- 11 août 2016 -
Alors que le duo repartait dans un calme assez étonnant, une autre histoire se déroulait dans l'enceinte du S.H.I.E.L.D, et avec une ambiance entièrement différente...
-Directeur Fury ? Vraiment ? Je veux dire...-
-Est-ce que j'ai l'air de vouloir me répéter ?
...Le directeur et un agent discutaient de manière peu convenable...
-Non...mais...
-Surveillez Charlie, ne la quittez pas jusqu'à ce que je vous en donne l'ordre contraire. Est-ce bien clair ?
-Oui...
..Prenant une mauvaise, ou bonne décision, que seul l'avenir pourrait déterminer une fois de plus...
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Du côté du duo catastrophique, Charlie et Pietro venaient de rentrer dans leur petite base du S.H.I.E.L.D. Le Sokovien ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi personne n'avait encore débarqué, ils devaient avoir reçu une alerte ? Non ? Enfin, peu importait.
Entre ces murs de béton, deux pensées bien différentes régnaient.
-Je ne te savais pas capable de rire aussi, Ђаво.
-Et je ne te pensais pas stupide au point de ne pas respecter les règles primordiales de mon plan.
Le jeune homme fronçait les sourcils, se demandant quelle gaffe il avait bien pu faire. Ou plutôt à laquelle de ses gaffes elle faisait référence. Charlie avait dit "les" règles, elle ne pouvait pas être au courant de tout ? Non, elle parlait de l'ensemble des règles.
-Si tu parles du masque...-
Mais il arrêtait sa propre phrase lorsqu'il vit sa coéquipière poser violemment le dossier de Mickaela sur la table avec un sourire si froid qu'il aurait pu transformer en pierre quiconque osait la regarder. Une Médusa des temps modernes.
Oui, la dernière situation dans laquelle ils s'étaient mis était amusante, mais seulement deux minutes. Maintenant venait le temps des explications. Charlie continuait de fixer le dossier, les mains plaquées sur la table de part et d'autre.
-"Si" je parle du masque ? Parce qu'il y avait autre chose ? répondait-elle avec plus d'aplomb que cela n'était possible.
La tête de Pietro se décomposait. Elle savait. Et il venait de le comprendre. Comment était-ce possible, il n'en savait rien, mais elle était au courant. Et elle venait de le piéger avec cette question, que seul lui était capable de prendre innocemment.
-Je n'ai tué personne si c'est ce que tu insinues, se dédouanait-il rapidement, ce qui faisait soupirer Charlie de désespoir.
-Tu as couru, affirmait-elle.
-J'ai couru.
-PIETRO !
Le concerné haussait les épaules, ne comprenant pas ce qu'il y avait de mal, alors que la jeune femme se contenait intérieurement pour ne pas lui balancer la chaise la plus proche dans la figure. Plus les jours passaient et plus elle y pensait sérieusement.
-Ils savent, reprenait Charlie après un léger temps pour se calmer.
-Tu ne peux même pas en être sû...-
-Fury ne vient jamais dans la salle des archives. Il a reçu une alerte anormale. Dois-je te rappeler que tu es en cavale ou il faut que je l'écrive sur ton front pour que tu t'en souviennes ?
Il fit mine de réfléchir le plus sérieusement du monde avant de répondre, toujours aussi sérieux.
-En fait, comme je te vois tout le temps... l'écrire sur ton front serait plus fonctionne...-
Il n'eut encore fois pas le temps de terminer sa phrase, coupé par un livre qui finissait sa trajectoire dans sa face. Les plongeant dans un long silence, que Pietro coupait en levant un doigt en l'air comme un enfant souhaitant prendre la parole, toujours les yeux fermés dû à l'impact. Charlie un peu choquée d'avoir atteint sa cible, mais pas peu fière.
-Aïe.
-Tu ne l'avais pas vu venir celle-là ?
-En fait si, mais il fallait bien remonter ta fierté.
Et c'est à ce moment là qu'il connu l'heure exacte de sa mort.
-Cours.
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10 minutes plus tard, le duo était de nouveau attablé pour se mettre plus sérieusement à leur tâche, autrement dit : lire le dossier de Mickaela. Cela ne plaisait pas du tout à Charlie qui avait laissé cette part là de son passé derrière. Mickaela ne pourrait pas être ramenée, c'était impossible.
