(𝟎𝟐𝟏) : Excelsior (interlude)

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un baiser n'est que le début du cannibalisme 





Les deux silhouettes se pressèrent dans un grognement contre la porte d'entrée. Une main frénétique qui cherche ses clés dans sa poche, une autre qui tâte à l'aveugle en direction de l'interrupteur ; le crissement des chaussures contre le parquet une fois la serrure ouverte, les respirations déjà haletantes, les murmures chauds embrassés contre une gorge, contre des lèvres. L'impatience qui pousse à tirer sur les vêtements, qui pousse à se diriger hâtivement vers la chambre, qui pousse à glisser sa langue contre la nuque, contre les clavicules, derrière l'oreille, partout, juste pour entendre l'autre marmonner une insulte dans un gémissement.

Taehyung savait que c'était une mauvaise idée. Une très mauvaise idée, même, quand les rayons du soir déclinant illuminèrent le visage de Jeongguk près du sien, les cheveux défaits et la bouche déjà rougie, une lueur de défi et d'envie dans ses orbes sombres.

Par tous les saints.

Cela avait commencé innocemment, au début. Il devait encore lui poser des questions, aussi douloureuses soient-elles, sur la mort de son mari, sur l'emprise que le tueur avait sur la capitale, n'importe quoi qui leur permettrait de se rapprocher plus près du but. Le Lieutenant aussi sentait la fatigue qui pesait sur ses épaules, se languissait de pouvoir enfin clôturer le dossier, les recherches sur la salamandre et le shibari placardées sur les murs de son petit appartement comme un rappel lancinant dès qu'il rentrait chez lui.

Alors ils s'étaient retrouvés sous couvert de l'enquête. Jeongguk était l'épitome de la grâce et de la dignité, ses jambes élégamment croisées dans son jean de créateur, ses bracelets en or et ses colliers qui valaient plus que son salaire jurant avec les bureaux encombrés et miteux du 36, Quai des Orfèvres. Il faisait tourner la cuillère de son café avec quelque chose de contenu, des années de raffinement policé depuis qu'il était venu en France, depuis qu'il avait épousé Seokjin, depuis qu'il jouait le parfait trophée qu'on pavanait aux galas de bienfaisance et autres évènements caritatifs. Un portrait bien loin du Jeongguk qui s'était effondré en pleurs sur le canapé du 72, Rue Pierre Charon, quand Taehyung l'avait maladroitement consolé, quand Yoongi avait retenu son bras pour lui demander de ne pas tout faire foirer, pour lui demander de ne pas le baiser comme cette fois où il avait gâché le dossier en forniquant avec le substitut du Procureur.

Taehyung avait laissé toute la haine dont il était capable colorer ses prunelles, à l'entente des mots de son supérieur, parce que pour qui le prenait-il ?

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⏰ Last updated: Apr 08 ⏰

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─ 鲵 𝙎 𝘾𝙊𝙈𝙈𝙀 𝙎𝘼𝙇𝘼𝙈𝘼𝙉𝘿𝙍𝙀 : 𝙔𝙊𝙊𝙉𝙂𝙄Where stories live. Discover now