Chapitre 1

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Kara

· Excusez-moi, mais on en a encore pour longtemps ?

· Nous sommes bientôt arrivés Mademoiselle Lirvess, n'ayez aucune inquiétude Monsieur viendra personnellement vous chercher.

· Génial...

En plus d'avoir passé une horrible journée, je vais devoir supporter l'autre idiot. Je suis folle de joie. Qu'est-ce qui leur est passé par la tête ? Mes parents savent très bien que je ne peux pas le voir et pourtant ils m'envoient en "vacances" chez lui. L'horreur, je vais m'ennuyer, être énervé et encore m'ennuyer. Il faut également que je suive des cours pour me remettre à niveau donc avec un énergumène comme mon cousin, ça ne va pas être de la tarte. J'aurais préféré commencer la fac dès maintenant. Il est mon aîné de trois ans. On ne s'est jamais entendu, allez savoir pourquoi il a toujours été odieux. Ça a commencé après mes dix ans et jamais devant la famille bien évidemment. Il se croit au-dessus des autres parce qu'il vit dans une villa. Comme si c'était important, l'argent n'achète rien et sans mon oncle et ma tante, il n'est rien ! Bon sang, je ne veux pas y aller...

Je regrette un peu de ne pas avoir eu un ton aimable avec le conducteur, il n'y est pour rien dans tout ça. J'ouvre la bouche afin de m'excuser mais à ce même moment, il m'informe que nous sommes arrivés. Il entre dans une grande allée avant de se garer. Il sort et m'ouvre la porte afin que je fasse de même. Il referme puis s'affaire à transporter toutes mes valises avant de me rejoindre pour faire le chemin. Je prends le sac restant à l'arrière, non sans un regard désapprobateur du majordome. Je n'y prête pas plus attention. Je ne reste que pour les vacances, alors pourquoi mes parents ont insisté pour que je prenne tout ça. Sérieusement, je sais que je suis une fille mais quand même !

Nous avançons jusqu'aux escaliers extérieurs où comme convenu mon cousin nous attend. C'est dingue comme sa tête m'agace mais je n'ai pas le choix, pour changer. Nous allons devoir jouer au même jeu, être hypocrite. Comme si je n'avais pas autre chose à faire. Il avance avec ce rictus collé sur le visage, avant de s'adresser à moi.

· On ne t'attendait plus. Je vois que tu es toujours aussi souriante quand tu me vois.

· Épargne-moi tes sarcasmes et rends-toi utile, ça changera. Répondis-je sèchement

· Et puis quoi encore, s'il y a un majordome ce n'est pas pour rien. Ignorante !

· Diligente, nuance. Nous ne sommes pas tous fainéant comme toi. Rétorquais-je. Et un peu de respect pour ceux qui ont le mérite de gagner leur vie, ça changera.

Je dépasse ce personnage détestable et m'engouffre dans la villa. Je sens que ça ne va pas être une partie de plaisir avec lui. Je me retourne afin de voir si le majordome a besoin d'aide mais je remarque bien vite que c'est inutile. C'est dingue, ça semble léger. Il est plutôt charmant d'ailleurs et l'uniforme lui va bien. Je le suis du regard alors qu'il monte les escaliers. Il s'arrête et me fait comprendre que je dois le suivre. Je m'exécute, vu l'accueil ingrat de mon cousin c'est la moindre des choses. Essoufflé, j'arrive enfin à sa hauteur. Il reste impassible mais j'ai cru déceler un léger sourire. Il se paie ma tête ?

Nous marchons dans les grands couloirs jusqu'à ma future chambre. Il m'ouvre la porte, me laisse entrer en me suivant avec mes affaires. Je ne suis pas habitué à ce genre de traitement, mais c'est très flatteur dans un sens. Je me concentre sur mon nouveaux nid douillet, ce n'est pas mal du tout et très spacieux. Je n'ai pas une chambre si grande chez moi, là on dirait carrément un studio. J'adore ! Je tourne sur moi-même en regardant toute la chambre. On dirait qu'elle est faite pour moi, c'est exactement mon style ! Un petit coin pour tous ce qui est musique, quelques tableau de l'autre côté, le tout dans un cadre très ambiance Zen. Bambou et sable fin. Le parquet très raffiné. Là, oui ça me donne un vrai sourire.

RakueinumWhere stories live. Discover now