Je n'ai jamais reçu ni même aperçu le jeune homme du bus. Harry, si je me souviens bien de son prénom. Son prénom résonne dans ma tête comme une mélodie. Cela peut paraître complètement débile mais j'aimerais le revoir. Malgré qu'il est été désagréable, ce garçon m'intrigue. Va savoir pourquoi. J'aimerai bien qu'il sorte de ma tête.
D'ailleurs je n'ai jamais revu mon professeur depuis qu'il m'a tout avoué. J'espère qu'il va bien. Et honnêtement j'aurai aimé le revoir. J'ai tant de questions qui se bousculent dans ma tête.
- Ma puce ? Lâche ma mère à travers la porte de ma chambre. Je peux entrer ?
- Oui, soufflais-je, restant assise sur mon lit.
- Ton père a ramasser le courrier aujourd'hui. Il y'a une lettre qui est pour toi, dit-elle, me tendant la lettre.
Je regarde la l'enveloppe que ma mère tient dans sa main. Elle est noire. Comme celle que j'ai eu après la soit disant tempête. Je n'arrive pas à quitté mon regard de l'enveloppe. Il y a toujours mon nom inscrit dessus, écrit soigneusement en blanc et souligné.
- Qui t'écris ? Questionne-t-elle avec une voix monotone ce qui me sort de mes pensées.
- Un amie, répondis-je, simplement.
- Nous le connaissons ? Il est dans ta classe ?
- C'est un interrogatoire ou quoi ? Dis-je sur la défensive.
- Parle moi sur un autre ton, jeune fille, réprimande-t-elle, calmement mais d'une voix froide.
Je ne dis rien et elle quitte ma chambre me laissant seule. Je regarde de nouveau l'enveloppe de couleur sombre. Je n'ose pas l'ouvrir. C'est comme si cette enveloppe était une bombe et que si je l'ouvrais tout changerait. Et c'est le cas.
« Yeux noirs, yeux verts, une forêt aux côtés obscures, une forêt à la couleur émeraude. C'est peut-être la même forêt dans la quelle tu te noies quand tu me vois. -H »
Je fronce les sourcils. C'est quoi ce message ? Je relis plusieurs fois avant de relier le jeune homme du bus. Est-il relié à tout ça ? Son message me fait penser à la forêt à la sortie de la ville. Est-il là ? Que veut-il me dire à travers ces mots ?
Mes mains se mettent à trembler. De peur ? Ça me fiche la trouille de savoir que peut-être un démon m'observe et s'amuse à me faire tourner dans tout les sens. J'ai aussi peur de savoir que si je continue à creuser, qu'est que je vais trouver au bout ? Je continue ou je m'arrête là et j'oublie tout ? Ma curiosité est bien trop forte pour que je m'arrête là.
Je veux découvrir qui il est. Et je le découvrais quoi qu'il en coûte. Peut être que tout cela est dingue, mais j'irai dans cette forêt dans la soirée. Je veux des indices, j'ai besoin d'indices.
Un peu plus tard dans la soirée, après le dîner, je décide d'enfiler mes chaussures pour sortir.
- Je sors, criais-je à mes parents, enfilant mon manteau.
- Où vas-tu, jeune fille ? Tu as vu l'heure ? Mon père apparaît dans le hall d'entrée se tenant contre l'encadrement de la porte.
- Je vais juste prendre l'air avec... Euh.. Harry.
- Qui est ce garçon ? Demande-t-il, fronçant les sourcils.
- Un ami. S'il te plaît. On est samedi soir, suppliais-je.
Il cherche ses mots. Il se redresse et il me sourit.
- Ne rentre pas trop tard, dit-il, s'approchant de moi pour l'embrasser le front.
Je marche le long de la route vers la forêt avec les écouteurs dans mes oreilles. Je ne peux rien anticiper car avec la musique qui se joue, j'entends aucun bruit. Mais je préfère car au moins je ne vais pas avoir peur pour le moindre bruit. Puis si je meurs parce que j'ai des écouteurs dans les oreilles, je trouve ça cool. Bah quoi ? C'est vrai. Je mourrais en écoutant une musique que j'aime, pas dans un lit d'hôpital en entendant les infirmières me hurler dessus pour que je revienne à la vie.
J'arrive devant l'entrée de la forêt. Je prends une grand inspiration et je ferme les yeux. Tu peux le faire Charlie. C'est toi qu'il l'a voulu. J'ouvre les yeux à nouveau et je m'aventure dans cette forêt qui me fiche la chaire de poule.
- Bienvenu en enfer, Charlie, me chuchotais-je, à moi même.
J'avance de plus en plus dans la forêt avec ma lampe torche à la main. Je tremble. C'est horrible, j'ai l'impression de me pisser dessus. Je lève la tête et je regarde les arbres. Mon dieu ils sont si haut. Si on venait à m'attaquer je ne sais pas si je réussirais à grimper à un arbre. Je chasse cette pensée de mon esprit et je continue à m'aventurer dans la forêt.
Une heure, cela fait une heure que je marche et je suis épuisée. Rien, je n'ai rien trouvé et c'est frustrant car ce putain de message ne veut rien dire. Je décide de me laisser glisser contre un arbre le temps de reposer un peu mes jambes. Je n'ai pas trop froid et encore heureux sinon je serais déjà entrain de jurer en hurlant car je n'aurais rien trouvé et que je serais frigorifié. Je sors une bouteille d'eau de mon sac et je l'apporte à ma bouche.
