45.UNE NOUVELLE AMÈRE (Saturn)

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Mon cœur s'affole alors que je vois Érine s'effondrer. Rapidement, je me précipite vers elle et la rattrape avant que sa tête ne se cogne contre le sol.

Elle pousse un grognement et lève la main vers son épaule. Là où la balle l'a touchée. Le sang coule à flot. Je presse aussitôt la main sur la plaie et la réconforte.

— Ça va aller, Érine ! On va rentrer et on va rejoindre Cael.

Elle grimace sous la douleur et ses yeux s'embuent de larmes.

— Bon sang ! Je l'ai raté.

Je lève la tête vers Lilly qui se rapproche, la colère me tenaillant.

—Pourquoi avez-vous tiré ? Hurlé-je hors de moi.

Elle me regarde sévèrement.

— Cet uniforme ! Un commandant ! crie-telle. J'imagine que c'est elle qui a fait entrer les Dévihomulus ici !

— Non ! pesté-je encore plus fort qu'elle. Elle est juste contrôlée comme ma mère l'était ! Elle ne sait plus ce qu'elle fait !

Je me relève, portant Érine dans mes bras. Lilly plisse les sourcils et considère Érine dont le visage blêmit.

— Allons vite au centre médical !

Je presse Érine contre moi alors que son corps frissonne.

Lilly tire sur quelques Dévihomulus qui barre notre chemin et dès que nous atteignons le centre médical, dont les portes sont fermées, elle se dirige vers un cocotier. Elle ouvre un boîtier incrusté dans l'arbre puis appuie sur un bouton. Aussitôt, les volets et les portes du bâtiment s'ouvrent.

Nous pénétrons à l'intérieur et elle me fait entrer dans une salle. J'allonge Érine sur le lit et elle regarde tout autour d'elle, l'air inquiète. Je lui attrape alors la main et déplie ses doigts. Je hausse les sourcils en découvrant qu'elle tenait fermement mon pendentif.

Elle referme brusquement ses doigts et repousse ma main.

— Non, souffle-t-elle. Non !

— On va te soigner !

Elle secoue la tête alors que Lilly arrive avec des perfusions et le matériel médical nécessaire pour retirer la balle. Érine tente de se lever pour s'enfuir.

— Retiens-la ! M'intime Lilly.

Je l'appuie contre le lit. Érine hurle de douleur.

— Reste calme, on va te soigner.

— Mère ! Je dois retourner auprès de Mère...

Elle se débat et Lilly plaque son bras contre le lit, pour lui injecter une piqûre.

— Qu'est-ce c'est ? m'inquiété-je.

— Un anesthésiant !

Instantanément, les yeux d'Érine papillonnent et elle perd conscience.

— Écarte-toi maintenant ! Je vais lui enlever la balle !

***

Je caresse la joue d'Érine. J'avais oublié combien sa peau était douce, c'est tellement agréable de la sentir et de la revoir. Elle n'a pas changé, si ce n'est que ses cheveux sont très courts, comme si on lui avait rasé la tête. Ils commencent à peine à grandir.

Ma génitrice a également les cheveux courts, alors qu'ils étaient très longs à notre rencontre. La Grande Dominica a dû leur raser la tête pour leur implanter la puce. J'espère qu'elle ne lui a rien fait d'autre.

A Girl Revolt - Tome 3Where stories live. Discover now