VITAL

By jjnnee1

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Est-ce mon cœur qui me trahit ou ma raison qui me l'interdit ? La trahison. Mais jusqu'à quel point l'est-ell... More

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By jjnnee1

distribution de mouchoirs : 🧻🧻🧻🧻🧻
________________

Levi

Le Patron claqua la porte alors que June se précipitait vers Aria, le plus loin possible de lui.

Il s'est passé quelque chose.

Asseyez-vous, lança-t-il.

Nous nous exécutâmes. Aria s'éloigna contre son gré de June et vint s'installer à ma gauche, entre Jace et moi.

Toujours lui. Ça m'étonne que le Parrain n'est pas remarqué ce qu'il se passait.

Un silence électrique s'installa alors que nous attendions que June prenne place. Ou que le Boss lui en donne l'ordre.

Mais aucun des deux ne bougèrent.

Ils ne se regardèrent pas une seule fois, alors que Jace, Matthew et Aria m'échangeaient des regards interrogateurs, auxquels je répondais par le même haussement d'épaules.

June restait debout, les bras croisés, à fixer le fauteuil en cuir noir qui accueillait d'habitude son pire cauchemar.

Le Patron, quant à lui, gardait les deux mains posées sur la table tandis qu'il restait debout, le regard ancré dans le vide et la mâchoire contactée.

Il s'est définitivement passé quelque chose.

Un talkie grésilla, perturbant l'ambiance sombre de la pièce.

Le Boss cligna des yeux, comme si le bruit l'avait réveillé, avant de se tourner lentement vers la seule femme qui ne lui obéissait pas.

Quand son regard se posa sur elle, ses lèvres s'entrouvrirent mais aucun son n'en sorti.

Face à la non-réaction de June, il se racla la gorge comme pour sortir de sa transe avant de rabattre les yeux sur nous, se rappelant de notre existence.

Sam est l'Espionne, lâcha-t-il, dénué de toute émotion.

Aucun de nous ne réagirent, sûrement trop choqués pour émettre une quelconque réponse.

Le corps de June sursauta mais son regard restait indéchiffrable, ne trahissant aucune de ses pensées.

Mrs Diaz l'a trouvé désactivant les caméras de surveillance de son étage. Elle m'en a informé.

Ses mots transpiraient l'amertume.

Il n'y avait plus de giugno. C'était Mrs Diaz.

Quelque chose a changé.

Quelque chose s'est brisé.

Sam, ou Madeline de sa couverture, transmettait des localisations d'échanges importants ou encore l'identité de chaque nouveau membre. Son poste était parfait pour cela, elle avait accès à tous les fichiers secrets.

Tout s'éclairait peu à peu.

Depuis le début, la traitre se trouvait parmi nous, à l'intérieur même du cartel, dans l'enceinte des membres les plus haut gradés.

Par qui a-t-elle était envoyée ? demanda Matthew.

C'est là qu'elle a excellé, répondit le Patron. Non seulement elle revendait des informations aux Russes et aux Irlandais mais, elle envoyait de temps en temps des pistes aux autorités, attirant le fils de pute dans nos affaires.

Sean.

Le frère de June.

Il s'était fourré dans notre business par la faute de Sam. Il tentait de faire couler notre marché à cause d'indices laissés par notre hackeuse.

Elle avait joué au petit poucet. Restait à savoir ce qu'elle gagnait en retour.

Sam Willow Grey est endettée jusqu'au cou, informa le Patron.

C'était comme s'il lisait dans mes pensées. Nos cerveaux étaient accordés et marchaient à l'unisson.

Nous avions sorti Sam qui était devenue violente à cause de son addiction, de taule, ayant des membres infiltrés dans la juridiction du pays.

Nous connaissons tous son ancienne addiction au jeux, ajouta-t-il. Ce que nous ignorions en revanche, c'était qu'elle n'avait jamais arrêté. Et elle manquait cruellement d'argent.

Tout se résumait à l'argent. Comme toujours.

D'autres membres soupçonnés d'avoir collaboré ? interrogea Jace. Des soldatos ?

Le Parrain secoua la tête.

Ethan a quelque chose à faire avec tout ça, je ne sais juste pas encore quoi, concéda-t-il. Il justifiera sa vengeance par la mort de Shawn.

Ethan Lopez. Enflure et frère de Zach et du défunt Shawn.

C'était le raté de la famille. Le toxico qui n'avait pas réussi à se relever. Et il voulait nous le faire payer. Il voulait nous faire payer notre réussite.

Nous opinâmes lentement, digérant les nouvelles, mais le Boss n'y fit même pas attention, perdu dans ses pensées.

Sa main bougeait nerveusement, imitant la jambe de June.

Ce n'était pas habituel. Il ne montrait jamais aucun signe d'une quelconque émotion, que ce soit l'enthousiasme, le stress ou l'angoisse.

Mais ce fut comme s'il ne pouvait contrôler son propre corps.

Ses yeux se décalèrent, indéniablement attirés par la femme qui se tenait debout, la mine renfrognée.

Quand June sentit le regard dur de notre Patron sur son visage, elle ne put résister et plongea ses iris boisées dans les siennes.

Leurs yeux se parlaient, s'aimantaient, se détestaient sans qu'aucun mot ne soit prononcé.

Sans quitter du regard la femme qui lui tenait tête, le Boss annonça :

Un accord a été passé.

Et l'on pouvait sentir June se raidir, rendant son regard moins expressif.

Les gorges se serrèrent. Nous savions tous ce qu'un accord signifiait, et surtout ceux que notre patron signait.

Le cartel Russe est tombé, nous avons donc maintenant besoin d'une grande annonce, poursuivit-il et l'on pouvait voir June blêmir. D'un choc médiatique.

Il nous avait déjà fait part de ce dessein. Mais, maintenant, c'était d'actualité.

Afin d'attirer les yeux sur nous pour remettre les petits cartels à leur place et, d'une pierre deux coups, de capter l'attention du FBI et plus précisément, de l'agent Diaz.

June pinça les lèvres. Et je sus que la suite n'allait pas lui plaire.

Elle tripotait son coude nerveusement alors que les tremblements qu'effectuait sa jambe se faisaient plus voyants.

Le Patron a fait quelque chose. Il regrette.

Elle a fait quelque chose. Elle regrette.

Ils ont partagés quelque chose. Ils regrettent.

Personne ne savait que nous détenions le point faible de celui qui nous traque, ce qui était jusque là un avantage. Mais, désormais, nous devons le révéler au monde entier. Il faut que l'Italie entière l'apprenne, de façon à ce que l'agent Diaz en soit aussi témoin.

June rompit le contact visuel avec le Parrain alors que ses tics nerveux s'accentuaient.

Mrs Diaz va se marier, lâcha-t-il soudainement.

Tous les regards se tournèrent vers la concernée, bien trop choqués pour parler.

June Diaz. June va...va se marier.

Aria tomba des nues alors que Jace et Matthew m'imitèrent en ouvrant grands les yeux, bouche bée.

June fuyait les regards perçants que nous lui lancions contre notre gré. Elle fit un pas en arrière, comme si elle voulait s'enterrer et ne plus jamais être regardée.

Mais, croyant l'information complète, le Boss rajouta, nous arrachant à tous le souffle :

Elle deviendra Mrs. Reagan, ma femme.

Son affirmation heurta mon cerveau qui l'analysa aussitôt, faisant fuser les théories qui pourraient expliquer un mariage si soudain.

Notre Patron, le baron de la MS-13 se mariait. Et tout ça, pour reprendre la main sur le marché italien, américain et mondial.

Il choisissait de lier sa vie à une autre afin d'éloigner les autorités qui étaient sur notre dos depuis qu'un agent du FBI était venu fouiner.

Et par cette union, il donnait les rênes du cartel à une autre que lui. Une femme qu'il ne connaissait pas trois mois auparavant.

Une femme en laquelle il plaçait sa confiance, sachant pertinemment qu'elle était liée à nos ennemis : la justice.

Une femme qu'il devrait jurer d'aimer jusqu'à ce que la mort les sépare alors qu'il n'était pas capable d'amour.

Une femme qui pourrait le trahir. Et qui pourrait nuire à la mafia jusqu'à son anéantissement complet.

