Sombres Héritages-1

By IsaSinclair59

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Dale est un Drakion, autrement dit un dragon issu d'un autre monde. Des siècles auparavant, ses ancêtres fure... More

Chapitre 1
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Epilogue
Lexique

Chapitre 2

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By IsaSinclair59

Il y a vraiment des jours où tout va de mal en pis, pensa Dale St James. D'abord, il avait perdu la trace de ses némésis Xander et Zakar, alors qu'il avait enfin réussi à les retrouver après plusieurs semaines de traque dans toute l'Ecosse. Ensuite, son père avait osé lui demander de partir à la recherche de la fille disparue de Kigoran. Ce maudit prince Altasian les avait trahi en les abandonnant à leur sort des centaines de siècles auparavant.

A l'origine, les Drakions dont il était désormais le chef, avaient ordre de servir et protéger les Salvis. Ils étaient en quelque sorte leur garde personnelle. Mais ce temps-là était révolu. Les Salvis avaient disparu sans laisser de trace et cela l'arrangeait. Il avait bien trop à faire depuis qu'il avait repris la direction du clan et certainement pas le temps ni l'envie de retrouver une gamine totalement ignorante de ses pouvoirs, de ses devoirs et de sa destinée.

Il se fichait éperdument d'Altasia. Pour lui autant que pour le reste de sa famille, Altasia était plus un mythe que la terre de ses ancêtres. Ce monde, il ne le connaissait que part l'intermédiaire de son grand-père Draco. Or, celui-ci l'avait convaincu de retrouver cette fille pour le bien du clan. Son grand-père l'ayant élevé et aimé pour deux, il ne pouvait jamais rien lui refuser.

Cela dit la colère se disputait avec la raison. Il avait conscience d'être assommé de préjugés, à ses yeux les Salvis étaient tous des lâches ignorants.

Cette sang-mêlée ne serait probablement pas différente de cette bande de couard. De plus, ses responsabilités rongeaient tout son temps. Pourquoi son grand-père n'avait-il donc pas confié cette tâche à l'un de ses frères ? Sa fureur redoubla. Il avait beau maudire le monde entier, sa conscience lui soufflait que Draco avait raison. Bon sang à cause de cette fille, il était contraint d'abandonner la chasse ! Il pestait contre le mauvais sort s'acharnant sur lui. Il avait vécu sept cent quatre-vingt cinq ans sans se préoccuper des Salvis et voilà que tout venait de changer. Le monde devenait fou.

Correction, son monde. Celui des humains était à mille lieues d'imaginer quels monstres sournois se tapissaient dans les ténèbres. La rage au coeur, il grommela en fixant le ciel grisâtre de cette métropole urbaine et polluée. L'odeur de l'essence emplissait l'air. Ses narines frémirent sous cette puanteur chargée des émanations de gaz. Il n'avait qu'une hâte : rentrer dans ses chers Highlands qui lui manquaient désespérément. Dès qu'il aurait accompli cette fichue mission, il quitterait cette ville et le plus tôt serait le mieux.

Mais où pouvait-il trouver une jeune femme dont le visage lui était inconnu ? Combien avait-il de chance de la retrouver dans une ville aussi grande, avec aussi peu d'information ? La seule chose que son grand-père ait bien voulu lui révéler, était le prénom de la fille : Kara.

Il lui faudrait de la chance et du temps pour mettre la main sur elle, ce prénom étant très rependu en Écosse. Toutefois, il devait agir rapidement. La Terre regorgeait d'espions Atridès certainement sur la piste de la fille. Ce chien de Riwan a bien avancé ses pions, médita-t-il en fixant durement les passants osant le dévisager.

Aujourd'hui encore, il avait découvert une nouvelle facette de la personnalité de son grand-père. Draco St James possédait un humour qui lui échappait complètement. Il revoyait une fois de plus son visage buriné, ses yeux émeraude pétillants d'amusement alors qu'il lui expliquait en riant sous cape qu'il ''sentirait'' la Salvis. Certes, les Drakions avaient la capacité de se transformer en dragon dès la première année de leur vie et grâce au soleil terrien, en d'autres animaux féroces, mais de là à ressembler à un fichu cleb !

Dale enragea de nouveau lorsqu'il se remémora le rire moqueur de son grand-père. Personne n'avait jamais eu le culot de se moquer de lui. Et il abhorrait ce sentiment de totale impuissance. Au demeurant qui était-il pour seulement songer à défier son mentor, l'homme qui lui avait tout appris, tout donné ?

Il désirait par-dessus tout que son grand-père soit fier de lui. Son propre père, le fils de Draco l'avait abandonné, renié et maudit en perdant sa femme. Dale concevait que Doryan puisse souffrir atrocement, mais lui aussi vivait avec cette douleur permanente au fond du coeur et de l'âme. Sa mère avait été le centre de son univers. Pas un jour ne passait sans que ses pensées ne soient tournées vers elle.

En soupirant, il poursuivit son chemin dans Ingram Street. Même tenu à l'écart, Doryan ferait tout pour utiliser les pouvoirs de la jeune Salvis. Les erreurs de son géniteur ne seraient jamais les siennes. Son devoir était de protéger cette fille. L'honneur le lui commandait. Il songea un bref instant au face à face inévitable avec Doryan et aux paroles acerbes de ce lâche.

Il l'exécrait et ses frères le haïssaient autant que lui. Malgré tout, le comportement de son père était sa croix. Doryan avait perdu tout sens des réalités en perdant sa compagne. Dale portait en lui le poids de la culpabilité. Sa mère était morte à cause de lui et rien ne pourrait jamais modifier le passé.

En passant devant l'une des nombreuses boutiques, il croisa son reflet dans la vitre. Ses cheveux noirs cascadaient en vagues souples sur ses larges épaules. Ses pommettes hautes, son nez droit, ses lèvres fermes à l'arc sensuel et ses yeux légèrement en amande couleur améthyste cerclés de jais étaient ce qu'il qualifiait d'apparence humaine, l'autre était autrement plus terrifiante. Souvent, les femmes le qualifiaient de beau brun ténébreux et les hommes le craignaient à cause de ce regard sombre et torturé. Il se savait grand, mais la silhouette que lui renvoyait la vitrine était celle d'un homme gigantesque.

Dale portait admirablement son mètre quatre-vingt-dix-huit, tout comme ses muscles puissants et déliés, forgés grâce à de longues journées d'entrainement et de combats. Beaucoup de ses anciennes conquêtes d'une nuit lui avaient dit qu'il était un homme sublime. Mais dans ce monde où les stéréotypes avaient la dent dure, tout était relatif.

Une question lui revenait sans cesse : pourquoi son grand-père avait-il tellement insisté pour que ce soit lui qui parte à la recherche de cette Kara et non l'un de ses frères ?

Quand, il serait enfin rentré chez lui, il lui poserait la question. Pour le moment, il devait retrouver la fille et la protéger des Atridès. Contre son gré, s'il le fallait. À cet instant de ses réflexions, son téléphone sonna. Il sortit son portable de la poche de son jean. Numéro masqué.

Fais chier ! C'était bien sa veine ! Il n'avait qu'à laisser sonner. L'opportun comprendrait vite que son appel lui importait peu. Malheureusement, la sonnerie persista et au bout de huit fois, il décrocha, excédé.

– St James !

– C'est bien vous que je cherchais à joindre, répondit une voix masculine inconnue.

– À qui ai-je l'honneur ?

– Kigoran Salvis.

Oubliant ses préoccupations, Dale sentit un regain de haine gonfler son coeur.

– Où êtes-vous ? Rugit-il.

– Peu importe le lieu où je me trouve Drakion. Tu dois retrouver ma fille, de préférence avant minuit.

Dale grinça des dents. Il rêvait ou ce connard arrogant venait de lui donner un ordre ? Personne ne se permettait de lui donner d'ordre au risque de passer de vie à trépas. Seulement, ce lâche de Kigoran s'était envolé dans la nature et il ne pouvait le localiser. Il devrait remettre son envie de le trucider à plus tard.

– Primo, je ne reçois d'ordre de personne. Fourrez-vous ça dans le crâne une bonne fois pour toute ! Secundo, vous feriez bien de tout me dire maintenant, avant que je ne perde patience.

– J'ai eu une vision.

– Merveilleux, railla-t-il.

– Elle sortait d'un restaurant accompagnée de Xander...

Étrange, le ton de Kigoran résonnait en lui tel un vilain mensonge. Il chassa cette idée saugrenue de son esprit. Le Salvis ne l'aurait jamais appelé pour sauver sa chère et tendre progéniture, si ce n'était pas une question de vie ou de mort.

– Vous me demandez l'impossible. Je ne sais même pas où la trouver !

– Cette question trouvera sa réponse sous peu.

Dale fixa son portable, il était à deux doigts de raccrocher quand il se rémémora les paroles de son grand-père : Nous avons besoin d'elle. Il en va de la survie de notre clan, mon petit.

Il serra les dents, prit sur lui et grommela :

- Et quand bien même ce miracle se produirait sous peu, comment pourrai-je être certain de son identité ?

- Tu la reconnaîtras grâce au pendentif. Elle le porte autour du cou.

Cinglé, complètement frappa dingue ! Kigoran avait confié une arme d'une puissance redoutable à son ignorante de fille. Il n'en revenait pas d'autant de stupidité.

– Je pensais que ceux de votre espèce étaient intelligents. Mais apparemment, je me trompais, persifla-t-il.

– Toujours à discuter n'est-ce pas Drakion ? Répondit Kigoran d'un ton mêlé de sarcasme.

– Pour info Salvis, nous ne sommes pas vos chiens. Comme s'il vous suffisait de siffler pour que l'on exécute tous vos ordres ! S'emporta Dale.

Kigoran réagit à cette attaque après une minute de silence

– Falcon St James était le gardien et le protecteur de ma famille ! Ce qui fait de votre famille, les gardiens de nos enfants ! Lâcha sèchement Kigoran.

Dale ressentait la présente envie de lui casser la figure. Ce Salvis ne le connaissait pas, ignorait tout de sa famille et des sacrifices qu'ils avaient endurés au cours de ces derniers siècles. Les poings crispés, il refoula sa colère avec difficulté et d'un ton mielleux asséna :

– Nous ne sommes pas sur Altasia. Ici, il n'y a pas de famille régnante sur laquelle nous devons veiller. Ce temps-là est révolu. De plus, je refuse de jouer à la nounou pour votre maudite gamine. J'ai un clan à diriger, des responsabilités. Vous savez le même genre de responsabilités que vous avez lâchement abandonné.

Un long soupir accablé retentit dans le téléphone.

– Je comprends ta colère Dale... J'ai fait des choix dont je ne suis pas fier, mais l'avenir de ma fille n'a strictement rien à voir avec mes actes. S'il le faut, je suis prêt à te supplier...

Perspective alléchante, pensa-t-il en souriant durant une minute.

– Mais vous ne le ferez pas puisque vous savez très bien que mon sens de l'honneur prévaut sur mes désirs.

– Si je pouvais la protéger moi-même, je ne te demanderais pas...

– Demander ?! Vous vous foutez de moi ! Vous avez ordonné, pas moins !

– Les vieilles habitudes ont la dent dure.

Levant les yeux au ciel, Dale sentit l'agacement supplanter sa colère. Il n'avouerait jamais à Kigoran qu'il avait déjà accepté cette fichue mission.

– Je le ferai, mais ensuite vous vous démerderez avec votre fille !

– Merci.

– Attendez avant de vous réjouir ! Je la trouve, je lui dis que vous m'avez envoyé et basta.

– Impossible.

Cette fois, le Salvis poussait sa chance trop loin et il ne prendrait pas de gant avec lui.

– Soit je lui dis la vérité, soit vous vous débrouillez sans mon aide. Au cas où vous n'auriez pas pigé, c'est à prendre ou à laisser ! Vociféra Dale furieux.

Un nouveau soupir retentit dans l'appareil.

– Pour elle comme pour mon fils, je suis mort depuis trois mois.

Ce salopard venait de le coincer, telle une souris entre les griffes d'un chat. Il retint un juron bien senti. Dans tous les cas, il ne pouvait renier sa promesse, il n'était pas comme son père. Cependant, il avait le droit d'éprouver de la colère et une sacrée dose de frustration.

– Pourquoi avez-vous fait ça ? Franchement ça me dépasse !

– Si je l'ai fait, c'est uniquement pour le bien de mes enfants. S'ils savent que je suis en vie, ils me rechercheront. Or, si je sors de l'ombre, les Atridès les retrouveront et les tueront. Je ne peux pas leur faire courir ce risque. Pour leur sécurité, je dois rester caché.

Dale émit un claquement de langue réprobateur.

– Votre égoïsme est consternant. Vous les laissez seuls, sans protection pour vous tirer comme un lâche. Et le meilleur dans tout ce merdier, c'est que je suis persuadé qu'ils ne savent même pas se servir de leurs pouvoirs.

– Ils possèdent des pouvoirs dont ils ignorent tout...

