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Il faut fuir, il faut courir pour être sauve... C'est ce qu'il a dit...
Mais qui m'as dis ça ? Je... Je ne sais plus, je ne me rappelle pas. Je sais juste qu'il faut courir pour être en vie. Je dois me sauver pour vivre mais... Et les autres ? Que va-t-il se passer avec les autres ? Il faut que je retourne auprès de mes parents, ils ne sont pas en sécurité avec tout ce sang dégoûtant...

« Ne retourne pas là-bas. »

Je m'arrête sur mon élan, regardant autour de moi, qui a parlé ? Quelqu'un me suit ? Je ne suis pas en sécurité, il a menti... « cours » Je m'exécute en recommençant à sangloter. Cette voix est la mienne mais elle est tellement différente. Je me retourne une fois, ressentant un regard sur moi, je me fige en voyant au loin deux prunelles azurs. «Cours » me redit la voix dans ma tête alors que je suis attirée par ces odeurs apaisante.


C'est étrange comme tout a disparu en moi, plus de peur, plus de tristesse, plus de douleur... Il n'y a que ces yeux qui m'observent, comme s'ils apaisaient tout mon être. J'ai envie d'aller voir de plus prêt mais au premier pas, un grondement se fait entendre. Un grondement menaçant qui ne m'effraie pourtant pas.

« Cours, tu dois partir d'ici et te sauver... Je te retrouverai un jours, ne t'en fais pas, tu es ma moitié, la plus précieuse cependant, tu dois partir et oublier tout ça... Oublie moi pour l'instant... Maintenant, cours... »

Il fait encore nuit mais le soleil ne va pas tarder à ce lever. Je cours sans pouvoir m'arrêter alors que je suis épuisée, ma bouche est sèche, ma gorge me fait mal et mes poumons me brûlent mais je dois courir... Pourquoi ? « cours... sauve toi » Je ne sais pas mais je dois courir.

Alors que je m'arrête une seconde, une odeur qui m'est familière s'élève autour de moi. Elle est aussi un peu trop pimentée. Elle me rappelle mon père... C'est impossible... Je tente de fuir mais des bras me saisissent, me débattant, j'arrive à blesser l'ennemi mais l'effluve de sang me sort de ma crise. C'est l'odeur de mon père ?

- Calme toi ! Tu es en sécurité ma chérie ! Calme toi... Je suis ta tante, je vais prendre soin de toi...

Je n'entends plus ce qu'elle dit, aspirée par les ténèbres, fatiguée, épuisée mais je n'ai plus peur. Non pas parce que cette femme m'a prise dans ses bras mais parce qu'une voix dans ma tête continue de me parler. Elle me dit que tout va bien maintenant et je la crois...
J'ai peur, ils me regardent tous bizarrement. Pourtant, ils m'ont recueilli et m'ont donné à manger. Tante Beka est très gentille, elle veille sur moi depuis qu'elle m'a retrouvée. ils attendent peut être que je leur raconte...

J'ai peur... J'ai honte...

Leur Alpha, et désormais le mien aussi, s'approche, il me regarde de haut et fronce les sourcils. Je crois qu'il s'impatiente. Il jette une oeil vers Beka et lui fait un signe discret de la tête. Mais je le vois, je ne suis plus une enfant. Plus maintenant...

Ma tante me caresse le bras pour m'encourager. Parle maintenant. Voilà ce que veux dire son visage.

En m'acceptant, ils m'ont accepté dans leur meute, je suis une des leurs, Je peux les comprendre sans qu'ils ne parlent. C'est comme ça que nous fonctionnons, avec des pressentiments.

- Je ne me rappelle plus, je ne veux pas me rappeler... Dis-je fermement.

- Sais-tu qui a fait ça? Parle Kam, l'Alpha est toujours calme même s'il paraît méchant.

- Non. Je dormais. J'ai entendu crier et mon père est entré dans ma chambre pour m'ordonner de partir. J'ai fuis dans la forêt. Lorsque je suis revenue, ils étaient tous mort. Avouais-je honteusement. Kam place sa main chaude sur ma tête.

- Tu as bien fait Marisha. Ne culpabilise pas d'avoir obéis. Tu es sauve et tu es des nôtres maintenant, c'est la seule chose que tes parents voulaient. L'Alpha Brash a perdu la tête depuis que sa compagne est partie...

Je plisse les yeux et inconsciemment imprime le nom. Brash... Le monstre qui a tué ma famille, ma meute, mes parents...

Une impression étrange m'envahit. Ma poitrine se ressert et un grognement me remonte l'œsophage. La bête qui est en moi se déchaîne et je la laisse faire, sentant son besoin de faire son deuil. Alpha Kam écarquille les yeux et fait un pas en arrière.

- Ta bête se réveille? C'est impossible, tu n'as que douze ans!

Il s'agenouille devant moi et me caresse le visage. Les larmes coulent au fur et à mesure que je grogne involontairement. Ma bête se lâche, hurlant sans retenue son chagrin dans mon petite corps de fillette.

Moi, je pleure aussi, parce qu'il sont tous mort, parce que je suis seule, parce que je suis en vie...

Parce que j'ai honte de l'être.

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