Une telle décision ne ressemblait pas au Parrain de la Mara Salvatrucha, froid et calculé.

Un lien essentiel m'échappait. Il ne pouvait pas signer un contrat aussi subitement, sur un coup de tête.

A moins qu'il en est brisé un avant.

Il s'est passé quelque chose.

Le contrat de la mafia était composé de plusieurs règles strictes et impossibles à braver.

Il s'est définitivement passé quelque chose.

Chaque règle enfreinte était passible d'une punition à laquelle on ne pouvait échapper.

Quelque chose a changé.

Tous les membres étaient les mêmes devant la règle. Ils avaient tous les mêmes droits et les mêmes obligations.

Quelque chose s'est brisé.

Une des règles les plus importantes était :

Ne tissez aucun lien en dehors de celui qui vous lie au cartel.
Pas d'amitié. Pas de dettes.
Chacun d'entre vous est un frère mais votre corps et coeur ne sont que vôtres et ne doivent, en aucun cas, être partagés avec un membre.
Pas d'affection. Pas d'amour. Pas de peine.

Il avait fait une exception pour les frères Lopez, qui se connaissaient déjà d'avant et avaient par cette occasion déjà enfreint la règle. Ils avaient néanmoins dû jurer de se plier aux autres règles, quelque en soit la demande.

Ils ont partagés quelque chose.

La sanction à cette règle était à double issue.

Pour un lâche, la punition sera la mise à mort de leur amant par eux-mêmes.
Mais, pour ceux qui oseraient défendre leurs sentiments, un mariage irrémédiable serait ordonné.

Peut-être que je me faisais des idées.
Peut-être que cette liaison avait été longuement réfléchie.
Peut-être que ce n'était rien de plus qu'un nouveau coup d'échec.

Cependant, leurs yeux les trahissaient. Comme les miens m'avaient trahis avant d'être témoins de l'irréparable.

Nous nous marions dès que possible. Le temps d'avoir récolté le plus de médias et d'invités.

Ce fut la goutte de trop.

June prit ses jambes à son cou et détala dans le couloir en direction d'un endroit où l'aura de son fiancé ne serait plus omniprésente.

Je me levai alors que le Patron serrait la mâchoire avant de grogner :

Ne pars pas, bordel.

Mais sa fiancée était déjà loin, le fuyant à tous prix.

Quand il s'avança rapidement vers la porte, prêt à aller la retrouver, je le stoppai d'une main :

Je gère ça. Elle n'a sûrement pas envie de se retrouver face à celui qui la force à se marier, tu vois ? Laisse lui un peu de temps.

Malgré l'envie urgente d'aller la voir, il prit sur lui et acquiesça. J'ajoutai alors pour faire passer la pilule et lui changer les idées :

Explique-leur le plan pour reprendre le territoire des Russes.

Son regard se fit compréhensif et je m'extrayais de la salle de réunion en direction de la chambre de June.

Je commencerais mes recherches par la pièce qui lui a été assignée. Si elle voulait se cacher, c'était le meilleur endroit.

Le sien.

Arrivant devant la porte, je toquai une premier fois avant de l'entendre cracher :

Dégage. Va demander en mariage quelqu'un d'autre.

Je toquai une deuxième fois, un sourire grandissant au bord des lèvres.

Elle le provoquait mais c'était seulement pour cacher l'effet que lui faisaient ses mots.

Casse-toi. Bordel mais qu'est-ce que t'as pas compris ? Casse ou toi ?

Un rire m'échappa. Cette fille avait réellement un impact sur notre humeur.

C'est Levi, annonçai-je.

Et la porte fut déverrouillée instantanément.

Je...je suis désolée...je p-pensais que c'était...enfin bref, tu as compris je pense..., bafouilla-t-elle, les pommettes en feu.

J'acquiesçai, ne pouvant rétracter mon petit sourire en pensant à ses répliques amères. Elle n'avait peur de rien, enfin pas de notre Patron, et les gens dans son cas se comptaient sur les doigts de la main.

Elle m'invita à entrer et me proposa du regard son lit, le seul siège digne de ce nom.

Je m'en contentais, me rappelant de la dernière fois que j'étais ici. Elle m'avait offert un cadeau. Ça avait été la deuxième fois que quelqu'un le faisait.