Nouveau mensonge, songea Dale. Kigoran était loin d'être un imbécile, il avait probablement dû les mettre en garde. Du moins, leur inculquer les bases rudimentaires suffisant à leurs survies.

– Les pleins pouvoirs d'un Salvis ne se révèlent qu'en présence de leur âme soeur.

Voilà, c'était officiel. Les Salvis étaient des fous de premier ordre. Et dire qu'on lui avait souvent reproché sa brutalité... La bonne blague ! Lui, au moins, n'était pas complètement frappé. Si seulement Kigoran ne le tenait par le carcan du devoir, il l'aurait envoyé balader. Cette fille serait une mission comme tant d'autres. Il ferait son job et lui dirait adieu sans regret.

– OK. Je la retrouverai.

Tout à coup, un grondement puis un grand éclat de rire résonnèrent.

– Je n'en doute pas un seul instant mon garçon. Prends garde à ton coeur, dit-il en raccrochant.

– Qu'est-ce que... merde ! Cet abruti m'a raccroché au nez. Je déteste ces conneries de voyant.

Kigoran lui payerait chèrement ce mauvais tour. Lorsqu'il aurait mis la main sur sa maudite carcasse, il rirait beaucoup moins. Grinçant des dents, il fusilla du regard le groupe d'adolescentes le fixant d'un air énamouré. Il gronda. Elles sursautèrent et filèrent sans demander leur reste. Ses pensées le ramenèrent vers la Salvis. Cette Kara. A en croire Kigoran, il la retrouverait bientôt. Il n'avait plus qu'à attendre patiemment l'heure de leur rencontre. Sauf que patience et lui ne faisaient pas bon ménage et cela ne fit qu'accroître sa mauvaise humeur.

Dale ruminait encore lorsque son portable sonna de nouveau. Sa journée était fichue à cause de la Salvis. Il le lui ferait sentir dès leur rencontre et comme si cela ne suffisait pas, il fallait qu'il soit harcelé au téléphone ! Il décrocha en grognant :

– Ouais, St James !

– Tu es d'une humeur de dogue !

Le ton railleur de Grayson lui arracha un sourire.

– Désolé, Gray. J'étais sur le point de chopper Xander et...

– J'ai besoin que tu me rendes un service.

Cela avait dû demander un effort considérable à son cousin de l'appeler pour lui demander une faveur. Il mourait littéralement d'envie de le faire mariner, mais Grayson était plus que son cousin, plus que sa famille, ils se comprenaient et se soutenaient tous les deux.

– Je t'écoute.

– Ambre a trouvé un travail.

– Première nouvelle.

– Ouais, tu parles. Mademoiselle veut vivre sa vie.

– Gray, Ambre est majeure, elle n'a pas besoin de ton autorisation.

Un grondement furieux lui parvient et Dale dut écarter le téléphone de son oreille, il ne tenait pas à perdre son ouïe. Dès que Grayson se calma un peu, il remit l'appareil contre son oreille.

– Qu'est-ce que tu veux dans ce cas ?

– Elle bosse dans une bijouterie dans Buchanan Street et finit le travail vers dix-sept heures et...

– Donne-moi l'adresse et j'irai la chercher.

Grayson soupira de soulagement et s'exécuta.

– Ambre te fait des cachoteries mon vieux. Il y a peut-être un homme là-dessous.

– Impossible !

Grayson était bien trop buté pour réaliser que sa soeur avait grandi. Elle était devenue une superbe jeune femme et il s'entêtait à ne voir en elle qu'une enfant.

– Je vais me débrouiller, ne t'inquiète pas.

– Merci.

– Pas de problème. Dis-moi, Draco est-il de bonne humeur ?

– Il est étrange depuis ton départ.

– C'est-à-dire ?

– Il ne cesse de sourire comme un idiot en se frottant les mains. Son attitude est déconcertante. Il ne t'a pas demandé de faire quelque chose de bizarre, j'espère ?

Si tu savais. Il m'envoie direct en enfer, pensa Dale, accablé.

– Rien que je ne sache régler seul.

– Si tu le dis, marmonna Grayson, visiblement peu convaincu. Bien, je compte sur toi.

Grayson raccrocha brusquement. Or, ses propos l'angoissaient énormément. Draco ? Sourire ? Il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il y avait anguille sous roche. Personne ne pouvait le manipuler sans encourir sa colère sauf lui et ce vieux singe le savait pertinemment.

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