Lien Indescriptible [KatsuDeku]

Choc

Des fragments d'images, de souvenirs enfouis au plus profond de ma mémoire avaient fait leurs apparitions. Chaque nuits, je me réveillais en sursaut, trempé de sueur, et dans l'incapacité de me rendormir ensuite. Essayer de me vider la tête ne fonctionnait plus, il fallait sans cesse que mon esprit soit occupé au risque que ces éclats viennent même empiéter mes journées. Ainsi, je restais impassible à ces images le jour, et chamboulé la nuit. Mais ça, personne ne le savait. Et une semaine s'était écoulée de cette façon. 

J'ignorais si Eijiro se doutait qu'un truc cloché depuis que nous avions fait escale dans cette brasserie car il ne disait rien et agissait comme d'habitude. J'avoue que je le remerciais pour ça. Car dans mon cas, me forcer la main n'était pas une chose à faire. 

En cette fin d'après midi, je me trouvais à la BU, la tête plongée dans un devoir. Ainsi, je ne pensais à rien d'autre. 

J'ai tout de même perçu une présence s'installer en face, juste devant la table ou je me trouvais, alors que j'étais concentré depuis un moment.

J'y ai fais abstraction. Jusqu'à que son regard que je sentais me fixer, commence à m'agacer. J'ai relevé la tête dans l'intention de lui demander ce qu'il voulait et... Tous mes muscles se sont crispés. Je crois même que ma respiration s'est coupée l'espace de quelques secondes. 

Mon regard qui l'avait rapidement détaillé, avec le morceau visible dans ma position de son jean foncé et de son large tee-shirt blanc qui laissait parfaitement imaginer la musculature de ses bras et de son torse, s'est figé sur son visage enfantin avec ses quelques tâches de rousseurs sur les pommettes, ses grands yeux verts et ses cheveux de la même couleur. Tout m'a sauté au visage lorsque mes yeux se sont stoppés sur le sien, et il m'est réapparu avec quelques années en moins à l'esprit, mettant ainsi en lumière le gamin de ces souvenirs enfouis qui resurgissaient subitement, et qui me plombaient depuis le week end passé. Les quelques pièces que je possédais s'assemblaient, mais beaucoup trop vite à mon goût. Ca a eu le don de me perturber un peu plus.

- Salut. a-t-il lâché dans un sourire, me sortant ainsi de mon combat intérieur. 

J'avais l'impression que des lustres venaient de s'écouler entre l'instant ou j'avais perçu sa présence et celui ou un premier mot avait franchi ses lèvres. 

Mais je savais que mon visage lui, n'avait trahi aucune expression qui pouvait montrer que j'étais extrêmement surpris ou dans mes pensées les plus profondes. Je suis resté calme, comme j'avais appris à le faire. Je le regardais, attendant qu'il poursuive, et ça n'a pas tardé. 

- Est ce que je peux m'asseoir ou tu préfère qu'on aille à l'extérieur ? 

D'accord. Il n'y avait pas l'option " Ou tu préférerait que je te laisse terminer ce que tu faisais ?". Il ne me laissait pas le choix. 

- Non vas y, installe toi. lui ai-je répondu en désignant la chaise à ses cotés. 

J'ai rapidement regretté mon choix, me disant que j'allais vite étouffer -si ce n'était pas déjà le cas- . Il n'a pas perdu de temps alors que je jetais un vif coup d'oeil à mon devoir, que j'avais presque terminé, encore sous mon nez. 

- Compliqué ? l'ai-je entendu dire 

J'ai relevé les yeux.

- Non, j'avais pratiquement terminé, ai-je répondu en glissant mes feuilles dans une pochette qu'ensuite j'ai rangé dans mon sac au sol. 

Je l'ai vu acquiescer du coin de l'oeil. 

- Alors qu'est ce qui t'amène ? lui ai-je demandé en me redressant