Et y penser me rendit le coeur lourd, sachant que la première m'avait offert son cœur.

June fixait le sol, triturant encore ses doigts.

Je comprends ce que tu ressens, déclarai-je.

Elle releva les yeux en ma direction, surprise de m'entendre lui parler.

Ce sentiment, ce pincement au cœur. Je connais.

Je suis désolée pour toi, m'intima-t-elle, sincère.

Mon rictus revint.

Tu t'excuses bien trop pour quelqu'un qui n'a pas demandé à se retrouver ici, à épouser un parfait inconnu. Doublé d'un enfoiré lunatique.

P-pardon.

Et elle sourit à son tour, se rendant compte de la véridicité de mes propos.

C'est juste que...c'est la merde, souffla-t-elle.

J'hochai la tête ce qui lui vola un petit rire.

J'avais..., concéda-t-elle, j'avais toujours voulu un putain de conte de fées. Un prince charmant et un ils finirent heureux et eurent beaucoup d'enfants.

Je l'écoutais attentivement, sentant son grain de voix se fissurer à chaque fin de phrase.

Je voulais d'un mariage comme mes parents. Je voulais connaître le grand amour et ne plus jamais le quitter.

Le grand amour ne peut durer éternellement.

J'en suis l'exemple même, princesa.

Mais bon, je savais bien au fond que les disney nous mentaient, ironisa-t-elle. Seulement parfois, les mensonges réchauffent plus que la vérité rêche et crue.

J'opinai encore.

Elle me sourit quand son regard croisa le mien mais celui-là n'avait rien de sincère. C'était un sourire de désespoir.

Je ne sais pas ce qu'il s'est passé avec le Patron, lançai-je. Et je ne sais encore moins si cela t'importait, mais, sache que quoi qu'il est fait ou quoi que tu te reproches, il est encore tant d'aller lui parler. De lui dire ce que le mariage signifie pour toi, que c'est plus qu'un simple contrat.

Ses yeux pétillèrent de reconnaissance.

Tant que tu le peux encore, rends lui la vie impossible, souris-je à mon tour, rends le dingue si ça te chante, joue avec ses nerfs pour venger ce qu'il t'a fait, mais, parle-lui. Dis-lui tout ce que tu as sur le coeur, avant que ça ne sois trop tard.

Je ne savais pas vraiment si ses yeux avaient toujours brillé de cette façon ou qu'ils étaient comme ça parce qu'elle était au bord des larmes mais cela me réchauffa le cœur.

Je-je suis désolée.

Mon sourire s'agrandit. Elle ne pouvait s'empêcher de s'excuser.

Je suis désolée que tu l'es perdue, murmura-t-elle plus bas comme si elle ne voulait pas divulguer mon secret.

Je fronçais les sourcils alors que je me rendais compte qu'elle avait percé à jour ce que je gardais caché et enfouit en moi.

Elle m'avait percé à jour.

Et, je ne sus pas si c'était l'ambiance amicale du moment ou la joie d'avoir enfin quelqu'un a qui parler mais je me laissais aller à lui raconter mon histoire. Et ça, depuis le début, sachant que la douleur se ferait plus vive à chaque nouveau mot sur mon passé désastreux.

Je-je l'ai rencontré à l'école..., entamai-je peu sûr de ce dans quoi je m'embarquais. J'avais 8 ans la première fois que je l'ai vu, elle-elle venait d'emménager à Barcelone.

Elle s'allongea sur le lit, le ventre contre le matelas, les bras tenants sa tête, toute ouïe.

Elle était gentille...et drôle...et toujours à l'écoute...et souriante, tout le temps souriante. C'était un rayon de soleil...mon rayon de soleil.

June ne perdait pas une miette de mon histoire, les yeux pétillants.

Quand-quand maman buvait trop et qu'elle s'endormait sur le canapé, je sortais en cachette de la maison et j'allais la retrouver dans le square d'en face. Avec le temps, c'était devenu notre endroit, notre habitude dès que l'un n'arrivait pas à dormir.

Je pus lire dans le regard de mon auditoire qu'elle m'écoutait attentivement.