- Tu es venue.
Je crache d'un coup toute l'eau que j'ai dans la bouche et je me fige sur place n'osant pas prononcer un mot. Je regarde du coin de l'œil si je l'aperçois. Je décide enfin de parler.
- Que veut dire ton message ? Questionnais-je, d'une voix basse, comme si j'avais peur de réveiller la forêt.
- Dis moi, Charlie, commence-t-il. As-tu peur ?
- Non, mentis-je.
- Menteuse, rit-il. Tu as peur. Je peux le sentir à des kilomètres. Tu pus la peur comme Roméo et Juliette puent l'amour, râle-t-il, d'une voix rauque.
J'ai l'impression de recevoir une décharge électrique à chaque fois qu'il laisse des mots sortir de sa magnifique bouche.
- Où es-tu ? Questionnais-je, toujours assise contre l'arbre.
- Derrière toi.
Il est assit derrière moi, contre l'autre côté du tronc d'arbre. Mon souffle se coupe et mes mains deviennent moitent.
- Tu... Mon professeur...
- Monsieur Lipidicadus, me coupe-t-il.
- Pardon ? Hoquetais-je, me levant pour contourner le tronc d'arbre et le voir.
- C'est le vrai nom de ton professeur, répond-t-il. Ne bouge surtout pas!
- Pourquoi ?
- Je ne veux pas que tu me vois, je l'entends se lever.
- Il fait nuit, je te verrais à peine, dis- je, agacée.
- Tu veux vraiment me voir ? Je l'entends marcher faisant craquer les feuilles mortes sous son poids. Tu n'as même pas écouté l'avertissement de ton cher professeur.
Je ne dis rien, je l'écoute. J'essaye de le voir, mais il fait tellement noir. Alors je prends ma lampe torche pour l'allumer et le voir mais je me sens partir à une vitesse folle et mon dos claque contre le tronc d'un arbre. Oh mon dieu. Il est contre moi.
Mon cœur s'arrête de battre et je me fige sous lui. Je peux sentir sa poitrine coller contre la mienne ce qui me fait perdre la tête. Ses mains sont posées contre mes épaules pour m'empêcher de bouger. J'ai l'impression que la terre s'est arrêté de tourner, que le monde s'est figé et qu'il n'y a plus que lui et moi.
- Petite rebelle, murmure-t-il. Ma petit rebelle.
Mon corps se met à frissonner drôlement. Rien qu'avec trois mots, ce n'est pas normal. J'aimerai bien pouvoir contrôler les réactions de mon corps et éviter ce genre de tremblements dès qu'il ouvre la bouche.
- Laisse moi tranquille, râlais-je, essayant de me dégager.
- Trop tard, il souffle dans mon cou. Et je frisonne, encore une fois.
- Tu... Tu...
- Je suis un démon, comme tu t'en doutes certainement, je contrôle tout.
Il recule et je sens le froid m'envahir d'un coup. Je sais qu'il est en face de moi, j'essaye de le regarder mais la seule chose que je vois son ses yeux noirs. Je peux y voir la lune qui se reflète dedans.
- Ce n'est pas prudent de traîner dans la forêt en pleine nuit.
- Je pourrai dire la même chose pour toi, rétorquais-je, remettant ma veste correctement.
- Je suis un démon, rien ne peut m'atteindre contrairement à toi.
- Je...
C'est le moment où jamais de lui demander comment en devenir un.
- Tu veux devenir un démon. Je l'entends s'avancer à nouveau vers moi. Il prend mes mains et les positionne au dessus de ma tête. On ne devient pas un démon sur commande.
Mon corps est tout petit à côté du siens. Ce démon doit être magnifique, mon dieu je voudrais tellement voir à quoi il ressemble. L'enfer m'intrigue, il m'intrigue.
- Alors fait moi découvrir ton monde.
- Il est temps que tu rentres, Charlie. Tes parents vont s'inquiéter. Il s'éloigne à nouveau de moi, ne dominant plus mon corps.
- Je m'en fiche, grognais-je, frustrée.
Je le sens me prendre dans ses bras, mon dieu, c'est impossible de sentir aussi bon. Je ferme les yeux deux secondes pour savourer l'odeur de son parfum. Je sens qu'il me lâche et qu'il s'en va aussi tôt. Quand j'ouvre les yeux je me rends compte que je suis devant chez moi. Le connard. Il m'a ramené chez moi. Je tape du pied dans le pot de fleur à côté.
- Merde, râlais-je, mettant mes mains sur mon visage.
Je n'ai eu aucune réponse. Je ne suis même pas sûre de le revoir un jour. Et le pire ce que je n'ai même pas vu son visage. Je n'ai aucune preuve que je l'ai vu.
- Charlie ?
Ma mère ouvre la porte et me dévisage. Ensuite elle baisse le regard vers son pot de fleur. Elle relève de nouveau les yeux vers moi, elle n'est pas contente ça c'est clair.
- Monte te coucher, tu me nettoieras ça demain, fit-elle en me jetant un regard noir.
Je monte directement les escaliers et je m'enferme dans ma chambre. Je me laisse tomber sur mon lit et je souffle un bon coup. Je sens quelque chose me piquer sur mon poignet. Je lève mon bras et le met au niveau de mon visage. Un triangle avec la lettre H. C'est de l'encre. Il m'a fait un tatouage: