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Madame, monsieur,

Ce que je vous partage dans cette lettre est, je le conçois, difficile à croire. J'espère que vous y prêterez tout de même attention.

J'ai longtemps travaillé dans un laboratoire de Moscou. Nous y avons étudié des animaux, des virus, la réaction de certaines mutations naturelles ou provoquées à l'aide d'outils que vous n'imaginez même pas (des photos sont dans l'enveloppe).

J'imagine que ça n'est pas nouveau pour vous. La Russie, comme la plupart des pays de ce monde, font des recherches plus ou moins inconnues du grand public... mais là, nous avions découvert quelque chose de différent.

En 2002, Une équipe a trouvé un individu sous la glace en Sibérie. Ils nous ont envoyé un gros glaçon que nous avons gardé dans une salle réfrigérée. Nous l'avons longtemps étudié sans le décongeler pour ne rien détériorer. La chaleur, comme vous le savez sans doute, pouvait littéralement détruire toute possibilité d'étude sur le corps.

En 2005, nous étions parvenus à prélever un échantillon de peau et une petite quantité de sang. C'était le début d'une grande découverte.

Tout était en parfait état, le froid semblait avoir fait des miracles ! Mais nous étions bien plus surpris de découvrir qu'il n'y avait pas un, mais 3 groupes sanguins dans le sang prélevé. Une substance inconnue semblait empêcher tout rejet.
Après de nombreux tests, nous avions réussi à mélanger du sang de rat avec le nôtre sans que cela ne pose aucun problème (du moins en laboratoire, nous n'étions pas prêts à tester sur l'homme).

C'était une découverte majeure, nous avions peut-être trouvé une piste pour un système de transfusion universel !

En 2006, nous étions toujours en train d'essayer de synthétiser une molécule permettant de reproduire ce que nous avions découvert... sans succès.

C'est en juillet 2007 que tout a basculé. Notre président a demandé l'accélération des recherches. La seule solution que nous avions était de décongeler le corps, mais nous pouvions aussi tout perdre...

Le temps était compté, mais pour limiter les dégâts nous avions décidé de placer le bloc de glace à température ambiante. Il fallut une semaine pour que tout fonde.

Pour notre plus grand bonheur, le corps semblait toujours en bon état. Je prenais des notes lorsque mes confrères commencèrent à le déplacer.

J'ai entendu d'horribles cris. Il y avait du sang partout, l'homme de Sibérie n'était pas mort et arrachait la chair de mes collègues avant de laper la moindre goutte de sang qui s'échappait de leurs cadavres.

Je suis sorti en courant tout en prenant le temps de fermer rigoureusement toutes les portes sécurisées. Une fois dehors, Je suis directement parti voir ma famille, je leur ai tout dit... je voulais partir le plus loin possible.

J'ai partagé mon histoire avec la presse locale mais, très vite, l'affaire fut étouffée. Personne ne parlait de l'homme de Sibérie... et dès que j'essayais de partager de nouvelles informations, des hommes du gouvernement venait me menacer.
Ma dernière tentative a provoqué la mort de ma fille, je n'ai plus rien à perdre.

Absolument tous les rapports sont dans l'enveloppe que vous avez reçue. Il s'agit bien entendu de photocopies, mais croyez-moi je vous en supplie. J'ai envoyé ce courrier à toutes les rédactions que je connais, cette histoire doit être partagée.

Dmitry Aksenov

L'Ombre Comme Seul RepaireWhere stories live. Discover now