Chapitre 20 : Le baiser

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Amétrine n'aurait jamais cru, en rencontrant Hippolyte, qu'elle en viendrait à s'attacher autant à lui. Au début, il avait failli la tuer par son indiscrétion, elle l'avait fait chanter pour obtenir ce qu'elle voulait. Puis il y avait la suite : la douche, la chambre, le sexe, le réfectoire, l'entraînement, la mission. Chaque moment passé avec Hippolyte l'avait peu à peu rapprochée de lui, l'avait peu à peu attachée à lui. Il continuait de l'exaspérer, il continuait même de l'agacer, mais elle ne pouvait nier que quand il toquait à sa porte le soir, elle était heureuse de le voir. Elle ne pouvait nier que les nuits passées avec lui avaient bien vite perdu leur caractère purement charnel pour laisser place à plus de tendresse. Elle ne pouvait nier que derrière ses sourires et ses pics énervants, il la faisait sourire, la faisait rire, la faisait vibrer.

Le pire, ou peut-être le mieux, dans cette histoire, c'était qu'elle ne doutait pas un instant du fait qu'Hippolyte ressentait la même chose à son égard. Le baiser était plutôt clair de toute façon. Alors une question s'imposait : comment avaient-ils pu, tous les deux, en arriver là ? Comment la rancœur qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre avait-elle pu devenir ce baiser qui ne voulait s'arrêter pour rien au monde ? Finalement, c'était vrai, ce qu'on disait : « de la haine à l'amour, il n'y a qu'un pas ».

Hippolyte se détacha d'Amétrine, et la pris dans ses bras.

- Ok, maintenant je suis sérieux, fais attention à toi, finit-il par avouer dans son oreille.

Elle hocha la tête. Elle aimait le voir attentionné. En fait, il y avait peu de choses qui gênait Amétrine chez Hippolyte. Enfin, peut être sa manière de se moquer d'elle. Ou sa façon de ne pas écouter les instructions. Ou sa fierté mal placée. En fait si, il y avait pleins de choses qui la dérangeaient, mais alors pourquoi arrivait-elle à autant les accepter ? Pourquoi, même en se rendant compte de tout cela, elle voulait le garder auprès de lui aussi longtemps que possible ? Était cela, l'amour ? Accepter l'autre avec ses qualités et ses défauts ?

Le couple resta un moment ainsi, les bras l'un dans l'autre, à attendre que l'heure de la mission ne sonne. Rester debout dans le salon enlacé n'était pas la position la plus agréable, mais le plaisir qu'ils avaient à se sentir l'un contre l'autre dépassait l'inconfort. Aucun des deux n'avait envie de parler, de briser ce moment. De toute façon, il n'y avait rien à ajouter.

Finalement, on toqua à la porte du châtain. La voix de Robin raisonna, indiquant qu'il était temps d'y aller.

...

Tout était prêt. Les véhicules qu'Amétrine avait réquisitionné à Albert étaient garés, et chaque équipe était en place. Serpent annonça dans l'oreillette que la surveillante informatique extérieure venait d'être neutralisée. L'équipe de Robin avança lentement en direction de la fenêtre indiquée sur leur plan. Pour le moment, l'équipe qui assurait leurs arrières n'avaient pas eu besoin de tirer sur qui que ce soit : leurs ennemis n'avaient apparemment pas encerclé leur périmètre.

Robin fit signe à Amétrine de la main. Cette dernière plaça lentement l'appareil que lui avait fourni Maxime sur la fenêtre, ce qui eut pour effet de découper un cercle parfait et silencieux dans le verre. Une fois ce dernier retiré, Amétrine y passa la main et ouvrit la fenêtre. Elle s'apprêtait à s'y faufiler la première mais son frère la devança. Même si elle ne fit pas de réflexion, ce comportement l'exaspéra : elle avait déjà pénétré des dizaines de bâtiments, il n'avait pas besoin de la surprotéger.

Soudain, elle se stoppa. Que venait-elle de dire ? Qu'elle avait déjà pénétré des dizaines de bâtiments ? Bon dieu, voilà qu'elle se mettait à réagir exactement comme elle avait interdit à Hippolyte de le faire. Elle secoua la tête négativement et rassembla toute son attention.

Une fois à l'intérieur, Robin leur montra la porte qui reliait la pièce dans laquelle il venait d'arriver à la salle informatique : ils étaient censés la forcer, rentrer dans la salle informatique, neutraliser toutes les personnes se trouvant à l'intérieur, et trouver où se trouvaient les jeunes. Enfin, pour cette dernière étape, c'était plutôt son travail à elle, la hackeuse.

Amétrine colla un petit boitier sur la fameuse porte. Il s'agissait d'un amplificateur de sons et détecteur de mouvement pour déterminer combien de personnes se trouvaient de l'autre côté.

- Personne.

- Quoi ? souffla Robin.

- Il n'y a personne de l'autre côté.

Le frère et la sœur froncèrent les sourcils.

- Ce n'est pas normal, fit finalement Hippolyte qui n'était pas plus dupe qu'eux.

- Syl, préviens le patron. Mais même si c'est une embuscade, on ne peut pas faire marche-arrière. De toute façon, ils ne connaissent pas notre plan : même les autres de l'agence ne savent pas ce que nous allons faire exactement.

Tout le monde hocha la tête aux instructions d'Obsidienne et Sylvain envoya un message à Maxime.

- Faites attention, j'ai pu me tromper, précisa tout de même la jeune femme.

Robin hocha la tête puis força la serrure. La porte s'ouvrit et les quatre membres de l'équipe se précitèrent à l'intérieur de la pièce, prêt à tirer sur tout ce qui bougeait. Amétrine avait eu droit à un silencieux, mais à choisir, elle préférait ne pas avoir à s'en servir. Elle n'était pas si mauvaise que cela au tir, elle s'était entraînée, mais elle préférait de loin éviter les confrontations directes.

Mais, comme elle l'avait prédit, la salle était vide.

Sans attendre plus, elle s'installa à l'un des ordinateurs principaux et commença à hacker le système. Serpent était en ligne avec elle via un écouteur.

- Cherche la position des jeunes, dit-elle à son collègue. Je vais chercher une activité étrange, le manque de surveillance de ce lieu me paraît improbable.

Jade lui donna son accord.

- On dirait un piège, confirmait Robin par-dessus son épaule.

Elle hocha la tête. Cela ne lui disait rien qui vaille.

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