Cendrillon (bxb) [terminée]

By Herrade_Riard

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Après la mort de son père, David, un jeune oméga, est exploité par sa belle-mère et sa belle-sœur qui le trai... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24 : épilogue

Chapitre 3

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By Herrade_Riard

David songea à la fête à venir tout le reste de la journée. Tout en écoutant son professeur de mathématiques d’une oreille distraite, il s’imagina en train de danser avec Christophe Leroy. Dans son rêve éveillé, l’alpha avait posé ses mains autour de sa taille et approchait sa bouche de son oreille pour lui murmurer des doux mots. Cette vision était si réaliste que le petit oméga se sentit rougir comme une pivoine et dut se pincer le bras pour se concentrer à nouveau sur ses exercices de mathématiques. 

À la fin de son dernier cours, David sortit du lycée perdu dans ses pensées. Il tripotait sans en avoir conscience les lanières de la longue écharpe qui enserrait son cou. Cette écharpe était un souvenir de son père. Elle était en laine épaisse, tricotée à la main par une personne apparemment peu habile à l'exercice. Les mailles n'étaient pas très droites, il y avait des trous et le dernier tiers était composé d'un fil d'une autre couleur, comme si la première pelote s'était brusquement terminée. Malgré ces défauts, l'écharpe avait été la préférée de son père. Il avait dit une fois à David que c'était sa mère qui l'avait faite et qu'elle lui était très précieuse pour cette raison. 

Il faisait froid et de la buée sortait de la bouche de l'oméga à chaque expiration. Le jeune homme ne remarqua la voiture qui le suivait que lorsqu’une portière s’ouvrit violemment juste à côté de lui. 

— Mon poussin ! s’exclama quelqu’un. 

Une main jaillit du véhicule, agrippa le bras de David et l’entraîna à l’intérieur. 

Le jeune homme poussa un cri et chercha aussitôt à s’échapper. Un kidnapping ! Il était victime d’un kidnapping ! 

— Du calme, intervint la même voix masculine assez haut perchée. 

David se retourna pour faire face à son agresseur et ouvrit de grands yeux. Il avait devant lui un homme encore relativement jeune qui, contrairement à lui, ne faisait pas le moindre effort pour cacher sa nature d’oméga. Il portait ses cheveux bruns si longs qu’ils descendaient en cascade jusqu’à sa taille. Ses yeux gris étaient rehaussés d’une couche de khol et il avait revêtu des vêtements d’un jaune si vif que l’on avait mal aux yeux à le fixer. Un caniche nain blanc comme neige était assis à côté de lui et aboyait férocement en montrant ses dents minuscules. 

— Qui êtes-vous ? s’enquit David avec raideur. Et pourquoi cherchez-vous à m’enlever ? 

Ce fut au tour de son interlocuteur de sembler surpris. 

— Je ne cherche pas à t’enlever, voyons ! Même s’il est très prudent pour un oméga comme toi de ne pas monter dans la voiture d’un inconnu. Je te félicite de ta méfiance, mon poussin. 

David restait fermement sur ses gardes, prêt à bondir du véhicule au moindre signe d’alerte. Il remarqua que l’habitacle était d’un grand luxe. Les sièges étaient recouverts d’un cuir beige, la personne au volant que l’oméga ne remarquait qu’à présent portait ce qui ressemblait à un uniforme de chauffeur et un minibar était posé dans un coin. 

— Comment savez-vous que je suis un oméga ? 

Le petit caniche continuait à grogner, le poil hérissé. Son maître le prit dans ses bras. 

— Tout va bien, Nino. 

Il tapota la tête du chien sans parvenir à le faire taire et finit par le poser sur ses genoux. 

— Alors ? insista David. 

L’inconnu soupira d’une façon théâtrale. 

— Je te connais, poussinou. Je me nomme Floris Colin. Je suis ton parrain. 

David plissa les yeux avec méfiance. 

— Depuis quand ai-je un parrain ? 

L’oméga eut un geste ample des bras. 

— Eh bien, depuis ta naissance, j’imagine. Ou un peu après. 

— Vous avez une preuve ? 

Floris plongea la main dans son sac à main. Il en sortit un petit carnet rose à paillettes qu’il ouvrit avec soin. Il contenait une photographie qu’il tendit à David sans un mot. 

Ce dernier s’en saisit et l’examina avec attention. Il eut du mal à reconnaître son soi-disant parrain qui devait avoir quinze ans de moins et portait alors les cheveux beaucoup plus courts. À côté de lui se trouvait… 

David sentit son cœur se serrer en reconnaissant son père. Floris était serré tout contre lui et le jeune homme se demanda vaguement s’ils avaient été amants avant de se dire qu’il préférait ne pas le savoir. 

L’oméga lui arracha la photo des mains pour la ranger à nouveau dans le petit carnet avec une expression étrange sur le visage. 

