1. Collocation

57 4 28
                                    


 Quel abruti ce Paul, assis devant la fenêtre à regarder  depuis des heures les pigeons qui mangent des miettes. Il sourit dès qu'il y en a un qui s'effraie et s'envole à l'arrivé d'un passant.

J'enlève mes lunettes et les dépose sur mes copies. Voilà bien une heure que j'observe Paul, il est resté assis dans la même posture et il m'agace au plus au point. 

Il commence à ressembler à tous ces vieux, en maison de retraite à scruter l'extérieur sans ne jamais sortir. Comme si la rue pouvait les absorber d'un coup.

Plus le temps passe,et plus ils ont peur de se confronter au monde qui bouge et évolue chaque jour. Le café du coin à fermé, le guichetier du cinema n'est plus le même ou la supérette du coin ne vend plus certain produit, tout est prétexte à rester enfermé  pour préserver ses habitudes.

Moi je me refusais à cette finalité, d'une part parce que je ne la comprenais pas et d'autre part je me sentais encore vigoureux pour continuer à vivre.

Je prie mon stylo et le lança sur Paul. Il émit une sorte de grognement mais ne bougea pas d'un cil. J'étais stupéfait, il venait de prendre mon stylo en pleine tronche mais rien ne pouvait le faire sortir de sa contemplation.

Dans la cuisine je pris la cafetière et sans me tourner vers lui je demandais

- Tu veux du café?

- Hum, mouais réussit il à me répondre. Whaou quelle avancé me dis je.

Paul se leva, avança tel un zombie jusqu'à la table du salon, s'assit les yeux dans le vide. J'avais l'impression qu'on l'avait réveillé après des années de coma.

Je lui servie une tasse puis je lui demanda:

- Quel est ton programme aujourd'hui?

-  Bof, pas grand chose. Les yeux fixés sur le sucre comme si celui ci pouvait sauter dans sa tasse par la pensée. Je mis deux sucre dans son café.

Tu m'accompagnes ?  J'ai des tracts à poster dans les boites aux lettres du quartier, c'est pour le jeune Mike qui prépare un match amical dans deux semaines .Sa se passera sur le terrain à coté de la gare. Il propose au gens du lotissement de participer.

- Mouais...

Je considérais sa réponse d'un sourire. Il allait enfin filer sous la douche et se changer.

Qinze minute plus tard je cru mal voir car il  était toujours vêtu de son horrible pantalon en velours vert émeraude et de son tee-shirt orange cramoisi.

-Tu ne penses pas sortir comme ça?

- Si, pourquoi?

Ah! Dis je, c'est juste que nous risquons de croiser Martha et vue que je sais que tu l'aimes bien, il serait dommage que tu ne sois pas à ton avantage.

D'un coup d'un seul , une flamme brillât dans ses yeux, il partit en toute hâte dans les escaliers en me criant qu'il se dépêche.

Quelques minutes plus tard il réapparut bien plus frais, paré de son jeans noir qui lui moulait bien les cuisses et d'une chemise à peine repassée. Il avait mouillé ses cheveux en les peignants en arrière.Il était à nouveau vêtu de son assurance et sa dignité.  

Paul est un ancien prof de sport, à 70 ans du haut de ses un mètre quatre vingt, il garde encore de belles épaules larges, des cuisses de rugby man et des cheveux dorés. Il a une belle gueule et les femmes se retournent souvent sur son passage, tout à l'inverse de moi.

Je suis plutôt menu, bien dégarni du haut de mes un mètre soixante douze avec des lunettes. j'ai le physique type du prof de latin. J'ensorcèle ses dames qu'avec de la poésie et mon savoir, c'est pas le genre d'échange que j'ai régulièrement.

Enchères affectivesWhere stories live. Discover now