Septième message

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« Salut Jo. C'est Lou, ton amie. Oui je sais, ça fait une semaine que je n'ai rien laissé comme message vocal, mais j'avais besoin de temps pour moi, tu comprends ?... Une semaine, c'est sept jours, sept jour de trop. J'aurais dû t'appeler tout de suite le lendemain, sauf que je pouvais pas...

Hier, c'était le jour où tu étais censée revenir. Alors je suis sortie de chez moi avec deux boîtes de barbe à papa à la main, et je suis allée à l'aéroport. Heureusement que j'avais déjà mon permis, sinon ça aurait été galère. Puis j'ai attendu à l'endroit où tu aurais débarqué dans le terminal. J'ai attendu, une, deux, trois heures. Tu n'es jamais revenue. Tu ne reviendras pas. Je suis restée comme une conne à attendre une personne qui est morte.

C'est bête. Mais je voulais pas croire encore. J'avais l'espoir que tout ça était un cauchemar, un sale cauchemar...

J'avais oublié que la réalité était une vague qui nous frappe en pleine gueule. Réalité dans laquelle on se noie, dans laquelle on se perd. Quoi que tu fasses, elle te rattrape toujours.

Moi j'aurais voulu être en dehors de tout ça. En dehors du temps. J'aurais voulu que le temps s'arrête pour qu'on profite de notre amitié. Juste assez pour que je grave ton visage dans ma mémoire. Juste assez pour que tu comprennes à quel point je tiens à toi. Mais c'est trop tard. Il est trop tard pour tout.

La vague a tout emporté. La moindre parcelle de souvenirs, de rire et de bons moments comme les mauvais. Ne laissant plus que la tristesse et les regrets.

Si... tu as besoin de moi, Jo, rejoins-moi dans mes rêves, d'accord ?...

Je t'embrasse. »

Le silence parle Where stories live. Discover now