je ne sais pas pourquoi, du jour au lendemain j'ai changé de main, avoua-t-il. Maintenant je suis droitier mais je m'en sors aussi de la gauche.
- Oh la chance !
- Eh oui, sourit-il. Maintenant, la matière que tu détestes le plus ?
- La philosophie, ça me soule tellement... Et toi ?
- Moi aussi, ricana-t-il. C'est chiant parce qu'il y a toujours des dissertations à faire sur des sujets dont on s'en branle.

15h24: Nous nous posions plein de questions de ce type. Mais plus nous continuions, plus ça devenait des questions bêtes. Dans le genre: "T'es plutôt Kim Kardashian ou Taylor Swift ?"
Il hésita quelques secondes puis répondit:
- Taylor Swift, bien que je ne sache pas exactement à quoi elle ressemble.
- Bah alors pourquoi elle ? m'étonnai-je.
- Par élimination c'est tout. Kim Kardashian elle me fait peur avec son corps difforme.
- Genre ! ris-je. Pour une fois qu'un mec dit ça d'elle.
- Eh oui. Et toi tu préfères Ian Somer-je-sais-plus-quoi ou... Bradley Cooper ?
- Euh, c'est qui déjà Bradley Cooper ? bredouillai-je.
- Le beau-gosse dans Very Bad Trip.
- Ah je vois ! Je préfère Ian Somerhalder, dis-je en insistant sur le nom de famille.
- D'accord.
- En fait aucun des deux n'est vraiment le meilleur. Le meilleur c'est Quatre, continuai-je.
- Hein ?!
- Quatre dans Divergente, autrement dit Théo James, l'homme de ma vie.
- Ahah, je ne vois pas qui c'est mais si tu le dis, ricana-t-il. N'empêche c'est quoi ce nom-là, Quatre ?!
- Oui j'ai pensé pareil la première fois. C'est en référence à ses quatre peurs.
- Ah cool, dit-il faussement intéressé.

Son téléphone, posé sur le bureau n'arrêtait pas de notifier des messages alors je décidai de le prendre et de regarder. Il avait quatre messages de quatre filles différentes. On peut dire qu'il ne perdait pas son temps celui-là. Malgré ça il me regardait utiliser son portable sans rien dire. Pensant que le téléphone me réclamerait un mot de passe, je glissai mon doigt sur l'écran pour afficher l'un des messages au complet et contre toute attente, celui-ci s'afficha.
- Tu n'as pas de code ?! m'étonnai-je.
- Non, la flemme de le saisir à chaque fois.
- Et tu t'en fiche qu'on lise tes messages ?
- Non parce que normalement on ne le fait pas, contrairement à toi, rétorqua-t-il avec un sourire en coin.
- Genre tes parents ils peuvent voir que tu échange avec quatre filles en même temps et ils s'en foutent ?
- Je fais ce que je veux donc qu'est-ce que tu veux qu'ils disent ?
- Bah, que t'es un Dom Juan ! m'exclamai-je.
Il tendit sa main pour que je lui donne son téléphone et il me fit signe de m'assoir sur son lit, ce que je fis. Il regarda son portable quelques secondes puis tourna l'écran de mon côté en m'indiquant du doigt:
- Elle, c'est Chloé, ma pote d'enfance, tu la connais. Elle, c'est Marie, je lui parle juste parce qu'elle me parle. Elle, c'est Alexandra, tu dois aussi la connaître, elle est dans ma classe. Et elle, c'est Camille, pas ton ennemie jurée je te rassure, c'est juste ma cousine. Voilà le Dom Juan que je suis.

