Cendrillon (bxb) [terminée]

By Herrade_Riard

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Après la mort de son père, David, un jeune oméga, est exploité par sa belle-mère et sa belle-sœur qui le trai... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24 : épilogue

Chapitre 18

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By Herrade_Riard

David trouva le lycée en pleine effervescence. Tout le monde racontait que Christophe Leroy avait distribué neuf de ses dix cartons d’invitation spéciaux. 

— Il a donné le premier à Marie Lavolée, racontait une terminale à ses amies. 

— Ça n’est pas étonnant, commenta l’une de ses amies. Elle est tellement belle ! Et les huit autres ? 

La terminale commença à compter sur ses doigts.  

— Il y a trois filles du lycée de la meute voisine. Puis Estelle Bellec, Joséphine Antony, Anne Lebihan, Fanny Dumesnil et Véronique Pfister. 

David se consola un peu en se disant qu’au moins Lucille ne faisait pas partie du lot. 

— Et le dixième tiquet, alors ? demanda avidement une autre fille. 

— Christophe l’avait encore en main tout à l’heure. Personne ne sait à qui il va le donner. 

La cloche sonna sans mettre fin aux bavardages. 

David profita de la pause déjeuner pour raconter les derniers événements à sa meilleure amie. Il avait prévu de passer voir l’administration en fin de journée. 

— Oh mon Dieu, gémit Alice en mettant une main devant sa bouche. Comment a réagi ta belle-mère en trouvant tes chaussures ? 

David haussa les épaules. 

— Elle m’a flanqué à la porte, admit-il avec une certaine indifférence. 

Sa meilleure amie poussa un tel cri que plusieurs têtes se tournèrent vers eux. 

— Quoi ?! Tu es à la rue ? Tu as besoin que je t’héberge ? 

Le jeune oméga secoua précipitamment la tête. 

— Non, non. Je me suis installé chez ma… chez ma… ma mère. 

Il avait prononcé le dernier terme avec réticence. Alice ouvrit une bouche stupéfaite. 

— David, depuis quand as-tu une mère ? 

David évitait toujours soigneusement son regard et découpa son morceau de steak haché avec application. 

— Eh bien, depuis ma naissance, à l’évidence. Comme tout le monde, non ? 

Alice roula des yeux. 

— Je m’en doute bien, andouille ! Non, comment se fait-il que tu ne m’ais jamais parlé d’elle ? Je croyais que tu ignorais qui elle était ? Je m'étais même imaginée qu'elle n'était plus de ce monde. 

L’oméga leva les mains. 

— Je ne la connais que depuis quelques jours et il s’était d’abord présenté comme mon parrain. C’est un oméga mâle. C’est lui qui m’a offert le costume que je portais lors de la fête chez les Leroy. 

Alice croisa les bras, blessée. 

— Cela ne m’explique toujours pas pourquoi tu ne me parles de lui que maintenant… Tu es resté très mystérieux au sujet de ce costume ! 

Davis baissa la tête. 

— Floris est quelqu'un d’assez… d’assez excentrique, disons. Il est mannequin, s’habille bizarrement et m’appelle "poussinou". J’avais peur que tu me dises de me méfier de lui. 

— Cette dernière phrase ne me rassure pas le moins du monde… Je veux le rencontrer pour m’en faire ma propre idée ! 

Le jeune oméga secoua fermement la tête. 

— Non. 

Son amie fit la moue. 

— Et pourquoi pas ? Tu n’as pas confiance en moi ? 

David soupira. 

— Ce n’est pas ça… C’est juste que… que c’est compliqué en ce moment entre ma mère et moi… 

Alice n’insista pas. David voyait cependant bien qu’elle était en colère et elle ne lui adressa pratiquement jamais la parole pendant les cours de l’après-midi. 

À la fin de la journée, David vida son casier avec soin. Il ne contenait que quelques livres, ses chaussures de sports et sa blouse de chimie. 

C'était étrange. Le jeune oméga n'avait jamais réellement aimé le lycée. Il aimait bien apprendre, certes, et traîner avec Alice. Le reste - les contrôles, les humiliations que les élèves s’infligeaient entre eux - lui était très désagréable. Il ne s’y était jamais vraiment senti à sa place. Pourtant, en retrouvant des copies égarées et des prospectus du club théâtre, il se sentit soudain rempli de nostalgie et comprit que les cours allaient lui manquer. 

— Qu’est-ce que tu fais ? lui demanda une voix dans son dos. 

David se retourna et rougit jusqu’aux oreilles. C’était Christophe Leroy. 

— Je vide mon casier, marmonna-t-il en revenant à sa tâche. Ça ne se voit pas ? 

L’alpha ne parut pas refroidi par son ton glacial. 

