Chap 6: Le centre commercial

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Rue ne perçoit pas les choses comme tout le monde.

- 《C'est engagement qui émotionnelle,physique et financier qui nécessite de la maturité.

Se souvient Ed de sa discussion avec Rue l'autre jour.

- Cette fille parle comme un psychologue. Pense t-il en souriant.

Anis apparaît tenant un bol remplis de céréales. Il jette à Ed une barre de créola (barre chocolatée locale) et vient s'asseoir près de lui.

- Heureux que le cours d'aujourd'hui ait été annulé. J'ai regardé un film très intéressant hier. C'est Rue qui me l'a conseillé. Le titre c'est "Miracle from heaven". Dit il en attrappant sa confiserie.

- Rue et toi...Débute Anis.

Edouard attend la suite avec plaisir.

- Rue et toi vous flirtez? Est ce qu'elle te plaît ? Finit t-il par sortir.

Ed laisse planer le suspense avant de répondre :

- Peut-être...Elle est mignonne et elle n'est pas du tout ennuyeuse. J'apprends énormément d'elle.

- Tu essaies de te venger ? À cause d' Éricka et moi. Parce que Rue ne mérite pas ça. Elle n'a rien avoir avec tout ça.

- Tu penses vraiment que Rue ne peut pas m'attirer pour ce qu'elle est?

Anis reste silencieux deux secondes.

- Tu t'es rapproché d'elle si soudainement...Que je sache c'est pas ton genre.

- Est-ce que ça te dérange Anis? Parce que moi je ne vois pas où est le problème. Je m'entends super bien avec Rue et si tu la connaissais bien tu saurais que je ne peux pas flirter avec elle juste comme ça.

- Ça me dérange. Avoue t-il.

- Quoi?

- Tu m'as demandé si ça me dérangerais...Oui! Je sais que c'est très égoïste mais c'est ma vérité.

- Tu sais ce que ça veut dire ? Lui demande Ed. Ça veut dire que Rue te manque. Ça signifie que l'idée de la voir traîner avec quelqu'un d'autre te déplaît.

Anis réfléchit en lui-même.

- On croirait que tout ce que tu fais pour Éricka, c'est par reconnaissance. Mais pas par amour. Moi je l'ai aimé. Mais toi tu l'affectionnes...Il y a nuance.

Anis ne trouve rien à redire.

Les mois s'écoulent très vite. Le vent d'été de la capitale souffle. On entend les arbres siffler autour de la maison.
Bertrand fait installer un aquarium dans le salon tandis qu'anis décide de s'inscrire dans un prépa. Il en a discuté une fois avec Rue. D'une éventuelle possibilité d'obtenir son baccalauréat.
Malaga elle, rencontre plus de difficultés que d'habitude en classe.
Bertand lui exige de se reprendre. Il déteste la médiocrité et la paresse intellectuelle. Bertrand ordonne aux garçons travailler pendant les vacances à ses laboratoires. L'un comme assistant de bureau et l'autre comme aide coursier. Edouard ne connaît pas grand chose à l'industrie pharmaceutique. Anis non plus d'ailleurs. Cependant lui, a à plusieurs reprises aidé Bertand à classer des dossiers. De temps à autres, il se permettait de les lire consciencieusement. Ce qui lui vaut la sympathie du chef de famille.

Il doit être 17h moins le quart. Anis et Ed ont été libéré plus tôt. Ils en profitent pour faire une virée en centre ville. Ray joue toujours le chauffeur. Il porte un sweat rouge à capuche. Il prévoit d'aller passer deux semaines en Russie chez sa tante.
Le centre commercial est très souvent bondée de monde à cette heure là. Une vingtaine de voiture garées et des taxis qui vont dans tous les sens.
Le bruit de la ville est à la fois plaisant et énervant.
Les garçons visitent quelques galeries avant d'entrer dans le centre commercial. Ray admire des casquettes et Ran s'achète une nouvelle paire d'écouteurs. Anis lui s'arrête dans un petit coin littérature. Il feuillette deux trois bouquins et  finit par tomber sur le livre du viel homme de la librairie. "LA Fille qui marchait sur le soleil"
Il fixe le roman deux secondes avant de tourner son visage. Ses yeux se posent sur Rue qui sort à peine d'un magasin.
Cette dernière le regarde surprise de le voir. Ils ne se sont pas vus depuis le début des vacances.
Rue reste statique un moment.
Ses cheveux touffus, sa robe fleurie et ses boucles d'oreilles lui donnent un air de gypsy branchée.
Elle s'approche ensuite de lui et affiche un visage ravis.