Vite, lorsque sa mère la jeté dehors, elle est venue habiter à la maison. Maman ne s'en est même pas rendue compte, seules ses bouteilles lui importaient.

Mon coeur se pinça, enfin je crus.

Elle rendait chaque jour meilleur. Elle illuminai l'aurore et brillait dans la nuit.

Les souvenirs me heurtaient douloureusement.

Une-une fois, elle m'a dit que j'étais sa bouée de sauvetage. Et, le jour suivant, j'ai appris à nager pour elle.

Un petit rire me vint mais la peine l'emporta rapidement.

Puis, quand maman est passée de zombie à morte, enchaînai-je avec une mélancolie plus marquée, j'ai rencontré le Parrain.

Le drap fut tiré et je n'eus pas besoin de relever la tête pour voir que June s'etait raidît à l'entente de son titre.

J'avais cruellement besoin d'argent. Les études n'étaient plus d'actualité et je devais nourrir deux bouches. Alors je me suis lancé dans son business encore en pleine ascension, cachant la vérité sur mon nouveau métier à Aimée.

Aimée.

Comme ce prénom m'était familier et glissais sur ma langue comme du miel.

Aimée.

Comme ce prénom me tue et m'écorche la gorge à chaque fois que je le prononce un peu trop fort.

Plus je gravissais les échelons, plus garder le secret devenait intenable. Mais je n'avais pas d'autres choix, l'argent affluait et Aimée était aux anges. Nous avions enfin la vie dont nous avions toujours rêvé. Elle avait enfin la vie qu'elle planifiait dix ans auparavant dans le square qui séparait nos deux maisons, nos deux enfers. Et, pour rien au monde, je ne le lui aurais ôté.

Un goût amer s'installa dans ma bouche sèche.

Un jour, lors d'une grosse mission, j'ai été blessé, gravement blessé.

Je rentrais dans la partie de l'histoire qui me hantaient depuis bien trop longtemps.
Je rentrais dans la partie de l'histoire que je voulais effacer.

Mais l'histoire était écrite à l'encore indélébile, et rien ne pourrait la réécrire différemment.

Aimée m'a rendu visite à l'hôpital et, un soir, après avoir vu défiler les hommes en costumes noirs et aux accessoires hors de prix, elle a fait le lien.

Mon ton se faisait moins assuré. Et je détestais ça.

Mais, même ça, elle me l'a pardonné. Elle m'a dit que l'on trouverait un moyen de s'en sortir, comme on l'avait toujours fait. Elle a dit qu'elle...elle a dit qu'elle croyait en moi.

Ma gorge se serra.

Alors j'ai continué à travailler pour la MS-13. Et, je me suis attaché malgré moi au cartel, à Jace, Matthew, même à Aria, et à lui. Et quitter la mafia n'était plus une option.

Oui je le reconnaissais. Oui j'avais enfreint les règles. Oui je préférerai sauver un de ses quatre -cinq avec June- plutôt qu'un autre membre.

Malgré tout, je le confessais seulement devant June, la seule que ne connaissait pas l'existence des règles. Et c'était mieux comme ça.

Aimée nous rendait souvent visite à la Villa, malgré les nombreux avertissements du Boss. Je- je...l'...je l'aimais trop.

Mon coeur appuyait fort sur ma poitrine qui n'arrivait plus à reprendre de l'air. Ces mots me lacéraient de l'intérieur, réveillant mes démons.

Je l'...l'aimais trop pour la protéger du monde criminel. Alors, j'ai été égoïste. J'ai pensé que je pouvais tout avoir. J'ai pensé que...j'ai pensé que je méritais de tout avoir.

Ma voix se fissura à la fin de la phrase et je pris une grande inspiration. Je n'avais jamais parlé de ça ouvertement avant June.

Une main douce vint me caresser l'épaule, me réconfortant physiquement, ne pouvant terrasser ma culpabilité intérieure.

Il-il y a eu un...un assaut. Et...elle était là. Ce jour là, elle...elle était l-là.

Mon coeur se serra violemment.

J'ai-je...je n'ai p-

Mon coeur tambourinait trop fort dans mes tympans alors que le sol se dérobait sous mes pieds.

