Un étrange objet flottait sous l'eau.
Comment était-il arrivé là ? C'est une bien bonne question. Mais la première que se posa Emeri fut :
- Qu'est-ce que c'est ?
La chose était petite, à peine plus grande qu'une main, d'une couleur de neige sale, dur, enroulé en spirale pointue. Il y avait un trou : Emeri regarda à l'intérieur, mais c'était vide.
Notre sirène australe tourna et retourna l'objet dans tous les sens. Elle ne savait pas ce que c'était, n'en avait jamais vu auparavant. Un sentiment nouveau éclot en elle : c'était de la curiosité.
Nous avons évoqué plus tôt trois sirènes qu'Emeri avait rencontrées au cours de sa vie. Parmi elles, l'une avait parlé d'un monde extérieur, chaud, sans glace, paré de mille couleurs, mille saveurs, mille poissons nouveaux. En regardant cette chose apportée par les courants, Emeri se posa mille questions.
À quoi ça sert ?
Comment ça marche ?
À qui ça appartient ?
Pourquoi c'est si rugueux ?
D'où ça vient ?
Cette question s'imposa plus que toute les autres. Et une envie un peu bizarre envahit Emeri : elle voulait savoir d'où venait cette chose.
C'est ainsi que commença le long voyage de la sirène polaire à travers les océans.