Elle soupira et roula des yeux.

- Evidemment, il fallait que tu joues la carte de la culpabilité. Ce n'est pas de ma faute si notre famille est brisée, Ethan.

Et ça recommence. Je respire un bon coup et  ne cède pas à l'envie qui me prend de tourner le dos et de partir aussi loin que possible de cette femme. 

- Je n'ai pas envie de jouer à ca, d'accord ? Tu sais que j'ai raison. Nous n'avons plus le droit de nous comporter comme des gamins, dis-je froidement.

Je ne sais pas si c'est mon ton ou le fait que je refuse de rentrer dans son jeu, mais Thaïs-le-dragon semble se calmer. 

- Je peux y réfléchir ? murmure t-elle en chuchotant, les yeux rivés sur le bitume. 

Mon cœur se serre. J'ai envie de la prendre dans mes bras, de l'embrasser et de lui faire oublier ces dernières semaines. Elle me manque tellement. Comment ne pourrait-elle pas ? C'est la femme de ma vie, et même dans cette période de doutes, je ne l'ai jamais remis en question. La mère de mes enfants, ma meilleure amie, ma meilleure amante. 

Je m'approche doucement vers elle, comme pour lui demander la permission, et plante un baiser sur son front. Etonnamment, elle ne me repousse pas. Thaïs est immobile, le souffle irrégulier. 

- Appelle moi, lui dis-je en m'éloignant. 

J'embarque Ana et Louise dans la voiture, vérifie qu'elles sont confortablement  installées dans leurs sièges-auto et démarre. Je n'ai plus rien à faire ici. 

**

- Louise, arrête de courir tu vas te faire mal ! Ana chérie, mange s'il te plait, c'est la dernière bouchée, la suppliai-je. 

Vous savez ce que c'est de devoir gérer seul deux jumelles de presque trois ans ? Je n'avais pas du tout signé pour ça. Louise fait des cercles dans le salon et je pense qu'elle va tomber la tête la première dans très peu de temps. Ana, elle, a décidé de faire une grève de la faim une bouchée avant la fin de sa purée. Je me demande de qui elles peuvent tenir se caractère de.. difficile.

Je soupire et abandonne. Oui, j'abandonne. Si elle ne veut pas la finir cette putain de purée, je le ferais. Je regarde Ana, mon ainée de huit minutes, et lui fais une grimace. Ces filles me mènent par le bout du nez et elles adorent ça. Sans surprise, j'entends Louise tomber. Ces pleures emplissent vite la pièce et je me dépêche de la prendre dans mes bras. 

- Louise chérie, il faut que tu fasses attention à toi, lui dis-je doucement en la berçant. 

Je décide également de prendre Ana dans mes bras et me dirige vers la salle de bain. C'est l'heure de prendre un bon bain. C'est aussi ma technique préférée pour les calmer avant de les coucher, car mes filles adorent l'eau. Quand je les vois s'éclabousser et glousser dans la mousse, je souris tristement. Elles sont si innocentes. J'ai l'impression de les avoir laissé tomber et de les priver d'une famille stable et plus heureuse.

- Dis papa, c'est quand que tu reviens chez maman ? me demande Louise. 

Ce n'est pas la première fois qu'elle me pose la question, et comme à chaque fois je réponds.

- Je ne sais pas ma puce, bientôt j'espère.

Habituellement, la conversation s'arrête ici. Mais cette fois, je la vois échanger un regard avec sa sœur puis tourner sa jolie bouille vers moi.

Attach(i)ante (terminé)Where stories live. Discover now