Je ne sus que répondre face à ses explications si claires et détaillées. J'avais l'impression de l'avoir offensé en l'appelant Dom Juan donc je me rattrapai:
- Non mais je ne t'accusais pas d'en être un, j'ai juste suggéré ce que peuvent penser tes parents. Et puis t'es libre de faire ce que tu veux, hein...
- Non mais tout ça pour te dire que je n'ai rien à cacher, même à mes parents.
- Bah c'est bien alors, j'te félicite, souris-je.
Il sourit brièvement, se redressa pour être assis face à moi, puis reprit un air sérieux avant de me dire:
- D'ailleurs, apparemment tu penses que Déborah et moi on a une relation bizarre ?
- Euh... c'est elle qui t'a dit ça ? bredouillai-je étonnée qu'il me parle de ça.
- Oui elle me l'a dit hier.
- C'est vrai que je vous trouve plutôt... proches pour de simples amis, avouai-je.
Je n'aimais pas parler d'elle mais bon... Je voulais quand même en savoir plus.
- Elle est tactile c'est tout, répondit-il.
- Ah d'accord... Mais c'est ton amie "sœur" ou amie "amie voire plus".
- Bah, c'est une amie proche. Je te l'ai déjà dit.
Ouah, quelle réponse pertinente. Sans déconner il m'avait apporté quelque chose que je ne savais absolument pas ! Bref il ne m'avait rien appris.
- Enfin, en gros c'est une fille que j'aime bien, compléta-t-il. Elle n'est pas une sœur mais elle n'est pas "plus" non plus. Enfin je ne sais pas comment expliquer.
- Ah d'accord, murmurai-je. En tout cas elle a l'air très protectrice envers toi.
- Pourquoi ?
- J'ai l'impression qu'elle ne m'aime pas, comme si je te tirais vers le bas.
- Ah... bah, je pense qu'elle est un peu jalouse en fait.
- Ah bon ? m'étonnai-je.
En vrai je n'étais pas étonnée qu'elle soit jalouse mais je l'étais par rapport au fait qu'il le reconnaisse.
- Oui, je l'ai délaissée depuis que j'ai fait ta connaissance. D'ailleurs je m'en veux un peu pour ça.
Je ne répondis pas. Que voulait-il que je réponde, franchement ? Oui, reste plus souvent avec elle, tant-pis pour moi ? Bien sûr que non. Ça me peinait qu'il la délaisse mais ça me plaisait qu'il reste avec moi. Désolé Déborah, mais c'est chacun pour soi dans ce genre de situation.
- En même temps, j'aime bien rester avec toi tu vois, donc c'est compliqué, continua-t-il.
- Ouais je comprends.
- Il y a un truc chez toi que j'adore, sourit-il adorablement.
- C'est bien, continue comme ça, les filles kiffent les lovers ! l'interrompit son frère en passant devant la chambre.
- Oh, ta gueule toi, lança-Loïc d'une voix lassée.
Je ris, c'était marrant de les voir se provoquer. Il me regarda de nouveau avec un sourire gêné puis finit:
- Donc voilà c'est ça que j'adore chez toi.
Mais... il ne m'avait pas dit c'était quoi ? Tant pis, son regard me troublait trop pour que je lui demande de quoi il parlait. Je me doutais que c'était ma chère folie, celle qui faisait de moi cette personne si particulière aux yeux des autres.

16h59: Il fallait que je rentre chez moi. Loïc trouvait que c'était trop tôt mais il fallait bien que je rentre car j'avais des devoirs à faire - malheureusement.
- Tu sais comment rentrer chez toi où tu veux que je t'accompagne jusqu'au lycée ? me demanda-t-il.
- Je croyais que monsieur conduisait ? rétorquai-je en sous-entendant ses récentes révélations.
- Et moi je croyais que c'était "pas bien" ?
- Oui, mais... c'est pratique quand il pleut, ris-je timidement.
Oui bon ce n'était pas bien ce que je faisais, c'est sûr... Après toutes les remontrances que je lui avais faites à ce propos, je semblais bien moins crédible en disant ça. Mais j'avais tellement la flemme de prendre les transports sachant qu'il faisait un temps morose dehors.
- Bon allez je te ramène mais ne viens pas me faire la morale après, déclara-t-il.
Il m'emmena alors jusqu'à chez moi. Nous n'habitions pas si loin l'un de l'autre tout compte fait. Enfin, en voiture c'était beaucoup plus rapide qu'en transports en tout cas.
Arrivés devant ma maison, je lui donnai un bisou sur la joue et sortis de la voiture en le remerciant du dérangement. Comme toujours il me fit son sourire craquant puis s'en alla.
Chez moi il n'y avait encore personne. Je filai dans ma chambre m'allonger quelques minutes, ou plutôt quelques heures. Eh oui, merci chère sieste inopinée d'avoir bousillé mon sommeil de la nuit.

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