Chapitre 7

704 45 17
                                    


PDV Lexa

Je cours, sans pouvoir m'arrêter.

Mes pas résonnent sur le bitume. Les passants me regardent bizarrement mais je n'y fais pas attention. Mon cœur bat à toute allure. La crise de panique n'est pas loin, je l'ai sentie approcher à grands pas, de ses jambes de géants elle me poursuit, et je cours, je cours, pour lui échapper. Je cours à m'éclater les poumons, et je crois que je commence à la semer, lentement. Mon cœur ralentit, ma respiration devient moins saccadée.

Pourquoi ai-je frappé Bellamy ? J'ai promis que je contrôlerai mes accès de colère. J'ai promis que je ne me battrai plus, sauf lors de mes séances de boxe. Je me sens affreusement mal. Même si Bellamy m'a insultée, ce n'était pas une raison pour lui envoyer mon poing dans la figure. Même si mon coup était parfaitement maîtrisé et qu'il l'a fait tomber par terre sans lui casser le nez...

Plus tôt dans la soirée, j'ai observé Clarke dansant de sa manière totalement libre et angélique, depuis ma place au comptoir, avec mon eau gazeuse. Quelle torture d'être à ce point attirée par la flamme qui brûle autour d'elle, tout en sachant que je dois rester loin, que je dois la repousser.

Que même si je pouvais devenir amie avec elle, elle ne le voudrait sûrement pas. Car pourquoi une fille aussi éclatante s'intéresserait-elle à moi ? Un goût amer traînait dans ma bouche alors qu'elle dansait, inatteignable.

J'étais plongée dans mes pensées lorsque Bellamy s'était subitement rapprochée d'elle, l'avait entraînée dans son cercle pernicieux. Les yeux rivés sur eux, la flamme brûlante de la jalousie dans le ventre, j'avais observé toute la scène. J'avais l'impression que Clarke n'était pas aussi impliquée que lui dans la conversation, mais les quelques regards effrontés qu'elle lui lançait suffisaient pour me mettre dans une rage folle. Mes doigts se crispaient sur mon verre si fort que je dus consciemment relâcher ma prise pour éviter de me faire mal.

Trop énervée, je décidais d'aller aux toilettes pour ne plus avoir à leur faire face. Je restai à l'intérieur quelques minutes, essayant de me calmer en me passant de l'eau sur le visage. En ressortant, je sentis tout de suite que quelque chose n'allait pas, comme une sorte d'intuition. Je me rapprochais d'éclats de voix que j'entendais dans un recoin du couloir pour découvrir Bellamy, en train de violenter Clarke.

Prise d'un nouvel accès de fureur que je tentai de contrôler, je l'appelai à haute voix, afin qu'il laisse Clarke :

« Bellamy ! »

Il poussa un grognement, mais sans bouger d'un cheveu. Je restai éberluée. Comment pouvait-il, en étant pris sur le fait, rester impassible ainsi ?

« Bellamy ! »

Cette fois, il tourna la tête vers moi.

« Lâche-nous, on est occupés, tu le vois bien ? »

Un seul regard vers le visage larmoyant de Clarke me suffit pour étouffer mes derniers doutes.

« Tu lâches Clarke tout de suite. »

Il n'y avait pas de discussion à avoir. Mes doigts me démangeaient, je me retenais de toutes mes forces.

« Mais casse-toi sale gouine ! »

Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Dans un calme totalement feint, je répétais son prénom une nouvelle fois, attendant juste qu'il m'offre une belle occasion de démonter son visage.

« Bellamy. »

« QUOI ? »

Dans mon excès de rage, je lui avais donc envoyé ma main dans le visage. Sachant qu'un mauvais coup peut faire rentrer l'os du nez et tuer sur le coup la personne, j'avais tout de même fait attention à ne pas lui casser. Une fois Bellamy au sol, j'avais eu une sorte d'absence, comme un remord profond d'être retombée dans une violence que je m'étais promise de canaliser. J'avais réagi en automatique à ce que m'avait répondu le brun.

Ne m'approche pas (Clexa)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant