Chapitre 8: Le roi Théoden

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Aragorn entonna un chant lent dans la langue du pays.

Ses compagnons écoutaient, bien qu'ils n'en comprennent pas les paroles.

-Voici la traduction approximative en Langue commune dit-il:

Où sont maintenant le cheval et le cavalier? Où est le cor qui sonnait?
Où sont le heaume et le haubert, et les brillants cheveux flottants?
Où sont la main sur la corde de la harpe, et le grand feu rougeoyant?
Où sont le printemps et la moisson et le blé haut croissant?
Ils ont passé comme la pluie sur la montagne, comme un vent dans les prairies,
Les jours sont descendus à l'ouest dans l'ombre derrière les collines.
Qui recueillera la fumée du bois mort brûlant,
Ou verra les années fugitives de la Mer revenant?

-C'est une belle chanson emplie de la tristesse des Hommes mortels... dit Legolas.

Sur ces mots, les voyageurs dépassèrent les tertres silencieux. Suivant le chemin en lacets le long des collines verdoyantes, ils finirent par arriver aux larges murs et aux portes balayés par le vent d'Edoras.

Là étaient assis de nombreux Hommes en côtes de mailles brillantes, qui se dressèrent aussitôt pour leur barrer la route avec leurs lances.

-Halte, étrangers ici inconnus! crièrent-ils dans la langue de la Marche de Ridder, et ils demandèrent les noms et le but des nouveaux arrivants.

Dans leurs yeux se lisait un étonnement dénué de bienveillance, et ils jetèrent des regards sombres à Gandalf.

-Je comprends bien votre discours, répondit-il dans la même langue, peu d'étrangers en sont pourtant capables. Pourquoi donc, si vous désirez une réponse, ne parlez-vous pas en Langage Commun, comme il est d'usage dans l'Ouest?

-C'est la volonté du Roi Théoden que nul ne franchisse ses portes, hormis ceux qui connaissent notre langue et sont nos amis, répliqua l'un des gardes. Ne sont les bienvenus en temps de guerre que ceux de chez nous et ceux qui viennent de Mundburg au pays de Gondor. Qui êtes-vous, vous qui venez avec insouciance par la plaine, ainsi bizarrement vêtus et montant des chevaux semblables aux nôtres? Voilà longtemps que nous montons la garde ici, et nous vous avons observés de loin. Jamais nous n'avons vu d'autres cavaliers aussi étranges, ni de cheval plus fier que l'un de ceux-ci qui vous portent. C'est l'un des Mearas, si nos yeux ne sont abusés par quelque sortilège. Ne seriez-vous pas un magicien, quelque espion de Saroumane ou des fantasmes nés de ses artifices? Parlez maintenant, faites vite!

-Nous ne sommes pas des fantasmes, dit Aragorn, et vos yeux ne vous trompent pas. Car, en fait, ce sont de vos propres chevaux que nous montons, comme vous le saviez bien, avant même de poser la question, je pense. Mais il est bien rare qu'un voleur revienne à l'écurie. Voici Hasufel, Windlay et Arod, qu'Eomer, Troisième Maréchal de la Marche, nous a prêtés, il y a seulement deux jours. Nous les ramenons à présent, conformément à notre promesse. Eomer n'est-il donc pas revenu et n'a t'il pas averti de notre venue?

Une expression embarrassée se vit dans les yeux du garde.

-D'Eomer, je n'ai rien à dire, répliqua t-il. Si ce que vous me dites est vrai, sans nul doute Théoden en aura entendu parler. Peut-être votre venue n'était-elle pas tout à fait inattendue. Ce n'est qu'il y a deux nuits que Langue de Serpent est venue nous dire que, par la volonté de Théoden, nul étranger ne devait franchir les portes.

-Langue de Serpent? Dit Gandalf, scrutant le visage du garde. II suffit! Ce n'est pas auprès de Langue de Serpent, mais du Seigneur de la Marche en personne que j'ai affaire. Je suis pressé. Ne voudriez vous pas aller ou envoyer dire que nous sommes arrivés?

Ses yeux étincelaient sous ses épais sourcils, tandis qu'il abaissait son
regard sur l'Homme.

-Soit.. entrez mais dépouillez vous de vos armes.

Avec un soupir, Aragorn, Gimli, Legolas et Elenwë tendirent leurs armes aux soldats.

Gandalf laissa son épée aux mains des gardes. Mais il garda son bâton sous prétexte qu'il en avait besoin pour s'appuyer.

Les quatre autres compagnons se regardèrent, un léger sourire aux lèvres.
Ils ne seraient pas sans défense!

Ils entrèrent dans la palais et furent menés à la salle du trône.

Sur le trône se trouvait Théoden.

Elenwë faillit se ruer à sa rencontre et utiliser son don de guérison sur lui qui avait l'air d'en avoir bien besoin

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Elenwë faillit se ruer à sa rencontre et utiliser son don de guérison sur lui qui avait l'air d'en avoir bien besoin.

Elle avança d'un pas mais Legolas et Aragorn qui avait compris ce qu'elle voulait faire, l'en empêchèrent.

Elle ronchonna légèrement en abandonnant son projet.

Gandalf et Théoden avaient commencé à parler, le vil serpent Grima soufflait les réponses au roi diminué.

Enfin, Gandalf avança son bâton et annonça:

-Je vais vous aspirer Saroumane, comme on aspire le poison d'une plaie!

Les soldats autour se ruèrent sur les compagnons de Gandalf.

Aragorn, Gimli et Legolas ainsi qu'Elenwë se battaient vaillamment à main nues contre leurs adversaires.

Elenwë ne parvenait pas à entendre les paroles de Gandalf, trop absorbée par son combat.

À un moment, elle se retrouva à l'écart des autres et en difficulté.

Le garde l'avait coincée sur le mur et plaça sa lame sous la gorge de la jeune elfe.

-Elenwë! Cria Legolas.

La jeune elfe, furieuse, entendit soudain dans sa tête une voix:

-Concentre toi.. ressens l'eau autour de toi. Ordonne lui de prendre la forme que tu désires.

Elenwë ferma les yeux, se concentrant. Il lui sembla comme prendre connaissance. Quelque chose la guidait mais elle ne comprenait pas ce qui se passait.

Elle visualisa les infimes gouttelettes autour d'elle et les condensa.

Elle ordonna à cette eau de former une lame robuste.

Aussitôt, une lame d'eau, semblable en tout point à une épée elfique apparut dans la main d'Elenwë.

Elle contra la lame du soldat et l'assoma d'un coup de la garde de son arme sur la nuque.

Elenwë se dégagea et l'eau la suivit.

Lui ordonnant de prendre une autre forme, plus d'eau vint s'ajouter et tout cela forma une vague immense.

Une grande déferlante qui balaya d'un seul coup tous les gardes.

À ce moment, le roi Théoden s'affaissa sur son trône, et subit un rajeunissement assez impressionnant.

Une jeune femme aux longues boucles blondes se précipita à ses côtés.

-Je connais ton visage... commença le seigneur des Rohirrims, Eowyn!

Elle se jeta dans ses bras.

-Pan mae, Elenwë?

-Mae.. Legolas. Hannon le.

Aragorn regarda Elenwë avec insistance. Que s'était-il passé?

Elle détourna le regard, mal à l'aise, avant de quitter rapidement la salle du trône pour prendre l'air à l'extérieur.

La fille de la Lune Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant