Ting Ting, Witching ; Tome 1

Chapitre 19 - 2/2

Mais tandis que je me plaignais intérieurement, quelque chose tilta dans mon instinct, me forçant à me lever brusquement.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Je sens... quelque chose de...

Strix vint vers moi pour prendre mes mains dans les siennes.

— Qu'est-ce que tu fais, Mercredi Addams ?

— T'emballe pas, Miss Doll. Ton « troisième œil » a vu quelque chose alors je t'aide à te concentrer.

Mais comment cela pouvait-être possible ? Mes batteries de sorcière étaient complètement déchargées.

— Qu'est-ce que c'est ? continua Strix.

— C'est une aura. Non, plusieurs.

— Ferme les yeux.

Je m'exécutai, me concentrant sur ce qui m'entourait. Une inspiration, une expiration. Tout partit pour ne plus laisser que ce que l'on ne pouvait voir à l'œil nu. Je fronçai des sourcils, décrivant dans mon esprit ce qui entourait la zone.

— Il y a des vampires. Beaucoup de vampires. Et des... des sirènes. Mais il y a aussi...

Et je me pétrifiai, ouvrant en grand mes yeux. Non, ça ne pouvait pas être vrai.

— Hella, tu me fais peur. Qu'est-ce que tu as vu ?

— Martin.

Et je sortais en courant de la chambre, laissant Strix qui criait « Martin. Mais c'est qui ça, bordel !? » qui finit par me suivre jusque dehors. Manque de bol, toutes les créatures choisirent ce moment pour se réunir autour de moi. Oanelle d'un côté avec un sac de sucreries et Thérésa de l'autre tenant un paquet de sucettes. Et parmi toute cette tentation, je n'avais plus d'yeux que pour « ça ».

Ce n'était pas Martin.

Il venait vers moi, accompagné d'un genre de trace provenant d'un passé que j'avais cru être oublié. Un homme sûr de lui et dont les yeux s'étaient braqués dans les miens.

— Tu es..., commençai-je.

Aucun sourire. En T-shirt, mains dans les poches de son jean délavé, il m'interdisait de regarder ailleurs.

— Frédéric, me contentai-je de l'appeler.

— Linda, arrête de me fuir.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

Ma voix tremblait. Je connaissais Frédéric et il me connaissait. Nous avions été des genres d'amis, en quelque sorte. Il appartenait à ce passé dont je ne voulais plus me souvenir. Un passé que j'avais réussi à oublier.

— Linda ? interrogea Strix.

Je me pétrifiai, comprenant comment m'avait appelé Frédéric. Strix ne me connaissait pas sous ce nom, pas même Oanelle ou Thérésa. Bien qu'Oanelle ne semblait pas plus perturbée que ça.

— Ah oui, maintenant tu es Hella Doux, n'est-ce pas ?

— Va-t'en Frédéric.

— Je n'ai pas fait le voyage depuis la France pour que tu refuses de me parler.

— Je n'ai rien à te dire.

— Linda !

Il me saisit par le poignet alors que je m'apprêtais à partir, m'empêchant d'aller plus loin.

— Tu as toujours refusé de me dire ce qu'il s'est vraiment passé cette nuit-là. Je t'ai couverte, tu m'es redevable.

— Je te dois que dalle !