🌊🩸🌊 Vague à lame aux Enchairs 🌊🩸🌊

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Je vais te décevoir (à ma grande habitude) :

Le reflet aveuglant de l'incisante lame s'est de nouveau jeté dans l'océan vermeil
Les Kères infernales ont abreuvé leur soif de pourpre, bien avant le coucher du soleil

De toute évidence, de leur merveilleuse œuvre d'art, en résulte une effusion de sang et de larmes
Une sombre toile, dotée d'un ténébreux Clair-Obscur, où s'épousent impulsion sanguine et muet vacarme
Les vagues de l'Angoisse noyèrent mon esprit, affolèrent mes proches irréprochables, alimentèrent la nervosité de mes pairs
Mes démons, nourris par mes peurs les plus inavouables, mes angoisses les plus ingouvernables, ne firent qu'enclencher le processus menant à la Déchirure.

***

Sa frêle tête est à peine discernable, au beau milieu de cet océan vermeil agité. Elle peine à garder la tête hors de l'eau et appelle à l'aide, mais ses cris demeurent inaudibles.

Les vagues sanguines dévalent paisiblement le marbre blanc.

La petite fille apeurée trouve refuge sur un rocher fendant la mer de ses dents crochues. Elle aperçoit les vagues vermeilles grandir, engloutir et souiller la pureté de ces nobles terres. Les vagues l'arrachent au roc impassible. Le vacarme dû au courroux de ce Poséidon revêtu de pourpre couvre ses cris, inévitablement engloutis dans les profondeurs abyssales de la mer déchaînée. Le Poséidon vêtu de saphir vole à son secours avec ses innombrables dauphins, affublés d'une grâce incomparable, d'une magnificence inimitable. Il arrive à sa hauteur et lui tend sa main d'un bleu clair saisissant, un sourire bienveillant sur les lèvres, un regard bleu azur.
Soudain, ses iris virent au rouge. Il saisit son sinistre triton. Son visage se voile d'une obscurité malfaisante. La lune apparaît, rouge sang. Les vagues se déchaînent et le ciel répond à ses gémissements par de mortifiants coups de tonnerre et

Le sang coule,

et se joint aux flots rubis tumultueux.

De l'œil violet de la fillette,

l'ultime larme dévale sa pommette.

Toutes les métaphores filées ne suffiront à décrire ce triste phénomène. L'incompréhension est réciproque. Ce fardeau d'angoisses omniprésent pèse et oppresse. Vivre avec est une épreuve perpétuelle. La seule affirmation que je puis tenir est que les frontières s'effritent et deviennent floues : Est ce bien ou mal ? Personne n'y répondra.

***

A mon plus grand regret, la saumâtre déception s'est faufilée à travers les croisées rétiniennes
La tristesse, dans toute sa splendeur, a revêtu de ternes couleurs aux pupilles diluviennes
L'inexorable peur indubitable s'avère discernable dans les mirettes brunes
Les affres obscures ont repeint les doucereux et sereins visages d'un voile taciturne

L'Amertume (pour les uns) et Incompréhension (pour les autres) s'enlacent
Dans le regard fugace, devant les manifestations rubis tenaces.












A retenir :

Le sang rubis coule et le mercure tremblant renvoie toujours la fuligineuse silhouette d'un monstre sanguinaire ;
Alors que derrière le reflet, se cache en réalité une petite fille à la mémoire lacunaire.


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Sculptée à vie dans la grisâtre chair de la pierre
Gravée à tout jamais dans l'épiderme de ma chair






Votre chère et tendre âme fêlée.

🌑Rimes D'un Soir🌑Where stories live. Discover now