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C'était la forêt brumeuse qui le faisait rêver, qui hantait ses rêves. Ces tons émeraudes profonds mariés à la brume, le mélance aprdait de l'eau et de l'air qui pesait dans l'atmosphère. C'était féerique, cette ambiance mystérieuse, ce décor plein de secrets. On s'y plaisait, on voulait y courir pour sentir les ourlets de nos pantalons agresser les brins d'herbes humides, le bruit de nos chaussures qui brisaient les brindilles et bâtons de bois au sol, on voulait courir à travers les chemins disposés par les troncs d'arbres pour aller encore plus loin, pour sentir l'air froid passer à travers nos vêtements, une courbe aux lippes. Sentir les rayons fugitifs du soleil nous caresser la peau malgré les branchages qui le dissimulait dans le ciel. Ou voulait courir jusqu'à ce que nos poumons nous brûlent, qu'on s'étale, s'écroule même sur la terre humide et qu'on inspire l'odeur des pins, de l'eau, du soleil, de la brume, de la nature. On voulait sentir le monde. Puis fermer les yeux et s'imaginer ce que serait ce paysage, ce que serait ce monde s'il abandonnait ses teintes grisâtres. Si le firmament était dégagé, si le sol était sec, s'il n'y avait eu que la brise estivale et le soleil plus chaud qu'en hiver. Toutes ces interrogations, toutes ces images qui nous venaient en tête et ces idéaux esthétiques pour au final se dire qu'en fait, c'était mieux comme ça. Qu'au final c'était cool, la grisaille et la fraîcheur matinale, que la douceur de tout ça, c'était dans l'extrême, dans le mordant de l'utopie environnementale qui nous entourait. C'était quelque chose dont on devait se contenter mais en fait c'était peut-être trop. Trop beau pour nous qui avons trop, ou peut-être que non, juste assez d'nstincts de destruction ; ils sont juste trop violents. Alors c'était cool, sympathique, superbe même de se dire qu'au lieu de vouloir détruire ce qui nous entourait, on voulait y rester, fusionner avec. On voulait trôner comme les grands sapins et rester pendant des décennies à regarder les montagnes croitre grâce à l'énergie vitale de ce que le monde avait crée. Les animaux qui y étaient nés, qui y avaient grandi et appris a chasser, ou ceux qui y ont péri. Tout ça, ça faisait parti de la terre que l'on chérissait.
C'était euphorique d'être dehors. Ça faisait le plus grand des biens de revenir à ce que l'on était au départ : des animaux. Courir. Grimper. Grogner. Hurler. Chasser. Griffer. Mordre. Boire. Sentir. Étreindre. S'accoupler. Se faire des ennemis. Se battre. Mourir. Ou survivre. Pleurer parfois. Couiner. Protéger. Être admiré. Détesté. Traqué.
La vie, l'Unique. Les aventures. Les histoires.
La Nature. C'est elle qui nous les offre. Sans jamais rien demander en retour. Alors on s'était promis de ne plus jamais lui faire de mal. De la protéger, de la servir tout en acceptant à bras ouverts ses trésors.
Je veux pouvoir continuer à courir jusqu'à en perdre haleine sur les terres qui m'entourent, à me rouler dans la neige, à sentir le blizzard et la pluie, à inhaler la douce, la palpitante odeur du sol, ce sol si fertile qui nous sert, mélangée à celle de l'eau qui tombait miraculeusement du ciel lorsque les nuages s'entrechoquaient. Je voulais sentir la terre se dessécher sous mes doigts en été et avoir de la peine pour elle, sans savoir qu'elle a des ressources bien cachées dans ses entrailles. Je veux la voir briller, la voir sourire, la voir vivre comme moi je vis. Je veux qu'elle fasse pousser des arbres et des trèfles, qu'elle protège la vie qu'elle habite en ses veines, qu'elle nous gracie de ses phénomènes et ses autres spectacles naturels.
Toi ma terre, je t'aime. Tu me bénis chaque jour, je te chérirai toujours.
