Chapitre 1

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Aéroport d'Orly, Terminal 3 - lundi 27 août 2018 - 6h59

PDV Lexa

Ma respiration se bloque au fond de ma gorge.

Elle se tient devant moi.

Impossible de la rater, elle est habillée entièrement en orange.

Non ! NON !

J'ai envie de pleurer.

Il ne faut pas que je la croise. Il ne faut pas que je la voie. Il faut que je m'en aille. Tout de suite. Maintenant.

Et mon père ?

Je lui enverrai un SMS pour lui dire de me retrouver aux toilettes.

Il sera déçu.

Il vaut mieux cela plutôt que je me retrouve à ses côtés.

Oh mon dieu.

Elle me regarde. Elle me regarde ! Ses yeux bleus sont fixés dans les miens.

Ne fais pas ça ! Sauve-toi !

Un courant électrique me traverse. Je veux bouger mais je reste immobile.

N'avance pas ! Ne me parle pas !

Soudain ses yeux quittent les miens. Un homme l'a bousculée. Mes muscles répondent à nouveau, et je m'enfuis.

Je cours jusqu'aux toilettes.

Ça commence.

Je me tape la tête contre la porte, violemment. Mes larmes mouillent mes joues, mon cou. Je ne peux pas laisser mon père me voir dans cet état. Je récupère quelques feuilles au distributeur d'essuie-tout et je m'essuie rageusement les joues.

Il faut prévenir papa.

Oui. Prévenir mon père. Je sors mon téléphone, envoie mon texto.

Calme-toi, calme-toi.

Je prends de profondes inspirations. Rien n'est encore décidé. Cette fois, je me battrai.

PDV Clarke

Pour la première fois depuis un an, je mets le pieds sur le sol français. Un immense sourire étire mes lèvres. Que c'est bon, de rentrer chez soi ! Bientôt, le voyage, l'aventure me manquera, mais pour l'instant, je suis heureuse de retrouver ma mère, mes amis.

Le sol métallique résonne à chacun de mes pas. Je respire un grand coup l'air pollué de kérosène. Wahou, ça en revanche, ça ne m'avait pas manqué ! Je replace mieux mon sac de randonnée orange avant de m'arrêter devant une vitre, pour vérifier que je n'ai pas perdu quelque chose dans l'avion (une boucle d'oreille, mon rouge à lèvre orange (j'adore le orange, ok ?), ma tête...). Tout semble en place, mes cheveux blonds sont coupés aux épaules, mon pantalon est resté orange (well), ainsi que mon pull en laine (ok j'ai peut-être forcé aujourd'hui).

Je me dirige vers la sortie du terminal, où ma mère m'attend. Je la cherche dans la foule qui se presse devant moi mais avant que je ne la trouve, un visage me saute aux yeux. Une jeune femme brune, aux yeux verts exceptionnels et aux lèvres charnues se tient devant moi. Je reste sous le choc de sa beauté.

Ses splendides cheveux bruns encadrent son visage dans des boucles floues. J'ai envie de plonger ma main dedans pour sentir sous ma peau leur texture, qui semble si douce. Sa peau parfaite est une invitation aux baisers, et ses yeux, ses yeux... Juste wahou.

Ne m'approche pas (Clexa)Where stories live. Discover now