— Si. Mais je me demandais pourquoi tu faisais cela, au juste. 

David évita son regard avec soin. 

— Je quitte le lycée. Définitivement. 

Son cœur se serra en songeant qu’il voyait sans doute Christophe pour la dernière fois. Désormais, il ne pourrait plus le contempler en secret tous les jours. 

Il bondit en l’air lorsque l’alpha le fit soudain pivoter face à lui en lui attrapant le coude. 

— Ne pars pas à cause de moi, David. 

L’oméga se dégagea d’une secousse sèche. 

— Je ne pars pas "à cause de toi". Tu n’es quand même pas le centre du monde ! 

Christophe pencha la tête sur le côté. 

— Ne pars pas tout court, alors. 

Leurs regards se croisèrent brièvement et David se sentit rougir jusqu’à la racine des cheveux. Il se détourna aussitôt pour fourrer sa blouse de chimie dans son cartable après l’avoir roulée en boule. 

— Je le dois, marmonna-t-il en se battant contre la fermeture éclair de son sac. 

Cette dernière semblait coincée. Christophe lui prit son sac des mains, réussit sans difficulté à faire fonctionner le mécanisme et lui rendit. 

— Et si je te laisse me donner d’autres baffes ? demanda-t-il d’un ton amusé. Tu accepterais de rester ? 

La gêne du petit oméga monta encore d’un cran et il secoua précipitamment la tête. 

Christophe poussa un profond soupir et se détourna. 

David prit soudain une grande inspiration. 

— Christophe ? 

L’alpha fit volte-face et le toisa. 

— Oui ? 

L’oméga se dandina, embarrassé. 

— Je… j’ai découvert qui était réellement le coupable de la fuite. Je… je suis désolé de t’avoir accusé et… et… frappé. 

Il baissa la tête en se sentant misérable. 

Un petit sourire étira les lèvres de Christophe. 

— Bah, ne t’inquiète pas. Ta gifle manquait singulièrement de force. Et puis, c’est plutôt original d’être un alpha battu, non ? Surtout pour un futur chef de meute. 

— Hum… 

David fronça imperceptiblement les sourcils. Comment cela sa gifle manquait de force ? Il y avait pourtant mis toute son énergie ! Peut-être que Floris avait raison pour ses cours d’auto-défense. Sans doute aurait-il besoin d’en suivre… 

— Oh, ajouta Christophe, et je me fous pas mal que tu sois un homme. Je ne pense pas que cela fasse de toi un être à repousser. Je n’ai jamais connu un tel déluge de sensations que le jour où nos lèvres se sont rencontrées le jour du bal. Tu embrasses bien mieux que tu ne frappes, si tu veux tout savoir. 

L’alpha leva la main et frôla du bout des doigts le bas du visage de David, à quelques centimètres de sa bouche. Le cœur de l’oméga se mit à battre comme jamais. Ses jambes tremblaient comme si elles n’étaient plus rembourrées que par du coton et il se demanda vaguement comment il pouvait continuer à tenir debout dans de telles conditions. Sans doute se serait-il d’ailleurs écroulé comme une sorte de flaque sur le sol si Christophe ne l’avait pas soudain retenu dans ses bras. Le goût de ses lèvres était encore plus merveilleux que dans ses souvenirs. David avait instinctivement fermé les yeux et éteint son cerveau. Sa bouche s’ouvrit de son propre chef lorsque la langue de l’alpha en demanda l’accès. Il lutta de toutes ses forces pour ne pas pousser un gémissement de plaisir. L’odeur de Christophe lui évoquait toutes les bonnes choses du monde et il se sentait en sécurité, serré contre lui. 

— Prends ça, d’accord ? 

Christophe lui fourra quelque chose dans la main. Une sorte de papier qui semblait un peu froissé. S’il avait bénéficié de ses pleines capacités, David aurait peut-être baissé le regard pour y jeter un coup d’œil. Mais il avait déjà suffisamment de mal à empêcher son cœur de s’échapper de sa poitrine et de se mettre à bondir et rebondir dans tout le couloir. Ce qui aurait été plutôt dégoûtant. 

L’alpha recula d’un pas en lui souriant. 

— Je compte sur ta présence, d’accord ? 

David opina du chef, même s’il ignorait tout à fait ce qu’il était en train d’accepter. Il se sentait parfaitement incapable de dire non à Christophe Leroy lorsque ce dernier le regardait d'une façon si intense. Il observa l’alpha parcourir le couloir en sens inverse, dans un état second. Il aurait été incapable de dire combien de temps il était resté planté là avant de réussir à se reprendre. Lorsqu’il retrouva suffisamment de volonté pour baisser les yeux et regarder le papier qu’il tenait en main, il poussa un petit cri de surprise. Christophe lui avait remis le dixième billet ! 

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