Le timbre de sa voix me met dans tous mes états et j'ai simplement envie de l'entrainer avec moi dans l'une de ces ruelles sombres qui se trouvent sur notre passage dans le seul but de lui montrer à quel point j'ai eu du mal à rester sage pendant des heures, avec lui me chauffant à la moindre occasion. Ses caresses sont la chose la plus exquise et addictive au monde, à chaque fois qu'il m'en procure, j'en veux encore. Si ça ne tenait qu'à moi, je crois bien que je passerais ma journée à l'embrasser et à le laisser me tripoter.

— Ce n'était pas le meilleur moment, marmonné-je ne pouvant m'empêcher de rougir face à ses insinuations.

— Oui, continue-t-il en me parlant à l'oreille désormais, mais le danger est plus qu'excitant, tu ne trouves pas ?

Oh oui ! Je ne vais jamais dire le contraire. L'adrénaline qui s'est déversée dans mes veines lorsqu'il me caressait et que n'importe qui aurait pu entrer dans notre intimité en écartant rien qu'un simple rideau, a mis tous mes sens à fleur de peau. C'est amusant et en même temps, ça fait vraiment peur.

Voyant que je ne réagis pas, il me lâche et s'écarte, tout en mordillant l'intérieur de sa joue. Visiblement, quelque chose le tracasse soudainement et j'ai vraiment envie de savoir quoi. Ai-je donc fait quelque chose ? Ou plutôt, que n'ai-je pas fait ?

— Ça va ?

— Oui, soupire-t-il en me gratifiant d'un piètre sourire, c'est juste...

Il se tait, serre les dents et nous nous arrêtons de marcher, tout juste devant un coin un peu sombre, à seulement une rue du club où se trouvent nos amis d'après le GPS de mon téléphone. On n'est pas pressé, à vrai dire, j'ai vraiment envie de rentrer à l'hôtel et passer plus de temps avec lui, sans que personne d'autre ne vienne se mêler de nos affaires. De l'intimité, voilà ce que je souhaite. Je désire aller plus loin avec lui, je ne sais pas encore jusqu'où précisément, mais au-delà de ce que nous avons actuellement.

— Qu'est-ce qu'on est, Theo ? me demande-t-il en me prenant au dépourvu.

— Co... comment ça ? bégayé-je.

J'ai toujours pensé que ce serait moi qui poserais la question et non lui. Pour le coup, il me surprend vraiment. Est-ce que cette question le tracasse autant qu'à moi ?

— Je suis toujours celui qui fait le premier pas, remarque-t-il, alors que toi...

Oh... Je vois.

Alors, c'est ça qui le préoccupe ? Il pense sérieusement que je ne ressens rien pour lui, que je n'ai pas envie de lui ? Comment une telle question peut-elle lui traverser l'esprit ? N'est-ce donc pas évident ?

Il faut croire que non, espèce d'idiot, me dit ma conscience.

Je ne vais pas le nier, certaines choses me sont difficiles, j'ai toujours peur de l'étouffer par ma présence, puis comme il a dit « sans pressions », c'est l'une des raisons aussi du pourquoi je garde une certaine distance et que je ne me laisse pas totalement submerger par ce que je ressens. J'ai peur de perdre pied avec lui, de ne plus être capable de contrôler ce que j'éprouve, alors je m'impose des limites.

— Laisse tomber, expire River. Allons vite retrouver les autres, ils vont s'inquiéter si on traine trop.

Il s'efforce d'esquisser un sourire, mais son regard n'y est pas, il est éteint, et je n'aime pas du tout ça. Je ne veux surtout pas qu'il pense que je suis indifférent, c'est même le contraire, il me fait tous les effets possibles. Jamais personne ne m'a fait éprouver tellement de choses, grâce à lui, je découvre une autre facette de ma personnalité. Je ne saurais dire si je suis amoureux de lui, mais en tout cas, ces sentiments qui me bouffent parfois de l'intérieur y ressemblent grandement.

Nuance Arc-en-Ciel ©Where stories live. Discover now