-Le stylo je comprend, le livre aussi. Mais la chaise ? Tu as quoi contre le mobilier ? Sérieusement..., bougeonnait Pietro en se tenant la tête.
-Ça m'a glissé des mains, dit-elle en prenant le dossier devant elle.
Le jeune homme la regardait en haussant un sourcil d'un air blasé mais décide pour une fois de ne pas répliquer.
Charlie, elle, fixait le dossier. Elle savait que l'ouvrir signifiait replonger pleinement dans ces souffrances immuables qu'elle tentait de cacher par dessus tout. Ouvrir ce dossier était, métaphoriquement, une nouvelle ouverture dans la blessure qui résidait au plus profond d'elle. Et ça, Pietro le comprit, expliquant son silence et sa patience. Charlie était peut-être impulsive et tête-brûlée, aussi insupportable, mais elle restait humaine. Et il respectait son histoire.
Quelques minutes passèrent avant que la Sokovienne ne prenne la couverture du dossier, inspirant longuement, puis finisse par l'ouvrir.
Comme sur sa pierre tombale, aucun nom de famille, ou tout du moins, celui-ci était censuré. Charlie remontait ses lunettes, inspirant une nouvelle fois avant de tourner la seconde page.
Et où une bonne partie de l'espoir de Pietro s'évaporait.
La majorité était censurée. Les phrases étaient incompréhensibles, trop de mots manquaient. Aucun lien n'était faisable. Cela ne semblait aucunement étonner l'agente du S.H.I.E.L.D, alors que Pietro prenait sa tête entre ses mains en soupirant. Évidemment. Cette histoire ne pouvait pas être si simple.
-Et tu essaies encore de me faire croire que le S.H.I.E.L.D ne nous cache pas quelque chose ? Ne pouvait-il s'empêcher de provoquer doucement.
Mais elle ne répondait pas, continuant de tourner les pages, toutes aussi censurées les unes que les autres, rendant le dossier illisible, jusqu'à la fin où la dernière phrase marquée fît tressauter son cœur, et serrer son poing qui ne tenait pas les papiers.
《Morte au combat.》
"Morte", ce mot ne cessait de tourner en boucle dans sa tête alors qu'elle tournait la dernière page sans précaution sous l'œil attentif de Pietro, qui devint vite inquiet en voyant l'expression de Charlie se décomposer, et devenir livide.
Entre la dernière page et la couverture du livre était coincé dans une pochette une arme. Un poignard mais qui semblait rouillé à certains endroits, le manche légèrement brûlé.
Ne s'attendent pas à tomber dessus, Charlie bloquait, la respiration coupée alors que le cerveau du jeune homme se mit en marche. Ce n'était tout de même pas... Il se penchait en avant pour récupérer le dossier et l'enlever des yeux de sa coéquipière au plus vite quand elle le retint avec poigne.
Les deux relevaient la tête, croisant leurs regards déterminés.
-Char...-
-Ça va, le coupait-elle rapidement. Trop rapidement.
Calmement, le jeune homme lâchait le dossier, laissant l'agente le rapprocher d'elle de nouveau pour sortir le poignard et le tenir entre ses mains, du dégoût se faisant clairement ressentir. Pietro n'eut pas le temps de lui demander confirmation qu'elle parlait.
-C'est l'arme qui a servi à la blesser mortellement.
Un détail tiquait Pietro.
-Si elle était blessée à ce point, elle savait qu'elle allait mourir, n'est-ce pas ?
Charlie hochait la tête avec hésitation, ne suivant pas tout son cheminement de pensées.
-Alors pourquoi avoir mit le feu ? Si sa blessure n'était pas mortelle et qu'elle voulait mourir très bien. Mais ce n'était pas le cas. Ou alors...
-Ou alors ?
Un éclair d'illumination passait dans les yeux du jeune homme.
-Elle voulait emporter quelque chose dans sa tombe.
La Sokovienne penchait la tête sur le côté en le fixant interloquée. Il reprit donc.
-Tu as dit quelle cachait beaucoup de choses sur son boulot. Peut-être qu'elle savait quelque chose qu'elle ne voulait pas voir être diffusé ! Ça expliquerait la feuille retrouvée sur les lieux ! Dit-il tout fier en se levant.
Oui, ce n'était pas bête. Vraiment pas bête, Charlie devait l'avouer. Seulement...
-Et le S.H.I.E.L.D ? Tu l'oublies ?
...Elle marquait un point. Le S.H.I.E.L.D restait en ligne de mire.
-Il n'y a qu'eux pour faire ces choses étranges. Peut-être qu'un document très confidentiel était mis en jeu. Ça expliquerait pas mal de choses.
-Très bien et ça, dit-elle en montrant le poignard, elle s'est poignardée elle-même aussi ? Ça ne colle pas.
Pietro soupirait, fatigué. À chaque fois qu'il avait un semblant d'hypothèse, quelque chose pour le mettre sur une piste, Charlie venait tout briser. Et le pire était qu'elle n'avait pas tort. Rien dans cette histoire n'allait.
Il manquait un morceau essentiel, une pièce du puzzle sans laquelle il ne pourrait rien réussir.
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Toute l'après-midi Pietro avait tenté de déchiffrer le dossier de Mickaela, mais il n'avait rien trouvé. Elle était comme un fantôme, présente mais invisible aux yeux de ceux qui n'y croyaient pas. Au point où il en était, il croirait bientôt en une légende ou encore un mythe tant sa vie était trouée de mystères. À l'exception que sa mort ne remontait qu'à un an. Il venait à se demander si les flammes de la jeune femme n'avaient pas aussi emportées son histoire.
Quant à sa coéquipière, il avait remarqué qu'elle n'avait presque pas détaché son regard du poignard, prenant le temps de l'examiner sous toutes les coutures, un air pensif scotché au visage. 20h venait de sonner lorsqu'il vit qu'elle était toujours dehors. Il prit alors la décision de sortir la retrouver, toujours attelée à la même tâche assise sur le sol.
Sans lui demander son accord, il s'assit à côté de Charlie tout en la regardant.
-Je ne suis pas sûr que ce pauvre poignard aime se faire reluquer de la sorte.
Charlie lui lançait un regard désespéré en haussant un sourcil.
-Il n'est pas vivant.
-Qu'est-ce que tu en sais ? Tu parles le poignard maintenant ? répondait-il le plus sérieusement du monde.
La jeune femme levait les yeux au ciel en lui mettant un coup de coude.
-Tout dépend de si tu veux que je te tue ou non.
Il grimaçait en prenant son air le plus théâtral, faisant des grands gestes exagérés, une de ses mains terminant -trajectoire voulue- sur le visage de Charlie, l'empêchant de dire ou voir quoique ce soit.
-Mon cœur se brise à l'idée que tu puisses penser une telle chose.
La jeune femme se débattait pour retirer la main de son visage alors que Pietro continuait.
-Et dire que je pensais enfin avancer avec toi à mes côtés. Douleur ! continuait-il en s'étalant un peu plus sur Charlie qui libérait enfin son visage.
-Bouge de là bordel ! Je respire plus !
Ce qu'il ne fit évidemment pas. Restant dans sa position en lui adressant le plus éclatant des sourires comme il en avait l'habitude. La faisant soupirer, désespérée de son comportement enfantin, mais cachant aussi le presque inexistant sourire qui naissait chez elle.
Qu'il pouvait être collant.
Mais pour Pietro, il ne pouvait s'empêcher d'y penser. Elle avait tout perdu. Sa famille, ses parents, sa sœur, son pays, celle qui était apparemment sa meilleure amie morte pour une raison qui semblait inconnue. Elle n'avait plus rien, on lui avait tout arraché sans scrupule. Il ne pourrait jamais dire combien il se sentait reconnaissant envers Camille de l'avoir sauvé, ainsi que de l'avoir sorti d'HYDRA avec Wanda. Lui aussi voulait faire le bien autour de lui à son tour.
Il éluciderait le mystère de Mickaela, et il sauverait Charlie quoi qu'il lui en coûte. Pietro avait choisi le chemin de la rédemption. Oui, il se promettait d'y arriver.
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Bien le bonjour ~
Il semblerait que des problèmes s'ajoutent. Charlie brise le cœur, mais notre Pietro est toujours présent ♡
J'espère que le chapitre vous a plu !
Bonne journée !
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