— Eh voilà, lança-t-il gaiement. Tu vois, ton père et moi étions des proches. Il m’avait demandé de veiller sur toi. 

David fronça les sourcils. 

— De veiller sur moi ? Mon père est mort il y a huit ans ! Où étiez-vous pendant tout ce temps ? 

Floris lui adressa un regard de chien battu. 

— Par-ci par là… Je suis désolé d’avoir été absent de ta vie, poussin. Compte sur moi pour me rattraper ! Tu voudrais bien commencer par fermer la portière ? Il fait un froid de canard. 

Le jeune homme secoua la tête. Il ne faisait pas encore assez confiance à ce curieux personnage. Certes, il semblait connaître son père. Mais cela ne voulait rien dire. 

Floris prit un air tragique et s’enveloppa dans un épais châle. 

— Et pourquoi me contacter maintenant ? demanda David non sans une certaine hostilité. 

— À cause de la puberté. 

La réponse de son parrain embarrassa tant le jeune homme qu’il faillit sortir de la voiture en courant. 

— La puberté ? répéta-t-il. 

— Oui. Je vois que tu caches ta nature d’oméga. 

— Bien entendu ! 

— Tu ne pourras pas le faire éternellement. J’imagine que tu sais ce que sont les chaleurs ? 

Les joues de David s’empourprèrent. Les chaleurs étaient une période de quelques jours qui revenait tous les mois pendant laquelle les omégas adultes ressentaient le besoin de se faire féconder. Le jeune homme ne les avait pas encore eues et n’était pas le moins du moins pressé à ce sujet. 

— Je… oui… Si cela ne vous dérange pas, je préférerais ne pas parler de… 

Floris feignit de ne pas l’avoir entendu. 

— C’est une étape importante et parfois difficile à vivre. Je crois savoir que tu n’as pas d’oméga dans ta famille ? 

— Non… Mais je… 

Son parrain lui adressa un grand sourire. 

— Eh bien tu as à présent un oméga prêt à répondre à toutes des questions, même les plus étranges. Je t’écoute, poussinou. 

David recula jusqu’à se retrouver collé contre la portière entrouverte. 

— Je n’ai aucune question, assura-t-il d’une voix un peu trop aiguë. 

— Allons, allons. Je sais bien que tout le monde s’interroge à ce sujet. Il y a un alpha en particulier qui te plaît ? Ou même un bêta ? À moins que tu ne préfères les femmes ? Il paraît que ça arrive. 

— Non ! rugit David en sortant une jambe hors du véhicule. Je dois rentrer. Ma belle-mère va se fâcher. 

— Nous allons te raccompagner ! assura Floris en se tournant vers son chauffeur. 

— Je préfère y aller à pied. 

— Très bien. Je vais marcher avec toi. Nino a besoin de se dégourdir les pattes. 

David hésita. Il aurait voulu être seul et n’était pas certain d’avoir très envie d’être vu en compagnie d’un oméga vêtu d’un ensemble jaune fluo. Mais il lui sembla impoli de refuser. Après tout, Floris semblait plein de bonnes intentions, même s’il était un personnage incroyablement embarrassant. 

Ils se mirent à avancer tous les trois. Nino faisait de grands détours pour éviter les flaques d’eau et paraissait dégoûté. Sa fourrure blanche se retrouva bien vite tâchée. David gardait les yeux rivés droit devant lui. Floris lui jetait des regards dérobés, cherchant apparemment un sujet de conversation sans en trouver. Presque tous les hommes qu’ils croisèrent tournèrent la tête vers lui. Il ne paraissait pas s’en formaliser et souriait de temps en temps d’un petit air provocateur. David espéra ne jamais un jour devenir comme son parrain. 

La maison n’était pas très loin du lycée et ils y arrivèrent en moins de dix minutes. Floris observa la façade d’un air nostalgique. 

— J’ai toujours aimé venir ici, avoua-t-il. La collection d’assiettes chinoises de ton père existe-t-elle toujours ? 

— Non, répondit sèchement David. Hum… Je dois rentrer maintenant. 

Il n’avait que trop tardé. Mme Dubois serait furieuse. David n’avait pas le droit de traîner après les cours. 

Floris le prit soudain dans ses bras et le serra fort contre lui. Le jeune homme se retrouva enveloppé dans un parfum de fleurs et eut le souffle coupé. Son parrain, enfin, le lâcha, et lui mit dans la main une carte de visite. 

— Tu y trouveras mon numéro de téléphone, poussinou. Essayons de nous revoir très vite. Oh, et tutoie-moi la prochaine fois. Tu me donnes l’impression d’être un vieux schnock. 

David fourra le morceau de carton dans sa poche. 

— Hum oui. On verra. 

Il échangea un dernier regard avec Floris, essaya de faire un sourire qui devait davantage ressembler à une grimace, et entra dans la maison. 

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