- Est-ce que tu sais que les vrais hommes tiennent leurs promesses. Ceux sont les garçons qui ne les tiennent pas. Tu as promis aux gosses de revenir à l'orphelinat.

Rue lui a manqué. Énormément. Il s'en rend bien compte.
Ray, Ran et Edouard admirent en spectateurs.

Il inspire et expire plusieurs secondes avant de dire:

- Tu m'as manqué. T'avais raison...À propos de ta balle d'amour.

- C'est toi qui a tiré un trait sur notre amitié. Tu as choisi Éricka plutôt que notre amitié. C'est dans ton droit...après tout je ne suis qu'une fille un peu farfelue que tu ne connais pas depuis longtemps.

- Ne dis pas ça.

- Pourtant c'est la vérité. J'aurais simplement préférer que tu me le dises en face. Au lieu de m'éviter dans tout le bahut.

- Tu as raison. Réplique t-il. Ça ne me ressemble pas de faire ça. Je pensais que c'était mieux comme ça. Que je devais me concentrer sur une seule chose à la fois.Je suis vraiment désolé. Je suis sincèrement désolé.

Rue laisse planer le suspense avant d'afficher le sourire du pardon.

- Ça a pris du temps mais bon... je ne t'en tiens pas rigueur.

Les autres continuent d'observer curieux.
Ils arrivent ensuite et saluent Rue chacun à leur tour.

- Il ne manquait plus que la belle Rue pour que notre soirée se termine bien. Dieu a entendu nos prières. La Flatte Ray.

- Très touchée de ces mots très cher. Répond Rue.

Elle détaille le roman.

- Tu ne m'as toujours pas rendu le mien. Tu comptes le garder ?

- Je considère qu'il est déjà à moi. Fait Anis avec un micro sourire.

- Quel culot!

Anis la scrute pendant l'éternité de deux secondes avant d'ajouter :

- Tu m'as vraiment manqué.

- Tu m'as manqué aussi. Répond la jeune femme sincère.

- Et si tu nous accompagnait faire quelques achats? Suggère Edouard.

Rue accepte sans hésitation. Les voilà qui déambulent dans le centre  commercial. Les garçons s'amusent à essayer quelques blousons.
Rue propose d'aller voir une exposition d'art qui a lieu juste au centre culturel d'à côté. Elle y va très souvent pour voir la troupe de théâtre. Ils sont excellents mais les pièces sont aussi vielles que ceux qui les ont écris. Bien que certaines ont le méritent d'être indémodables.
Rue a toujours aimé les arts, le théâtre, la musique...
Son père dit souvent qu'elle est la poésie en personne.
La pièce est remplis de toiles. Des reprises de grands peintres et des toiles originales d'artistes locaux.
On a du Salvador Dali, du Frida Kahlo entremêlé à du yvon Louembet et du Kassa M'boubou...Diverses cultures se retrouvent. Toutes animées par la même passion.
Les jeunes écoutent le présentateur debaler son speech. Il semble maitriser le sujet. Il parle de tout ces artistes avec tant d'assurance.

- Je ne comprendrai jamais rien à l'art.  Reconnaît Ran planté devant une reproduction de Picasso.

- Pareil pour moi. Ajoute Ray. Et puis,  les artistes sont toujours un peu fous. Un Peu dérangé.

- Pas du tout. C'est juste que vous n'y comprenez rien. Vous n'avez aucun sens de l'interprétation. Dit Edouard.

- Les artistes ne sont pas fous. Les artistes sont géniaux. Et les artistes racontent leur histoire d'une manière atypique. Sort Rue avec tellement d'ardeur.

Ray tape dans ses mains pour la féliciter de ses paroles pleine beauté. Anis lui, fixe un tableau bien particulier. 

- Les artistes sont des gens simples avec une âmes compliquées. Crache t-il aussi naturellement que possible.

- On a deux âmes d'artistes. Juste devant nous. Pense Edouard.

Anis et Rue se lancent un regard. Comme si s'était une évidence. Comme une amitié de longue date. Comme une connaissance d'une autre vie.

Tu n'es pas condamné. Tome 2: Lumière 💡 Where stories live. Discover now