J-je n'ai pas pu...elle...elle n'a p-pas...je...n'ai pas pu la sauver.

Une larme insulaire s'échappa des yeux de June et elle l'essuya rapidement d'un revers de manche.

Oh j'aurais tout fait pour qu'elle ne me rencontre jamais. J'aurais tout donné pour qu'elle ne déménage pas à Barcelone, pour que sa mère ne soit pas une salope incapable d'aimer. J'aurais vendu mon âme au diable pour qu'elle ne m'aime jamais.

June avait perdu le sourire, seuls ses reniflements trahissaient son calme.

Parce que sans amour, elle n'aurait jamais changé pour moi. Elle n'aurait jamais approuvé mon métier. Elle ne serait jamais venu ici. Sans amour, elle serait toujours en vie.

June ne put réprimer l'autre larme qui ruissela sur sa joue rouge. Les miennes ne coulaient plus depuis que le soleil s'était éteint.

Après...je me suis foutu en l'air, complètement. Je ressemblais à ma mère, j'étais devenu un zombie. Je torturais chaque âme sur mon passage, espérant les voir partager ma douleur. Mais, rien n'était assez fort puisque qu'ils ne ressentiraient jamais la même souffrance. Je baisais avec chaque femme que je rencontrai, espérant retrouver la même sensation que les bras d'Aimee autour des miens. Mais, mes nerfs étaient coupés. Je ne ressentais plus rien, plus aucun désir, plaisir, joie, amour. Plus rien. J'étais vide. J'étais devenu ce que j'avais toujours détesté : un zombie.

Quand je fis une pause, je me sentis de peu plus léger, la culpabilité se faisait presque un peu moins insignifiante. Cependant, la douleur me déchirait de l'intérieur, broyant mes os.

Chaque jour était une torture plus insupportable que la veille. Chaque inspiration me rappelait que je respirais et qu'elle ne le faisait pas. Chaque minutes qui passait me rappelait que je vieillissais et qu'elle ne le faisait pas. Chaque réveil me rappelait que j'étais en vie et qu'elle ne l'était pas.

La douleur familière qui lacérait mes entrailles revint.

Je n'ai jamais essayé de me suicider, concédai-je quand cette constatation me vint à l'esprit. J'avais sûrement trop peur de la croiser à nouveau. Je ne pourrais pas la revoir dans l'haut-delà, ma culpabilité et ses reproches me tueraient une deuxième fois.

June essuyait tant bien que mal ses joues rougis par les pleurs. Elle m'arracha un semblant de sourire.

Elle s'intéressait...mon histoire la touchait.

Et, croyant avoir touché le fond, je me trompais, poursuivis-je. C'est quand un matin je me suis levé avec un petit plus de facilité que la veille, quand j'ai respiré un peu moins difficilement, que je la culpabilité m'a frappé trois fois plus fort. Je ne méritais pas de pouvoir me lever chaque matin. Je ne méritais pas de pouvoir respirer. Je ne méritais pas de vivre. Je ne méritais pas de ne plus avoir mal. Parce que, si la douleur n'était pas aussi aigüe qu'avant, cela signifiait que mon amour s'éteignait. Et qu'Aimee était-

Morte pour rien, finit-elle.

Je le relevai alors la tête vers sa bouille triste.
Elle étira les lèvres douloureusement, peinée avant d'achever :

Ce sentiment, ce pincement au cœur. Le deuil. Je connais.













____________________________

TRENTE-ET-UNIÈME CHAPITRE POSTÉ
🛁

Mon premier chapitre avait même pas 2000 mots et là j'en ponds 3600 ? Il y'a un truc qui a foiré en cours de route 😭.

Anyway,

Vos impressions ??

L'ANNONCE DU MARIAGE ???

VOUS PENSEZ QU'IL L'ÉPOUSE POUR ATTIRER L'ATTENTION ? OU POUR NE PAS AVOIR À LA TUER ? 🤭

ET L'HISTOIRE DE NOTRE PETIT LEV ? im completely heartbroken, i hope your tears aren't too ugly...

Des THÉORIES ??

INSTAGRAM : jjnnee1

Bientôt le prochain chapitre 😎😎

Love y'all,
Jeanne.

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