C8 : Songes éveillée

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Je me sentis flotter dans l'espace temps pendant un temps qui me parut infiniment long, avant d'être brutalement réintégrée à mon corps. Ce dernier ne semblait plus m'appartenir, et j'effectuais machinalement les actes qui suivirent.

— On a gagné, on a gagné, on a gagné ! Rugit Arès en chantonnant à moitié.

Je ris, et me jetai sur lui pour grimper sur son dos, complètement folle de joie. Il me réceptionna avec une dextérité obtenue à force d'habitude, et me souleva sur ses épaules en me passant la coupe, afin que la brandisse bien haut.

Je m'exécutai, récoltant ainsi les sifflements et applaudissements effrénés des spectateurs. Le sourire jusqu'aux oreilles, je remarquai du coin de l'œil que même Jack frappait dans ses mains alors qu'il se trouvait dans l'équipe perdante. Il était vraiment trop bon perdant... Si j'avais perdu je ne l'aurais certainement pas applaudi, et j'aurais peut-être même boudée pendant des jours.

— Bien joué Malefoy ! S'exclama René Ollivander, le Capitaine et Gardien de l'équipe.

— Tu parles au quel ? Demandai-je immédiatement avec amusement.

— A moi bien sûr, rétorqua mon frère, toi t'as été nulle comme d'habitude Théa. On te garde juste parce que t'es bien fichue et que ça déconcentre les adversaires...

Je descendis brutalement la coupe sur sa tête en l'insultant. Arès éclata de rire et lâcha une de mes jambes pour poser la main sur son crâne douloureux, manquant de me faire tomber. Quel imbécile...

— Aux deux, soupira le capitaine en levant les yeux au ciel, blasé par nos chamailleries.

Tous nos partenaires vinrent nous toper dans la main, rayonnant de bonheur. L'équipe des Pouffsoufles face à nous riait jaune, mais ils eurent le fair-play de nous féliciter. Dans l'euphorie du moment, je sautillai de partout en passant de groupe en groupe pour recueillir des félicitations. Même la directrice McGonagall ne cessait d'applaudir avec un grand sourire, ce qui était suffisamment surprenant venant de sa part pour le noter ; mais elle était une grande adoratrice de Quidditch donc cela ne m'étonnait pas plus que ça.

Un moment plus tard, Jack m'attira dans un coin un peu à l'écart pour me parler.

— Alors contente ? Je t'ai laissé gagner tu sais... persiffla le brun avec un grand sourire.

— Bien sûr je te crois, dis-je. Pas, rajoutai-je en lui tirant la langue.

— Pour une fois que la petite Athéa Malefoy pouvait avoir la chance de goûter à la victoire de la Coupe de Quidditch des Quatre Maisons, je n'aurais vraiment pas voulu te priver de cette joie, ironisa le garçon.

— Hé, c'est ma troisième victoire consécutive t'abuses ! Monsieur je suis jaloux des performances de ma meilleure amie, me moquai-je.

Jack posa une main sur son cœur en faisant mine d'être affreusement blessé.

— Ah ! Tu me touches là, grinça-t-il avec une voix d'outre tombe.

— Potter arrête de faire les yeux doux à ma sœur, surtout quand tu t'y prends mal comme ça ! s'exclama joyeusement mon frère en se mêlant la discussion.

Je levai les yeux au ciel en soupirant face à son comportement de mère poule, mais j'acceptai bien volontiers de me blottir contre Arès lorsqu'il leva un bras pour m'y enjoindre. Être ici, après avoir brandi la coupe une fois encore, à discuter tranquillement avec les deux hommes de ma vie me ravissait. Mon grand frère et mon meilleur ami.

— Je ne voudrais être nulle part ailleurs, affirmai-je à voix haute en reniflant discrètement l'odeur de mon frère.

Jack ouvrit la bouche avec un regard plein de fourberie, prêt à me déblatérer une énième connerie, lorsque je me sentis brutalement arrachée à ma réalité. A cet instant, je me rendis enfin compte que je me trouvais dans un de mes souvenirs, et que je venais de revivre ma victoire de l'an dernier.

Athéa Malefoy et l'erreur temporelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant